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désenchantement

Puis, après ces pics alpestres, après ces forêts primitives, comme vous avez eu des montagnes géantes, comme vous avez eu des bois sans limites, vous avez des steppes sans fin, véritable mer avec ses vagues et ses tempêtes, savanes avides et bosselées où la vue se perd dans un horizon sans borne; alors ce n'est plus la teneur qui s'empare de vous, c'est la tristesse qui vous inonde, c'est une vaste et profonde mélancolie dont rien ne peut distraire; car l'aspect du pays, aussi loin que votre regard part s'étendre, est toujours le même.

Auteur: Ripert Pierre

Info: Femmes vampires : Anthologie de grands classiques du vampirisme

[ déprime ]

 

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désenchantement

Enfin, ceux qui rejettent l’obscurantisme écologique ou l’obscurantisme antisocialiste, et qui ne peuvent se satisfaire du scepticisme des postmodernes, décident de continuer comme si de rien n’était et demeurent résolument modernes. Ils croient toujours aux promesses des sciences, ou à celles de l’émancipation, ou aux deux. Pourtant, leur confiance dans la modernisation ne sonne plus très juste ni en art, ni en économie, ni en politique, ni en science, ni en technique. Dans les galeries de peinture comme dans les salles de concert, le long des façades d’immeubles comme dans les instituts de développement, on sent que le cœur n’y est plus. La volonté d’être moderne paraît hésitante, parfois même démodée.

Auteur: Latour Bruno

Info: Nous n'avons jamais été modernes. Essai d'anthropologie symétrique. P 11

[ capitalisme ] [ cul-de-sac ] [ impasse matérialiste ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

désenchantement

La marquise du Deffand soignait ses insomnies en correspondant avec Voltaire, Cioran se distrayait des siennes en lisant Mme du Deffand. "Mon Dieu, que vous êtes heureux et que vous êtes en bonne compagnie, étant seul avec vous-même!", écrivait-elle à son illustre correspondant. Car, très loin de Ferney, dans sa chambre de la rue Saint-Dominique, elle était rattrapée, sans cesse, par cette mauvaise bête, ce monstre sans visage qu'on appelle l'ennui et qui entraîne à la fois le vide et le surmenage des pensées. Cioran a probablement éprouvé la même jalousie que la marquise à l'égard de Voltaire. "Ma vie a été dominée par l'expérience de l'ennui. J'ai connu ce sentiment dès mon enfance", confiait-il en 1977. Il ajoutait que c'était une sorte de "vertige": "La révélation de l'insignifiance universelle"...

Auteur: Bott François

Info: Le Monde 12 Mai 1995

[ motivation ] [ écriture ]

 

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désenchantement

Dans l'univers sans bornes, il n'y a rien de neuf, rien de particulier. Ce qui paraît exceptionnel à l'esprit minutieux de l'homme, est peut être inévitable pour l'oeil infini de Dieu. Cette seconde étrange dans une vie, cet événement inhabituel, ces coïncidences remarquables ; d'environnement, d'opportunité, de rencontre... Tout peut être reproduit encore et encore sur la planète d'un soleil dont la galaxie fait une révolution tous les deux cent millions d'années, ce qu'elle a déjà accompli neuf fois. Il y a et il y a eu des planètes et des cultures sans fin, chacune nourrissant la fière illusion d'être unique dans l'espace et le temps. Il y a eu d'innombrables hommes souffrant de la même mégalomanie. Des hommes persuadés d'être uniques, irremplaçables, incopiables. Il y en aura beaucoup d'autres... au-delà de l'infini.

Auteur: Bester Alfred

Info: The Demolished Man 1953

[ ennui ] [ monotonie ] [ routine ]

 

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désenchantement

Le supermarché est l’authentique paradis moderne ; la lutte s’arrête à sa porte. Les pauvres, par exemple, n’y entrent pas […] Les boîtes de nuit offrent un tableau tout différent Beaucoup de frustrés continuent –contre toute espérance- à les fréquenter. Ils ont ainsi l’occasion de vérifier, minute après minute, leur propre humiliation ; nous sommes ici beaucoup plus proches de l’enfer. Il existe ceci dit des supermarchés du sexe, qui produisent un catalogue assez complet de l’offre porno ; mais l’essentiel leur manque. En effet, le but majoritaire de la quête sexuelle n’est pas le plaisir, mais la gratification narcissique, l’hommage rendu par des partenaires désirables à sa propre excellence érotique. C’est d’ailleurs pour cela que le sida n’a pas changé grand-chose ; le préservatif diminue le plaisir, mais le but recherché n’est pas, contrairement au cas des produits alimentaires, le plaisir : c’est l’ivresse narcissique de la conquête. […] Enfin on peut ajouter, pour être complet, que certains êtres porteurs de valeurs déviantes associent la sexualité et l’amour.

Auteur: Houellebecq Michel

Info:

[ couple ] [ pessimisme ]

 

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désenchantement

A mesure que la connaissance scientifique progressait, le monde s'est déshumanisé. L'homme se sent isolé dans le cosmos, car il n'est plus engagé dans la nature et a perdu sa participation affective inconsciente, avec ses phénomènes. Et les phénomènes naturels ont lentement perdu leurs implications symboliques. Le tonnerre n'est plus la voix irritée d’un dieu, ni l’éclair de son projectile vengeur. La rivière n’abrite plus d’esprits, l’arbre n'est plus le principe de vie d’un homme, et les cavernes ne sont plus habitées par des démons. Les pierres, les plantes, les animaux ne parlent plus à l’homme et l’homme ne s’adresse plus à eux en croyant qu’ils peuvent l’entendre. Son contact avec la nature a été rompu, et avec lui a disparu l’énergie affective profonde qu’engendraient ses relations symboliques. Les symboles de nos rêves tentent de compenser cette perte énorme. Ils nous révèlent notre nature originelle, ses instincts et sa manière particulière de penser. Malheureusement, ils expriment leur contenu dans le langage de la nature, qui est étrange et incompréhensible pour nous.

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: L'homme et ses symboles

[ mystère ] [ nécessaire ]

 

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désenchantement

tout le monde s’en fout

tout le monde s’en contrefout

tu savais pas ?

tu l’avais oublié ?

tout le monde s’en bat les reins



même ces empreintes de pas

qui semblent aller quelque part

ne mènent nulle part



tu peux prendre les choses à cœur

mais tout le monde s’en fout –

c’est la première leçon

qui mène à la sagesse



apprends-le

et personne n’a l’obligation de s’en soucier

personne n’est censé en avoir quelque chose à foutre



la sexualité et l’amour sont évacués...

comme de la merde.



tout le monde s’en branle



apprends-le



croire en l’impossible est un

piège

la foi tue



tout le monde s’en balance –

les suicidés, les morts, les dieux

ou les vivants



pense au vert, pense aux arbres, pense

à l’eau, pense à la chance et à la gloire de

toute sorte

mais garde-toi

le plus tôt possible

de dépendre de l’amour

ou d’attendre qu’on t’aime

en retour



personne n’en a rien à foutre.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Tempête pour les morts et les vivants", au diable vauvert, trad. Romain Monnery, 2019, " file dans ta tombe sans faire de saletés"

[ relations impitoyables ] [ haine silencieuse ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

désenchantement

Je peux dire que ma vie a été dominée par l’expérience de l’ennui. J’ai connu ce sentiment dès mon enfance. Il ne s’agit pas de l’ennui que l’on peut combattre par des distractions, la conversation sous les plaisirs, mais d’un ennui, pourrait-on dire, fondamental ; et qui consiste en ceci : plus ou moins brusquement, chez soi ou chez les autres, ou devant un très beau paysage, tout se vide de contenu et de sens. Le vide en soi et hors de soi. Tout l’univers demeure frappé de nullité. Et rien ne nous intéresse, rien ne mérite notre attention. L’ennui est un vertige, mais un vertige tranquille, monotone ; c’est la révélation de l’insignifiance universelle, c’est la certitude, portée jusqu’à la stupeur ou jusqu’à la clairvoyance suprême, que l’on ne peut, que l’on ne doit rien faire en ce monde ni dans l’autre, que rien n’existe au monde qui puisse nous convenir ou nous satisfaire. A cause de cette expérience –qui n’est pas constante mais récurrente, car l’ennui vient par accès, mais qui dure beaucoup plus longtemps qu’une fièvre-, je n’ai rien pu faire de sérieux dans ma vie. […] Une précision s’impose : l’expérience que je viens de décrire n’est pas nécessairement déprimante, car elle est parfois suivie d’une exaltation qui transforme le vide en incendie, en un enfer désirable…

Auteur: Cioran Emil Michel

Info: Entretiens

[ existence ] [ contrastes ]

 
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Ajouté à la BD par miguel