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quête

... Le seul but de la science, en tant que telle, est d'apprendre la leçon que l'univers peut lui enseigner. Dans l'induction, elle se soumet simplement à la force des faits. Pour constater immédiatement - j'inverse partiellement l'ordre historique, afin d'énoncer le processus dans son ordre logique - que c'est insuffisant, que ce n'est pas assez. Il faut alors, en désespoir de cause, faire appel à une profonde empathie avec la nature, à une sorte d'instinct pour avancer, tout comme nous voyons Galilée à l'aube de la science moderne lorsqu'il invoque "il lume naturale". Mais dès qu'elle touche au but, la base solide des faits montre des failles. On découvre qu'à partir de là que sa position n'est que provisoire. Elle doit alors trouver des confirmations ou alors modifier sa base. Si des confirmations sont trouvées, elles ne sont que partielles. Elle ne repose toujours pas la roche mère des faits. Elle se balade dans une tourbière, et ne peut que dire que ce terrain semble, pour l'instant, stable.

Auteur: Peirce Charles Sanders

Info: Cambridge Lectures on Reasoning and the Logic of Things: The First Rule of Logic. MS [R] 442. 1898

[ inspiration ] [ tâtonnement ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

phénoménologie de l'esprit

La conscience naturelle est l’esprit qui, à chaque fois, existe historiquement en son temps. Mais cet esprit n’est pas une idéologie. Etant la subjectité, il est en cela l’effectivité de l’effectif. Les esprits historiques restent, à chaque fois, intériorisés en eux-mêmes dans la mémoire d’eux-mêmes. Mais le savoir absolu est la présentation de l’apparaître de l’esprit comme être de l’étant. Il accomplit l’ "organisation" de la constitution ontologique du royaume spirituel. La marche du dialogue se recueille en l’endroit qu’elle produit et atteint seulement en sa marche, pour, le traversant, s’établir en lui et, ainsi arrivée, être présente en lui. La marche d’approche du dialogue est le chemin du désespoir sur lequel la conscience perd, à chaque moment respectif, son non-encore-vrai et le sacrifie à l’apparaître de la vérité. Lors de la consommation du dialogue mené par le "scepticisme s’accomplissant", échoit le mot : tout est consommé. Il tombe à l’endroit du chemin où la conscience meurt elle-même sa mort, vers laquelle elle est emportée par la violence de l’absolu.

Auteur: Heidegger Martin

Info: Dans "Hegel et son concept de l'expérience" in Chemins qui ne mènent nulle part, page 245

[ chute ] [ transformation ] [ subjectivité ] [ instants ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

saisons

... j’aime l’automne éperdument. Il est un éloge de la tristesse, et non du désespoir. Il m’est une paix sereine une fois l’an. Septembre, octobre et parfois novembre n’ont pas d’autre ambition que d’en finir posément. Cela aussi convenait beaucoup au flegme des hommes là-bas (extrême-orient russe). Je ne supporte pas le neuf, les images glacées du développement, les régions qui ont tout réussi, les attributs postmodernes et les paysages aménagés. L’automne est avant tout un charme d’hier, un décor poli par le temps.
Il m’a toujours semblé que l’été est un dessin d’enfant colorié à l’aide d’une boîte de crayons de six couleurs. Ses teintes sont primaires, le ciel est trop bleu, les nuages immaculés, l’herbe grassement verte et le soleil, une pépite aveuglante. Le spectre des pigments est utilisé sans art. C’est un monde sans nuances où les feuilles sont gorgées de chlorophylle, la mer est azur et les couchants pareils à ceux des cartes postales. Cela empeste les vacances et la canicule. Le voyage doit avoir un autre éclat.

Auteur: Gras Cédric

Info: L'hiver aux trousses

[ crépuscule ]

 

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écrivain célèbre

Il avait été l'auteur le plus lu dans le monde entier. Même s'il était convaincu d'avoir moins de talent que Thomas Mann ou que Schnitzler, que Rilke et bien sûr que Joseph Roth - et il ne croyait pas un mot des propos de Freud qui affirmait préférer son oeuvre à celle de Dostoïevski.
Il était conscient de ses faiblesses, s'agaçait du schéma répétitif de ses nouvelles - cette technique du récit enchâssé dont il ne parvenait pas à se départir - et de l'issue irrémédiablement tragique de ses textes, héros et héroïnes achevant leur destinée dans la folie ou la mort.
Il avait vendu soixante millions de livres.
Il avait été traduit en trente langues, du russe au chinois en passant par le sanskrit.
Ses biographies occupaient un coin de chaque bibliothèque de France, de Russie, des Etats-Unis et d'Argentine.
Il avait été le librettiste de Richard Strauss.
Il avait encouragé Hermann Hesse à ses débuts.
Sans lui, Joseph Roth, enfoncé dans son désespoir, n'aurait jamais achevé sa Marche de Radetzky.

Auteur: Seksik Laurent

Info: Les derniers jours de Stefan Zweig, roman

[ littérature ] [ commerce ] [ notoriété ]

 

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sagesse

Lorsque l'ombre de la voûte atteignit les rideaux, on était entre sept et huit heures et je fus alors ré-intégré dans le temps par le bruit de la pendule. C'était celle de Grand-père et quand Père me l'avait donnée, il avait dit, je t'offre la tombe de tous les espoirs et de tous les désirs, c'est un peu atroce - mais tout à fait approprié - que tu l'utilise pour rapporter ce réducto ab absurdum de toute expérience humaine à tes besoins individuels tout comme ce fut le cas pour moi ou pour mon père. Je te l'offre non pour que tu te souvienne du temps, mais pour que tu puisse à l'occasion  l'oublier un court instant afin de ne pas dépenser tout ton souffle à tenter de le conquérir. Parce qu'aucune bataille ne se gagne en aucun cas dit-il. Elles n'ont même jamais existé. Le terrain des combats ne fait que révéler à l'homme sa propre folie et son propre désespoir, et la victoire une illusion pour crétins et philosophes. 

Auteur: Faulkner William

Info: The Sound and the Fury. Trad Mg

[ cadeau familial ] [ abandon ] [ lâcher prise ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

poète

Qu'est-ce qu'il y avait derrière le front pur de l'adolescent Rimbaud ? Derrière ces yeux, ces extraordinaires yeux bleus qu'il avait, des yeux bleu pervenche avec une bague bleu sombre autour de l'iris. Ce qu'il y avait, on le sait par les brouillons D'une Saison en enfer : la rage. Un tremblement de rage ! Il écrit dans le brouillon : "La rage du désespoir m'emporte contre tout : la nature, les objets, moi, que je voudrais déchirer !"

Pourquoi cette rage ? Tâchons de comprendre. Voyez-vous, c'est un garçon qui dit : puisque c'est comme ça ce qu'on appelle les réalités de la vie, puisque c'est d'une part fétide et d'autre part atroce, alors il faut jouer le jeu à fond ! Faut pas faire semblant ! Faut pas tricher cette abjection qui est la nôtre, il faut l'assumer à plein, il faut s'y rouler avec une espèce de défi, de passion noire et de provocation, et que le langage même s'emplisse de ce stupre à quoi se réduit notre condition.

Auteur: Guillemin Henri

Info: https://www.youtube.com/watch?v=uM7CQ65F6TU

[ vision du monde ] [ exaltation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

extraits littéraires

Pour autant que le passé est transmis comme tradition, il fait autorité. Pour autant que l'autorité se présente historiquement, elle devient tradition. Walter Benjamin savait que la rupture de la tradition et la perte de l'autorité survenues à son époque étaient irréparables, et il concluait qu'il lui fallait découvrir un style nouveau de rapport au passé. En cela, il devint maître le jour où il découvrit qu'à la transmissibilité du passé, s'était substituée sa "citabilité", à son autorité cette force inquiétante de s'installer par bribes dans le présent et de l'arracher à cette 'fausse paix' qu'il devait à une complaisance béate. "Les citations, dans mon travail, sont comme des voleurs de grands chemins qui surgissent en armes et dépouillent le promeneur de ses convictions" (Schriften, I, 571). Cette découverte de la fonction moderne de la citation selon Benjamin ... était née ... d'un désespoir relatif au présent et d'un désir de détruire le présent. Par conséquent, la force de la citation "n'est pas de conserver, mais de purifier, d'arracher du contexte, de détruire" (Schriften, II, 192).

Auteur: Arendt Hannah

Info: Walter Benjamin 1892-1940, pp. 82-83. Force de la citation quand toute tradition et autorité sont perdues

[ idées ] [ réflexion transgénérationnelle ] [ citation s'appliquant à ce logiciel ] [ philosophie ]

 

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tradition

Il semble que la maîtrise d'un système symbolique peut sauver la vie d'un individu ou d'un groupe. C'est ainsi qu'on explique le fait que l'Islande, par exemple, compte le plus grand nombre de poètes per capita au monde. L'apprentissage et la récitation des sagas sont devenus pour eux des moyens de conserver l'ordre dans leur conscience dans un environnement hostile. Depuis des siècles, les Islandais ont conservé et ont ajouté des vers aux épopées racontant les hauts faits de leurs ancêtres. Isolés dans leur longue nuit d'hiver, ils chantent leurs poèmes groupés auprès du feu pendant que les vents de l'Arctique hurlent à l'extérieur. S'ils avaient passé tout ce temps à écouter les sifflements du vent en silence, leur esprit se serait sans doute rempli de terreur et de désespoir. En revanche, en récitant leurs vers cadencés, ils ont maîtrisé le cours de leur existence et ont gardé le contrôle sur l'expérience vécue. Dans quelle mesure les sagas ont-elles aidé les Islandais à survivre ? Il n'y a pas de réponse certaine à cette question.

Auteur: Csikszentmihalyi Mihaly

Info: Vivre : La psychologie du bonheur

[ refuge ] [ thérapie ]

 

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manichéisme

Dans ce domaine aussi [la mort], les intellectuels nihilistes ont tendance à penser dans des termes extrêmes, sautant du métaphysique au zoologique sans passer par la vérité, qui est toujours un mélange spécifiquement humain des deux. Ou l'on est tout - soi seul, centre de l'univers (et il est alors impossible de concevoir la mort autrement que comme une catastrophe, l'anéantissement total...)... Ou alors on n'est rien, gouttelette d'eau, individu mortel semblable à des milliards d'autres et dont la disparition n'affecte en rien la pérennité de l'espèce. Ce qui n'est jamais envisagé, c'est que l'on ne soit ni tout ni rien mais un lieu d'échanges, un individu en transformation perpétuelle, ayant reçu non seulement la vie mais le langage, des rituels, des traditions, des savoirs... et susceptible (mais non obligé) de transmettre cet héritage aux autres (enfants, amis, élèves). (...) Etant donné qu'ils ne perçoivent pas la circulation, les liens mouvants, l'échange, la transmission, étant donné qu'ils décrivent chaque individu comme une entité inamovible et close, la mort leur apparaît comme l'effacement total de l'être.

Auteur: Huston Nancy

Info: Professeurs de désespoir

[ destin ] [ existence ]

 

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homme-animal

L’oiseau se satisfait de quelques graines, de vers de terre, d’un arbre où nicher et de grands espaces pour voler ; sa vie se déroule de sa naissance à sa mort au rythme d’une aventure qui ne sera jamais déchirée par le désespoir métaphysique ni par la folie. L’homme, en se levant sur ses deux pattes de derrière et en transformant de ses mains la première pierre effilée en hache, a jeté les bases de sa grandeur et l’origine de son angoisse. Avec ses mains et les instruments fabriqués par ses mains, il a érigé un édifice puissant et étrange qui a pour nom culture et qui a marqué le début de son grand déchirement. Il a cessé à jamais d’être un simple animal mais ne sera jamais le dieu que son esprit lui suggère. L’homme est un être duel et malheureux, qui se déplace et vit entre la terre des animaux et le ciel de ses dieux, qui a perdu le paradis terrestre de l’innocence, sans avoir pour autant gagné le paradis céleste de la rédemption.

Auteur: Sabato Ernesto

Info: Héros et tombes (ou) Alejandra

[ séparation ] [ différenciation ]

 
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Ajouté à la BD par miguel