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vie subaquatique

Imaginez ce qui hante le fond obscur d'un lac. Des débris, charriés par des cours d'eau ou jetés des bateaux, ramollissent et se désagrègent. D'étranges poissons lippus nagent comme ils respirent, loin des hameçons. Imaginez des parterres d'algues, semblables à des femmes aux corps déliés dansant à l'abri des regards. Approchez-vous du bord, laissez les vaguelettes laper vos chaussures, et imaginez, tout près, un monde à part, aussi silencieux que la lune, hors de portée de la lumière, de la chaleur et du son.

Auteur: Read Shelley

Info: Va où la rivière te porte

[ monde inférieur ] [ zone aphotique ] [ vie benthique ] [ obscurité lacustre ]

 

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harmonie

Comment, me disais-je, ai-je pu exister si longtemps hors de la nature et sans m’identifier à elle ? Tout vit, tout agit, tout se correspond ; les rayons magnétiques émanés de moi-même ou des autres traversent sans obstacle la chaîne infinie des choses créées ; c’est un réseau transparent qui couvre le monde, et dont les fils déliés se communiquent de proche en proche aux planètes et aux étoiles. Captif en ce moment sur la terre, je m’entretiens avec le chœur des astres, qui prend part à mes joies et à mes douleurs !

Auteur: Nerval Gérard de Labrunie

Info: Aurélia

[ lien ] [ connexion ]

 
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sémiotique

- Misère... Moi ce qui me désespère ce sont les mots exilés. Il y a des mots tellement justes ! Beaux, forts. Et ils disparaissent totalement des radars. Et ça c'est pas anodin ! Ce qui disparaît avec eux c'est la profondeur de nos pensées, de nos réflexions. Ce qui disparaît avec eux c'est un peu de vérité, ce sont nos ambitions de vérité.

- Oui et puis... on ne parle plus que par émojis. C'est taré en quelques années ce que nos messages sont devenus. Nos émotions singées par des billes jaunes. Bonjour la palette de nuance.

Auteur: Roudaut Sandrine

Info: Les Déliés

[ évolution ] [ réseaux sociaux ] [ Internet ] [ mutations linguistiques ] [ signes ] [ quasi-esprits ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

rhétorique

Mais enfin il faut bien en venir à l’événement qui se produit au cours du Ve siècle (av.J.-C.) et qui interrompt brutalement (ou progressivement, nous n’en savons rien) la tradition gnomique. Culturellement, cet événement est constitué par l’apparition des Sophistes. On peut sans doute hésiter sur la nature historique de ce phénomène culturel, sur le nombre et la fonction exacte de ces hommes qui, tels Protagoras ou Gorgias, parcouraient la Grèce en tous sens, et faisaient métier de la parole. On ne saurait, croyons-nous, hésiter sur sa signification métaphysique : il s’agit essentiellement d’une corruption de la parole, du logos (indissociablement raison et discours), qui de moyen devient fin en soi et s’enivre d’une puissance indéfinie. Ce qui le prouve, c’est évidemment la guerre que Socrate leur livre, dans les dialogues de Platon, parce que ces corrupteurs du verbe doivent être vaincus avec leurs propres armes, si bien qu’on pourrait définir tout le platonisme comme une anti-sophistique. Mais c’est aussi le fait irrécusable que la parole, qui était d’abord prophétie de l’Etre, devient

Source de profit. Parole à vendre au plus offrant …

Ainsi les mots sont-ils déliés du lien qui les unissait au choses ; leur amarre ontologique est rompue, ils peuvent flotter "librement " sur la mer des passions humaines ; la parole n’a plus de poids.

Pour rendre compte d’un tel bouleversement, il faut bien supposer une sorte de mutation de la pensée humaine, qui préfigure, deux mille ans avant, celle qui se produira avec l’apparition du monde moderne, et qui fut, elle aussi liée à une crise du langage et de la pensée, le nominalisme. Cette mutation peut être décrite de deux façons. C’est d’abord un changement dans l’orientation profonde de l’intelligence humaine, qui cesse d’être tournée activement vers la lumière de la Réalité divine, c’est-à-dire qui refuse d’être pure réceptivité à l’égard de l’acte illuminant du Soleil suprême, dans l’humilité parfaite et l’oubli de soi-même. Du même coup elle perd la connaissance des reflets cosmiques du Soleil principiel : elle ne sait plus parler le langage symbolique des choses. C’est ensuite la découverte de sa propre puissance, c’est-à-dire d’elle-même comme d’un instrument universel. En effet, l’intelligence est à la fois vision (ou audition) et relation (5), et relation au service d’une vision ou comme conséquence discursive d’une vision. Si l’intelligence distingue le réel de l’illusoire, c’est en fonction de la vision originelle de l’Etre. Si elle relie telle réalité à telle autre, c’est en vertu de la perception de leur commune essence. Tel est l’ordre naturel des choses. Toutefois, lorsque l’intelligence renonce à la réceptivité contemplative, elle ne perd pas pour autant sa puissance analytique (de distinction et de liaison). Tout au contraire, cette puissance n’étant plus soumise à la vision intellective, s’apparaît à elle-même comme pure capacité. N’étant plus déterminée par son objet transcendant, elle se découvre disponible pour toutes les tâches. Elle est à la fois maîtresse (illusoire) de l’univers, et maîtresse du vrai et du faux : le vrai n’est plus fonction de l’être mais du discours, et c’est là proprement ce qu’on appelle la sophistique.

Auteur: Borella Jean

Info: In : Platon ou la restauration de l'intellectualité occidentale, dans la revue "Etudes traditionnelles" no 471, 1981

[ historique ] [ ergotages ] [ déconnexion ]

 
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Ajouté à la BD par miguel