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temps suspendu

Dans ce climat, dans le ciel, si on peut dire, de cette relation sans faille, entre tous et chacun, plus délicieuse paraît, en sa tendre chair blanche, la baudroie. Plus proche de vous et rayonnante et gaie, innocente même, la chère mayonnaise, remontée de notre enfance. Et ce vin blanc, qu'on a versé délicatement, brille lui aussi, dans les verres, d'un éclat particulier. Alors, tout en mangeant avec un très grand plaisir — un plaisir tout intérieur, infiniment subtil —, on mâche avec lenteur et retenue. Comme pour ne pas déranger l'ordre du silence qui se fait par moments. Ne pas perturber cette grâce, comment dire autrement, qui est venue, non s'installer — une grâce jamais ne s'installe — mais vous visite. Une présence. Qui, l'instant d'après, peut s'évanouir.

Auteur: Haldas Georges

Info: Le repas du soir

[ instant de grâce ] [ souper ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

couchant

Le crépuscule arrondit délicatement les angles droits des rues. L'obscurité pèse sur la ville d'asphalte fumant, écrase les châssis des fenêtres, les réclames, les cheminées, les réservoirs, les ventilateurs, les échelles de sauvetage, les moulures, les ornements, les cannelures, les yeux, les mains, les cravates. Elle en fait des masses bleues, d'énormes blocs noirs. Sous le rouleau compresseur, plus fort, toujours plus fort, les fenêtres laissent échapper de la lumière. La pression de la nuit fait jaillir du lait brillant des lampes à arc, comprime les blocs sombres jusqu'à en faire dégoutter de la lumière rouge, jaune, verte, dans les rues où les pas résonnent. Tout l'asphalte suinte de la lumière. De la lumière gicle des réclames sur les toits, tourne vertigineusement dans les roues, colore des tonnes roulantes de ciel.

Auteur: Dos Passos John

Info: Rouleau à vapeur

[ soir ] [ littérature ]

 

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arrière-été

Qu'il est donc rapide, le glissement d'une saison moribonde vers la saison future ! Hier encore (il semble que c'était hier), ce grand pays sous le soleil sec de septembre s'abandonnait aux charrues. Elles ouvraient dans l'herbe rase des prairies de longues blessures roses d'heure en heure élargies. A la pointe du dernier sillon, Fernand, l'épaule nue et dorée comme au plein de l'été, une main sur le soc éblouissant, portait de l'autre à ses lèvres une pomme si rouge que le ciel autour d'elle avivait son bleu trop doux. Les chevaux las s'endormaient au repos et leurs crinières, en se penchant vers le sommeil, démasquaient par à-coups le ruban d'horizon, ses pans de collines, ses villages minuscules délicatement dessinés, avec le compte exact de toitures et des arbres, leurs couleurs posées côte à côte sans une bavure, à peine amorties au fond de l'air mûri comme un vin d'or.

Auteur: Roud Gustave

Info: Air de la solitude

[ impressionnisme littéraire ] [ tableau écrit ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

déclaration d'amour

Sylvie est partie discrètement sur la pointe des pieds, en faisant un entrechat et le bruit que fait le bonheur en partant.
Elle ne voulait pas déranger, elle m'a dérangé au-delà de tout.
Cette année, l'hiver a commencé plus tôt, le 12 novembre. Je crois qu'il va durer très longtemps et être particulièrement rigoureux.
Sylvie m'a quitté, mais pas pour un autre. Elle est tombée délicatement avec les feuilles. On discutait de la couleur du bec d'un oiseau qui traversait la rivière. On n'était pas d'accord, je lui ai dit tu ne peux pas le voir, tu n'as pas tes lunettes, elle ne voulait pas le reconnaître par coquetterie, elle m'a répondu, je vois très bien de loin, et elle s'est tue, définitivement. Les pompiers sont arrivés, ils n'ont pas réussi à ranimer le feu, elle s'était éteinte.
Elle n'aimait pas parler d'elle, encore moins qu'on en dise du bien. Je vais en profiter, maintenant qu'elle est partie.

Auteur: Fournier Jean-Louis

Info: Veuf

[ littérature ] [ deuil ] [ veuf ] [ couple ]

 

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émerveillement

La prodigieuse variété des formes des coquilles, tant terrestres qu'aquatiques, soit de mer, soit de rivière, offre un spectacle si admirable à qui sait le considérer : quelle régularité dans leur structure ! quelle beauté, quelle vivacité & quel éclat dans leurs couleurs ! quelle justesse dans leurs compartimens ! enfin, quelles demeures agréables, souvent même précieuses pour loger une famille d'animaux qui semblent en mériter si peu la peine !

Il est bien étonnant que la plupart de ceux que les beautés de la Nature enchantent, se soient bornés au plaisir du coup d'oeil en contemplant seulement l'extérieur de ces petits asyles si artistement travaillés, sans qu'aucun d'eux nous ait encore donné une explication satisfaisante de leur formation ni de leur accroissement ; cependant combien de merveilles sont demeurées inconnues par cette sorte d'indifférence, & combien nous en découvririons s'il nous étoit possible de dévoiler parfaitement la structure intime de ces êtres naturels si délicatement organisés.

Auteur: Hérissant David François

Info: in "Mémoires de l'Académie royale des sciences", 1766, p. 508-509

[ conchyliologie ] [ quête ] [ coquillages ] [ émergences minérales ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

dialogue

Je me hisse sur la pointe des pieds et pose délicatement ma bouche sur la sienne. Je le sens maladroit, sa main effleure mon bras, il n’ose pas écarter les lèvres.

C’est un timide.

- Moi aussi, j’ai passé une excellente soirée.

Il est tout pâle.

Un grand timide.

- Appelez-moi.

Il acquiesce machinalement, puis je le vois pencher légèrement la tête.

- Pour quelle raison devrais-je vous appeler ?

La question me désarçonne.

- Au cas où vous auriez envie que... qu’on dîne à nouveau ensemble.

- On a déjà dîné ensemble. Pourquoi recommencer ?

J’écarquille les yeux, un peu déroutée.

- Je vous ai eue !

Et il éclate de rire.

- Si vous aviez vu votre tête.

Un à zéro. Il m’a bien eue, effectivement. Sa blague est gentiment ringarde, mais elle a fonctionné.

Auteur: Patterson James

Info: La villa rouge

[ séduction ] [ jeu ] [ humour ] [ drague ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

homme-animal

Au début de l'éthologie en France nous avons rapidement découvert que l'expression "animal-machine" de Descartes et Malebranche était un énorme contresens. Dès l'instant où l'on a observé des animaux en milieu spontané, on s'est rendu compte qu'ils possédaient un monde mental. Les animaux peuvent traiter des tas d'informations et s'en servir pour résoudre des problèmes, ce qui est la définition de l'intelligence. En milieu naturel, on a ainsi observé des singes effeuiller une branche, la traîner sur plusieurs kilomètres, l'introduire délicatement dans une termitière, attendre que les termites grimpent dessus, puis la sortir doucement pour manger les insectes. A cette époque, nous avons accumulé des centaines d'exemples de ce type, prouvant que chaque animal pouvait avoir un développement personnel en fonction du contexte, de l'état de sa mère et de celui de sa société. Je me suis alors dit qu'on mourra de honte d'avoir mis ces êtres qui pensent dans des cages dans le seul but de nous amuser, comme on meurt de honte d'avoir toléré l'esclavage ou les génocides.

Auteur: Cyrulnik Boris

Info:

[ bêtise anthropocentrée ]

 

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grande beauté

Un homme illustre parmi les grands dit alors au pahlavân du monde : “Mehrâh tient derrière le voile une fille dont le visage est plus beau que le soleil. Elle est de la tête aux pieds comme de l’ivoire, ses joues sont comme le paradis, sa taille est comme un chêne. Sur ses épaules d’argent tombent deux boucles musquées dont les bouts sont courbés comme des anneaux de pieds. Ses joues sont comme la fleur du grenadier, ses lèvres sont comme des cerises, et de son buste d’argent s’élèvent deux pommes de grenade. Ses deux yeux sont comme deux narcisses dans un jardin, ses cils ont emprunté leur couleur à l’aile du corbeau, ses deux sourcils sont comme un arc de Tarâz couverts d’une écorce colorée délicatement par le musc. Si tu vois la lune, c’est son visage ; si tu sens le musc, c’est le parfum de ses cheveux. C’est un paradis orné de toutes parts, rempli de grâces, d’agréments et de charmes.” Ce discours fit bondir le cœur de Zâl, et le repos et la prudence l’abandonnèrent.

Auteur: Ferdowsi Abū-l-Qāsim Manṣūr ibn Ḥasan al-Ṭūṣī

Info: Le livre des Rois

[ femme-par-homme ] [ sublime ] [ extraordinaire ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

pensée-de-femme

J'ignore ce qu'il veut dire, jusqu'à ce que je sente quelque chose de chaud, humide et collant sur mes seins. Puis le doigt de Damien revient dans ma bouche et je lèche de nouveau le chocolat. Mais cette fois, il en fait autant. Sa bouche s'acharne sur mon sein enduit de chocolat. Il lèche, il suce, mon téton se raidit et mon aréole frissonne. Mon sexe se crispe aussi, brûlant et suppliant, cruellement stimulé par la cordelette avec laquelle Damien joue, tirant dessus au même rythme qu'il joue de ses lèvres sur mes seins. La cordelette glisse et frotte inlassablement, menaçant de me faire perdre la tête. Et tout aussi inlassablement, sa bouche m'agace et me taquine. Elle suce, tire et mordille délicatement, suffisamment pour que je la sente, assez pour que cette vive et suave sensation me parcoure de la tête aux pieds, jusqu'à la cordelette qui continue de me tourmenter si délicieusement.
Inlassablement, jusqu'à ce que les frissons qui me parcourent forment une vague qui me secoue tout entière.
Je me laisse emporter, ondulant des hanches pour glisser sur la cordelette tout en me concentrant sur la sensation de la bouche de Damien qui se referme sur mon sein. C'est une explosion brutale, et je pousse un cri avant de retomber, épuisée, quand l'orgasme décroît, me laissant hébétée et enivrée.

Auteur: Kenner Julie

Info: Possède-moi

[ sexe ] [ érotisme ]

 

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fiente

Ainsi, la première fois qu'elle était allée aux toilettes chez ses patrons, Trois s'était trouvée dans le plus grand dilemme face à un siège dont elle ignorait l'usage, quand chez elle un simple trou à ras du sol permettait de s'exonérer. Dans l'urgence, elle avait fini par sauter à pieds joints sur le siège pour s'y accroupir. La chose faite, la chasse d'eau posa une autre énigme que toute sa réflexion ne put résoudre. Elle referma la porte et retourna avec Wang Tong au restaurant, sans souffler mot. Le soir, à son retour à la maison, le couple fut saisi par l'odeur nauséabonde qui avait envahi les lieux. En ouvrant la porte des toilettes, il découvrit deux empreintes de pas sur le siège et un magnifique étron qui flottait à la surface de l'eau. Guan Buyan manqua de perdre connaissance et s'en prit aussitôt à sa femme : comment avait-elle pu oublier de montrer à la simplette l'usage de ces commodités ? Wang Tong, beaucoup plus indulgente, se contenta de nettoyer en silence et ce ne fût que plusieurs semaines plus tard, quand Trois revient chez elle, qu'elle lui montra comment s'asseoir convenablement sur le siège. Trois, embarrassée, prit tout à coup conscience de la mauvaise "impression" qu'elle avait dû laisser lors de son premier passage dans cette demeure immaculée et si délicatement parfumée.

Auteur: Xinran Xue

Info: Baguettes chinoises

[ littérature ]

 

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