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impasse

Désunis, nous courrons à la catastrophe.
Unis, nous y parviendrons.

Auteur: Cioran Emil Michel

Info:

[ humour ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

LSD

A la recherche de ce qui me manque, mon attention rode en moi, cependant que je me désunis. Ma chambre n’est plus proportionnée à mon être, n’a plus d’amitié pour moi. Perdue ma résidence en elle, perdue ma résidence en moi. Délogé. Bilogé.

Auteur: Michaux Henri

Info: L’Infini turbulent, in : Œuvres complètes, t. II, op. cit., p. 923. A propos de sa seconde expérience avec le LSD

[ témoignage ] [ schizophrénie ] [ auto-observation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

univers

Décomposez un poème excellent ; désunissez-en toutes les expressions, et faites-en un amas, un chaos. Donnez ce chaos à débrouiller à un écrivain médiocre et de ces parcelles éparses dites-lui de créer à sa fantaisie un monde, un ouvrage ; s'il n'ajoute rien, il est impossible qu'il fasse de tout cela quelque chose qui ne plaise pas. De même, changez l'ordre de toutes les pensées d'un beau discours ; mettez les conséquences avant les principes et ce qui suit avant ce qui doit précéder ; démolissez, ruinez tant qu'il vous plaira : il y aura toujours dans ces matériaux renversés de quoi retenir et satisfaire les regards d'un observateur.

Auteur: Joubert Joseph

Info: Carnets t.1, p.89, nrf/Gallimard, 1994

[ interprété ]

 

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femmes-hommes

Par moments, les légers marabouts ou les cheveux de l'inconnue effleuraient la tête de Raphaël et lui causaient une sensation voluptueuse contre laquelle il luttait courageusement ; bien tôt il sentit le doux contact des ruches de blonde qui garnissaient le tour de la robe, la robe elle-même fit entendre le murmure efféminé de ses plis, frissonnement plein de molles sorcelleries ; enfin le mouvement imperceptible imprimé par la respiration à la poitrine, au dos, aux vêtements de cette jolie femme, toute sa vie suave se communiqua soudain à Raphaël comme une étincelle électrique ; le tulle et la dentelle transmirent fidèlement à son épaule chatouillée la délicieuse chaleur de ce dos blanc et nu. Par un caprice de la nature, ces deux êtres désunis par le bon ton, séparés par les abîmes de la mort, respirèrent ensemble et pensèrent peut-être l'un à l'autre. Les pénétrants parfums de l'aloës achevèrent d'enivrer Raphaël.

Auteur: Balzac Honoré de

Info: La Peau de chagrin Balzac

[ envoûtement ]

 

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création

Il faut élargir la notion de style à celle de rythmes et de formes, un "style d’être", disait Maurice Merleau-Ponty dans ses Causeries radiophoniques de 1949. La voie des rythmes ouvre la voie des nerfs : plus qu’une sismographie, c’est la force de donner une forme, le désir d’une nouvelle formule d’être. C’est à cette force qu’en appelle Michaux lorsque rendant visite en 1957 à Unica Zürn, cas de schizophrénie soigné par Ferdière à l’hôpital Sainte-Anne, il lui amène du papier et de l’encre. Celle qui le nomme l’homme-jasmin trouvera une forme, un rythme, un nouvel équilibre, un style impensé grâce à un livre ponctué d’anagrammes. A chacun sa forme, à chacun son tempo, en variation constante, en vibrations toujours nouvelles. Pour Michaux, en 1971, la formule magique emprunte le style d’un aphorisme qu'il annota en dédicace au médecin Julian de Ajuriaguerra dans son exemplaire de Poteaux d’angles : "Avec de bons proverbes / Un fou résisterait à la folie".

Auteur: Pic Muriel

Info: "Cependant que je me désunis". Henri Michaux et le devenir-cas, dernier paragraphe

[ thérapie ] [ écriture ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

hommes-femmes

Il savait qu’Ursule lui était revenue. Il savait que sa propre vie reposait en elle. Mais il aurait préféré mourir que d’accepter l’amour qu’elle lui offrait. L’ancienne façon d’aimer lui semblait un terrible lien, une sorte d’enrôlement forcé. Ce que l’amour était pour lui, il ne le savait pas, mais l’idée de l’amour, du mariage, des enfants, d’une vie vécue côte à côte, dans l’horrible intimité de la satisfaction domestique et conjugale avait pour lui un côté répugnant. Il voulait quelque chose de plus épuré, de plus libre, de plus frais pour ainsi dire. L’intimité ardente et étroite entre l’homme et la femme le dégoûtait. La façon dont ils fermaient leurs portes, ces gens mariés, et s’enfermaient dans leur alliance exclusive, même par amour, le choquait. 

C’était toute une communauté entièrement composée de couples méfiants, enfermés comme dans une île dans leurs maisons ou leurs chambres particulières, et n’admettant aucune vie plus large, aucun avenir, aucune relation désintéressée : un kaléidoscope de couples, désunis, séparatistes, des entités dépourvues de signification, de couples mariés !

Car il détestait le concubinage plus encore que le mariage ; une liaison, c’était un autre genre d’accouplement réactionnaire par rapport au mariage légal. Et la réaction était beaucoup plus ennuyeuse que l’action.

[…] Il croyait au mariage intersexuel. Mais, au-dessus, il désirait une union plus haute dans laquelle l’homme et la femme conserveraient la liberté de l’autre, se faisant équilibre l’un à l’autre comme les deux pôles d’une même force, comme deux anges ou deux démons.

Il désirait tellement être libre, non sous la contrainte d’un besoin quelconque d’unité, ou la torture d’un désir insatisfait. Le désir et l’aspiration trouveraient leur objet sans toute cette torture, de même que dans un pays où l’eau est abondante, on ne sent jamais la soif que l’on étanche sans y penser.

Il désirait être avec Ursule aussi libre qu’avec lui-même, solitaire, clarifié, froid et en même temps équilibré, polarisé avec elle. Il détestait jusqu’à la folie l’amour qui dévore, qui empoigne, qui mélange les êtres.

Auteur: Lawrence David Herbert

Info: Femmes amoureuses, traduit de l’anglais par Maurice Rancès et Georges Limbour, éditions Gallimard, 1949, pages 281-282

[ réinvention ] [ transcendant ] [ idéal ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson