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commisération

Elle avait arrêté ce qu’elle faisait et regardait dans ta direction. Tu pensais que tu avais réussi à faire bonne figure, mais l’expression sur son visage – maintenant que tu lui tournais le dos – était de la pitié. Tu es resté immobile un instant, puis tu t’es détourné de son image pour lui faire face directement.

De la pitié, as-tu pensé en toi-même. Plus tu lancerais des bouteilles contre le mur, plus elle te submergerait de pitié. Sans doute que si tu lui avais cassé une bouteille sur la tête, son regard de mourante aurait dit : "Tu me fais pitié, tu me fais pitié."

Pitié. Le mot se prononce comme on crache.

Auteur: Butlin Ron

Info: Le son de ma voix

[ insulte ] [ mépris ]

 

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vacheries

Oh, quelle soirée ! Je m'attendais à rencontrer une libellule ravissante et diaphane, une femme qui aurait fait disparaître par enchantement 4 maris et détourné de la sodomie ses adeptes les plus obstinés ; une sirène, une fraîche nymphe à la voix suave - voilà ce à quoi je m'attendais. Mais en entrant sur la pointe des pieds dans le salon, j'ai découvert un sacré morceau : une américaine cadavérique et boiteuse, aux jambes épaisses, aux os saillants, à l'esprit taillé à la serpe et à la voix acide, patriotique et nasillarde. Elle a passé la soirée à déclamer des vérités premières et à discuter de nos ventes - les siennes étant bien meilleures que les miennes, naturellement.

Auteur: Woolf Virginia

Info: A propos d' Elinor Wylie, dans une lettre du 15 juillet 1926, adressée à Vita Sackville-West - in "Tout ce que je vous dois - Lettres à ses amies", éd. L'Orma, p. 36

[ déception ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

femmes-hommes

Mais la principale dissymétrie provient, bien entendu, de la valeur générique du mot homme. On peut s’interroger à ce propos sur l’évolution dans les langues romanes du latin homo qui désignait l’espèce humaine et non le mâle (qui se disait vir). L’homme a détourné à son profit le mot qui désignait l’espèce. On peut considérer que cette identification, qui existe dans de nombreuses langues (exceptions : russe muscina, "mâle", celov’ek; "être humain"; allemand Mann et Mensch, entre autres), entre le mâle et l’espèce, est à la fois le résultat d’une mentalité sexiste et le moyen par lequel elle survit. De même que l’accusé est coupable jusqu’à preuve du contraire, l’être humain est un homme jusqu’à preuve qu’il est une femme.

Auteur: Yaguello Marina

Info: Les Mots et les Femmes

[ patriarcat sémantique ] [ étymologie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

grand esprit

Tout individu de génie est plus ou moins un scandale pour son temps, parce qu’il se sent déjà, lui, évoluer avec le plus grand naturel au cœur d’un autre temps d’où il envoie ses œuvres, dans le temps de tout le monde, comme de vertigineux messages. C’est pourquoi, neuf fois sur dix, l’avenir tel qu’on le rêve couramment ne lui fait ni chaud ni froid ; c’est pourquoi aussi le souvenir du passé, handicapant pour la plupart, lui paraît en général enthousiasmant ; c’est pourquoi enfin le présent, le moment social dans lequel il vit tout de même, se dresse plus ou moins devant lui comme une entrave, comme un ensemble de lois qu’il lui faudra bien, d’une façon ou d’une autre, violer. 

Auteur: Muray Philippe

Info: A propos d'Eugène Delacroix, dans "Exorcismes spirituels, tome 2 : Mutins de Panurge", éd. Les Belles lettres, Paris, 1998, page 320

[ atemporel ] [ autoportrait détourné ] [ moralité ] [ visionnaire ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

points de vue

Ceux qui explorent le labyrinthe, et dont le champ de vision est restreint et fragmenté, sont désorientés, tandis que ceux qui contemplent le labyrinthe, que ce soit en le surplombant ou l'étudiant sur plan, sont émerveillés par sa complexité. Ce qu'on voit dépend de l'endroit où l'on se trouve, ce qui fait que, dans le même temps, les labyrinthes sont simples (il n'existe qu'une seule structure physique) et doubles : ils incorporent simultanément l'ordre et le désordre, la clarté la confusion, l'unité et la multiplicité, l'art et le chaos. Ils peuvent être perçus comme un chemin (un passage linéaire mais détourné vers un but) ou comme un motif (un dessin absolument symétrique)... Notre perception des labyrinthes est ainsi intrinsèquement instable : changez de perspective et le labyrinthe semblera changer.

Auteur: Danielewski Mark Z.

Info: La Maison des feuilles

[ mélangés ] [ composites ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

art pictural

Et voilà, pour finir, pourquoi ses chevaux montrent si souvent et si aimablement leur croupe. Leurs beaux arrière-trains riches, denses, variés, pulpeux. Ronds. Chauds. Quels modèles ! Ne dites pas que ça ne vous fait penser à rien, ces demi-sphères en l’air sur leurs muscles. Ces modelés. Ces crinières. Ces flancs. Ces robes fauves, rousses ou dorées. Ou mouchetées. Ces rondeurs fruitées, soyeuses. Ne protestez pas que vous n’avez pas envie de leur mettre la main au panier à ces globes femelles en relief. Ne soyez pas plus chaste que Géricault lui-même dont toutes les croupes de chevaux additionnées parlent pour les culs féminins qu’il n’a pas peints. Pas voulu ? Pas pu ?  "Je commence par une femme, je finis par un lion", soupirait-il. Mais on cite moins souvent cette autre confidence où, parlant d’un ami et de lui-même, il avoue : "Nous aimons les grosses fesses." 

Auteur: Muray Philippe

Info: A propos de Géricault, dans "Exorcismes spirituels, tome 2 : Mutins de Panurge", éd. Les Belles lettres, Paris, 1998, page 317

[ représentation détournée ] [ sexualité ] [ érotisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

cadavre

Le légiste releva le drap très lentement, laissant apparaître la dépouille gonflée de Stott dont les chairs se détachaient des os. Hazen avait détourné machinalement les yeux; honteux, il se força à regarder le corps. Il avait vu pas mal de choses répugnantes dans sa vie, mais jamais rien d'aussi éprouvant. la peau s'était déchirée au niveau du torse, comme si elle avait rétréci, laissant échapper des lambeaux de chair. Le même phénomène s'était produit à hauteur du visage et des hanches. Des rigoles de graisse, échappées des étranges blessures, s'étaient figées au contact du métal froid, formant des flaques blanchâtres. Le corps n'avait pourtant pas attaqué par les vers. Plus curieux encore, un morceau de chair avait été arraché au niveau de la cuisse gauche et l'on apercevait nettement des trâces de morsure. Sans doute un chien. Le meilleur ami de l'homme; dit-on. Hazen en avait la nausée.

Auteur: Child Lincoln

Info: Les croassements de la nuit. Ecrit avec Preston Douglas

[ dégoût ]

 

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maturité

Suzanne disait qu'une vie d'adulte, ce n'était parfois rien d'autre que tous les mensonges dont on recouvrait avec une féroce patience l'illumination de l'adolescence. Une sorte de deuil intarissable qui tombait sur l'incrédulité qui avait mis fin à la jeunesse. Avec le sentiment terrible de retrouver enfin le scepticisme de notre père, celui qu'il opposait silencieusement, de façon détournée, à nos désirs de justice et de bien. Nous ne voulions pas le comprendre alors. On ne savait pas qu'il nous attendait, là-bas, depuis sa douleur de père, avec la certitude désolante de ceux qui souffrent d'avoir raison et voudraient tant avoir tort par amour. Il devait se dire que nous connaîtrions ça, à notre tour, que nous n'échapperions pas à ce moment de vertige quand la vérité nous rattrape sous les traits compassés de notre père, par un rebondissement cruel. Peut-être serait-il mort... et malgré tout, il aurait sa victoire.

Auteur: Boyer Frédéric

Info: Est-ce que tu m'aimes ?

[ décalage générationnel ] [ cycles ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

expression détournée

Dans le discours normatif, la notion que le symptôme puisse persister à cause de sa fonction utilitaire est proprement scandaleuse. Freud ne l’ignorait pas, il courait le risque d’être perçu comme un cynique. Néanmoins, son constat était fondé sur sa très longue expérience clinique. Dès l’article de 1913 sur le début du traitement, il notait que le pauvre ne se laisse que difficilement arracher de sa névrose car celle-ci lui rend de trop bons services dans son combat pour l’auto-affirmation. Ce bénéfice secondaire fait obstacle à la thérapie analytique dans la mesure où la névrose contribue au maintien dans le lien social en évitant l’exclusion et le jugement dépréciatif des autres : "La pitié que les hommes ont refusée à sa détresse matérielle, il la revendique à présent au titre de sa névrose et il peut même s’affranchir de l’exigence de combattre sa pauvreté par le travail." [Freud, Sur l'engagement du traitement].

Auteur: Sokolowsky Laura

Info: Dans "Lacan quotidien", n°823

[ individuation ] [ complaisance ] [ inconscient ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

projections

Et à la mauvaise habitude de parler de soi et de ses défauts il faut ajouter, comme faisant bloc avec elle, cette autre de dénoncer chez les autres des défauts précisément analogues à ceux qu'on a. Or, c'est toujours de ces défauts-là qu'on parle, comme si c'était une manière de parler de soi, détournée, et qui joint au plaisir de s'absoudre celui d'avouer. D'ailleurs il semble que notre attention, toujours attirée sur ce qui nous caractérise, le remarque plus que toute autre chose chez les autres. Un myope dit d'un autre : "Mais il peut à peine ouvrir les yeux" ; un poitrinaire a des doutes sur l'intégrité pulmonaire du plus solide ; un malpropre ne parle que des bains que les autres ne prennent pas ; un malodorant prétend qu'on sent mauvais ; un mari trompé voit partout des maris trompés ; une femme légère des femmes légères ; le snob des snobs.

Auteur: Proust Marcel

Info: A la recherche du temps perdu, tome 2 : A l'ombre des jeunes filles en fleurs

[ rapports humains ] [ miroirs ]

 
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Ajouté à la BD par miguel