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célébration

Et puis il y a dans les écoles de France, maintenant, le problème posé par les fêtes des Mères et des Pères. Quelles horreurs les enfants n'ont-ils pas à vivre, à l'occasion de ces fêtes !

Les enfants ont pour leur mère et pour leur père des sentiments intimes qui ne peuvent absolument pas coïncider avec les mièvreries qui leur sont dites en classe à ce sujet.

La "maman chérie", Dieu sait que ces mots-là, dans certaines familles, sont tout à fait hors de propos (parce que la mère est malade, dépressive, partie, a abandonné le foyer, est morte ... et que sais-je encore) : que font tous ces pauvres enfants avec ces fêtes des Mères qui ne font qu'enclaver le problème, alors qu'à cette occasion, justement, et en la préparant, ce pourrait être la fête de l'enfant lui-même, de son désir d'être né de l'union sexuelle de ses parents, qui a eu un sens, et qui en aura toujours un, le sens de son désir de vivre qui le relie à deux lignées à travers ceux qui l'ont conçu.

Auteur: Dolto Françoise

Info: "L'image inconsciente du corps", éditions du Seuil, 1983, page 181

[ critique ] [ violence uniformisante ] [ sentiment d'anormalité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

société

D'une certaine façon, on pourrait décrire les dix premiers millénaires de l'histoire humaine comme une lente et progressive ascension vers la liberté. Non pas cette liberté condamnée et infortunée du primate de la savane, mais la démocratie éclairée de l'humanité éduquée qui a reconnu - et de fait catalogué avec une extrême minutie - la valeur de l'action individuelle. La société, pensait-on alors, devait oeuvrer à développer au maximum le pouvoir - et avec lui la responsabilité - de chacun de ses représentants, afin que la réussite et l'échec, le bonheur et le malheur soient accessibles en fonction directe des efforts fournis.
Il s'avéra que cette théorie était un tas de foutaises de A jusqu'à Z : Les gens détestaient le principe de la responsabilité autonome. Depuis toujours. C'est seulement quand elle devint inévitable parce que universelle, quand il n'y eut plus de "tiers mondes" non civilisés où fuir, que l'évidence se fit jour : ce que les gens désiraient vraiment, au plus profond d'eux-mêmes, c'était un souverain charismatique à admirer et sur qui raconter un tas d'horreurs et décharger tous leurs problèmes.

Auteur: McCarthy Wil

Info: Collapsium

[ hiérarchie ] [ pulsion ] [ science-fiction ]

 

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être humain

C'est à l'être capable d'acquérir le plus grand nombre d'arts que la nature a donné l'outil de loin le plus utile, la main. Et ceux qui prétendent que l'homme, loin d'être bien constitué, est le plus mal partagé des animaux - ils disent en effet qu'il n'a rien aux pieds, qu'il est nu, et ne possède pas d'armes pour la lutte - ont tort : les autres, en effet, disposent d'un seul recours, qu'ils ne peuvent échanger contre un autre, et il leur est nécessaire pour ainsi dire de rester chaussés pour dormir ou pour tout faire, de ne jamais déposer l'armure qu'ils ont autour du corps, de ne jamais échanger l'arme dont ils ont été dotés par le sort ; l'homme dispose au contraire de multiples moyens de défense, et il lui est toujours possible d'en changer, comme il peut posséder l'arme qu'il désire et au moment où il le désire. La main, en effet, devient griffe, serre, ou corne, et aussi lance, épée, n'importe quelle autre arme ou outil, et elle est tout cela parce qu'elle peut tout prendre et tenir.

Auteur: Aristote

Info: Les parties des animaux, IV, 10, 687 b

[ primate ] [ avantage ] [ animal particulier ]

 

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envahissement

Ce jour-là, il y avait une bande de galopins dans l’eau, deux surtout, qui se disputaient le récif en s’éclaboussant d’eau. Assis sur le sable, Stefano les regardait, vaguement écœuré. Nus et noirs ainsi que des fruits de mer, ils criaient en leur patois ; et, par-delà l’écume, la mer apparaissait à Stefano pareille à un paysage de verre, inutilement bruyante, et devant qui tous ses sens s’amenuisaient, comme l’ombre sous ses genoux. Il ferma les yeux, et le petit nuage de la pipe de Giannino passa devant lui. La tension devenait si douloureuse que Stefano se leva pour partir. Un gosse lui cria quelque chose. Sans se retourner, Stefano remonta vers le pays.
Stefano craignait que, cet après-midi, Elena vînt le retrouver. Ce matin, en se réveillant dans son lit, il l’avait tellement désirée, et charnellement ; et maintenant il n’en voulait plus. Il voulait demeurer seul, dans sa tanière. Les visages des autres dansaient autour de lui, rieurs, vagues, bruyants, sots, comme pendant le charivari de la veille : attentifs et hostiles ainsi qu’au début, ainsi qu’il y a une heure.

Auteur: Pavèse Césare

Info: Dans "Avant que le coq chante", La prison, trad. Nino Frank, éd. Gallilmard, 1953, page 151

[ besoin de solitude ] [ gens intolérables ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

guerre

Ainsi que des moissonneurs, qui, face les uns aux autres, vont, en suivant leur ligne, à travers le champ, soit de froment ou d'orge, d'un heureux de ce monde, et font tomber dru les javelles, ainsi Troyens et Achéens, se ruant les uns sur les autres, cherchent à se massacrer, sans qu'aucun des deux partis songe à la hideuse déroute. La mêlée tient les deux fronts en équilibre. Ils chargent comme des loups, et Lutte, qu'accompagnent les sanglots, a plaisir à les contempler. Seule des divinités, elle se tient parmi les combattants. Aucun autre dieu n'est là : ils sont assis, tranquilles, en leur palais, là où chacun a sa demeure bâtie aux plis de l'Olympe. Ils incriminent, tous, le Cronide à la nuée noire : ils voient trop bien son désir d'offrir la gloire aux Troyens. Mais Zeus n'a souci d'eux. Il s'est mis à l'écart, et, assis loin des autres, dans l'orgueil de sa gloire, il contemple à la fois la cité des Troyens, et les nefs achéennes, et l'éclair du bronze — les hommes qui tuent, les hommes qui meurent.

Auteur: Homère

Info: L'Iliade, Chant XI. Analogie avec le film Elysium

[ oligarchie ]

 

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femmes-par-femmes

[Elle a] feuilleté les journaux en pile que Claudine lisait. Consternation. Sur un ton de connivence amusée, foison de petits conseils pour être une putain à la page. Et se mêlant de tout, que tout rentre dans des cases, et comment il faut jouir, et comment il faut rompre, et comment se tailler, se teindre jusqu'aux poils de la chatte, et comment on doit être du dedans au dehors. Ton faussement débonnaire, propagande imbécile pour être comme il faut.
Après des siècles d'interdiction de montrer, femmes sommées d'exhiber qu'elles ont bien tout aux normes, qu'elles se sont calibrées : voilà mes jambes interminables, glabres et hâlées, mon derrière correctement musclé, mon ventre plat nombril percé, mes seins énormes fermes et moulés, ma belle peau saine et pas vieillie, mes cils sont longs, mes cheveux brillants.
Contrairement à ce qu'elle croyait auparavant, il ne s'agit pas d'une soumission aux désirs des hommes. C'est une obéissance aux annonceurs, il faudra que tout le monde y passe. Ils régissent le truc, au fil des pages : voilà ce qu'on vend, alors voilà ce qu'il faut être.

Auteur: Despentes Virginie

Info: Les jolies choses, p. 82-83

[ consumérisme ] [ standardisation ]

 

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relations

Je suis la femme la plus fatiguée du monde. Fatiguée dès le lever. La vie exige un effort que je ne puis faire. S'il te plaît, donne-moi ce lourd bouquin. J'ai besoin de mettre quelque chose de pesant sur ma tête. Il faut sans cesse que je puisse mettre mes pieds sous les oreillers pour pouvoir rester sur terre. Sinon, je me sens partir, partir à une vitesse folle, à cause de ma légèreté. Je sais que je suis morte. Aussitot une phrase énoncée, ma sincérité meurt, devient mensonge, et ça me glace. Ne dis rien, car je vois que tu me comprends, et ta compréhension me fait peur. J'ai une telle peur de trouver quelqu'un comme moi, mais aussi un tel désir de la trouver ! Je me sens si seule, mais j'ai aussi si peur que cette solitude soit rompue et que je ne sois plus la cheffe et dirigeante de mon univers. Je suis très effrayée par cette compréhension qui te permet de pénétrer mon monde ; parce que me voilà alors révélée et je dois le partager avec toi.  

Auteur: Nin Anaïs

Info:

[ difficiles ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

autodestruction

- Mais qu'est-ce qui a amené ce "déclin de la civilisation" ? demanda Conroy. Pas seulement l'introduction de ce nouveau type d'armement dont vous avez parlé, le "Système C" ?
- La promotion maximale des ventes d'armes impliquait une augmentation maximale des hostilités interhumaines. Toutes les sources qui sont à l'origine de ce phénomène ont été enregistrées ; parmi les plus fructueuses, je citerai le patriotisme, l'esprit de clocher, la xénophobie, l'ochlophobie, les différences raciales, linguistiques et religieuses, ainsi que le phénomène nommé "fossé des générations". Il s'avéra possible, et même facile, d'accentuer ces tendances latentes, jusqu'au point où une unité d'armement intégré dite "Système C" fut considéré si hautement désirable par la partie informée de la population que la perspective de voir un autre individu acquérir cet équipement théoriquement invulnérable devint une raison suffisante pour l'attaquer avant qu'il ne l'achète […]. Dans certaines régions, notamment en Californie et dans l'État de New York, l'incidence atteignit 70 %.
- Vous voulez dire que 70 % des riches qui furent assassinés le furent parce que leurs voisins avaient peur de les voir acheter cette arme ?
- Oui.

Auteur: Brunner John

Info: L'Orbite déchiquetée, Denoël, Paris, 1971

[ paranoïa ] [ Etats-Unis ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

étape développementale

[...] la castration orale signifie la privation imposée au bébé de ce qui est pour lui le cannibalisme vis-à-vis de sa mère : c’est-à-dire le sevrage, et aussi l’empêchement de consommer ce qui serait poison mortifère pour son corps, soit l’interdit de manger ce qui n’est pas alimentaire, ce qui serait dangereux pour la santé ou la vie. Cette castration (sevrage), lorsqu’elle est judicieusement donnée, aboutit au désir et à la possibilité de parler, et donc à la découverte de nouveaux moyens de communication, dans des plaisirs différents, avec des objets dont l’incorporation n’est pas ou plus possible. [...]

Le sevrage, cette castration du bébé, implique de la mère qu’elle aussi accepte la rupture du corps à corps où l’enfant était, passé du sein interne aux seins lactifères et au portage totalement dépendant de sa présence physique à elle. Cette castration orale de la mère implique qu’elle-même soit capable de communication avec son enfant autrement qu’en lui donnant de l’alimentation, en lui prenant ses excréments et en le dévorant de baisers et de caresses : par paroles et par gestes, qui sont langage.

Auteur: Dolto Françoise

Info: "L'image inconsciente du corps", éditions du Seuil, 1983, page 99

[ concept psychanalytique ] [ définition ] [ mère-enfant ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

slam

Chaque atome est un trou noir.
Qui s'inverse.
Alors, par refroidissement, agrégations, rebondissements (sacré kangourou va !), il passe par des stades. Mute en éléments : hydrogène et hélium beaucoup, carbone pareil, etc. Appariages quantiques que Madame Épigénétique veut bien dévoiler ; bricolages progressifs des infimes brindillons, insensiblement transmutés en molécules, moins nombreuses. Presqu'infinies aussi.
Qui se marient. Bidouillent entre elles.
Le vivant se déploie.
Microbes, mousses... Où est l'échelle ?... Végétaux, organes... Etres.
Moi.
Le voilà, l'animal humain, issu à son insu, (yssu asson ninçu ? - Impro possible ici ). Univers monade, assemblage d'assemblages d'assenblages de quatre milliards de milliards de milliards d'atomes.
Comment c'est, l'univers, anglé de sa singularité ?
Miroir, projection ?
Les deux, Très Cher Super Intendant A.I.
A travers nous passent les atomes, le désir, les infos... L'émotion.
Une éraflure sur l'épaule ? Strange conflagration, horizon de l'univers perso.
Et ces autres cosmos inversés ? Si passionnants. Prodigieux de mystères tout simples et inépuisables.
Merlin le chien par exemple, qui ne parle pas. Mais sait le vrai du faux.
...
Regards levés ensemble, la voie lactée scintille.
En son centre un trou noir.
Unique.
...
Parait-il.

Auteur: Mg

Info: 24 août 2019, petit clin d'oeil à Nassim Aramein et François A.

[ poème ]

 

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Ajouté à la BD par miguel