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quête

Je suis l'héritier de l'Italie de la Reconnaissance, comme un chacun aujourd'hui, et ce n'est donc pas dans ses grandes villes que la conscience fut autre - je le saurais. Non, il faut concevoir que la conscience profonde a eu "ailleurs" son foyer ; et qu'étrangère à ces villes qui ont collaboré à l'histoire, et à de moindres qui ont gravité autour d'elles, c'est dans un village lointain, dans une vallée presque close, une montagne pierreuse et presque déserte, et là seulement, qu'elle a dû paraître. - On reconnaît le mouvement de pensée par lequel l'idée d'arrière-pays m'a privé quelquefois, je l'ai dit, de ce que j'aime.

Auteur: Bonnefoy Yves

Info: In "L'Arrière-pays", éd. Gallimard, p. 46-48

[ décentrement ] [ métaphysique ] [ hantise ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

facilité

On a pu parler de ce que la vie conjugale a de banal, de monotone, de terre à terre. Je ne sais que trop combien l’homme est capable de banaliser et de prostituer les choses les plus profondes. Mais si la vie conjugale est souvent plate, quel nom donner à la vie sexuelle extraconjugale ? Je crois que c’est une des plus subtiles malices du diable d’essayer de persuader aux hommes que l’ordre c’est la mort, et le désordre la vie. En réalité, rien n’est plus plat que le vice. Le diable n’est pas profond, - il n’est que révolté. C’est un déserteur qui essaie de se faire prendre pour un évadé.

Auteur: Thibon Gustave

Info: "Ce que Dieu a uni", libraire Arthème Fayard, 1962, page 121

[ médiocrité ] [ dévalorisation ] [ décadence ] [ inversion des valeurs ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

bouc-émissaire

Au moment où j’écris, on traite beaucoup les intellectuels silencieux de déserteurs. Eh bien voilà qui nous rajeunit puisque Michelet traitait justement les prêtres et les moines de "déserteurs de la vie sociale" ! A l’époque où la vie sociale commençait très lentement à se désertifier. Pourquoi déserteurs ? Parce qu’ils "énervent le pays par le célibat et l’ascétisme". Déserter le désert, est-ce que c’est correct ? Est-ce que c’est gentil, solidaire, philanthropique ? Le 19e qui sentait sous lui se dérober ses jarrets en rendait responsable le clergé. L’Eglise est devenue la cause diabolique de l’effondrement de la société parce qu’il fallait que celle-ci trouve un responsable à l’affaissement sans raison de son propre concept…

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Le 19e siècle à travers les âges", page 300

[ différence impardonnable ] [ désimplication ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

littérature

Aussitôt, la voix basse et rauque de Nina s’éleva dans l’habitacle – Ne me quitte pas, il faut oublier, tout peut s’oublier, qui s’enfuit déjà – et le silence qui tambourinait dans mes oreilles reflua sur-le-champ grâce à cette voix – à tel point que j’en oubliai pour quelques instants ce que nous faisions ici, trois voitures en file indienne sur une longue route déserte, comme si nous nous rendions simplement quelque part ensemble, au lieu de fuir le plus vite possible, sans avoir même le droit de regarder autour de nous.
- Beurk, Anna ! s’exclama Boris avec dépit. C’est quoi, cette musique ? Une marche funèbre ? Tu n’aurais pas quelque chose de plus joyeux ?

Auteur: Vagner Yana

Info: Vongozero, P.119

[ musique ] [ tube ] [ tristesse ]

 

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agonie

Ultime et pure plaisanterie de la fièvre. – Dans le silence nuageux du cœur et la mélancolie d’un jour gris, dans cette déserte étendue d’oubli qui ne présente à ma fatigue qu’un lit de maladie, bientôt de mort, cette main qu’en signe de détresse, j’avais laissé tomber à mon côté, pendant avec les draps, un rayon de soleil qui se glisse vers moi me demande doucement de la reprendre, de l’élever devant mes yeux. Et comme si s’éveillaient en moi, étourdies, folles, sortant d’un coup du long brouillard où elles s’étaient crues mortes, des vies comme une foule et se bousculant à l’instant de miracle d’une fête, ma main tient une fleur et la porte à mes lèvres.

Auteur: Bataille Georges

Info: L’expérience intérieure. Paris : Gallimard, 1973,

 

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Ajouté à la BD par miguel

pénombre

Toutes les nuits, une fois le travail aux cuisines terminé, John se glissait dans les corridors, une bougie de fortune à la main, en direction des appartements du Maître Cuisinier. Mais au croisement des couloirs, il déviait de son chemin. Il poussait la porte tout au bout, traversait la cuisine déserte et grimpait l'étroit escalier qui conduisait à la Galerie Solaire. La lune y répandait une lumière spectrale. Elle courait dans le ciel au-dessus des pelouses et des chemins tapissés de neige et jetait sa lueur blafarde à travers les hautes fenêtres à battants. Mais quand elle se couchait, la galerie était plongée dans l'obscurité. Sous la porte de la Chambre tout au fond brillait un rai de lumière. Lucretia l'attendait.

Auteur: Norfolk Lawrence

Info: Le Festin de JohnSaturnal

[ obscurité ] [ rendez-vous ]

 

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obscurité

C'est alors que l'impression la plus horrible de toutes s'abattit sur moi - l'impression qui détruisit mon dernier reste de sang-froid et me fit détaler frénétiquement vers le sud, le long des noires entrées béantes et des fenêtres au regard de poisson, dans cette rue déserte de cauchemar. Car, en y regardant de plus près, je m'aperçus que les eaux éclairées par la lune entre le récif et le rivage étaient loin d'être désertes. Elles fourmillaient d'une horde de formes qui nageaient en direction de la ville ; même à cette distance et en un seul regard je pouvais affirmer que les têtes qui dansaient sur l'eau et les bras qui s'agitaient étaient tellement étrangers et anormaux que l'on ne pouvait ni l'exprimer ni le formuler consciemment.

Auteur: Lovecraft Howard Phillips

Info: Le Cauchemar d'Innsmouth, Des Ombres sur Innsmouth

[ terreur ]

 

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abdiquer

Quand tu entendras, à l’heure de minuit, une troupe invisible passer avec des musiques exquises et des voix, ne pleure pas vainement ta Fortune qui déserte enfin, tes œuvres échouées, tes projets qui tous s’avérèrent illusoires. Comme un homme courageux qui serait prêt depuis longtemps, salue Alexandrie qui s’en va. Surtout ne commets pas cette faute : ne dis pas que ton ouïe t’a trompé ou que ce n’était qu’un songe. Dédaigne cette vaine espérance… Approche-toi de la fenêtre d’un pas ferme, comme un homme courageux qui serait prêt depuis longtemps ; tu te le dois, ayant été jugé digne d’une telle ville… Ému, mais sans t’abandonner aux prières et aux supplications des lâches, prends un dernier plaisir à écouter les sons des instruments exquis de la troupe divine, et salue Alexandrie que tu perds.

Auteur: Cavafis Constantin

Info: Dans "Les dieux désertent Antoine", traduction de Yourcenar in Poèmes, Gallimard

[ humilité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

crépuscule

Le jour achevait de baisser, et un calme presque sinistre régnait sur cette plage déserte. Le mouvement de la mer s'élevant et s'abaissant au large sur le banc s'opérait sans bruit ; et dans l'espace qui était le plus rapproché de nous, l'eau gisait silencieuse, obscure, et sans un souffle de vent pour l'animer, des masses de varech à l'aspect verdâtre flottaient à la surface des flaques d'eau ; l'écume stagnante apparaissait de loin en loin, éclairée par les dernières lueurs du jour, qui s'éteignaient sur les grandes pointes de rochers, sortant hors de l'eau, au nord et au sud.
Nous étions à l'heure de la marée ; pendant que je regardais ainsi vaguement et dans l'attente, la face roussâtre des affreux Sables-Tremblants commença à frissonner et à s'agiter, seul et lugubre indice du mouvement dans ce lieu désolé.

Auteur: Collins William Wilkie

Info: Pierre de lune

[ couchant ] [ océan ]

 

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contemplation

Assis sur le sable, le dos appuyé au tronc d'un casuarina, j'allumai une cigarette et ferrmai les yeux. Dans une heure le soleil se coucherait, mais comme cela devenait habituel dans ma vie, je n'éprouvais aucune impatience et n'avais aucune expectative. Ou plutôt je n'avais presque rien : et presque sans le presque ! Tout ce qui m'intéressait à ce moment-là, c'était le plaisir de voir arriver le crépuscule, ce cadeau de l'instant fabuleux où le soleil s'approche de la mer argentée du golfe et dessine un sillage de feu à sa surface. Au mois de mars, avec la plage pratiquement déserte, la promesse de cette vision m'apportait une sorte de sérénité, un état proche de l'équilibre qui me réconfortait et me permettait de croire encore à l'existence palpable d'un petit bonheur, fait à la mesure de mes maigres ambitions.

Auteur: Fuentes Leonardo Padura

Info: L'homme qui aimait les chiens

[ couchant ]

 

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