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enfance

Je te vois au bord de la Corne d’Or, dans les rues bondées, dans les souks, les parcs, sur les collines et les plages qui n’existent plus. Parfois tu es ma mère mais le plus souvent tu es une autre. Une sublime blonde en Vespa, une musicienne de rue, une étudiante à lunettes, une prostituée, une femme du monde, une chanteuse en robe fourreau, une danseuse de chachacha devant un orchestre cubain, une paysanne voilée fraîchement débarquée en ville, une entremetteuse lasse d’un cabaret minable, une mendiante ou une jeune ingénue. Tu es toutes ces femmes et tu marches devant des caméras – des Arriflex de mon enfance, la modernité absolue – qui te suivent dans des rues aujourd’hui détruites pour la plupart qui ont laissé place à des avenues sans âme et à des shopping malls hideux avec mosquées intégrées pour abrutir les gens en les poussant à acheter et à prier en permanence.

(sa maman est une célébrité en Turquie)

Auteur: Ecer Sedef

Info: Trésor national

[ femmes-par-femme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

foyer

Oui, c'était bien là ma mère. Tout se déroulait comme si rien ne s'était passé, comme si je ne rentrais pas tout juste de la guerre, comme si le monde n'était pas en ruine, la monarchie détruite, comme si notre vieille patrie continuait d'exister avec ses lois multiples incompréhensibles, mais immuables, ses us et coutumes, ses tendances, ses habitudes, ses vertus et ses vices. Dans la maison maternelle, on se levait à sept heures même après quatre nuits blanches. J'étais arrivé aux environs de minuit, la pendule de la cheminée, avec son visage de jeune fille las et délicat, frappa trois coups. Trois heures de tendre épanchements suffisaient à ma mère. Lui suffisaient-elles ? En tout cas, elle ne s'accorda pas un quart d'heure de plus. Elle avait raison. Je m'endormis bientôt, dans la pensée consolante de me trouver chez nous. Au milieu d'une patrie détruite, je m'endormais dans une forteresse inexpugnable. De sa vieille canne noire, ma veille maman écartait de moi tout ce qui aurait pu me troubler.

Auteur: Roth Joseph

Info: La crypte des Capucins

[ refuge ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

dernières paroles

Avant de quitter la vie de ma propre volonté et avec ma lucidité, j'éprouve le besoin de remplir un dernier devoir: adresser de profonds remerciements au Brésil, ce merveilleux pays qui m'a procuré, ainsi qu'à mon travail, un repos si amical et si hospitalier. De jour en jour, j'ai appris à l'aimer davantage et nulle part ailleurs je n'aurais préféré édifier une nouvelle existence, maintenant que le monde de mon langage a disparu pour moi et que ma patrie spirituelle, l'Europe, s'est détruite elle-même. Mais à soixante ans passés il faudrait avoir des forces particulières pour recommencer sa vie de fond en comble. Et les miennes sont épuisées par les longues années d'errance. Aussi je pense qu'il vaut mieux mettre fin à temps, et la tête haute, à une existence où le travail intellectuel a toujours été la joie la plus pure et la liberté individuelle le bien suprême de ce monde. Je salue tous mes amis. Puissent-ils voir encore l'aurore après la longue nuit! Moi je suis trop impatient, je pars avant eux.

Auteur: Zweig Stefan

Info:

[ suicide ]

 

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musique

Etre réveillé à cinq heures du matin par la mélasse dévotionnelle d'Anup Jalota, Hari Om Sharan et autres confiseurs, tous issus simultanément de plusieurs lecteurs de cassette différents. Etre assailli sans relâche pour le reste de la journée et la plus grande partie de la nuit par les voix alternativement sérieuses ou insolentes de Kumar Sanu, Alisha Chinoy, Baba Sehgal chantant "Sexy, Sexy, Sexy", "Ladki hai kya re baba", "Sarkaye leyo khatiya" et autres chansons hideuses. Les laisser insidieusement imprégner votre mémoire et devenir d'imbéciles refrains qui se répètent encore et encore dans la tête; Avoir son environnement pollué et la journée détruite de cette façon c'était connaître une rage qui s'approfondissait, une incitation au meurtre, et, enfin, cette peur rampante quand au niveau dangereux de son propre déséquilibre. C'était comprendre ces gens parfaitement sains dont on parle dans les journaux, ceux qui un beau jour explosent soudainement dans la violence ; C'était concevoir une haine durable pour les auteurs, riches ou pauvres, de ces atrocités auditives. (Expliquant pourquoi il quitta Varanasi après quelques jours).

Auteur: Pankaj Mishra

Info: Butter Chicken in Ludhiana: Travels in Small Town India

[ abrutissement ]

 

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judaïsme

Comme résultat de la catastrophe historique par laquelle Titus le romain a détruit Jérusalem et exila Israël hors de sa terre, je suis né dans une de ces cités de l'exil. Mais toujours je me suis considéré comme quelqu'un qui était né à Jérusalem. Dans un rêve, une vision de la nuit, je me suis vu debout au milieu de mes frères lévites dans le temple sacré, chantant avec eux les psaumes du Roi David, roi d'Israël. Des mélodies que jamais une oreille n'a pu entendre depuis que notre cité a été détruite et son peuple condamné à l'exil.
Je soupçonne que les anges chargés de la splendeur de la musique, prirent peur que je puisse chanter à un moment de faiblesse le chant de mes rêves, me firent oublier le jour ce que j'avais chanté la nuit.
Et que si mes frères, les fils de mon peuple, s'ils l'avaient entendu, ne puissent plus supporter la douleur du bonheur perdu.
Pour me consoler de m'avoir interdit de chanter avec ma bouche, ils m'ont permis de chanter ces chants par mon écriture.

Auteur: Agnon Samuel-Joseph

Info:

[ regrets ]

 

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USA

Pour moi l'écrivain est un reporter, il écrit sur la condition humaine. Comme Steinbeck, Jack London ou Kerouac, ces écrivains qui vivaient ce qu'ils écrivaient, qui étaient dans le monde. C'est une conception de la littérature très différente de celle d'aujourd'hui, tournée vers une certaine forme de cynisme insulaire. En tant qu'écrivain américain, je ne peux pas me permettre le luxe du cynisme, je me vois en écrivain combattant, attaquant l'establishment politique et social, défendant les vérités de l'individu. Je suis né à Oakland comme Jack London, j'ai été élevé dans une petite ferme, à un kilomètre de là où Steinbeck écrivait les Raisins de la colère, au bord d'une ligne de chemin de fer prise par Kerouac. Je suis lié à ces écrivains mais je me sens plus proche de Steinbeck qui savait que la migration est le véritable enjeu, parce que l'Amérique ­ son peuple, sa culture, son esprit ­ est en constante migration. C'est là que j'ai trouvé la source de mon écriture. Ma petite ferme au milieu des vergers a été détruite pour construire une autoroute. La vallée de Santa Clara, où j'ai grandi, s'appelle aujourd'hui Silicon Valley.

Auteur: Sanchez Thomas

Info: Libération du 22 octobre 2005, Grand Angle

 

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quête

J'ai pas la prétention de toujours bien maîtriser mes pulsions. Il y a un mystère de l'origine. De ce qui "pousse" derrière.
De plus les lois humaines sont inopérantes, preuve est faite. Je pense qu'elles sont créées par des pulsions et détruites de même. Sommes-nous les créateurs de ces pulsions ?...
De même je suggère que vous fassiez la démonstration d'un seul exemple où une société humaine se soit auto régulée par "bon sens", "sagesse", "intelligence"... au choix, sans qu'au finish on ne se retrouve avec une bonne baston gouvernée par ces sempiternelles pulsions de défense de territoire, pouvoir...
Sans oublier que les lois qui gouvernent notre monde de primates dévoyés sont soit :
- écrites par le(s) vainqueur(s)
- mises en place pour que le pouvoir s'auto conserve
- pas correctement appliquées, ou seulement dans l'intérêt des puissants
- etc...
Un peu comme si on voulait se donner l'illusion que le langage a une autre fonction que celle de faire passer le temps. Comme sur ce blog.
La problématique principale reste la pulsion du pouvoir. cf Louise Michel
Le pouvoir engendre toujours une cooptation malsaine. (le pouvoir est maudit)
Scusez mon pessimisme...

Auteur: MG

Info: blog de Paul Jorion, octobre 2011

 

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dernières paroles

Ces derniers jours, mon nom a été sali dans les médias. Des accusations et suppositions injustes ont été proférées à mon encontre... Depuis 20 ans (...), je me suis toujours attaché à travailler beaucoup, avec respect de mes patients et amour de la médecine, dans le respect du serment d'Hippocrate. J'ai cette sensation aujourd'hui que tous ces efforts ont été réduits à néant par des articles mensongers. (...) Je n'oserai plus croiser un regard en France sans que je me pose la question de savoir s'il est rempli de méfiance envers moi.
Je suis certain d'avoir traité Gérald de manière respectable, comme un patient et non comme un candidat. Même si je regrette cette fin malheureuse, j'ai agi là aussi conformément au serment d'Hippocrate, et entouré de vrais professionnels.
Je m'endors serein ce soir, sans aucun rancoeur, même contre les médias.
Reconstruire cette réputation détruite me serait insupportable, c'est donc mon seul choix possible.
Merci à ceux que j'ai aimé d'une manière ou d'une autre dans ma vie. (...)
J'aimerai que mon corps soit incinéré au Cambodge sans jamais reposer en France.
Thierry
ps : cette lettre est publique.

Auteur: Costa Thierry

Info:

[ suicide ]

 

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littérature

Ainsi dès 1807, il était notoire que les sources dont allaient bientôt s'inspirer l'imprimeur de Boulaq étaient des plus suspectes. Nombre de lecteurs arabes cultivés, qui ont lu comme tout le monde Les Mille Et Une Nuits dans l'édition de Boulaq, sont aujourd'hui au fait de ces insuffisances. Mais le respect de la prétendue bienséance et le poids du dogmatisme religieux empêchent d'y rien changer. La presse internationale, au mois de mai 1985, a fait état de la diffusion au Caire d'une nouvelle édition des Nuits, mieux en conformité, semblerait-il, avec la leçon de manuscrits originaux (nous n'en savons pas davantage, n'ayant pas réussi à mettre la main dessus). Mais une fois de plus les religieux veillaient, qui ont obtenu pas décision de justice que ladite édition fût saisie et détruite, de peur de mettre en péril l'image sourcilleuse que l'Islam actuel entend donner de lui au vaste monde. Nous doutons fort que de tels autodafés servent en quoi que ce soit la religion du Prophète. Ils témoignent en tout cas, a contrario, de la belle santé d'une oeuvre qui, après sept siècles, fait encore trembler les cagots et le pouvoir qui les protège.

Auteur: Khawam René R.

Info: Introduction à sa traduction des Mille Et Une Nuits, 19 juin 1986

[ musulman ]

 

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savoir

J'étais assis un soir au bord de l'océan un soir d'été, regardant déferler les vagues et sentant le rythme de ma respiration, lorsque je pris soudain conscience de tout mon environnement comme étant engagé dans une gigantesque danse cosmique.
Etant physicien, je savais que le sable, les roches, l'eau et l'air autour de moi étaient composés de molécules vibrantes et d'atomes, consistant en particules qui en créent et en détruisent d'autres par interactions. Je savais aussi que l'atmosphère de la Terre était continuellement bombardée par des pluies de rayons cosmiques, particules de haute énergie subissant de multiples collisions lorsqu'elles pénètrent dans l'air. Tout cela m'était familier de par ma recherche en physique des hautes énergies, mais jusque-là, je l'avais seulement expérimenté à travers des graphes, des diagrammes, et des théories mathématiques. Tandis que je me tenais sur la plage, mes expériences théoriques passées devinrent vivantes. Je vis des cascades d'énergie descendre de l'espace au sein desquelles les particules étaient créées et détruites selon des pulsations rythmiques. Je vis les atomes des éléments et ceux de mon corps participer à cette danse cosmique de l'énergie. J'en sentais les rythmes et j'en entendais les sons, et à ce moment précis, je sus que c'était la danse de Shiva, le seigneur de la danse adoré par les hindous.

Auteur: Fritjof Capra

Info: Tao de la Physique

[ mystique ] [ ondes ]

 

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