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question

Quelle est ma capacité de renouvellement ? Quelle est ma chance de produire encore ce que je n’attends pas de moi ? Car ma vie se déroule principalement dans l’à-venir. Elle se fonde sur l’attente. Elle est préparation. Si je peux jouir du présent, c’est seulement dans la mesure où il est promesse de futur. Je cherche la Terre promise. J’écoute la musique des lendemains. Ma nourriture, c’est l’expectation. Ma drogue, l’espoir. Enfant, je ne supportais pas l’absence de but et, avec des riens, me fabriquais ce que j’appelais des " petites lumières "  pour éclairer la journée ou la semaine qui s’annonçait. Si j’écris ce livre sur ma vie écoulée, ce n’est ni pour m’y vautrer avec complaisance ni pour y régler des comptes. C’est pour me donner un but nouveau, donc une existence nouvelle. C’est pour produire de l’avenir avec mon passé. Le déjà-fait m’ennuie. Ne m’excite que l’à-faire. Si j’avais une prière à formuler, ce serait moins " donnez-moi la force " que " donner-moi le désir " de faire.

Auteur: Jacob François

Info: La statue intérieure

[ introspection ] [ dépassement ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

être humain

L'IA ne saurait se réduire à une simple évolution linéaire de la technique informatique ; elle porte en elle un potentiel révolutionnaire de tout ce que nous connaissons et de tout ce que nous sommes. En ce sens, faisant écho à Freud, qui voit dans les avancées de la science trois blessures narcissiques portées à l'humanité, le philosophe Mark Alizart en entrevoit une quatrième avec l'émergence de ces machines pensantes en mesure de nous dépasser.

Rappelons les trois premières pour saisir l'ampleur de la menace. La première faille narcissique fut la découverte pour l'Homme de ne pas être au centre de l'Univers, grâce à Copernic. La deuxième faille narcissique fut la découverte pour l'Homme de ne pas être une espèce à part dans le règne du vivant, mais seulement le fruit de l'évolution, grâce à Darwin. La troisième faille fut la découverte pour l'Homme, ou plus précisément pour le moi, de ne pas être maître dans sa propre maison, selon la célèbre formule de Freud.

Auteur: Bertolucci Marius

Info: L'Homme diminué par l'IA

[ évolution ] [ humilité ] [ anthropocentrique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

affirmation de vie

Le risque est un besoin essentiel de l'âme. L'absence de risque suscite une espèce d'ennui qui paralyse autrement que la peur, mais presque autant. D'ailleurs il y a des situations qui, impliquant une angoisse diffuse sans risques précis, communiquent les deux maladies à la fois.

Le risque est un danger qui provoque une réaction réfléchie ; c'est-à-dire qu'il ne dépasse pas les ressources de l'âme au point de l'écraser sous la peur. Dans certains cas, il enferme une part de jeu ; dans d'autres cas, quand une obligation précise pousse l'homme à y faire face, il constitue le plus haut stimulant possible.

La protection des hommes contre la peur et la terreur n'implique pas la suppression du risque ; elle implique au contraire une présence permanente d'une certaine quantité de risque dans tous les aspects de la vie sociale ; car l'absence de risque affaiblit le courage au point de laisser l'âme, le cas échéant, sans la moindre protection intérieure contre la peur.

Auteur: Weil Simone

Info:

[ passivité-activité ] [ oser ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

vivant

Quelle splendeur un homme nu en bonne santé ! Quel bonheur, être débarrassé de ses vêtements, être tout nu ! C'est déjà un bonheur que d'être mis au monde, et ne pas en avoir d'autre que d'être en bonne santé est encore un bonheur qui dépasse en éclat les pierres les plus précieuses, les plus beaux tapis, les fleurs, les palais, et toutes les merveilles qu'on voudra. La plus merveilleuse des merveilles, c'est la santé, c'est un bonheur auquel on ne peut rien ajouter qui lui soit comparable.(...) A ce bonheur complet et magnifique, si l'on consent à le reconnaître dans ce corps nu, lisse, mobile et chaud que nous avons reçu de la vie terrestre, il faut bien que quelque chose fasse contrepoids : le malheur ! Il nous empêche de déborder, il nous donne une âme. Il prépare notre oreille à entendre le beau son que cela fait quand l'âme et le corps, mêlés l'un à l'autre, passés l'un dans l'autre, respirent ensemble.

Auteur: Walser Robert

Info: Les enfants Tanner

[ individualité ] [ tragédie ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

cognition

Après la chute de l'Empire romain, les érudits indiens et arabes préservèrent une partie du savoir médical de l'Antiquité. Au XIe siècle, le scientifique arabe que nous connaissons sous le nom d'Alhazen (Ibn al-Haytham, 965-1040) découvrit les principes essentiels de la perception visuelle. Des siècles avant Descartes, il comprit que l'œil fonctionne comme une chambre noire qui reçoit la lumière plutôt qu'elle ne l'émet, et que diverses illusions peuvent le tromper. Tout n'est donc pas sous le contrôle de la conscience, en conclut Alhazen. Il fut le premier à postuler une opération automatique d'inférence inconsciente : à notre insu, le cerveau tire des conclusions qui dépassent ce que perçoivent les sens, et nous donne parfois à voir des choses inexistantes. Il faudra attendre huit siècles pour qu'en 1867, dans son traité d'Optique physiologique, le physicien Hermann von Helmholtz reprenne ce terme d'inférence inconsciente pour décrire la manière dont notre vision déduit automatiquement, à partir des entrées sensorielles, l'interprétation la plus probable de la scène qui se déroule sous les yeux.

Auteur: Dehaene Stanislas

Info: Le code de la conscience

[ historique ]

 

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sciences

Les atomes sont bizarres, ils se comportent comme des agents actifs plutôt que comme des substances inertes. Ils font des choix imprévisibles entre des possibilités alternatives selon les lois de la mécanique quantique. Il semble que l'esprit, comme en témoigne sa capacité à faire des choix, est dans une certaine mesure inhérent à chaque atome. L'univers est lui aussi bizarre, avec ses lois de la nature qui le rendent accueillant pour la croissance de l'esprit. Je ne fais pas de distinction claire entre l'esprit et Dieu. Dieu est ce que le mental devient quand il dépasse l'échelle de notre compréhension." (...) La technologie est un don de Dieu. Après le don de la vie, c'est peut-être le plus grand des dons de Dieu. Elle est la mère des civilisations, des arts et des sciences. (...) Vous vous demandez: quel est le sens ou le but de la vie? Je ne peux répondre qu'avec une autre question: pensez-vous que nous sommes assez sages pour lire les pensées de Dieu?

Auteur: Dyson Freeman

Info:

[ sens-de-la-vie ] [ religion ] [ quantique ] [ inversion métaphysique ]

 

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matérialisme

La vérité est qu’il n’existe pas en réalité un "domaine profane", qui s’opposerait d’une certaine façon au "domaine sacré" ; il existe seulement un "point de vue profane", qui n’est proprement rien d’autre que le point de vue de l’ignorance. C’est pourquoi la "science profane", celle des modernes, peut à juste titre, ainsi que nous l’avons déjà dit ailleurs, être regardée comme un "savoir ignorant" : savoir d’ordre inférieur, qui se tient tout entier au niveau de la plus basse réalité, et savoir ignorant de tout ce qui le dépasse, ignorant de toute fin supérieure à lui-même, comme de tout principe qui pourrait lui assurer une place légitime, si humble soit-elle, parmi les divers ordres de la connaissance intégrale ; enfermée irrémédiablement dans le domaine relatif et borné où elle a voulu se proclamer indépendante, ayant ainsi coupé elle-même toute communication avec la vérité transcendante et avec la connaissance suprême, ce n’est plus qu’une science vaine et illusoire, qui, à vrai dire, ne vient de rien et ne conduit à rien.

Auteur: Guénon René

Info: Dans "La crise du monde moderne" pages 98-99

[ aveuglement ] [ limites ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

extraterrestres

L'apparente absence de pesanteur des soucoupes volantes est certes une histoire bien difficile à digérer ; ‬mais,‭ ‬se dit-on,‭ ‬notre physique moderne a fait récemment tant de découvertes qui touchent au miracle‭ ! ‬Pourquoi des habitants plus avancés d'autres planètes ne pourraient-ils pas avoir trouvé le moyen de supprimer la pesanteur et d'atteindre la vitesse de la lumière ou même davantage‭ ? ‬La physique nucléaire a créé dans les cerveaux des profanes une incertitude de jugement qui dépasse de très loin celle des physiciens,‭ ‬et qui fait apparaître comme possibles des choses qu'on aurait jugées stupides et exagérées il y a très peu de temps encore.‭ ‬Les soucoupes volantes peuvent donc facilement être interprétées comme un nouveau miracle de la physique et être accréditées comme telles.‭ ‬Je me rappelle ici non sans malaise l'époque à laquelle j'étais persuadé que quelque chose qui était plus lourd que l'air ne pouvait pas voler‭ ; ‬peu de temps après je dus avec une certaine gêne me rendre à l'évidence.‭

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Un mythe moderne. Des "Signes du ciel".

[ obscurantisme ]

 

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créativité

Je préfère toujours que mes toiles soient dans un cadre et sous verre. C’est une idée d’aujourd’hui qui veut qu’on n’encadre plus les tableaux, mais j’ai l’impression que par rapport à ce que c’est que la peinture, c’est une idée fausse. Le cadre, c’est quelque chose d’artificiel, et il est là précisément pour renforcer l’aspect artificiel de la peinture. Plus l’artifice des tableaux qu’on réalise est apparent, mieux cela vaut, et même, plus la toile a des chances de marcher, de montrer quelque chose. Cela peut paraître paradoxal, mais c’est une évidence en art : on atteint son but par l’emploi du maximum d’artifice, et l’on parvient d’autant plus à faire quelque chose d’authentique que l’artificiel est patent. Prenez par exemple les poètes grecs ou classiques, leur langue était très artificielle, très construite. Tous, ils travaillaient à l’intérieur d’un cadre très contraignant, cela représentait une soumission considérable, et c’est pourtant ainsi qu’ils ont donné leurs plus grands chefs-d’œuvre, ceux qui nous donnent à nous lecteurs cette impression de liberté et de création maximales

Auteur: Bacon Francis II

Info: Entretiens, p 140-1

[ dépassement ] [ sujétion ] [ oulipo ] [ fond-forme ]

 

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Ajouté à la BD par Plouin

lecture

L'atteinte faite au langage dépasse largement le cadre des évaluations académiques formelles. Elle s'incarne aussi dans la " vraie vie ".

En ce domaine il apparaît ainsi, par exemple, que les enfants d'aujourd'hui sont incapables d'absorber les ouvrages de la " Bibliothèque rose " que lisaient aisément leurs ascendants dans les années 1960-1970.

Pour ne pas condamner Fantômette et Le Club des Cinq aux oubliettes, nos amis éditeurs ont dû se lancer dans une vaste opération de réécriture.

Ainsi, entre l'édition originale du " Club des Cinq et le trésor de l'île" de 1962 et celle de 2006, la longueur du texte a été réduite de 45 % et le nombre de mots uniques de 42 % !

Tout est désormais court et concis. On ne précise plus " le pique-nique marqua une halte agréable, dans un cadre champêtre à souhait " ; on écrit " la famille s'arrête pique-niquer en haut d'une colline "..

Fini le passé simple, les mots sortant de l'ordinaire, les formes irrégulières, les descriptions fécondes : trop compliqués...

Auteur: Desmurget Michel

Info: La fabrique du crétin digital

[ évolution ]

 
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Ajouté à la BD par miguel