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résignation

Tous les garçons sont tristes. Toutes les filles sont déprimées. Tous les garçons sont tristes parce qu’ils sont écœurés d’avance des sacrifices qu’ils vont devoir faire pour survivre dans ces labyrinthes de l’humiliation que sont nos sociétés modernes. Toutes les filles sont déprimées parce qu’elles savent depuis toujours qu’elles devront brader leurs idéaux et prostituer leurs rêves. Ce monde est une broyeuse de rêves. Et la jeunesse est sa pièce de choix : elle est sa liqueur et son caviar. La jeunesse est le luxe du monde.

Auteur: Thiellement Pacôme

Info: Dans "Sycomore sickamour", page 9

[ désillusion ] [ femmes-hommes ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

religion

Nous avons vécu à la fois dans une très grande proximité d’idées et dans une perpétuelle confrontation ; car il était non chrétien et même assez violemment antichrétien. Ce qu’il ne supporte pas chez les chrétiens, c’est d’avoir trahi, en tout, ce que Jésus a porté sur la terre. Ainsi, à chacune de nos rencontres j’ai eu à subir un procès des chrétiens. Il montre toujours une extrême violence à l’égard des chrétiens, d’autant plus grande qu’il a parfaitement compris ce qu’aurait dû être le christianisme, ce qu’auraient dû vivre les chrétiens.

Auteur: Ellul Jacques

Info: A propos de Jean-Jacques Charbonneau, À temps et à contretemps, entretiens, Le Centurion, 1981

[ dévoyée ] [ amitié ] [ désillusion ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

vieillir

(...) les années d'études sont les seules années heureuses, les seules années où l'avenir paraît ouvert, où tout paraît possible, la vie d'adulte ensuite, la vie professionnelle n'est qu'un lent et progressif enlisement, c'est même sans doute pour cette raison que les amitiés de jeunesse, celles qu'on noue pendant ses années d'étudiant et qui sont au fond les seules amitiés véritables, ne survivent jamais à l'entrée dans la vie adulte, on évite de revoir ses amis de jeunesse pour éviter d'être confronté aux témoins de ses espérances déçues, à l'évidence de son propre écrasement.

Auteur: Houellebecq Michel

Info: Sérotonine, p.148, Flammarion, 2019

[ désillusion ] [ désenchantement ] [ pessimisme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

grandir

Avancer en âge c'est se déniaiser du monde réconfortant de l'enfance a installé en nous. C'est comprendre que les certitudes, habitudes et autres hiérarchies auxquelles nous nous sommes raccrochées ne sont qu'illusions ou poudre aux yeux.

Éclatant les unes après les autres ces bulles de convictions découvrent par touches légères quelles chimériques et éphémères entités nous sommes, que les réponses que nous avons crus entrevoir et construire via les résonances perçues de l'univers extérieur, ne sont qu'effets miroirs de notre fugace trajectoire. Elle même finalement si simple en regard des infinies complexités présentées à nos sens ébahis.

Auteur: Mg

Info: 1 juillet 2017

[ existence ] [ perdu ] [ fugaces secondéités ] [ vieillir ] [ désillusion ]

 

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grandir

Le monde s'avéra bien plus ennuyeux qu'il ne promettait de l'être. Il fallut se rendre à l'évidence : les musiciens de Brême ne tapaient pas la brème mais venaient d'une ville portant ce nom. Quant au lac Titicaca, il n'avait rien à voir avec notre gros mot préféré. Et les Indiens ne vivaient pas en Inde, et Goïko Mititch (acteur bulgare qui jouait le rôle d'Indien dans les films de l'époque communiste) n'était pas un Peau-Rouge, etc., autant de déplorables faits. Et pour finir, il y avait toujours quelqu'un pour venir reconnaître le cadavre de ce qui nous entourait. "Premiers pas".

Auteur: Gospodinov Guéorgui

Info: L'alphabet des femmes P.63

[ désillusion ]

 

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femmes-hommes

De toute façon elle décréta qu'il ne lui plaisait pas: il était trop grand et n'était pas assez vieil homme pour lui faire le moindre effet - sa grand-mère Rose Bustamente disait toujours qu'il fallait se choisir un homme beaucoup plus âgé que soi "parce qu'ils en ont fini avec leurs problèmes et peuvent ainsi s'occuper des tiens", elle ne disait jamais ce que les femmes de Vatupuna répétaient sans cesse, qu'elles attendaient d'un homme qu'il soit travailleur, qu'il les aime et les respecte, parce que, quand elle entendait ça, Rose Bustamente levait les yeux au ciel, haussait les épaules et s'exclamait, Autant espérer une pluie d'or du cul d'un âne.

Auteur: Ovaldé Véronique

Info: Ce que je sais de Vera Candida, Première rencontre de Vera Candida et Itxaga, P 112

[ littérature ] [ désillusion ]

 

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résignation

[…] je me souvins que moi aussi, pendant presque quinze ans, j’avais toujours eu raison dans mes notes de synthèse, qui défendaient le point de vue des agriculteurs locaux, j’avais toujours aligné des chiffres réalistes, proposant des mesures de protection raisonnables, des circuits courts économiquement viables, mais je n’étais qu’un agronome, un technicien, et au bout du compte on m’avait toujours donné tort, les choses avaient toujours au dernier moment basculé vers le triomphe du libre-échangisme, vers la course à la productivité, alors j’ouvris une nouvelle bouteille de vin, la nuit était maintenant installée sur le paysage, Nacht ohne Ende, qui étais-je pour avoir cru que je pouvais changer quelque chose au mouvement du monde ?

Auteur: Houellebecq Michel

Info: Dans "Sérotonine", page 251

[ désillusion ] [ pouvoir économique ] [ Europe agricole ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

être humain

On a inventé les chemins de fer. On a trouvé l'électricité, la télégraphie sans fil, la circulation aérienne et sous-marine, les canons à grande portée et la poudre sans fumée. On voyage plus vite. On a mis de l'air dans les rues et dans les maisons. On se nourrit mieux. Il y a plus de gens qui lisent comme plus de gens qui écrivent (la qualité valait mieux que la quantité). Les malades sont mieux soignés. On ne brûle plus les impies ni les libertins (encore qu'il y ait l'antisémitisme et le lynchage des nègres). Le progrès s'arrête là. Purement matériel. Rien de moral. On n'a pas amélioré les hommes, qui sont ce qu'ils ont toujours été et seront toujours.

Auteur: Léautaud Paul

Info:

[ progrès ] [ matérialisme ] [ désillusion ]

 

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féminisme

J’ai longtemps fait passer les hommes en premier : ils m’ont pris tout mon temps sans beaucoup me donner en retour, m’ont demandé d’être constamment meilleure à leurs yeux, sans chercher à être meilleurs aux miens. J’ai compris que si, moi, je leur donnais beaucoup de place dans ma vie, je n’étais pas leur priorité. D’autres hommes passeraient toujours avant l’estime qu’ils me portent.

Alors maintenant, je privilégie les femmes. Dans les livres que je lis, les films que je regarde, les contenus que j’absorbe, dans mes relations quotidiennes, pour que les hommes n’aient plus autant d’importance. Je privilégie cette sororité qui me fait du bien et qui me porte, qui me nourrit. Dans ma créativité, dans mon militantisme, dans mes réflexions sur moi-même et sur la société, tant de domaines où, je l’ai enfin compris, je n’ai pas besoin des hommes pour me construire.






Auteur: Harmange Pauline

Info: Moi les hommes, je les déteste

[ désillusion ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

femme-par-homme

Du point de vue amoureux Véronique appartenait, comme nous tous, à une génération sacrifiée. Elle avait certainement été capable d’amour ; elle aurait souhaité en être encore capable, je lui rends ce témoignage ; mais cela n’était plus possible. Phénomène rare, artificiel et tardif, l’amour ne peut s’épanouir que dans des conditions mentales spéciales, rarement réunies, en tous points opposées à la liberté de mœurs qui caractérise  l’époque moderne. 

Véronique avait connu trop de discothèques et d’amants ; un tel mode de vie appauvrit l’être humain, lui infligeant des dommages parfois graves et toujours irréversibles. L’amour comme innocence et comme capacité d’illusion, comme aptitude à résumer l’ensemble de l’autre sexe à un seul être aimé, résiste rarement à une année de vagabondage sexuel, jamais à deux. En réalité, les expériences sexuelles successives accumulées au cours de l’adolescence minent et détruisent rapidement toute possibilité de projection d’ordre sentimental et romanesque ; progressivement, et en fait assez vite, on devient aussi capable d’amour qu’un vieux torchon. Et on mène ensuite, évidemment, une vie de torchon ; en vieillissant on devient moins séduisant, et de ce fait amer. On jalouse les jeunes, et de ce fait on les hait. Cette haine, condamnée à rester inavouable, s’envenime et devient de plus en plus ardente ; puis elle s’amortit.



 

Auteur: Houellebecq Michel

Info: Extension du domaine de la lutte, Éditions Maurice Nadeau, 1994

[ pessimisme ] [ blasée ] [ désillusionnée ]

 

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Ajouté à la BD par miguel