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formatage sociétal

- Nous vivons l'époque de la plus grande manipulation de masse qu'ait connue l'histoire de notre espèce, Carmela, lui disait-il, son regard bleu fixé sur elle. La publicité, les gouvernements, les moyens de communication… Ils n'ont jamais disposé de tant de possibilités de nous contrôler, de nous faire sentir, croire, désirer ce que d'autres veulent. Et la tendance s'intensifie. Monopole mental : voilà le futur. Acheter, penser, vivre dans une vaste communauté de consommateurs dont les réactions sont manipulées pour qu'ils ressemblent à des insectes vivant en société. Voter pour deux partis, tantôt pour l'un, tantôt pour l'autre : on appelle ça "démocratie". Acheter ce que la majorité achète : "goût". Croire ce que tout le monde croit : "éducation". Désirer ce que tout le monde désire : "vie".


Auteur: Somoza José Carlos

Info: Le mystère Croatoan. Chapitre 4 : L'appel

[ conditionnement des masses ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

réagir

Avertissement : si vous lisez ceci alors cet avertissement est pour vous. Chaque mot que vous lisez via ces petits caractères dérisoires est une autre seconde enlevée à votre vie. N'avez-vous rien d'autre à faire ? Votre vie est-elle si vide que vous n'arrivez pas à penser à une meilleure façon de passer votre temps ? Ou alors êtes-vous si impressionnés par l'autorité que vous donnez respect et créance à tout ce qu'elle affirme ? Lisez-vous ce que vous devriez lire ? Pensez-vous réellement chaque chose que vous êtes supposés penser ? Achetez ce que l'on vous dit de désirer ? Sortez de votre appartement. Rencontrez quelqu'un du sexe opposé. Arrêtez les achats excessifs et la masturbation. Quittez votre travail. Commencez un combat. Prouvez que vous êtes vivants. Si vous ne revendiquez pas votre humanité vous deviendrez des statistiques. Vous voilà avertis ?

Auteur: Palahniuk Chuck

Info: Fight club

[ recommandation ]

 

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perdu

Il se déshabilla, s'allongea, éteignit la lumière. Il murmura deux noms dans son oreiller, les quelques chastes syllabes nordiques qui signifiaient pour lui sa façon véritable et native d'aimer, de désirer et d'être heureux ; qui signifiaient pour lui la vie et le foyer, qui impliquaient des sentiments simples et sincères. Il se remémora les années écoulées. Il pensa aux aventures merveilleuses des sens, des nerfs et de l'esprit dans lesquelles il avait été impliqué ; il se vit rongé par l'intellect et l'introspection, ravagé et paralysé par la perspicacité, à moitié épuisé par les fièvres et les frimas de la création, impuissant et dans l'angoisse d'un conscience entre deux extrêmes, ballotté entre rigueur et volupté ; raffiné, appauvri, épuisé par des extases glaciales et artificiellement renforcée ; égaré, abandonné, martyrisé, malade -- sanglotant de nostalgie et de remords.

Auteur: Mann Thomas

Info: Tonio Kröger

[ solitude ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

déclaration d'amour

Soir tendre
Oh ! ce soir je suis tout frissonnant de tendresse.
Je pense à vous, je me vois seul, je me sens loin
Loin de tout ce dont mon cœur a tant besoin
Hésitant entre l’espérance et la tristesse

Comme un oiseau meurtri mon cœur las que tout blesse
Désirerait un nid très sûr, un petit coin
Où dans la quiétude et la douceur des soins
La douleur se fondrait vaguement en faiblesse

Et des mots d’abandon, des mots mièvres et lents,
De ces mots que l’on sent monter du fond de l’âme
S’écoulent de ma bouche à petits coups dolents

Et je rêve de doigts légers, adroits et blancs
Qui sur mes yeux se poseraient frais et tremblants
Sinon des doigts de mère au moins des doigts de femme
Chassant la vision des souvenirs sanglants

Ton Marcel, octobre 1914

Auteur: Rivier Marcel

Info: IN Anthologie de la poésie engagée de Christine Chollet. Rivier fut tué lors des premières semaines de la guerre. Ce poème figure dans une lettre qu'il adresse à sa famille

[ ww1 ]

 

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pédagogie

Un jour que mon père, d'un visage riant, formait devant moi différents caractères avec des lames de plomb flexibles, je lui demandai ce qu'il faisait là ? Eh Je joue aux lettres, " me répondit-il. Je le priai de m'apprendre ce jeu ; après me l'avoir fait désirer quelque temps, il feignit de se rendre à mes prières, et je goûtai, pour la première fois, le plaisir d'avoir désiré. Quand je n'avais pas été sage, on me défendait de jouer aux lettres, ce qui m'en donnait plus d'envie ; enfin, au bout de neuf à dix mois, je savais lire couramment et tracer des mots. Ma mère, de son côté, feignit de vouloir apprendre le latin ; je fus chargé du soin de lui faire répéter son rudiment, et de la reprendre lorsqu'elle ferait quelque faute. C'est ainsi que je m'instruisais moi-même sans le savoir.

Auteur: Favart Charles-Simon

Info: Mélanges

[ éducation ] [ émulation ]

 

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nord-sud

Juché sur son vélo et enveloppé dans un horrible poncho protecteur, le Néerlandais va son chemin sans se soucier des autres, tout en respectant scrupuleusement les règles pour éviter accidents et conflits. La culture calviniste clef de voûte de cette société de liberté, de confiance et d'indifférence organisées, ne pouvait trouver meilleur terreau pour s'implanter. Voilà ce que j'avais appris d'eux : chacun est libre d'être ce qu'il est, de désirer ce qu'il désire, de vivre comme il l'entend, à condition de ne pas nuire à la tranquillité d'autrui et à l'équilibre général. Un principe de vie à l'exact opposé de la culture persane, où dresser des barrières, se mêler de la vie des autres et enfreindre les lois est aussi naturel que la respiration. Mais aussi en décalage avec la rigidité judéo-chrétienne de la culture française, où le verbe entrave sans cesse l'action.

Auteur: Négar Djavadi

Info: Désorientale

[ comparaison ] [ gaulois bavards ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

discernement

Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée : car chacun pense en être si bien pourvu, que ceux même qui sont les plus difficiles à contenter en toute autre chose, n'ont point coutume d'en désirer plus qu'ils en ont. En quoi il est vraisemblable que tous se trompent ; mais plutôt cela témoigne que la puissance de bien juger et distinguer le vrai d'avec le faux, qui est proprement ce qu'on nomme le bon sens ou la raison, est naturellement égale en tous les hommes ; et ainsi que la diversité de nos opinions ne vient pas de ce que les uns sont plus raisonnables que les autres, mais seulement de ce que nous conduisons nos pensées par diverses voies et ne considérons pas les mêmes choses. Car ce n'est pas assez d'avoir l'esprit bon mais le principal est de l'appliquer bien.

Auteur: Descartes René

Info: Le discours de la méthode

[ réfléchir ] [ esprit critique ] [ rationalité ]

 
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devoir de consommation

Un certain fossé reste toujours ouvert entre le produit offert et le besoin ; il n’y a jamais une parfaite coïncidence de la demande avec l’offre. Pour combler ce fossé, il faut mobiliser une force auxiliaire, [...] la morale. Certes, pour être adéquate en tant que force auxiliaire, celle-ci aussi doit être préconditionnée de telle façon que l’on considère comme "immoral", c’est-à-dire comme non conforme, celui qui ne désire pas ce qu’on lui offre ; elle doit être préconditionnée de telle façon que cet être singulier soit contraint par l’opinion publique (ou plutôt par le porte-parole de l’opinion publique : sa "propre" conscience individuelle) à désirer ce qu’on lui offre. Or, c’est aujourd’hui le cas. [...]

Il est impossible de nous soustraire à un minimum de ces achats qui nous sont présentés et offerts comme de prétendus "musts", c’est-à-dire comme des achats que l’on doit absolument faire.

Auteur: Anders Günther Stern

Info: Dans "L'obsolescence de l'homme", trad. de l'allemand par Christophe David, éditions Ivrea, Paris, 2002, pages 196-197

[ fausse alternative ] [ création des besoins ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

guerre

Les Anciens ont dit que les hommes s'affligeaient du mal et se lassaient du bien, et que ces deux contraires amenaient les mêmes résultats. En effet, toutes les fois que les hommes sont privés de combattre par nécessité, ils combattent par ambition. Cette passion est si puissante qu'elle ne les abandonne jamais, à quelque rang qu'ils soient élevés. La raison, la voici : la nature a créé l'homme tel qu'il peut désirer tout sans pouvoir tout obtenir ; ainsi le désir étant toujours supérieur à la faculté d'acquérir, il obtient le mécontentement de celui qu'il dépossède pour n'avoir lui-même que petit contentement de sa conquête. De là naît la diversité de la Fortune humaine. Partagés entre la cupidité de conquérir davantage et la peur de perdre leur conquête, les citoyens passent des inimitiés aux guerres, et des guerres il s'ensuit la ruine de leur pays et le triomphe d'un autre.

Auteur: Machiavel Nicolas

Info: Discours sur la première Décade de Tite-Live I xxxvii p.461

[ historique ]

 

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monothéisme

Quand le bon Dieu, sortant enfin de son antique routine, se résolut à mettre un peu d'ordre dans le chaos, il s'occupa d'abord de séparer la Lumière des Ténèbres. Les mémoires de l'époque sont assez chiches de détails sur la façon dont s'opéra cette division. Les ecclésiastiques prétendent que le Créateur n'eut qu'à prononcer les mots Fiat lux et que la lumière fut ; mais pour tout homme un peu versé dans la pratique des sciences physiques, il est clair que les choses ne s'accomplirent pas aussi facilement.
Quoi qu'il en soit, l'opération laissa fort à désirer.
La science actuelle, qui a déjà construit des appareils photographiques infiniment plus parfaits que l'oeil humain, est en train de reconnaître le peu de conscience ou tout au moins l'étrange ignorance humour dont Dieu fit preuve en cette occasion.
Dieu, à qui nous reconnaissons, d'ailleurs, une foule d'autres mérites, a agi, dans tout cela, comme un enfant.

Auteur: Allais Alphonse

Info: Oeuvres posthumes, Bouquins 1990 <Le Journal, 28 février 1896 p.301>

[ enfantin ] [ puéril ] [ humour ]

 

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