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anthropomorphisme

Ainsi, en effet, se trouva rompu un équilibre vital, fondé sur la communion de tous les êtres vivants, de cette rupture, nous subissons aujourd'hui les ultimes conséquences. D'ouverte qu'elle était jadis, l'humanité s'est de plus en plus refermée sur elle même. Cet anthropocentrisme absolu ne peut plus voir, hors de l'homme, que des objets. La nature tout entière s'en trouve dévaluée. Autrefois, en elle tout était signe, elle-même avait une signification que chacun, en son for intérieur, ressentait. Parce qu'il l'a perdue, l'homme aujourd'hui la détruit et par là se condamne."

Auteur: Brosse Jacques

Info: Mythologie des arbres. Dans la conclusion, accusant le monothéisme "dogmatique, intolérant et manichéen" d'avoir étouffé un langage symbolique ouvert à la diversité et à la complémentarité.

[ aveuglement ]

 

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prolétaires

Les travailleurs ont disparu de notre vie. Ils ont été perdus de vue, transformés en quelque chose d’autre. Le travail des prolétaires dans notre époque de gestion et de savoir-faire a été dévalué. (...) En réalité, le Travailleur n'est pas parti n’importe où. Il est simplement retourné sous terre. Trahi par le socialisme soviétique dégénéré, étranglé par le nœud coulant du capital perfide, dont la domination aujourd’hui n'est pas seulement formelle et externe, mais absolue et interne, il regarde d’un air sombre la répugnante réalité construire autour de lui par des escrocs de tous types, de toutes races ou classes. Passé de l’état d’esclave de fonctionnaires du Parti à celui d’esclave des "nouveaux russes", le Travailleur est humilié et écrasé comme avant, plus qu’avant. Conduis dans l’obscur labyrinthe du social, empoisonné par des substituts électroniques d’émotions et par du pseudo-érotisme omniprésent, il se débat dans une cage étroite, faisant tourner, avec l’énergie de son agonie, une terrible machine à façade d’ordinateur, qui s’effondrerait comme une pyramide de sable s’il n’était pas là.

Auteur: Douguine Alexandre

Info: Le prophète de l'eurasisme

[ vingt et unième siècle ] [ néolibéralisme ]

 

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normalisation

Je n’ai absolument pas besoin de lire le traité de Maastricht, sécrétion mégalomane, pataquès comploté par douze potentats en phase maniaque, pour savoir ce que c’est que l’Europe. Seules les conséquences de ce micmac lugubre dans la vie quotidienne m’intéressent ; pas les déclarations d’intention. Une "psychopathologie de la vie quotidienne" est d’ailleurs à réinventer : transmettre, à partir des moindres détails, à partir des plus futiles événements le dégoût de tout ce qui est sur le point de se mettre en place sous le nom d’Europe en serait l’un des axes principaux. Cette Europe, donc, j’en ai approché la réalité il y a quelques jours, quand je me suis fait refiler pour la première fois, au tabac du coin, mon premier paquet de Gitanes en chocolat formatées "aux nouvelles normes européennes". La Gitane de l’an 2000 était arrivée ! "Son diamètre a légèrement diminué, passant à 7.9mm", disait le petit mot d’excuse qui l’accompagnait. Légèrement, tu parles ! Elles n’ont plus que le papier sur les os ! Rabougries, ratatinées, rétrécies, abrégées, réduites, contractées, amaigries, nanifiées, ce ne sont plus des Gitanes, ce sont des résumés de cigarettes, des condensés, des digests, des saloperies dévaluées, amoindries, exténues, des difformités.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels I - Rejet de greffe", page 331

[ arnaque ] [ enfantilisation ]

 

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vision romantique

Mais cette haine de la parole s’exprime finalement dans un dernier courant : non seulement il faut démolir le langage construit et signifiant, mais encore, le mieux, c’est non pas ce travail qui est œuvre d’individus raisonnants, au contraire, il faut prendre la vraie référence chez celui qui spontanément parle ce langage sans raison, sans contenu, sans enchaînement, sans clarté, mais avec une signification latente autre, totalement autre que celle des mots prononcés, à savoir le "fou". [...] Et l’on assiste alors à une étrange magie : le fou détruit la communication, le sens, la continuité et l’on admire, l’on s’extasie sur une si grande originalité ! Mais qu’est-ce que cela a encore à faire avec le langage ? On a beau l’intituler glorieusement le langage de la rupture, c’est précisément dire qu’il n’y a plus de langage ! [...] Le fou a bien entendu un langage. Mais peut-il être modèle ? Peut-il être une libération d’un sens plus authentique au-delà des affreux rationalismes et de la rationalité ? Il y a magie, fascination de l’inframonde, le fou a toujours exercé cette fascination sur ceux qui cherchaient une autre vérité que celle simplement humaine, le fou "chevauché" par un dieu, "possédé" par un démon, en communication avec un au-delà, porteur d’une illumination, d’une connaissance directe, ne passant pas par le cerveau conscient... Recherche d’un supra-langage dans sa déstructuration par le fou... [...] il faudrait peut-être se demander : pour qui cette folie a-t-elle un sens ? Et comment s’exprime la signification d’une si profonde déstructuration ? Eh bien uniquement pour celui qui a une profonde habileté herméneutique, donc un très habile herméneute, et uniquement par la grâce du langage le plus rigoureux et le plus expressif ! [...] C’est donc par le meilleur langage porteur de sens et de communication que ces explosions verbales inaudibles prennent une quelconque valeur ! [...] Quand on prétend que le fou parlant exprime son refus des conventions sociales, je veux bien que ce soit l’interprétation que l’herméneute m’en donne mais simplement je me demande : s’il n’y a pas de sens dans ce qu’ils disent, pourquoi en chercher un ? Si les mots et les structures langagières sont totalement dévalués, comment y trouver un message ? Je suis tout à fait d’accord pour considérer d’une part que ces discours du fou doivent être étudiés comme moyen de diagnostic de qui est celui qui parle ainsi, d’autre part que ces textes peuvent avoir dans leur non-sens une grande puissance d’évocation poétique, et que l’on peut y trouver des poèmes authentiques [...], mais encore une fois c’est seulement le sujet parlant le langage cohérent de la « raison » qui comprend, qui éprouve et qui traduit... ! Quant à s’enchanter de ce que ces écrits ridiculisent le "discours institué" et qu’ils nous "font sortir du langage", cette joie repose sur la conviction simpliste qu’il y a un discours institué, et que c’est un progrès de "sortir du langage" mais s’il en est ainsi, on se demande pourquoi ces auteurs continuent à écrire des phrases parfaitement compréhensibles dans un souci de communication ! Ridiculiser la parole, ce dont on se gargarise tant, c’est contribuer à la victoire de la puissance des foules, des ombres, des meurtres et les délires sociaux ne sont jamais innocents !

Auteur: Ellul Jacques

Info: Dans "La parole humiliée", éditions de la Table Ronde, Paris, 2014, pages 279 à 282

[ instrumentalisation politique ] [ déconstruction ]

 

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