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enfant gâté

Mme d'Estourmel, âgée de cinquante-sept ans, avait un fils unique de cinq ans. Cet Isaac de cette moderne Sara était l'enfant le plus gâté et le plus insoutenable que j'aie jamais rencontré. On lui permettait tout, on ne lui refusait rien, il était le maître absolu du salon et du château.
J'arrivai au Frétoy deux heures après le dîner; il y avait beaucoup de monde de Paris. J'avais un chapeau de villageoise, comme on disait alors ; il était neuf, tout couvert de fleurs charmantes, et attaché sur l'oreille gauche avec beaucoup d'épingles. A peine étais je assise, que le terrible enfant du château vint m'arracher des mains un superbe éventail et le mît en pièces. Mme d'Estourmel fit une petite réprimande à son fils, non pas d'avoir brisé mon éventail, mais de ne pas me l'avoir demandé poliment.
Un instant après, l'enfant alla confier à sa mère qu'il avait envie de mon chapeau, et Eh bien, mon fils, répondit gravement madame d'Estourmel, allez le demander bien honnêtement. " Il accourut aussitôt vers moi en disant : et Je veux votre chapeau. " On le reprit d'avoir dit je veux ; c'est ce que sa mère appelait ne lui rien passer. Elle lui dicta sa formule de demande : et Madame, voulez-vous bien avoir la bonté de me prêter votre chapeau ? " Tout ce qui était dans le salon se récria sur cette fantaisie : la mère et l'enfant y persistèrent; M. de Genlis s'en moqua un peu aigrement. Je vis que Mme d'Estourmel allait se fâcher ; alors je me levai, et, sacrifiant généreusement mon joli chapeau, j'allai prier Mme d'Estourmel de me le détacher, ce qu'elle fit avec empressement, car l'enfant s'impatientait violemment. Mme d'Estourmel m'embrassa, loua beaucoup ma douceur, ma complaisance et mes beaux cheveux.
Elle soutint que j'étais cent fois mieux sans chapeau, quoique je fusse tout ébouriffée, et que j'eusse une figure très ridicule, avec une grande parure et celte coiffure en désordre. Mon chapeau fut livré à l'enfant, sous la condition de ne pas le gâter. Mais en moins de dix minutes, le chapeau fut déchiré, écrasé, et hors d'état d'être jamais porté. J'eus grand soin, les jours suivants, de me coiffer en cheveux, sans chapeau et sans fleurs. Mais, par malheur, cet enfant gâté était reconnaissant; il s'attacha à moi avec une passion démesurée et ne voulut plus me quitter. Dès que j'étais dans le salon, il s'établissait sur mes genoux : il était fort gras et fort lourd ; il m'assommait, chiffonnait mes robes, et même les déchirait en posant sur moi des quantités de joujoux. Je ne pouvais ni parler à qui que ce fût ni entendre un mot de la conversation, et il m'était impossible de m'en débarrasser, même pour jouer aux cartes. Dans tous mes petits voyages je portais toujours ma harpe : on voulut m'entendre; il n'y eut pas moyen, tandis que je jouais, d'empêcher l'enfant (qui se tenait debout près de la harpe) de jouer aussi avec les cordes de la basse, ce qui formait un accompagnement peu agréable. Lorsque j'eus fini, on vint prendre ma harpe pour l'emporter : l'enfant s'y opposa en faisant des cris terribles. La harpe resta ; il en joua à sa manière, il égratigna les cordes, en cassa plusieurs, et dérangea totalement l'accord. Quand on représentait à Mme d'Estourmel que cet enfant devait m'importuner beaucoup, elle me demandait si cela était vrai, et elle prenait au pied de la lettre la politesse de ma réponse, en ajoutant qu'à mon âge on était charmé d'avoir un prétexte des amuser d'une manière enfantine, et que je formais avec son fils un tableau délicieux. Au vrai, cet enfant ne m'était pas aussi désagréable que tout le monde le croyait, non que j'aimasse ses jeux, mais sa personne m'intéressait et me divertissait.
Il était joli, caressant, original, et il n'avait rien de méchant. Avec une éducation passable, on en aurait facilement fait un enfant charmant. Sa pauvre mère a bien payé la folie de cette mauvaise éducation : l'année d'ensuite, l'enfant, pour la première fois de sa vie, eut un peu de fièvre ; il refusa toute boisson, et demanda avec fureur les aliments les plus malsains. Une légère indisposition devint une maladie sérieuse, et bientôt, mortelle, parce qu'il fut impossible de lui faire prendre une seule drogue, et que toutes les tentatives en ce genre lui causaient des accès de colère qui allaient jusqu'aux convulsions. Il mourut à six ans, et il était naturellement très robuste et parfaitement bien constitué.

Auteur: Genlis Madame de

Info: Mémoires

[ mort ] [ anecdote ]

 

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syndrome cognitif

Dans un de ses cours consacrés aux mécanismes cérébraux impliqués dans la lecture, Stanislas Dehaene, professeur au Collège de France, citait cet extrait de Feu pâle, de Vladimir Nabokov : "Nous sommes absurdement accoutumés au miracle de quelques signes écrits capables de contenir une imagerie immortelle, des tours de pensée, des mondes nouveaux avec des personnes vivantes qui parlent, pleurent, rient. (…) Et si un jour nous allions nous réveiller, tous autant que nous sommes, et nous trouver dans l’impossibilité absolue de lire ?"

Comme c'est en général la règle dans les études de cas, on n'aura que ses initiales. Institutrice américaine de quarante ans, M. P. a eu la douleur de faire de l'hypothèse de Nabokov sa réalité. Racontée le 7 janvier dans la revue Neurology, son histoire commence un jeudi d'octobre 2012, en classe, devant ses jeunes élèves de maternelle. Comme tous les matins, l'enseignante doit faire l'appel. Mais à sa grande surprise, la liste de présence dont elle se sert tous les jours est couverte de signes mystérieux auxquels elle ne comprend goutte. Ainsi qu'elle se le rappelle, la feuille "aurait pu aussi bien être couverte de hiéroglyphes". Les notes qu'elle a préparées pour faire sa classe s'avèrent elles aussi incompréhensibles... M. P. rentre chez elle ce jeudi et, au cours des 48 heures qui suivent, elle éprouve de nouvelles difficultés : elle a du mal à trouver ses mots et sa réflexion est ralentie. Le samedi, sa mère l'emmène aux urgences.

C'est un accident vasculaire cérébral (AVC) qui a causé tout cela. M. P. ne s'est rendue compte de rien mais, dans son cerveau, une petite zone située dans la région occipito-temporale gauche s'est déconnectée et elle restera hors service toute sa vie. On la connaît sous le nom d'aire de la forme visuelle des mots (AFVM) et c'est elle qui est responsable de l'identification visuelle de l'écrit. Cette désactivation n'interrompt pas l'accès au reste des aires cérébrales impliquées dans le langage. M. P. comprend ce qu'on lui dit, parle normalement mais elle ne peut plus lire. En revanche, elle sait toujours écrire ! Les neuroscientifiques parlent d'alexie (incapacité à lire) sans agraphie (incapacité à écrire) ou bien d'alexie pure. Les cas sont très rares et le premier que la littérature scientifique recense est un cas français, décrit en 1892 par le neurologue Jules Dejerine.

M. P. croit d'abord que la zone lésée s'est juste remise à zéro et qu'avec les outils qu'elle connaît bien, elle va pouvoir réapprendre à lire. Et elle ne veut pas laisser sa passion pour les mots écrits s'envoler sans se battre. Mais la porte est fermée et pour de bon : M. P. ne peut pas faire du "b-a ba", tout simplement parce qu'elle ne "voit" ni les "b", ni les "a". Le message que ses yeux lui envoient à la vue des lettres arrive bien à son cerveau mais il ne passe pas la douane des mots. Toutefois, M. P. est tenace. Elle s'aperçoit qu'un autre sens que la vue peut venir à sa rescousse et c'est probablement ce qui fait la beauté de son cas, si l'on met de côté l'ironie cruelle qu'il y a à voir une spécialiste de l'apprentissage de la lecture frappée d'alexie.

Sa roue de secours, M. P. va la trouver dans... le geste. Ses yeux ne lui sont pas d'une grande aide mais sa main a encore la mémoire des lettres tracées. En voyant un mot, l'enseignante ne reconnaît pas la première de ses lettres. Alors, elle se met à dessiner avec le doigt toutes les lettres de l'alphabet, jusqu'à ce qu'elle arrive à celle dont elle voit la forme sans savoir le nom. L'exemple donné dans l'étude est celui du mot "mother" (mère en anglais). M. P. utilise son astuce pour les trois premières lettres, "m", "o" et "t", puis elle complète le mot d'elle-même. Les auteurs de l'article précisent d'ailleurs que, dans son travail de rééducation, M. P. a de vagues réminiscences à la vue de certains mots, des "émotions qui semblent appropriées". Ainsi, à la vue du mot "dessert", elle s'exclame : "Oh, j'aime ça !" En revanche, en voyant le mot "asperge", elle explique ne pas vouloir le déchiffrer car quelque chose en lui la dérange.

Malgré tous ses efforts, malgré la "béquille" qu'elle a trouvée pour déchiffrer, très laborieusement, quelques mots, M. P. ne relira plus jamais de manière automatique et fluide. Elle a dû abandonner son métier et travaille désormais à l'accueil d'un centre sportif. Lire une histoire aux enfants, comme elle le faisait dans sa classe, est la chose qui lui manque le plus, plus encore que dévorer un ouvrage pour elle-même. Et elle a l'intention d'écrire les mémoires d'une institutrice qui ne sait plus lire.

Auteur: Barthélémy Pierre

Info: 9 janvier 2014, sur son blog. Le cas décrit ici est très similaire à celui d'Howard Engel

[ altération mentale ]

 
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citation s'appliquant à ce logiciel

Pour entamer cette chaîne (approche d'une systématique des pensées) nous voulons partir de la création du signe (voir la chaîne évolution de la lecture) parce que nous sommes acquis à l'idée de C.S. Peirce comme quoi il n'est pas de pensée sans signe.

Ensuite se pose la question de la clarté ; l'idée étant qu'il faudrait, dans l'absolu, qu'on puisse expliquer notre cheminement à un Bonobo (voire à un aveugle sourd muet) pour, petit à petit et avec beaucoup de temps, la développer plus avant. Parce qu'à y regarder de près, ça ne s'est pas passé différemment pour l'homme. Moi ou toi lecteur, sommes "assis" sur quelques dizaines de milliers d'années de développement et d'accumulation d'un processus comme celui-ci.

On imagine d'abord la domestication du feu qu'on suppose couplée d'une manière ou d'une autre au développement d'un langage, c'est à dire de "conventions" quand à la signification de gestes ou de sons proférés par le groupe - ce qu'il se passe chez l'animal depuis lurette. Et il y a ce saut incroyable - tout aussi extraordinaire que la maîtrise du feu - avec l'apparition des conventions écrites (ici on imagine un bipède en train de tracer un trait sur la roche avec le charbon de l'extrémité d'une branche à demi consumée - ce qui ramène aussi aux pigments de l'encre noire d'imprimerie, encore de nos jours à base de suie. Le feu est toujours là). Conventions écrites "externes" qui correspondent à l'apparition d'une conscience humaine tribale et donc en même temps à une forme d'isolement solipsiste de son espèce, début d'une manière de "séparation formelle" d'avec les autres mammifères. Passons. Où que ce soit ces conventions, traces/signes/mots, seront d'abord beaucoup utilisées sous forme de listes/inventaires, bien plus que comme supports d'histoires, ces dernières restant principalement orales. Allons vite ici et constatons les quelques milliers d'années de développement des langages "écrits" et l'apparition subséquente de recueils (alphabets, lexiques, dictionnaires "interlangues", etc) apportent et rassemblent tout un arsenal idiomatique qui précède/accompagne l'émergences des concepts, mots-concepts, idées, notions... "Representamen" étant la terminologie usée par C.S. Peirce pour cerner une "entité sémiotique" qui est en réalité un carrefour sémantique. Au-delà de l'alphabet font surface ces "machins bizarres", accommodables quasiment à toutes les sauces, les mots. Voyez plutôt. Nous sommes ici dans l'idée du "mot univers", ou, vu de l'autre bout de la lorgnette, du "terme monade". Le signe originel est devenu immense.

Continuons à grande vitesse. La civilisation des mots et des nombres a aussi fait émerger la logique formelle et ses développements mathématiques et puis, grâce à la musique et au puissant instinct de Jean-Sébastien Bach, une logique plus profonde, quasiment mécanique, utilisée dans le développement contrapuntique de ses fugues - elles-mêmes pensées de manière symétriques - ou graphiques - par le maître, si j'ai bien saisi ce qu'on en dit. Une symétrie très bien exposée par Anton Webern (qui, à la suite du traité de l'harmonie de Schoenberg, enfonçait ainsi un clou définitif dans l'extension théorique du système tonal), avec ses 4 parties renversables : l'original (vérité), le renversement de l'original (mensonge), le miroir de l'original (vérité pessimiste) et le renversement du miroir de l'original (mensonge optimiste). Les mots entre parenthèses sont ici de notre crû, afin transférer l'idée dans le langage. 1) motif original 2) miroir de l'original (rétrograde) 3) inversion de l'original (intervalles) 4) miroir du renversement de l'original. Lien vers les 4 exemples graphiques sur portée musicale. Tout ceci a base de concordances, c'est à dire d'imitations et de répétitions de motifs, car le désordre n'est pas le fondement du fonctionnement d'un système tonal - 12 demi-tons tempérés avec une gamme centrale à 7 notes - déjà fortement établi depuis les grecs.

On notera au passage que toute notion d'ordre ne s'impose que subjectivement par rapport à un chaos (désordre). Suivant où l'on se situe le désordre va être libérateur ou... dérangeant. L'ordre réconfortant... ou assommant.  Ici on a envie de penser aux fonctionnalités de la tétravalence du carbone, sur base de quatre valeurs de vérités, qui engendre, une fois appliqué au mathématiques, une logique formelle beaucoup plus puissante que celle du tiers exclus. (Qui représente les bases du calcul quantique) 4 valeurs auxquelles nous appliquerons la triade de C.S. Peirce ; objet (representamen - mot - concept) - interprétant (récepteur - raisonneur - arbitre des élégances) - signe (média utilisé - écrit - visuel - sonore - mélange).

Nous voilà avec une base à sept pôles, (l'homme en son centre, tout comme au centre du représentamen), déclinable ad infinitum, et que nous allons nous amuser à mettre en concordance avec le développement - très primitif à ce jour - de nos représentations et d'une pensée articulée. Mais avant cela nous allons nous intéresser à l'homme et à son fonctionnement de récepteur-émetteur. Comment fonctionne la bio-machine qui se situe au centre de ce jeu ? Comment définir les paramètres qui nous concernent en ce domaine, nous autres lecteurs, surfeurs, écrivains... pauvres mammifères évolués et instables. Donc, dans une certaine mesure, libres. C.S. Peirce, et d'autres, nous indiquent quelques pistes.

Auteur: Mg

Info: 12 nov. 2019

[ mathématiques mystiques ] [ septénaire ] [ sociolinguistique ] [ pré-mémétique ] [ théandrie ]

 
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sodomie

L'art et la manière. Un certain nombre de femmes hésitent, voire refusent, à la pratiquer. Pour certaines il s'agit d'une pratique déplaisante, pour d'autres c'est la crainte d'avoir mal et pour la plupart c'est le fait de penser qu'elles n'en tireront aucun plaisir si ce n'est le fait de complaire à leur amant. Certains hommes (pas les meilleurs amants) utilisent des mots grossièrement excitants, pour en parler : enculade, fourre-cul, bourrage, etc. Grossièreté qui n'est, pour moi, que la crainte inavouée d'un fantasme enfui en eux de se faire enculer eux-mêmes, craignant de ce fait une perte de leur virilité tout en ayant le souhait trouble que cela leur arrive. Trivialité qui ne me dérange pas et même m'amuse, surtout quand j'utilise ces mots pour le demander de me prendre par derrière. Je me suis aperçue que cela les faisait souvent bander comme des cerfs, ce dont je profitais bien évidemment ensuite ! N'hésitez pas, mesdames, à utiliser sans complexes les mots les plus crus, ces messieurs adoreront. Cette pratique est vieille comme le monde, utilisée dans toutes les civilisations et présente également dans la nature avec certaines espèces d'animaux. Exclusivement masculine du fait même de sa nature cette pratique n'est ni déplaisante, ni douloureuse et procure une jouissance certaine à qui sait en faire usage. En tant que femme, amoureuse du sexe et pratiquante résolue, je pense que toutes les pratiques sexuelles sont honorables tant qu'elles sont faites entre adultes consentants. Elle est également le seul moyen pour un homme de ressentir un peu la sensation que perçoit une femme qui se fait prendre. Tous les gays vous le diront, ils en tirent une grande jouissance. Enfin elle permet à tous ceux qui ont des problèmes d'érection d'arriver à la jouissance, même avec une femme, si celle-ci utilise un godemiché-ceinture. Je l'ai fait pour un ou deux de mes amants qui souhaitaient avoir une sensation homosexuelle mais préféraient ne pas coucher avec un homme (je pense et dis qu'ils avaient tort, une bonne vraie queue d'homme c'est vraiment autre chose qu'un engin en latex, n'est-ce pas mesdames !). Je la pratique et la sollicite de mon partenaire chaque fois que possible. Il suffit de la pratiquer plusieurs fois pour en tirer ensuite un plaisir incomparable et totalement différent de la pénétration vaginale. Votre amant sera délicieusement surpris si vous lui proposez la sodomie et ravi si vous lui dites "et maintenant je voudrais bien que tu m'encules ! J'adore ça !". Son étonnement fera place à une ardeur renouvelée dont vous n'aurez pas à vous plaindre et cela vous entraînera peut-être vers d'autres chemins érotiques qui vous raviront. Une préparation s'impose, surtout les premières fois. Ce que je pourrais conseiller c'est de se préparer dans sa baignoire, avec sa douchette. Vous dévisser d'abord la douchette pour ne conserver que le flexible, ensuite vous ouvrez l'eau à une température chaude mais non brûlante, vous vous adossez au fond de la baignoire, vous relevez et écartez vos cuisses. Vous pouvez à ce moment diriger doucement le jet chaud vers votre anus(et ce n'est pas le moment de jouer avec votre petite chatte, coquines !) et vous laissez un moment l'eau vous caresser. Caresse que vous prolongez ensuite avec un doigt que vous faites tourner gentiment autour de votre oeillet, puis vous précisez la caresse en forçant doucement l'entrée de votre réduit intime, faites aller et venir doucement ce doigt. Vous commencez à ressentir une sensation agréable. Introduisez ensuite, toujours avec douceur, un deuxième puis un troisième doigt. Votre passage commence à être prêt. Renouvelez cette opération chaque fois que possible et votre première sodomie (et les autres) seront un vrai plaisir !. Si vous devez faire l'amour dans les heures qui suivent je vous recommande : lorsque vous serez suffisamment élargie et si votre flexible n'a pas d'aspérités gênantes (impératif), introduisez-le délicatement dans votre cul, avec un jet très faible et rincez ainsi votre passage, l'eau sera très vite claire et votre partenaire appréciera, surtout s'il viendra vous humecter le passage avec sa langue, ce qui est, là aussi, follement délicieux. Avec votre amant utilisez sans complexe un gel intime ou un lait de toilette car l'anus n'a pas de lubrification naturelle comme son petit veinard de voisin ! Cette lubrification peut devenir un jeu sexuel très excitant ! J'ai connu des hommes qui éjaculaient sans contact rien qu'en me préparant de la sorte ! C'était frustrant sur le moment mais ma bouche savait bien les revigorer et ils n'en étaient que plus longs à jouir et donc à me donner du plaisir ensuite !. Ressentir un membre chaud, dur et doux à la fois, qui lentement vous rentre entre les reins, sentir la pulsation sanguine qui l'irrigue et le doux va-et-vient qui vous remplit le cul, provoque au fur et à mesure une excitation grandissante qui me mène à l'orgasme, orgasme qui éclate en feu d'artifice quand le jet brûlant de sperme s'éclate au plus profond de moi. Si au même moment une main, la sienne ou la mienne, qu'importe, joue avec mon minou au même moment, là il y a plaisir intense. L'anus est un muscle délicat et sensible, de même nature que les lèvres, dont la forte irrigation nerveuse peut et doit être une source de plaisir. Il est cependant un peu fragile et doit être utilisé avec délicatesse même si c'est avec passion !. Bien entendu si vous ne connaissez pas très bien votre partenaire (ou que vous le connaissiez trop bien !) l'usage d'un préservatif s'impose alors, l'absence d'explosion chaude du sperme dans votre ventre sera compensée par de la sécurité. Foutu SIDA !

Auteur: Internet

Info: Frédérique, http://vassilia.net/frederique06.htm

[ femmes-hommes ] [ éloge ]

 

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écrivain-sur-écrivains

Les contents

Dans l’extrait d’Apostrophes qui tourne en boucle ces derniers temps sur internet, ce qui me frappe, c’est la toute fin de l’émission. Quand Matzneff est réellement surpris de la violence de l’attaque de Denise Bombardier, mais, en fait, quand il est surpris par deux autres choses. La première, c’est que visiblement à l’inverse de tous les autres invités, à commencer par Pivot lui-même, elle, elle ne tombe pas sous son charme et elle ne sourit pas quand il parle. Elle ne l’admire pas. Parce que, tous les autres, finalement, ils sourient, d’un sourire gentil : "le gentil farfadet que voilà..." ou "celui-là alors...". Et puis, il est surpris par l’attaque elle-même : comment se fait-il que la vie, la société, vienne le juger, lui — pas lui Gabriel Matzneff, non. Lui, l’écrivain. Lui, le grand écrivain. L’esthète. La littérature. "Comment peut-on ne pas m’aimer ?" Evidemment que la littérature justifie tout, dit-il. Et le plus important est la surprise de Matzneff à ce moment-là : que peut-on me vouloir à moi, qui écris aussi bien ? Je dis tout sur moi, je suis sincère, et j’écris bien. C’est ça, n’est-ce pas, qui justifie l’ensemble, et appelle le sourire de mes convives — il s’agit, réellement, d’une atmosphère de salon, juste avant un dîner. Comment pourrait-il en être autrement ?

Or qui a dit que Matzneff était un écrivain ? Je veux dire, vous avez lu un jour un seul de ses romans, vous avez essayé ? — Ses romans sont publiés, depuis des décennies, aux éditions de la Table ronde — un éditeur de droite dure. Personne, je crois bien, ne les lit. Mais, ses journaux, ils paraissent tous chez Gallimard, et ce n’est pas aujourd’hui que ça a commencé. C’est-à-dire que, tant qu’à dire les choses, celui qui devrait être poursuivi pour complicité de viol et éloge de la pédophilie, n’est-ce pas, en toute logique, c'est son éditeur. Mais, bon, pour moi, ici, il ne s’agira pas de morale ou de justice. — Ses journaux, que j’ai feuilletés il y a des années de ça, qu’en dire ? Mais c’est absolument, désespérément nul. Nul, creux, vaniteux, idiot — ça n’existe tout simplement pas. Ça existe, je dirais, parce que c’est tellement ridicule qu’on se sent souillé quand on le lit, — quand on en est témoin. — Ce sentiment du ridicule senti et qui vous transperce, Dostoïevski en parle. Mais voilà, on dit que, la langue de Matnzeff, "c’est une belle langue". — Pardon pour l’image. Disons, "C’est bien écrit..."

Un bavardage content, qui existe et qui, aussi bien, pourrait ne pas exister. Où chaque page, chaque journée, effacent la précédente, sans jamais rien changer. — Avec une constante : le "je" qui parle est content. Content d’être adoré par des jeunes adolescentes, mais pas seulement — par ses collègues écrivains, auxquels, comme le genre l’y invite, il décoche des petites piques, nous dirons de "petites vacheries entre copains", parce que, et oui, l’essentiel est bien là, tout se passe entre copains. Et nous faisons du style. Et c’est si beau, le style.

C’est ce sourire content qui m’a toujours frappé. Et c’est un sourire que je perçois, sous différentes formes, parfois moins fort, parfois plus fort, chez toute une série d’autres écrivains français. Parce que le sourire peut changer, mais pas le contentement.

Je m’étais déjà interrogé, à propos de d’Ormesson et des écrivains cités comme modèles de l’esprit français par notre président. Et, bizarrement, je me dis que c’est réellement une caractéristique de ce qu’on appelle l’esprit français, ce contentement à se regarder si beau dans le miroir et faire des phrases dessus. J’ai beau chercher, je ne trouve pas ça dans la littérature russe — non, vraiment. Et Dieu sait Tolstoï a écrit des journaux... Le seul, peut-être, c’est Edouard Limonov, qui est un vrai fasciste. Mais Limonov, comme écrivain, ce n’est juste rien du tout.

Mais regardez, je ne sais pas, Léautaud — il est, vraiment, considéré comme un écrivain. Il écrit, il écrit, il écrit. Moi je et mes chats. Mais il écrit, et il fait des volumes, et il est un "grand écrivain". Et lui aussi, il fait du style. Ou, d’une autre façon, Jouhandeau. Cette espèce de saloperie absolue — là encore, d’ailleurs, publiée chez Gallimard. Matzneff, aujourd’hui, il est très malheureux, nous savons bien, il va même perdre les subsides que le CNL lui donnait tous les ans, parce qu’il est un vieillard nécessiteux (!...) — du fait que personne, dit-il lui-même, n’achète ses livres. Mais Jouhandeau, lui, il prospère : et Guéret est très très fière de son auteur, et organise, si je ne me trompe pas, un festival de littérature où sont présents beaucoup de mes amis, ou de gens qui sont publiés par les mêmes éditeurs que moi, et, visiblement, ça ne dérange personne que, non seulement ce type soit un antisémite acharné (dans ses livres comme dans ses lettres), mais qu’il passe son temps à faire des phrases sur sa vie, sur des centaines et des centaines de pages, toujours pareil, à ragoter, à se complaire, à s’admirer, finalement, même en se détestant — mais il ne se déteste guère. Et là encore, comme la crapule qu’il a toujours été, à être content. Absolument certain, comme aujourd’hui Matzneff, que Dieu reconnaîtra les siens, puisque la littérature est le sommet de la création, et qu’il est lui, un créateur de ce sommet.

Et combien d’autres écrivains, hommes et femmes, chez nous, font ça, une carrière à écrire sur ça — le potin et la joie d’être soi, ou la joie d’être si laid et d’être soi (c’est absolument la même chose), la joie d’avoir pour amis des amis qui vous ont pour ami et qui sont contents d’être contents et de vous voir content. Oui, l’éternel ragot.

Et, il faut bien le dire, souvent, c’est ça, ce qu’on appelle "notre littérature" et que j’aurais tendance à appeler "notre honte" ...

Auteur: Markowicz André

Info: https://www.facebook.com/andre.markowicz/posts/2599408370271459

[ cénacles ] [ prestige littéraire ] [ vacheries ] [ compromission ] [ conservatisme bourgeois ] [ Gaule ]

 

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jeu

Le fantasque Mario Balotelli, la vraie star de cet Euro 2012
Rebelle, iconoclaste, le joueur qualifié pour les demi-finales avec l'Italie contredit tous les clichés du politiquement correct.
"Oubliez-moi. La vraie rock star ici, c'est Mario Balotelli !" Déclare Noel Gallagher, le chanteur controversé de l'ex-groupe Oasis, qui parle de l'attaquant italien de Manchester City. Un rapide condensé de l'esprit de ce joueur qui vient de se qualifier pour les demi-finales de l'Euro 2012 avec la Squadra Azzurra. Et c'est d'ailleurs sa patrie d'adoption - l'Angleterre, où il évolue sous les couleurs de Manchester City - qu'il vient d'éliminer de la compétition, aux tirs au but, après y être allé de sa petite réalisation.
Mario Balotelli est un show à lui tout seul qui défraie la chronique. On en est fan ou on l'exècre. Soit on le considère comme un génie, soit comme un sombre abruti. Mais une chose est sûre, il ne laisse pas indifférent. Et pour ses débuts à l'Euro 2012, il n'a pas failli à sa réputation de joueur fantasque. Capable du pire comme du meilleur sur une pelouse, il a appliqué avec panache ce concept lors de la phase des poules. Il passe ainsi à côté de ses deux premiers matches et suscite la colère des tifosi pour son comportement de diva sur le terrain. Alors, pour faire taire tout le monde, l'attaquant italien est aussi en mesure d'inscrire un somptueux but lors du troisième match de poule et de le célébrer en boudant et en se faisant censurer par ses coéquipiers, de peur que l'intenable ne dérape dans ses propos ou dans la célébration de son but. Au final, ses partenaires s'en amusent et ont appris à composer avec ce caractère instable.
Compétitif et instable
Car Balotelli est un véritable ovni du ballon rond. Le genre de joueur complètement perché en marge totale des principes liés au monde du football professionnel. Conscient de son talent, il n'en fait qu'à sa tête, ce qui déclenche inévitablement des polémiques. Mais là où certains joueurs français pénalisent leur équipe par des attitudes immatures, la folie de Mario Balotelli le rend compétitif et hors du commun. Il peut, par exemple, se vanter en club cette saison d'un meilleur ratio buts-temps de jeu que la star de Manchester City Sergio Agüero et a été décisif dans l'obtention du titre de champion des Citizens. Et c'est d'ailleurs ce point précis qui dérange.
À une époque où l'on nous apprend que seuls la volonté, le travail et l'effort conditionnent la réussite sociale, Mario arrive au sommet de sa profession avec une attitude de dilettante. Alors que les médias font le constat d'une société en manque de repères qui découlerait d'une autorité défaillante, Mario Balotelli conteste fréquemment la figure hiérarchique du coach, ce qui ne l'empêche pas pour autant de faire une belle carrière. Quel joueur, du haut de ses 22 ans, a déjà gagné une Ligue des champions, trois championnats d'Italie et un titre de champion d'Angleterre ? Il met ainsi en porte à faux tous ces principes consensuels qui ont transformé le football en univers aseptisé où aucun comportement rebelle n'est toléré. Un constat qui a énormément de mal à passer et qui se verra toujours opposer des arguments fallacieux mettant en avant l'instabilité du garçon ou ses doigts d'honneur faits à la morale.
Il faut dire que le parcours de Mario Balotelli est lui-même hors norme. Né à Palerme, en Sicile, de parents ghanéens, il est recueilli à 2 ans par une famille italienne de Brescia. Et dans un pays loin d'être cosmopolite, il est l'un des rares enfants de couleur noire de cette ville. Pourtant, il n'a jamais été tenté par un "retour aux sources" salvateur ou mystique dont les joueurs français ou anglais d'origine africaine sont friands. Au contraire, il se revendique 100 % italien et déclare être un amoureux de sa patrie. N'a-t-il pas sorti un drapeau vert-blanc-rouge devant les supporteurs de Manchester City au moment de célébrer le titre avec eux ? Paradoxe : ce genre d'attitude - très certainement glorifiée en France par ceux qui s'inquiètent de ne voir aucun joueur chanter La Marseillaise - ne passe pas en Italie. Les Transalpins ne pardonnent rien à l'ancien sociétaire de l'Inter Milan.
Premier Noir de la Squadra Azzurra
Majoritairement xénophobe, l'Italie a eu du mal à accepter qu'un joueur de couleur noire soit la figure la plus visible de la Squadra Azzurra. Pire, Mario Balotelli est devenu en 2010 le premier joueur de couleur noire à revêtir le maillot de la Nazionale... De quoi déclencher de vives migraines chez les supporteurs les plus farouches et réactionnaires de la Petite Botte. D'autant plus que l'indiscipline de Mario n'arrange rien. Son passage à l'Inter Milan s'est d'ailleurs très mal terminé. Ce qui n'a rien d'étonnant vu que l'entraîneur était à l'époque José Mourinho. D'un côté, un coach portugais show man de classe mondiale qui est très à cheval sur les valeurs collectives de son équipe. De l'autre, un joueur individualiste et forte tête qui se considère comme la seule star de l'effectif. Le clash était inévitable.
Malgré ses frasques, ses attitudes incompréhensibles, son comportement immature et son inconscience avérée il vient de provoquer un incendie à son domicile en allumant pétards et feux d'artifice dans sa salle de bains), Mario Balotelli fait curieusement du bien au football. Il apporte de la fraîcheur et de l'originalité dans ce monde du ballon rond qui a perdu son innocence à cause des exigences du haut niveau. Qui ne s'est pas déjà ennuyé devant une interview d'un joueur de Ligue 1 au discours formaté du type "l'important, c'est les trois points" ?
Pourquoi les Cantona, Maradona, Romario, Ronaldinho ou Paul Gascoigne étaient si populaires ? Parce qu'ils ont toujours compris que le football était d'abord un jeu avant d'être leur travail. Et que le spectacle fait aussi partie de ce sport au même titre, voire plus, que la performance. Mario Balotelli, même s'il ne le revendique pas ouvertement, s'inscrit dans cet héritage. Il est l'enfant terrible du football moderne, directement engendré et inspiré par ces anciennes gloires du ballon rond. Mario Balotelli confond la pelouse d'un stade avec une cour d'école et c'est ce qui plaît. On l'adule ou on le hait, mais on ne peut pas nier qu'il apporte de la vie et de l'humain au football avec son comportement d'enfant.

Auteur: Cacace Giuseppe

Info: Le Point.fr, 25 juin 2012

[ fantaisie ] [ star ] [ sport ] [ révolte ]

 

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servitude inconsciente

Connaissez-vous la blague de l'antisémite qui rencontre un juif orthodoxe dans un train ?

J'adore cette blague car elle s'appuie bien évidemment, comme toutes les bonnes blagues, sur des clichés (racistes, sexistes ...) et vous savez bien qu'une façon de sympathiser avec un étranger est de vous raconter des blagues racistes sur les appartenances ethnique, religieuse ... de chacun. Pourquoi cela marche si bien ? Je pourrais peut-être vous l'expliquer à l'aide de la théorie lacanienne plus tard ... mais d'abord je vous raconte cette bonne blague !

La scène se passe dans un train entre Vienne et Salzbourg. Un jeune autrichien se retrouve assis à côté d'un juif orthodoxe d'un certain âge. Un peu gêné, le jeune homme surmonte sa timidité, et parvient à s'adresser au religieux :

— Bonjour Monsieur ... Excusez-moi de vous déranger ... Est-ce que vous ... Est-ce que ... vous êtes juif ?

— Visiblement. 

— Je peux vous poser une question ?

— Ça sera déjà la troisième ... mais oui ... je vous en prie.

— Ça va certainement vous paraître déplacé, même raciste, mais j'ai toujours voulu savoir si ce que l'on dit à propos des juifs était exact ... est-ce que ... est-ce que c'est vrai que tous les juifs sont riches ?

— Il s'agit d'une rumeur fondée ... 

— Ah ! C'est donc vrai ! J'en étais sûr ! Mais ... dites-moi ... avez-vous un secret ? Une méthode peut-être ? 

— Évidemment. Cependant cette méthode est fastidieuse à développer et je crains, pour vous, qu'elle ne soit trop ennuyeuse à écouter ... 

— Je vous assure que j'ai le temps devant moi ! Même si cela doit prendre tout le trajet ! 

— Êtes-vous bien sûr ... ?  

— Oui ! Sûr et certain !

— Bon ... très bien ... vous savez cette méthode, ce secret ancestral, devrais-je même dire, n'est réservé qu'aux initiés ... mais, pour vous, je veux bien faire une exception à condition que vous me donniez cinq euros.

— Cinq euros ? Seulement ? Si c'est tout ce que vaut ce secret millénaire qui peut rendre un homme riche, alors tenez ! Prenez-les donc ! Ils sont à vous !

Après un long moment visage clos et bouche cousue le vieil homme se mit à parler et narra une histoire fabuleuse, faite de détours splendides, de délicates circonvolutions, d'anecdotes d'un humour d'une exquise finesse. Cette histoire puisait son origine dans la nuit des temps, dans la mystérieuse mémoire oubliée des hommes ... et soudainement, le vieil homme se tût.

— Quoi ? C'est tout ? Mais vous n'avez rien expliqué ! s'exclama le jeune autrichien.

— Ne soyez pas si impatient, dit le religieux d'une voix calme et assurée, ce n'est que le début du commencement. Si vous voulez connaître la suite, il faut payer cinq euros.

— D'accord, d'accord ! Tenez ! Continuez ! Je vous en prie !

Le religieux reprit alors le fil de cette merveilleuse histoire qui s'avèrait, au fil des minutes qui s'écoulaient, plus merveilleuse encore et en devenait même exaltante. Mais, de nouveau, le juif se tût au beau milieu d'une phrase. Automatiquement, le jeune autrichien tendit un autre billet de cinq euros et le religieux se remit à parler. Ce scénario se répéta jusqu'à ce que le train arrive en gare, moment qui coïncida curieusement avec l'impossibilité pour le jeune autrichien de payer davantage : le pauvre bougre n'avait plus un seul centime sur lui. Et c'est ainsi que les deux hommes se quittèrent ...

Cela va peut-être vous surprendre mais je pense que la situation actuelle, c'est-à-dire la gestion de l'épidémie de coronavirus, a exactement la même structure que cette blague. Bien sûr à la place du jeune autrichien, nous avons le peuple, à la place du juif orthodoxe, il y a le gouvernement, et à la place de l'argent se tient la liberté. Le gouvernement déploie son récit autour du coronavirus et exige d'abord du peuple un petit geste, anodin, qui n'a l'air de rien : porter un masque. Le peuple se dit alors que si cela peut lui permettre de recouvrer sa liberté, pourquoi pas. Et puis l'histoire continue, et une nouvelle exigence se fait entendre : maintenant il s'agit de se confiner. Et puis ensuite il s'agira de présenter une identification numérique partout où il se rend. Identification numérique elle-même fournie à condition d'avoir accepté une procédure médicale ... et ainsi de suite jusqu'à ce qu'à la fin, le peuple, croyant ainsi retrouver sa liberté en la sacrifiant, comme le jeune autrichien croyant devenir riche en dépensant son argent, a produit une nouvelle réalité sociale et se retrouve pris au dépourvu car il a donné tous les moyens nécessaires au gouvernement pour se retrouver dans cette position. 

Vous aurez bien sûr reconnu dans cette petite blague et le parallèle avec la gestion de l'épidémie ce que l'on appelle en psychanalyse le surmoi. Le surmoi est l'écart réel entre le moi-idéal (imaginaire) et l'idéal-du-moi (symbolique) que la subjectivité tente coûte que coûte de combler, surtout en se sacrifiant, en se faisant payer cet écart. Il s'agit d'un cercle vicieux puisque le surmoi plus on lui obéit plus on se sent coupable. C'est comme le jeune autrichien qui paye encore et encore ou le peuple qui s'éloigne de "la vie d'avant" à mesure qu'il croit s'en rapprocher en sacrifiant toujours un peu plus sa liberté. 

Une interprétation antisémite de cette blague pourrait être que le juif profite de l'ignorance d'un brave homme pour s'enrichir mais ça serait oublier qu'en réalité le juif ici ne fait pas simplement de dire à l'autrichien comment s'enrichir mais il lui montre littéralement. Charge est à l'autrichien de le comprendre. Cela pourrait nous faire faire un pas vers la différence entre ce que l'on appelle en linguistique l'énoncé et l'énonciation. Ainsi, nous pourrions nous demander si le jeune autrichien antisémite tirera un enseignement de cette leçon reçue par le juif orthodoxe ? Ou va-t-il perdurer dans son antisémitisme et se positionner d'autant plus comme victime éternelle de l'avidité qu'il suppose aux juifs, qu'en réalité, il ne fait que produire par son positionnement vis-à-vis de cette communauté ? Ainsi le peuple va-t-il se positionner comme l'éternelle victime de son gouvernement qu'il suppose — et certainement à raison mais cela ne change strictement rien — être profondément corrompu par les puissances financières de ce monde, ne travaillant que pour les intérêts privés au détriment du bien commun ? Ou va-t-il, comme le dit La Boétie, finalement s'apercevoir que ce que le gouvernement a de plus que le peuple ne sont que les moyens que celui-ci lui fournit pour indirectement se détruire ?

Nous avons toujours le gouvernement que nous méritons.

Auteur: Goubet-Bodart Rudy

Info: https://www.rudygoubetbodart.com/single-post/qui-a-enlev%C3%A9-slavoj-zizek?

[ complice ] [ crédulité ] [ fonctionnement du pouvoir ] [ covid-19 ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

solipsisme astral

Question : Bonjour à tous, quelqu'un a-t'il déjà rencontré son moi supérieur en SHC?

Denis Cottard
Sous toute réserve, ma compréhension de ce phénomène consiste à penser notre réalité comme un iceberg dont la partie émergée est le conscient. La partie immergée la plus conséquente est plongée dans le champ énergétique, mais à différents niveaux de celui-ci, ce qui fait qu'on peut se rencontrer à différents niveaux suivant le type d'accordage vibratoire qu'on opère et cet autre moi sera doté d'une apparence reconnaissable, d'une conscience, d'un savoir plus ou moins large et d'une capacité à l'exprimer différente. A certains de ces niveaux, notre moi participe à des réalités, disons, plus collectives et donc, peut être en possession d'informations et de compréhension que notre moi conscient ignore totalement. Durant le temps de la mise en présence, un partage ou une fusion momentanée des états de vie peut s'opérer ; mais à moins d'y être préparé et de s'organiser des mots clefs pour s'en souvenir lorsqu'on ne sera plus dans cet état, la mémoire s'en va comme s'en va la mémoire du rêve. Plus l'expérience se fera dans un niveau vibratoire éloigné du niveau conscient plus difficile en sera la mémorisation. Malgré tout, si on note tout de suite ces mots clefs, une partie de l'expérience peut être remémorée. Suffisamment en tout cas pour que l'expérience puisse être reproduite de plus en plus volontairement. C'est déconcertant de constater que notre moi puisse se prolonger à des niveaux insoupçonnés et même y agir sans que le conscient soit de la partie. Le fait de se rencontrer peut être considéré comme une invitation à participer davantage consciemment à ces niveaux d'implication.
(...)
Cette difficulté de mémorisation est liée au fait qu'en s'éloignant du niveau vibratoire de notre veille commune, le support de la pensée s'apparente de moins en moins au langage parce que de plus en plus en accès "direct" au réel. On ne se situe plus dans le concept ou dans l'interprétation du perçu, on est face au perçu lui-même, en toute évidence. Ce qui fait que où que se porte notre regard nous est renvoyé un potentiel signifiant quasi-infini puisque rien ne se cache, tout se lit à livre ouvert, c'est voir pour ce que c'est : voir c'est savoir. Cela nous amène à un niveau de compréhension qu'il n'est pas du tout évident de ramener à notre niveau de conscience habituel, pour le ranger dans notre stock de petites boîtes que sont tous ces concepts qu'on utilise couramment et qui nous maintiennent dans une perception pour le moins étriquée de l'existence.
(...)
Je reviens sur le caractère déconcertant - le mot est faible - de constater que notre moi puisse percevoir et agir à des niveaux dont le conscient n'a pas la moindre idée. Nous faisons de notre moi conscient, le nec plus ultra de nos outils, alors qu'il est en fait le plus primitif de tous et que son utilité première c'est de nous permettre de percevoir les dangers et nous permettre de courir plus vite pour y échapper. Tout ce qu'il échafaude peut se rapporter à cet instinct de survie. Tout ce qu'il conçoit fabrique, choisit... peut se rapporter à ce besoin de sécurité, et tant qu'il ne se sera pas découvert une autre dimension d'existence, l'homme continuera de se créer un monde toujours plus complexe mais toujours dominé par ceux qui lui semblent les plus forts, car c'est le réflexe (inconscient) du faible que de chercher la protection de plus fort que lui. Aujourd'hui, ces plus forts sont de toute évidence ceux qui semblent comprendre quelque chose à l'économie, quand l'écrasante majorité de la population qui n'a toujours pas compris ce qu'est l'argent demeure néanmoins pétrifiée par l'idée d'en manquer ou d'en vouloir plus.

Olivier Raimbault
@Denis Cottard : Ce que tu veux dire pourrait-il être résumé entre un moi qui serait celui de l'âme (ou du Soi) et un moi, le nôtre, celui qui écrit ces mots, qui est dans l'ego ou disons le mental ordinaire ? Donc il y a des ponts entre, ou il n'y en a pas. Il y a des transferts, ou il n'y en a pas. Il y a des imprégnations ou pas. Et les liaisons entre ces polarités créent ses états vibratoires, intermédiaires et nombreux, créent aussi nos singularités, nos coefficients de conscience.

Denis Cottard
@Olivier Raimbault : En fait dans ce genre d'expérience qui ressemble fort aux SHC, c'est ce mental ordinaire qui, se met à sortir de son contexte vibratoire habituel (Raoult parlerait d'eco-système), comme dans une bulle en fait et qui est amené à constater d'autres niveaux d'existence de lui-même qu'il ne soupçonnait pas. C'est juste le différentiel vibratoire qui provoque la théâtralisation sous la forme d'un autre soi. A mon sens, ce n'est pas de ponts dont il s'agit, puisqu'il n'y a toujours qu'un seul et même bonhomme, mais dont la réalité ne s'étend ni dans l'espace, ni dans le temps, mais dans la vibration. Le passage d'un état à l'autre est progressif, un peu comme au scanner, l'opérateur en jouant sur la fréquence de résonance parvient à mettre en évidence des tissus par degré de mollesse ou de dureté, mais il n'y a toujours qu'un seul bonhomme allongé dans l'appareil. Je prend un autre exemple : nous nous considérons généralement comme un système autonome , relativement fermé, capable de se mouvoir en toute liberté. Mais en adoptant le point de vue de l'air, on se rend compte qu'on est totalement ouvert puisque c'est même le rôle du sang que de véhiculer l'oxygène (de l'air) à chacune de nos cellules. Du point de vue des micro organismes, dès qu'on sort du corps de notre mère, nous sommes colonisés parce que nous ne sommes pas viables sans ces micro organismes. Tout cela, ce sont des points de vue qui sont plus ou moins étonnants, dérangeants, en fonction de notre culture, qui va sélectionner une infime poignée de point de vue pour fabriquer l'image que l'on a de soi. Notre conscience pensante, elle ne joue pas avec des signaux qui lui viennent de l'extérieur, elle joue avec l'infime poignée de points de vue qu'elle a sélectionnée. Contrairement à ce que nous croyons, nous ne sommes en prise directe qu'avec la façon dont nous nous représentons le monde. Donc, le transfert n'a pas lieu d'être puisque ça ne va pas d'un récipient A à un récipient B, il n'y a qu'un seul récipient, appelons-le, le Graal, si on veut (!), quand notre mental prend conscience de ces autres niveaux de réalités de lui-même, il va juste, soit oublier très vite parce qu'il ne sait rien en faire, ou au contraire, accepter qu'ils fassent partie de lui-même, et c'est là que des informations qui généralement font partie du lot des trucs qu'existent pas, deviennent des points de vue acceptés, donc utiles, et à ce titre ; ils font grandir notre compréhension des choses, élargissent le panel, la sélection. La plupart des gens ne tiennent compte que des informations qui leur viennent de leur sens, mais imagine que tu sois branché sur un niveau de toi qui perçois peu ou prou le champ d'énergie dans lequel on baigne : tu vas percevoir des choses avant qu'elles ne deviennent des faits. C'est intéressant à mon sens.

Olivier Raimbault
@Denis Cottard : je comprends très bien. C'est exactement ce que j'ai essayé de synthétiser. Le différentiel est tel qu'il peut donner l'impression d'un autre soi mais si le différentiel se réduit ou s'apprivoise par l'expérience et l'habitude, il n'y a plus d'autre soi. Il y a bien des échanges, transferts, équilibrages, quand bien même ça serait un seul moi vibrant différemment. Je pense que nous nous élaborons couramment dans une zone très restreinte de nous-mêmes, que nous pensons être le tout avant de découvrir, dans le meilleur des cas, qu'elle n'est qu'une zone, et petite.

Denis Cottard
@Olivier Raimbault : oui tout à fait !!!

Auteur: Cottard Denis

Info: Sur la groupe FB de Marc Auburn, explorateurs du réel, question du 24 juin 2020

[ incarnation ] [ point de singularité ] [ corps causal ] [ niveaux vibratoires ]

 

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psychosomatique

Le jumeau maléfique de l'effet placebo fait des ravages, selon l'essayiste états-unien Stewart Justman, pourfendeur du diagnostic qui rend malade Comme les héros des feuilletons télévisés, l’effet placebo a un jumeau maléfique: il s’appelle "nocebo". Le placebo, rappelons-le, est ce phénomène troublant qui veut qu’un bonbon lambda avalé en croyant prendre un médicament authentique peut apporter les mêmes bienfaits que le vrai remède, grâce à la suggestion. Le nocebo fonctionne sur le même mécanisme, mais avec l’effet inverse: il fait du mal. Dites-moi que j’ai ingurgité une denrée avariée, mes boyaux se tordront. Magique? Pas vraiment: le cerveau ayant pour tâche de gérer les fonctions du corps, il n’est pas étonnant que l’information qu’il absorbe infléchisse le processus. Dans The Nocebo Effect*, Stewart Justman, essayiste états-unien partageant son œuvre entre l’histoire de la littérature et la médecine (avec des passerelles fréquentes entre les deux), évoque les ravages du nocebo dans des territoires médicaux aussi différents que l’anorexie, le syndrome de fatigue chronique, la dépression, le trouble dissociatif de l’identité, l’hyperactivité, les cancers du sein et de la prostate. Parfois, le mal est un effet direct de l’imagination, aiguillée par la propagande pharmaceutique ou par les campagnes de prévention: "Une fois mises sur le marché, des idées sur telle ou telle maladie sont en mesure de susciter la maladie elle-même", constate Justman: un diagnostic peut déployer son potentiel nocif en "semant des suggestions dans l’esprit du patient". Est-ce fréquent? La question est apparemment très peu étudiée, en partie car il est éthiquement difficile de mener des expériences consistant à créer des problèmes chez les sujets. Des indications sur le "jumeau maléfique" se nichent toutefois dans les études sur l’effet placebo. Dans une étude troublante, publiée dans l’International Journal of Clinical Practice en 1998, l’Anglais A. F. Cooper découvrait par exemple, avec un groupe de patients souffrant de polyarthrite rhumatoïde, que ceux à qui l’on administrait une brève leçon de choses sur la maladie se portaient moins bien que ceux qu’on se bornait à soigner, sans rien leur dire. Il apparaît que, aussi longtemps que les habitants de Hong Kong n’étaient pas au courant de l’existence de l’anorexie en Occident, ce trouble ne se manifestait pas parmi eux, mais une fois que la notion a atteint la presse et la conscience du public dans les années 1990, le phénomène a explosé Dans d’autres cas, c’est le dépistage à grande échelle qui fait des dégâts, débouchant sur des traitements qui se révèlent plus nuisibles – voire plus meurtriers – que le mal qu’ils sont censés soigner. Les mises en garde viennent du champ médical lui-même, qui s’inquiète des effets pervers de la traque systématique aux cancers du sein et de la prostate: on y revient plus loin. Qu’il agisse directement sur l’individu via la suggestion ou qu’il déploie ses conséquences à travers une prise en charge médico-sociale, l’effet nocebo résulte d’un phénomène de "surdiagnostic": Overdiagnosis and Its Costs ("Le surdiagnostic et ses coûts") est le sous-titre du livre de Stewart Justman. Morphine et neurasthénie Comment ça marche? Le rapport de cause à effet semble s’afficher parfois de manière évidente. "Il apparaît que, aussi longtemps que les habitants de Hong Kong n’étaient pas au courant de l’existence de l’anorexie en Occident, ce trouble ne se manifestait pas parmi eux, mais une fois que la notion a atteint la presse et la conscience du public dans les années 1990, le phénomène a explosé", comme si "les personnes atteintes façonnaient inconsciemment leurs symptômes selon le modèle fourni par les médias". Il en va d’une manière semblable pour la neurasthénie, syndrome à la mode au cours de la Belle Epoque, "qui s’épanouit auprès des couches aisées, jusqu’à sa disparition au début du vingtième siècle". Identifié par le neurologue états-unien George Beard en 1869, le trouble était défini comme "une maladie englobante, dont le symptôme clé était une fatigue mentale et musculaire", mais dont les manifestations possibles remplissaient une liste de 70 entrées. "L’existence brève et spectaculaire de la neurasthénie témoigne de la manière dont une appellation a le pouvoir d’organiser et de mobiliser des symptômes", relève Justman. Certains maux paraissent ainsi atteindre les corps par une contagion socio-culturelle. Placebo et nocebo montrent que l’acte médical, loin d’être une simple interaction physique, est en réalité une "procédure sociale" à part entière: "Des expériences montrent que même un médicament aussi puissant que la morphine produit un effet plus important lorsqu’il est administré ouvertement, dans le cadre d’un rituel médical, que lorsqu’on le donne aux patients à leur insu." Exemple saisissant de la production d’un syndrome via le cérémoniel thérapeutique: le trouble dit "de la personnalité multiple", qui n’émerge le plus souvent qu’au moment où le soignant demande au patient de nommer ses alters egos. Sommeil et désarroi Faut-il parler de maladies imaginaires, de troubles socialement manufaturés à partir de néant? Dans le cas des symptômes de dépression, Justman suggère plutôt qu’il s’agit souvent d’états inhérents à la normalité de l’existence, qui se retrouvent médicalisés, c’est-à-dire transformés en pathologies. C’est "le désarroi commun et passager, produit par la vie elle-même, qui se résoudrait spontanément si on ne faisait rien"; ce sont "des constantes de la condition humaine", ou en tout cas "des difficultés qui se rattachent à la nature même de la civilisation". Le DSM-5, dernière édition du catalogue états-unien (et international) des troubles psychiques et de leurs symptômes, "intègre, à contrecœur, l’argument selon lequel ce qu’on appelle dépression peut être en fait une réponse justifiée à la vie elle-même". On pourrait, bien sûr, retourner la question: faut-il accepter le désarroi ordinaire en tant que composante inévitable de la normalité, ou peut-on aspirer à s’en débarrasser? Comme les sociologues Allan V. Horwitz et Jerome C. Wakefield Stewart, auteurs de Tristesse ou dépression? Comment la psychiatrie a médicalisé nos tristesses (2007), Justman défend l’existence de la mélancolie dans l’expérience humaine. D’autres cultivent le rêve utopiste de l’éradication de tout chagrin. Le problème, c’est que la médicalisation du malheur ordinaire aurait plutôt tendance à accroître la portée de ce dernier. "Ironiquement, un des effets du surdiagnostic de la dépression est que les antidépresseurs en vogue perturbent le sommeil", note Justman. Or, "un des facteurs de guérison les plus importants dans nos vies réside dans notre capacité de sombrer chaque soir dans l’endormissement réparateur"… La conscience est surestimée Y a-t-il donc un équilibre, un "bon" seuil de médicalisation à ne pas dépasser? La question est particulièrement lancinante dans le cas des cancers du sein et de la prostate. Dans les deux cas, le dépistage massif conduit à détecter et à traiter une quantité de cancers "dormants" ou "indolents" qui seraient inoffensifs et avec lesquels on vivrait sans problème. Le sein: selon une étude publiée en 2013 dans le British Medical Journal par le chirurgien Michael Baum, pour chaque décès évité par la mammographie on peut s’attendre à un chiffre de un à trois décès supplémentaires liés aux soins donnés aux femmes dépistées pour des cancers inoffensifs. La prostate: selon une étude européenne de 2009-2012, le dépistage réduit la mortalité engendrée par ce cancer, mais on compte 33 hommes rendus impuissants ou incontinents par une intervention non nécessaire pour chaque homme sauvé… Que faire? Eliminer les dépistages, plus nuisibles que bénéfiques comme le suggèrent plusieurs chercheurs? Brûler le DSM, véritable machine à surdiagnostiquer (et dénoncé en tant que tel par Robert Spitzer et Allen Frances, deux responsables successifs de la task force qui en coordonne la rédaction)? Arrêter net les campagnes d’information, sources majeures d’effets nocebo? Dans son élan, Justman jette peut-être quelques bébés avec l’eau du bain (notamment dans le domaine du traumatisme psychique). On retiendra néanmoins son éloge paradoxal de l’inconscience: nous vivons sous l’emprise d’un "culte de la conscientisation", mais "la conscience est surestimée". Notre cerveau fait son travail de gestion de la vie dans le silence des processus inconscients, où il n’est sans doute pas anodin de trop le déranger. Il travaille à notre insu, par habitude. Il est vrai que l’habitude a mauvaise presse. Et pourtant – la philosophie confucéenne et taoïste en avait l’intuition, les neurosciences le savent aujourd’hui –, "l’habitude est hautement opérationnelle, même dans des faits d’excellence".

Auteur: Ulmi Nic

Info: in le temps online du 15.9.2015 sous Effet nocebo: le patient qui en savait trop, *The Nocebo Effect. Overdiagnosis and Its Cost, par Stewart Justman, Palgrave Macmillan, 272 p

[ grégaire ] [ influençabilité ] [ corps-esprit ]

 

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gafam

"Beaucoup de ficelles invisibles dans la tech nous agitent comme des marionnettes."

Ancien ingénieur de Google, Tristan Harris dénonce les pratiques de son ancien employeur et des grands groupes de la Silicon Valley. Il exhorte les chefs d'États et citoyens à exercer un contre-pouvoir contre leur influence nocive. Cet ancien ingénieur employé de Google, spécialiste en éthique en technologies, alerte depuis plusieurs années le monde des technologies sur les dérives qu'il a contribué à créer. Avec un certain succès. Son initiative "déconnexionniste" Time Well Spent a fait de lui un speaker remarqué et invité par les PDG de la tech. Désormais, il vise les citoyens. À l'occasion de sa tournée européenne, des couloirs de Bruxelles à l'Elysée, en passant par le MAIF Social Club. Le Figaro l'a rencontré.

- Pourquoi êtes-vous parti en guerre contre les réseaux sociaux et les géants du Web?

- TH Ces entreprises sont devenues les acteurs les plus puissants au monde, plus que les États. Nous sommes 2 milliards à être sur Facebook, soit davantage de fidèles qu'en compte le christianisme. 1,5 milliard sur YouTube chaque mois, soit plus de fidèles qu'en compte l'Islam. Et à partir du moment où nous éteignons l'alarme de nos smartphones - que nous consultons en moyenne 150 fois par jour - nos pensées vont être perturbées par des pensées que nous n'avons pas choisies, mais que les entreprises technologiques nous soumettent. En ouvrant Instagram, on observe que ses amis se sont amusés sans vous. Cette idée ne vous serait jamais venue sans qu'un acteur des technologies ne l'ait faite advenir.

- En quoi est-ce si grave? Les réseaux sociaux finissent par construire une réalité sociale alternative. Cela pose des problèmes de santé publique, notamment chez les plus jeunes qui sont sans cesse soumis à des images de leurs amis montrés sous leur meilleur jour et ont une vision déformée de la normalité. Cela pose aussi des problèmes de polarisation: les réseaux sociaux ont tendance à mettre en avant les comportements extrêmes, ce qui pose un troisième problème, cette fois-ci démocratique, car cela influence l'opinion. La question relève enfin de l'antitrust: ces entreprises ont un pouvoir inégalable avec toutes les données qu'elles manipulent chaque jour. "Non seulement Facebook sait quelle photo de votre ex-petite amie vous regardez sur Instagram, mais aussi quels messages vous écrivez sur WhatsApp."

- Les concepteurs de ces technologies sont-ils conscients d'exercer un tel pouvoir?

- Non! Il y a beaucoup de personnes qui ont une conscience dans la Silicon Valley et s'inquiètent des conséquences de leur travail. Mais si on y réfléchit bien, quand on a entre 20 et 30 ans, qu'on est un jeune ingénieur qui n'a jamais rien fait d'autre que coder et qu'on débarque chez Google, on pense avant tout à toutes les choses incroyables que l'on peut réaliser avec son travail. Pas aux instabilités géopolitiques que ces outils peuvent permettre de créer. Les employés de ces grandes entreprises ne réalisent pas leur pouvoir.

- N'est-ce pas la faute d'une culture d'entreprise qui déresponsabilise ses employés? - Ces entreprises font en sorte que les employés n'aient pas une image "globale" de l'impact de leur travail. Je pense que des comparaisons historiques peuvent être faites avec des régimes autoritaires. J'ai beaucoup étudié le fonctionnement des cultes et j'y vois aussi des similitudes. Quand Facebook répète sans cesse cette devise, "nous aidons le monde à être plus connecté", cela devient performatif et on ne voit plus que cela.

- Les employés de Facebook sont payés très cher pour ne pas se poser de questions.

- De la même façon, ils ne parlent pas d'un problème d'addiction aux technologies mais d'"engagement". Et ils ne disent pas à leurs ingénieurs de concevoir des outils de manipulation des esprits mais des outils pour "augmenter l'engagement sur de la publicité ciblée", car aucun ne voudrait travailler pour eux sinon. Pour reprendre l'écrivain Upton Sinclair, vous ne pouvez pas demander à des gens de se poser des questions quand leur salaire dépend du fait de ne pas se les poser. Et les employés de Facebook sont payés très cher pour ne pas se poser de questions.

- N'avez-vous pas l'impression d'utiliser une rhétorique de la peur parfois exagérée à l'égard des technologies?

- Je suis d'accord avec ceux qui me critiquent pour défendre un modèle de la peur! (rires) Parce que fondamentalement, je m'intéresse à la question du pouvoir, et qu'il y a une sorte de vérité dérangeante dans la Silicon Valley. Plusieurs PDG comme Eric Schmidt (ex-Google) ou Mark Zuckerberg (Facebook) ont déclaré que la vie privée était morte. Aujourd'hui, avec une intelligence artificielle entraînée, je peux en effet établir votre profil psychologique en étudiant vos clics, vous identifier à travers votre géolocalisation dans moins de cinq lieux, mesurer votre taux de stress ou d'excitation avec la reconnaissance faciale. Nous allons vivre dans un monde où de plus en plus de technologies vont intercepter des signaux de ce que nous pensons avant même que nous n'ayons conscience de le penser, et nous manipuler.

- Avez-vous l'impression que vos idées sont entendues par le grand public?

- Les gens n'ont pas conscience de l'ampleur de ce que l'on peut déjà faire avec de la publicité ciblée. Il est facile de se dire que nous sommes informés ou éduqués, et que cela ne nous arrive pas à nous, plus malins que les autres. Je veux éveiller les consciences là-dessus: absolument tout le monde, sans exception, est influencé par des ressorts qu'il ne voit pas. Exactement comme dans les tours de magie.

- Comment cela fonctionne-t-il concrètement?

- "Absolument tout le monde, sans exception, est influencé par des ressorts qu'il ne voit pas". Il y a beaucoup de "dark patterns" dans les technologies, c'est-à-dire des ficelles invisibles qui nous agitent comme des marionnettes. Elles reposent sur la captation d'attention par les biais cognitifs, l'excitation... Par exemple, nous vérifions sans cesse les notifications des téléphones en espérant y voir leurs jolies couleurs vives, nous scrollons car il y a toujours de la nouveauté, nous regardons la prochaine vidéo YouTube car elle est bien suggérée...

- Imaginons maintenant que vous vouliez quitter Facebook: pour vous garder, Facebook pourrait envoyer une notification à l'un de vos amis qui a pris une photo de vous, et lui demander "Veux-tu taguer cette personne?". En général, cette question s'assortit d'un gros bouton bleu marqué "OUI" pour que l'ami clique dessus. Il suffit ensuite à Facebook de vous envoyer un mail pour vous dire "Tel ami vous a tagué sur telle photo" et cela vous incite à revenir. Toute l'industrie de la tech utilise ces ressorts.

- N'est-ce pas seulement une certaine élite qui peut savoir comment échapper à ce type de manipulation?

- Complètement, et c'est bien pour cela que nous voulons forcer les entreprises à changer directement leurs pratiques pour le plus grand nombre. Nous ne pouvons pas souhaiter un monde où seulement 1% de personnes savent comment paramétrer leur téléphone en noir&blanc pour ne plus être autant sollicité par les boutons rouges des notifications, ou savent comment régler leurs paramètres. Nous devons faire en sorte que le design de l'attention soit vertueux par défaut, que les modèles économiques de ces entreprises reposent moins sur le temps passé. Google vient de le faire et cela établit un précédent qui pourrait pousser Apple à faire de même.

- Peut-on vraiment avoir confiance quand ces entreprises prétendent nous guérir de l'addiction ou des manipulations qu'elles ont elles-mêmes créées ?"

- Pour moi, c'est le rôle de Facebook de veiller à ce qu'une élection ne soit pas manipulée, et le rôle de Google de restreindre notre addiction. Pour autant, nous ne devons pas les croire sur parole, car ils ont toujours un pouvoir considérable. Facebook est comme un prêtre qui écouterait les confessions de 2 milliards d'individus, sauf que la plupart ne savent même pas qu'ils passent à confesse! Non seulement ils savent quelle photo de votre ex-petite amie vous regardez sur Instagram, mais aussi quels messages vous écrivez sur WhatsApp. Avec leurs traceurs sur plus d'un tiers des sites internet, ils savent que vous songez à changer d'assureur avant même que vous ayez franchi le cap. Ils savent aussi ce que vous allez voter. Et ils vendent ce savoir à des marques pour qu'au confessionnal, on vous suggère telle ou telle action. Je ne dis pas que Facebook et son confessionnal virtuel ne devraient pas exister, mais je dis qu'il ne devrait pas avoir un modèle économique qui ait autant de pouvoir. L'Europe va sombrer si nous ne changeons pas ce système.

Auteur: Harris Tristan

Info: Interview d'Elisa Braun, le Figaro, 31/05/2018

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