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art pictural

Vers 1960, Deux "pinceaux de classe internationale"  - que l'on nous pardonne ce jargon - se disputèrent le premier prix. Un des canditats, le plus âgé, avait fait des portraits solennels de gauchos terrifiants, d'une taille scandinave ; son rival, très jeune, avait recueilli des suffrages et soulevé un scandale avec ses compositions d'une incohérence très étudiée. Les membres du jury, qui avaient tous dépassé la cinquantaine, craignaient qu'on ne les taxât d'être vieux et penchaient pour ce dernier qui, dans le fond, leur déplaisait.

Auteur: Borges Jorge Luis

Info: Le rapport Brodie, Duel, p. 89

[ compétition ] [ ironie ] [ hypocrisie ]

 
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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

joie

Elle relisait la lettre [...] et ça lui faisait une impression bizarre sur le visage. Elle s'était demandé d'où ça venait jusqu'à ce qu'elle comprenne ce que c'était : elle souriait. Ça lui déplaisait pas comme sensation. C'était même agréable. La première fois c'avait été dur à venir, comme si sa figure ignorait qu'elle pouvait sourire, comme si elle en avait peur. Mais à la longue le sourire lui était venu naturellement et elle avait trouvé que c'était agréable, ça l'apaisait, elle se sentait jolie quand elle souriait [...]

Auteur: Selby Jr Hubert

Info: Le saule, Editions de l'Olivier 1998, p.252

[ sourire ] [ lecture ]

 

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larmes

Ce qui inquiétait Derek Strange, tandis qu'il regardait Jimmy Simmons assis en face de lui, son gros bide débordant de la chaise, c'était l'idée que Simmons allait attraper des objets sur son bureau et les balancer à travers la pièce. À moins qu'il ne se mette à brailler comme un bébé. Strange ne savait pas laquelle de ces deux éventualités lui déplaisait le plus. Sur son bureau, il y avait des objets auxquels il tenait - des cadeaux offerts par des dames, d'autres que des clients lui avaient faits en témoignage de leur gratitude, et quelques souvenirs des Redskins qui dataient des années soixante. Mais pour lui, voir un homme pleurer était plus insupportable que tout.

Auteur: Pelecanos George P.

Info: blanc comme neige

[ hommes-par-hommes ]

 

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labeur

L'Ordre bouleversa tout.
On apprit à connaître une activité d'un type nouveau, qui fut nommé travail. Jusqu'alors, on engageait une action par désir ; on la poursuivait par agrément ; on la menait à son terme pour le plaisir. On savourait la joie comme le repos, l'ouvrage exaltant comme l'oeuvre accomplie. Le travail, en revanche, s'avéra d'emblée marqué du sceau de l'effort, du pénible, du rebutant ; entamé dans le non-consentement, il se déployait en souffrance et s'achevait par dégoût. Ainsi s'érigea le joug. Ainsi, la geôle dont l'humanité domestique n'a jamais su se libérer.
Sous la férule du Chef Illimité, il fallût bâtir murailles et hautes tours, creuser fossés, faire forteresse de la Cité, édifier en son sein un aberrant palais de marbre.
... Les enfants ne jouaient plus. Ils n'avaient plus permission de rire. Ils ne furent plus voyants. Ni les amants ne se promenaient entre bois et jardins. Il était à toute occasion interdit de... Interdit de s'amuser, de plaisanter, de sourire, de s'embrasser dans les bosquets. Interdit, tout ce qui déplaisait au Grand Conquérant. Et ce qui déplaisait par-dessus tout au Guerrier Invincible, au Conquérant du Monde, au Chef illimité, c'étaient les rires et les jeux, les cris joyeux et libre des enfants, les chants des oiseaux, les baisers des amants.

Auteur: Majrouh Sayd Bahodine

Info: Le Voyageur de minuit

[ normalisation ] [ régression ]

 

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faire un enfant dans le dos

Et leurs rapports anciens recommencèrent. Il les accomplissait comme un devoir qui cependant ne lui déplaisait pas ; elle les subissait comme une nécessité écœurante et pénible, avec la résolution de les arrêter pour toujours dès qu’elle se sentirait enceinte de nouveau.

Mais elle remarqua bientôt que les caresses de son mari semblaient différentes de jadis. Elles étaient plus raffinées peut-être, mais moins complètes. Il la traitait comme un amant discret, et non plus comme un époux tranquille.

Elle s’étonna, observa, et s’aperçut bientôt que toutes ses étreintes s’arrêtaient avant qu’elle pût être fécondée.

Alors une nuit, la bouche sur sa bouche, elle murmura : "Pourquoi ne te donnes-tu plus à moi tout entier comme autrefois ?"

Il se mit à ricaner : "Parbleu, pour ne pas t’engrosser."

Elle tressaillit : "Pourquoi donc ne veux-tu plus d’enfants ?"

Il demeura perclus de surprise : "Hein ? tu dis ? mais tu es folle ? Un autre enfant ? Ah ! mais non, par exemple ! C’est déjà trop d’un pour piailler, occuper tout le monde et coûter de l’argent. Un autre enfant ! merci !"

Elle le saisit dans ses bras, le baisa, l’enveloppa d’amour, et, tout bas : "Oh ! je t’en supplie, rends-moi mère encore une fois."

Mais il se fâcha comme si elle l’eût blessé : "Ça vraiment, tu perds la tête. Fais-moi grâce de tes bêtises, je te prie."

Elle se tut et se promit de le forcer par ruse à lui donner le bonheur qu’elle rêvait.

Alors elle essaya de prolonger ses baisers, jouant la comédie d’une ardeur délirante, le liant à elle de ses deux bras crispés en des transports qu’elle simulait. Elle usa de tous les subterfuges ; mais il resta maître de lui ; et pas une fois il ne s’oublia.

Alors, travaillée de plus en plus par son désir acharné, poussée à bout, prête à tout braver, à tout oser, elle retourna chez l’abbé Picot.

Il achevait son déjeuner ; il était fort rouge, ayant toujours des palpitations après ses repas. Dès qu’il la vit entrer, il s’écria : "Eh bien ?" désireux de savoir le résultat de ses négociations.

Résolue maintenant et sans timidité pudique, elle répondit immédiatement : "Mon mari ne veut plus d’enfants." L’abbé se retourna vers elle, intéressé tout à fait, prêt à fouiller avec une curiosité de prêtre dans ces mystères du lit qui lui rendaient plaisant le confessionnal. Il demanda : "Comment ça ?" Alors, malgré sa détermination, elle se troubla pour expliquer : "Mais il… il… il refuse de me rendre mère."

L’abbé comprit, il connaissait ces choses ; et il se mit à interroger avec des détails précis et minutieux, une gourmandise d’homme qui jeûne.

Puis il réfléchit quelques instants, et, d’une voix tranquille, comme s’il lui eût parlé de la récolte qui venait bien, il lui traça un plan de conduite habile, réglant tous les points : "Vous n’avez qu’un moyen, ma chère enfant, c’est de lui faire accroire que vous êtes grosse. Il ne s’observera plus ; et vous le deviendrez pour de vrai."

Auteur: Maupassant Guy de

Info: Dans "Une vie", éditions Gallimard, 1974, pages 221 à 223

[ conseil ] [ astuce ] [ coït interrompu ] [ ecclésiaste coquin ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson