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exactitude

C’est le premier principe de symétrie qui bouleversa les études sur les sciences et les techniques en exigeant que l’on traite dans les mêmes termes l’erreur et la vérité. Jusqu’ici, la sociologie de la connaissance n’expliquait, par un grand luxe de facteurs sociaux, que les déviations par rapport au droit chemin de la raison. L’erreur pouvait s’expliquer socialement, mais le vrai restait à lui-même sa propre explication. On pouvait bien analyser la croyance dans les soucoupes volantes, mais pas la connaissance des trous noirs, les illusions de la parapsychologie, mais pas le savoir des psychologues, les erreurs de Spencer, mais pas les certitudes de Darwin. Des facteurs sociaux de même type ne pouvaient s’appliquer également aux deux. Dans ces deux poids, deux mesures, on retrouve l’ancien partage de l’anthropologie entre sciences – inétudiables – et ethnosciences – étudiables.

Auteur: Latour Bruno

Info: Nous n'avons jamais été modernes : Essai d'anthropologie symétrique

[ énantiomorphe ] [ équilibre ]

 

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pollution

L’ennui avec la plupart des moyens de transport, songea-t-il, c’est quand certains ne valent pas le dérangement. Sur Terre (lorsque Terre il y avait encore, avant qu’on ne la démolisse pour laisser place à une nouvelle déviation hyperspatiale) le problème s’était posé avec les voitures : les inconvénients engendrés par l’extraction de quantités de pâte collante et noire du sous-sol où elle reposait tranquillement sans gêner personne, aux seules fins de la convertir en goudron pour recouvrir le terrain, le convertir en fumée pour emplir l’air et finalement déverser le reste dans l’océan, semblaient de loin dépasser l’avantage de pouvoir se rendre plus rapidement d’un point à un autre, surtout lorsque (conséquence prévisible de cet état de choses) votre point d’arrivée était devenu fort semblable à celui de départ, c’est-à-dire : recouvert de goudron, rempli de fumée, et cruellement dépourvu de poisson.

Auteur: Adams Douglas

Info: H2G2 - Le Dernier Restaurant avant la Fin du Monde

[ bêtise ] [ imprévoyance ] [ pétrole ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

obsession

On ne peut pas tout faire en même temps, en effet. Il faut choisir. Enquête ou plaisir. Traquer des coupables ou chercher à jouir. […]

Hamlet, obsédé de l’idée de guérison, ne demande qu’à améliorer les liens de parenté en les nettoyant de leurs miasmes, pas à laisser tomber tout ce bazar. Il a cette passion de la santé qui entraîne toujours les grandes catastrophes. Il est tellement fasciné par les torsions et les déviations qui ont pu avoir lieu autour de lui dans les apparentements, que bien sûr tout se complique encore davantage, s’assombrit, se casse et s’emmêle au fur et à mesure qu’il pousse plus loin ses investigations. […] C’est […] à un impossible nettoyage d’écuries d’Augias héréditaires qu’il s’est tristement voué. Il voudrait remettre de l’ordre au palais, proclame-t-il. Bref, il ne sait plus de quoi jouir. Être ou ne pas être, c’est tout ce qu’il sait dire. 

Auteur: Muray Philippe

Info: A propos du personnage de Shakespeare, dans "Exorcismes spirituels, tome 2 : Mutins de Panurge", éd. Les Belles lettres, Paris, 1998, page 341

[ filiation de chair ] [ affaiblissement vital ] [ interprétation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

savoir

La règle du jeu en science, c'est de ne pas tricher. Ni avec les idées, ni avec les faits. C'est un engagement aussi bien logique que moral. Celui qui triche manque simplement son but. Il assure sa propre défaite. Il se suicide. En fait, les fraudes en science sont à la fois surprenantes et intéressantes. Surprenantes parce que, sur des questions importantes, il est enfantin de penser que la supercherie passera longtemps inaperçue ; il faut donc que le tricheur croie dur comme fer non seulement à la possibilité, mais à la réalité du résultat qu'il entend démontrer par sa fraude. Intéressantes aussi parce que les fraudes vont du truquage délibéré des résultats à ce qui n'est que déviation légère, parfois même inconsciente, par rapport au comportement normal du scientifique. Elles touchent ainsi à des aspects psychologiques et idéologiques de la science et des scientifiques. Elles peuvent donc aider à comprendre certaines des idées préconçues qui, à une période donnée, font obstacle au développement scientifique. En ce sens, les fraudes font partie de l'histoire des sciences.

Auteur: Pagels Heinz

Info: L'Univers Quantique, p.38-39

[ réalité ] [ connaissance ] [ honnêteté ]

 

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immanentisme

Le mot "philosophie", en lui-même, peut assurément être pris en un sens fort légitime, qui fut sans doute son sens primitif, surtout s’il est vrai que, comme on le prétend, c’est Pythagore qui l’employa le premier : étymologiquement, il ne signifie rien d’autre qu’"amour de la sagesse"» ; il désigne donc tout d’abord une disposition préalable requise pour parvenir à la sagesse, et il peut désigner aussi, par une extension toute naturelle, la recherche qui, naissant de cette disposition même, doit conduire à la connaissance. Ce n’est donc qu’un stade préliminaire et préparatoire, un acheminement vers la sagesse, un degré correspondant à un état inférieur à celle-ci ; la déviation qui s’est produite ensuite a consisté à prendre ce degré transitoire pour le but même, à prétendre substituer la "philosophie" à la sagesse, ce qui implique l’oubli ou la méconnaissance de la véritable nature de cette dernière. C’est ainsi que prit naissance ce que nous pouvons appeler la philosophie "profane", c’est-à-dire une prétendue sagesse purement humaine, donc d’ordre simplement rationnel, prenant la place de la vraie sagesse traditionnelle, suprarationnelle et "non humaine"».

Auteur: Guénon René

Info: Dans "La crise du monde moderne" page 31

[ intellectualisme ] [ dégradation ] [ étymologie ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

rapports humains

J'ai souvent remarqué que nous avons tendance à attribuer à nos amis le genre de stabilité que les personnages littéraires acquièrent dans l'esprit du lecteur. (...) Quelle que soit l'évolution de tel ou tel personnage populaire dans un bouquin, son destin se fixe dans notre esprits et nous attendons pareillement de nos amis qu'ils suivent tel ou tel modèle logique et classique que nous leur avons attribué. Ainsi X ne composera jamais la musique immortelle qui entrerait en conflit avec les symphonies de deuxième ordre auxquelles il nous a habitués. Y ne commettra jamais de meurtre. En aucun cas Z ne peut nous trahir. Tout est arrangé dans notre esprit, et moins nous voyons une personne en particulier, plus il est satisfaisant de vérifier à quel point elle se conforme à cette conception que nous avons d'elle chaque fois que nous en entendons parler. Toute déviation dans ces destins par nous ordonnés semble non seulement insolite, mais contraire à l'éthique. Nous aurions préféré ne pas connaître notre voisin, ou le vendeur retraité du stand de hot-dogs, s'il s'avère qu'il vient de produire le plus grand livre de poésie de sa génération.

Auteur: Nabokov Vladimir

Info: Lolita

[ imagination ] [ personnages assignés ] [ représentations ]

 

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fondateur de la psychanalyse

Il y a, dans la façon dont Freud nous transmet ce qu’on pourrait appeler les voies de la vérité de sa pensée, une autre face encore, qu’on découvre dans des passages qui viennent peut-être au second plan, mais qui sont néanmoins très sensibles. C’est le caractère souffrant de sa personnalité, le sentiment qu’il a de la nécessité de l’autorité, ce qui ne va pas chez lui sans une certaine dépréciation fondamentale de ce que celui qui a quelque chose à transmettre ou à enseigner peut attendre de ceux qui l’écoutent et le suivent. Une certaine méfiance profonde de la façon dont les choses sont appliquées et comprises apparaît en bien des endroits. Je crois même, vous le verrez, qu’on trouve chez lui une dépréciation toute particulière de la matière humaine qui lui est offerte dans le monde contemporain. C’est assurément ce qui nous permet d’entrevoir pourquoi Freud, au contraire de ce qu’il en est dans ses écrits, a mis concrètement en exercice le poids de son autorité pour assurer, croyait-il, l’avenir de l’analyse. Il a été à la fois exclusif par rapport à toutes sortes de déviations – très effectivement déviations – qui se sont manifestées, et impératif dans la façon dont il a laissé s’organiser autour de lui la transmission de son enseignement.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre I", "Les écrits techniques de Freud (1953-1954)", éditions du Seuil, 1975, pages 21-22

[ portrait psychologique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

réinterprétation libre

On regarde communément ce mot "mythe" comme synonyme de "fable", en entendant simplement par là une action quelconque, le plus souvent revêtue d’un caractère plus ou moins poétique ; c’est là l’effet de la dégénérescence dont nous parlions tout d’abord, et les Grecs, à la langue desquels ce terme est emprunté, ont certainement eux-mêmes leur part de responsabilité dans ce qui est, à vrai dire, une altération profonde et une déviation du sens primitif. Chez eux, en effet, la fantaisie individuelle commença assez tôt à se donner libre cours dans toutes les formes de l’art, qui, au lieu de demeurer proprement hiératique et symbolique comme chez les Egyptiens et les peuples de l’Orient, prit bientôt par là une tout autre direction, visant beaucoup moins à instruire qu’à plaire, et aboutissant à des productions dont la plupart sont à peu près dépourvues de toute signification réelle, et profonde (sauf ce qui pouvait y subsister encore, fût-ce inconsciemment, d’éléments ayant appartenu à la tradition antérieure), et où, en tout cas, on ne retrouve plus trace de cette science éminemment "exacte" qu’est le véritable symbolisme ; c’est là, en somme, le début de ce qu’on peut appeler l’art profane; et il coïncide sensiblement avec celui de cette pensée également profane qui, due à l’exercice de la même fantaisie individuelle dans un autre domaine, devait être connue sous le nom de "philosophie".

Auteur: Guénon René

Info: Dans "Aperçus sur l'initiation", Éditions Traditionnelles, 1964, page 122

[ détournement ] [ individualisme ] [ invention poétique ]

 
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trouble mental

Entre autres, il songea qu’avant ses crises d’épilepsie, il y avait toujours eu un moment (dans le cas où la crise ne le surprenait pas à l’improviste) où son cerveau semblait s’enflammer au sein des ténèbres et de la tristesse, et où toutes ses forces vitales se tendaient soudain avec impétuosité. Pendant ces instants, rapides comme l’éclair, la sensation de la vie et l’auto-conscience semblaient se décupler. L’esprit et le cœur s’éclairaient intensément ; toutes les émotions, tous les doutes, toutes les inquiétudes semblaient soudain s’apaiser pour faire place à un repos sublime, harmonieux, rempli de joie et d’espoir. Mais ces instants, ces éclairs, ne constituaient qu’un préliminaire conduisant à cette seconde finale (jamais plus d’une seconde) qui déclenchait la crise. Cette seconde était, évidemment, insoutenable.

En y pensant par la suite, déjà guéri, il se disait bien souvent : "Tous ces mouvements fulgurants d’auto-connaissance sublime et par conséquent "d’un état sublime", ne sont autre chose qu’une maladie, une déviation de l’état normal. Donc, loin d’être un "état sublime", ils devraient se rattacher plutôt à un "état d’infériorité". Pourtant, il faisait cette déduction paradoxale : "Et même si c’était une maladie, peu importe que cette tension soit anormale, puisque son résultat, cette minute sensationnelle dont on se souvient et qu’on analyse plus tard, est harmonieuse et belle au plus haut point et permet de ressentir, à un degré jamais atteint, la plénitude, l’apaisement, l’équilibre et la communion mystique avec la plus haute synthèse de la vie".

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: "L'idiot", traduit par Nicolas Poltavtzev Presses de la renaissance, Paris, 1974, page 188

[ description de l'intérieur ] [ totalité ] [ expérience religieuse ]

 

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athéisme

Le siècle des lumières chercha à faire correspondre l'homme à ce schéma. Coupé de la Révélation de l'Intellect, l'homme fut réduit à une entité "autonome" – en définitive "auto-déterminée" et indépendante de Dieu. Nous arrivons ainsi au concept maçonnico-Rousseauiste de l'homme dont la "dignité" réside dans son "indépendance" – il est sa propre autorité et créé sa propre culture. Une nouvelle conception de la société apparut simultanément, basée sur un "contrat social" où la volonté de la majorité dicte "démocratiquement" la morale. Les "Droits de l'Homme" sont proclamés à l'exclusion des "Droits de Dieu". On promet au monde une nouvelle Utopie où tout le monde sera Libre, Égal et Fraternel, un monde qui, grâce à la science et au progrès, sera si parfait que l'homme n'aura plus aucun besoin d'être bon. Le terme souvent utilisé pour résumer ces idées mal conçues est "humanisme", un mot absurde car un homme indépendant de sa "nature surnaturelle" n'est jamais intégralement un homme. Il va sans dire que l'Église s'est opposée à ces déviations. Un de ses arguments majeurs fut de dire que Dieu créa le monde et lui en confia le gouvernement. Et qu'arriva-t-il ? La théorie évolutionniste survint comme un cadeau "envoyé par le hasard", donnant aux humanistes et à leur semblable l'arbitrage de la "science". Si l'humanité acceptait ces postulats, qui aurait besoin de Dieu et de l'Église ? Il n'est pas surprenant que certains Maçons, les Marxistes et les Modernistes firent tout ce qui était en leur pouvoir pour répandre ce nouvel "Évangile du diable".

Auteur: Coomaraswamy Rama

Info: Dans "Les fondements de la pensée évolutionniste"

[ immanentisme ] [ société de droits ] [ essence divine ] [ religion ]

 

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