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signes indéchiffrables

Sensualité barbare de léo : toute la journée, ses yeux passent sur les signes. Il les voit, mais leurs géographies imaginaires ne veulent rien dire. Des angles, des bosses, des creux, des lignes, des vagues, des points: des continents entiers hors du sens, hors de lui. C'est comme ça. Il s'est habitué à ce que le monde parle une autre langue que la sienne et dispense à ses semblables des messages auxquels lui n'a pas droit; Le secret des hommes qui lisent et écrivent lui a longtemps fait envie. il aurait aimé entrer dans le cercle du secret, être initié à la délicieuse confidence. Cela aurait été vraiment formidable de pouvoir ajouter à sa propre histoire toutes celles des autres et de se sentir modifié par leurs pensées.

Auteur: Ladjali Cécile

Info: Illettré, p. 40

[ analphabète ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

guerre

Quelquefois il y avait échange de politesses, c'étaient des paquets de tabac de troupe de la Régie française qui allaient alimenter les grosses pipes allemandes ou bien de délicieuses cigarettes "made in Germany" qui tombaient dans le poste français. On se faisait passer également chargeurs, boutons, journaux, pain...
...On peut être certains que ce genre de fraternité s'est produit en plus d'un endroit, partout où la proximité des postes le permettait et que nos grands chefs, nos dirigeants, ne s'illusionnent pas : s'il n'y avait pas eu entre les tranchées une distance raisonnable, s'il n'y avait pas eu une barrière de fils de fer épineux c'est partout que les mains se seraient tendues, preuve entre mille que cette horrible guerre a été déchainée contre le consentement des peuples.

Auteur: Barthas Louis

Info: Les carnets de guerre de Barthas Louis, tonnelier, 1914-1918

[ misère ] [ fraternité ] [ ww1 ]

 

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temps suspendu

Dans ce climat, dans le ciel, si on peut dire, de cette relation sans faille, entre tous et chacun, plus délicieuse paraît, en sa tendre chair blanche, la baudroie. Plus proche de vous et rayonnante et gaie, innocente même, la chère mayonnaise, remontée de notre enfance. Et ce vin blanc, qu'on a versé délicatement, brille lui aussi, dans les verres, d'un éclat particulier. Alors, tout en mangeant avec un très grand plaisir — un plaisir tout intérieur, infiniment subtil —, on mâche avec lenteur et retenue. Comme pour ne pas déranger l'ordre du silence qui se fait par moments. Ne pas perturber cette grâce, comment dire autrement, qui est venue, non s'installer — une grâce jamais ne s'installe — mais vous visite. Une présence. Qui, l'instant d'après, peut s'évanouir.

Auteur: Haldas Georges

Info: Le repas du soir

[ instant de grâce ] [ souper ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

question

Le porno est maintenant si profondément ancré dans notre culture qu'il est devenu synonyme de sexe au point que critiquer le porno c'est être affiché avec l'étiquette anti-sexe.
(...)
Mais que faire si vous êtes une féministe pro-sexe au vrai sens du mot, en faveur de cette merveilleuse, amusante et délicieusement créative force qui baigne le corps dans le plaisir et la volupté, et que vous retrouvez contre le sexe porno ? Ce sexe dégradé, déshumanisé, formel et générique, cette sexualité non basée sur la fantaisie individuelle, le jeu ou l'imagination parce qu'elle est le résultat d'un produit industriel créé par ceux qui se passionnent non pour le contact corporel mais par la pénétration du marché et les bénéfices ? Où alors vous sentez-vous à l'aise dans cette dichotomie pro-sexe et anti-sexe si pro-porn est égal au pro-sexe ?

Auteur: Dines Gail

Info: Pornland: How Porn Has Hijacked Our Sexuality

[ morale ] [ décadence ]

 

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vingtième siècle

Bien sûr ces changements de comportement culturel et l'invention de multiples diversions font partie d'un système économique qui me dépasse. J'envisage ce système comme un bain dans une piscine anémiée, stérile, bondée, puant le chlore, en comparaison d'une délicieuse baignade dans un lac au fond des bois, la berge du lac bordée de nénuphars en fleurs où sont perchées de petites tortues, un ou deux hérons dans les grands pins ou dans l'eau peu profonde, quelques serpents d'eau parmi les massifs d'ajoncs, et quand vous plongez vous voyez les poissons qui se reposent immobiles sous les bûches dressées. Même les profondeurs obscures semblent séduisantes en comparaison d'une piscine, comme une promenade printanière sous la pluie dans les bois en comparaison d'une série télévisée où des gens se font descendre ou tabasser à New York ou à Los Angeles tandis que des durs à cuire enchaînent d'insipides répliques soi-disant spirituelles.

Auteur: Harrison Jim

Info: En marge : Mémoires

[ progrès ] [ civilisation ] [ nature ] [ refus ]

 

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femmes-hommes

Par moments, les légers marabouts ou les cheveux de l'inconnue effleuraient la tête de Raphaël et lui causaient une sensation voluptueuse contre laquelle il luttait courageusement ; bien tôt il sentit le doux contact des ruches de blonde qui garnissaient le tour de la robe, la robe elle-même fit entendre le murmure efféminé de ses plis, frissonnement plein de molles sorcelleries ; enfin le mouvement imperceptible imprimé par la respiration à la poitrine, au dos, aux vêtements de cette jolie femme, toute sa vie suave se communiqua soudain à Raphaël comme une étincelle électrique ; le tulle et la dentelle transmirent fidèlement à son épaule chatouillée la délicieuse chaleur de ce dos blanc et nu. Par un caprice de la nature, ces deux êtres désunis par le bon ton, séparés par les abîmes de la mort, respirèrent ensemble et pensèrent peut-être l'un à l'autre. Les pénétrants parfums de l'aloës achevèrent d'enivrer Raphaël.

Auteur: Balzac Honoré de

Info: La Peau de chagrin Balzac

[ envoûtement ]

 

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vie

[...] La vie a pour chacun, une fois au moins dans son éternité de douleurs, l'heure exquise qui ferait accepter toutes les autres. Pour l'amant, c'est l'ivresse du premier aveu, du premier amour heureux et confiant, de la première tendresse sans larmes. Pour le poète ou l'artiste, c'est l'oeuvre qu'il rêve et qu'il va entreprendre, l'oeuvre dans laquelle il mettra tout son être. Pour le penseur, c'est une idée saisie ; pour le savant, c'est une vérité démontrée ; pour la femme triste, c'est un déshérité qu'elle console ; pour le malade d'amour, c'est une petite jouissance puérile et délicieuse, - une fleur tombée ou un gant jeté. Cela n'est rien, et toute la vie tient dans ce moment-là. Et, pour ce moment, pour ce moment seul, précédé de souffrances, suivi de souffrances, nous devrions bénir encore la vie, - la vie qui nous a donné ce qu'elle pouvait nous donner, une heure d'extase et d'oubli.

Auteur: Fuster Charles

Info: Essais de critique, p.61, Éd. Princepts, 1886

[ contraste ] [ illumination ]

 

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jouir

Toute une petite mythologie tend à nous faire croire que le plaisir est une idée de droite. A droite, on expédie d'un même mouvement vers la gauche tout ce qui est abstrait, ennuyeux, politique et l'on garde le plaisir pour soi ( ...). Et à gauche, par morale (oubliant les cigares de Marx et de Brecht), on suspecte, on dédaigne "tout résidu d'hédonisme". A droite, le plaisir est revendiqué contre l'intellectualité, la cléricature: c'est le vieux mythe réactionnaire du coeur contre la tête, de la sensation contre le raisonnement, de la "vie" (chaude) contre "l'abstraction" (froide): l'artiste ne doit-il pas, selon le précepte sinistre de Debussy, "chercher humblement à faire plaisir"? A gauche, on oppose la connaissance, la méthode, l'engagement, le combat, à la "simple délectation" (et pourtant: si la connaissance elle-même était délicieuse?). Des deux côtés, cette idée bizarre que le plaisir est chose simple, ce pour quoi on le revendique ou on le méprise.

Auteur: Barthes Roland

Info: Le plaisir du texte

 

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labeur

Août dans la buanderie. La poussiéreuse lumière argentait les cactus en pots enrobés de toiles d'araignées. Sueur. Bassines grattées au couteau. Vapeurs de Javel qui brûlent les yeux. Sueur sur le carrelage, sur le rouge, le bleu, belles couleurs qui ressurgissent. Gouttes qui se noient, se diluent dans la lavasse. L'eau jetée à pleins seaux dans le trou d'égout, sous le mur, au fond de la cour. Il fallut tout d'abord ramoner avec une de ces tiges de fer dont on arme le ciment, forer les gravats, l'étoupe, après quoi de l'autre côté, vérifier que l'eau s'écoulait bien dans la rigole de la ruelle, la "rouette" comme elle dit. L'eau stagnait encore, la flaque lentement baissait de niveau. Enfin sur la marche, repos, les mains entre les genoux, comme autrefois à la nuit tombante, quand la chose la plus délicieuse était de lire sur cette marche, à l'orée du couloir, sous un carré de ciel bleuissant, strié de vols d'hirondelles.

Auteur: Bassez Danielle

Info: L'égarée, Cheyne Editeur, Collection Grands Fonds, p. 10 et 11

[ littérature ]

 

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souhait

A vrai dire, j'avais une espérance : celle de devenir fou. Je savais bien que j'étais, que j'avais toujours été sur le point de devenir fou. Mais je ne l'avais jamais été, et je ne l'étais pas. Etre fou ! mais c'est l'ambition légitime de tous les hommes dignes du nom d'hommes. Je sais, je sais, il y a les gâteux, les baveux, et les agités féroces, qu'on met en cages ! Exceptions. Il y a surtout, en plus grand nombre, les bons fous rêveurs, qui s'éblouissent délicieusement, comme les bergers d'une idylle de rêve, d'un papillon posé à la fleur des pommiers dans la cour de Charenton ! il y a les mères qui, assises sur un banc, retrouvent, dans le bercement sous un châle, l'illusion du premier-né ; il y a celui qui se croit empereur ! il y a celui qui se croit dieu ! et cet empereur-là ne perdra jamais de batailles ; et ce dieu n'aura jamais d’athées.

Auteur: Mendès Catulle

Info: Le Chercheur de tares

[ liberté intérieure ] [ ouverture ]

 

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