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intraduisible

Je vous propose de savourer avec moi le mot allemand "Sehnsucht".
Un mot doux et presque mélodieux, même pour une oreille française, un mot qui cache un état d'âme 100 % allemand, donc quasiment intraduisible. Faisons une tentative quand même : "Sehnsucht", c'est à la fois le désir ardent qui se dirait en allemand "brennendes Verlangen", l'attente passionnée, mais ça, c'est plutôt "leidenschaftliches Warten" ; la nostalgie : "Nostalgie" ou "Heimweh" et puis aussi la langueur, "Schmachten" , et l'impatience, "Ungeduld". Tous ces états d'âme passionnels résonnent en allemand dans ce seul mot de "Sehnsucht" ! Un terme bien complexe donc, qui se compose du verbe "sehnen" - désirer ardemment, aspirer à quelque chose et du substantif "Sucht" - passion, démangeaison, toxicomanie, nous avons donc affaire à une passion, une toxicomanie de l'action de désirer !
Goethe disait : "Seul celui qui connaît la 'Sehnsucht', sait combien je souffre." - "Nur wer die Sehnsucht kennt, weiß, was ich leide." Car la "Sehnsucht" est aussi liée à la souffrance ! Celui qui l'éprouve ressent la mélancolique douleur de désirer passionnément, langoureusement, impatiemment quelque chose d'absent, voire de très éloigné. L'amant qui se fait attendre, par exemple. Un allemand peut aussi ressentir la langoureuse "Sehnsucht" de partir au loin, dans un pays merveilleux mais inaccessible. Résumons, le sentiment de la "Sehnsucht" est une nostalgie tournée vers le futur et mêlée d'avance d'un regret pénible : que l'objet désiré donc l'amant reste inaccessible ou qu'un objectif comme le pays lointain soit inatteignable.

Auteur: Wohlfahrt Bettina

Info:

[ langage ] [ précision ] [ vocabulaire ] [ romantisme ]

 

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nature

La forêt vierge était le domaine du mensonge, du piège, du faux-semblant ; tout y était travesti, stratagème, jeu d’apparences, métamorphose. Domaine du lézard-concombre, de la châtaigne-hérisson, de la chrysalide-mille-pattes, de la larve à corps de carotte, du poisson-torpille, qui foudroyait du fond de la vase visqueuse. Lorsqu’on passait près des berges, la pénombre qui tombait de certaines voûtes végétales envoyait vers les pirogues des bouffées de fraîcheur. Mais il suffisait de s’arrêter quelques secondes pour que le soulagement que l’on ressentait se transformât en une insupportable démangeaison causée, eût-on dit, par des insectes. On avait l’impression qu’il y avait des fleurs partout ; mais les couleurs des fleurs étaient imitées presque toujours par des feuilles que l’on voyait sous des aspects divers de maturité ou de décrépitude. On avait l’impression qu’il y avait des fruits ; mais la rondeur, la maturité des fruits, étaient imités par des bulbes qui transpiraient, des velours puants, des vulves de plantes insectivores semblables à des pensées perlées de gouttes de sirop, des cactées tachetées qui dressaient à un empan du sol une tulipe en cire safranée. Et lorsqu’une orchidée apparaissait, tout en haut, au-dessus des bambous et des yopos, elle semblait aussi irréelle et inaccessible que l’edelweiss alpestre au bord du plus vertigineux abîme. Mais il y avait aussi les arbres qui n’étaient pas verts, qui jalonnaient les bords de massifs couleur amarante, s’incendiaient avec des reflets jaunes de buisson ardent. Le ciel lui-même mentait parfois quand, inversant sa hauteur sur le mercure des lagunes, il s’enfonçait dans les profondeurs insondables comme le firmament. Seuls les oiseaux étaient vrais, grâce à la claire identité de leur plumage. Les hérons ne trompaient pas, quand leur cou s’infléchissait en point d’interrogation ; ni quand, au cri du vigilant coq-héron, ils prenaient leur vol effrayé dans un frémissement de plumes blanches.

Auteur: Carpentier Alejo

Info: Le partage des eaux

[ sauvage ] [ littérature ]

 

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