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odeurs

Grenouille était fasciné par cette opération. Si jamais quelque chose dans sa vie avait provoqué de l’enthousiasme –certes pas un enthousiasme visible de l’extérieur : un enthousiasme caché, brûlant, comme à flamme froide-, c’était bien ce procédé permettant, avec du feu, de l’eau, de la vapeur et un appareil astucieux, d’arracher aux choses leur âme odorante. Cette âme odorante, l’huile éthérique, était bien ce qu’elles avaient de mieux, c’était tout ce qui l’intéressait en elles. Tout le stupide reliquat, les fleurs, les feuilles, les écorces, les fruits, la couleur, la beauté, la vie et tout le superflu qu’elles comportaient encore, il ne s’en souciait pas. Ce n’était qu’enveloppes et scories. Il fallait s’en débarrasser.

Auteur: Süskind Patrick

Info: Le parfum

[ passion dévorante ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

femmes-par-homme

Le monde croit volontiers qu’une jeune fille qui joue la comédie, ou qui est "un type", ou qui prépare son baccalauréat, ou qui flirte, ou qui, sans plus, est mal élevée, est une jeune fille intelligente ; et Dieu sait ce qu’il en est en réalité ! Ayant trop donné aux unes, le monde en refuse trop aux autres ; il condamne avec légèreté les jeunes filles sans brillant. Et pourtant, de la sottise avec brillant ou de la sottise sans brillant, comment ne préférer pas la seconde ? Au moins n’est-elle pas une provocation, et ne collabore-t-elle pas à cette grande confusion des valeurs qui est de nos jours une plaie sociale dévorante et négligée.

Auteur: Montherlant Henry de

Info: Dans "Les Célibataires", éditions Grasset, Paris, 1934, page 33

[ médiocrité généralisée ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

femmes-par-femme

Son regard à elle allait au-delà de moi, vers notre village, vers les hommes du nord qui chargent leurs bateaux d'esclaves en pleurs, vers tous les villages d'Allemagne, d'Angleterre et de France, où les pauvres gens transpirent de l'aube au soir pour que les grands seigneurs puissent se battre entre eux, assiégés dans leurs châteaux et entourés de leurs manants affamés en train de manger des souris et des rats, parfois même se dévorant les uns les autres, les mères qui pleurent pour leurs petits, et, au-delà de ceci, vers le monde entier même, avec toutes ses batailles qui semblaient si grandes, avec la misère et la cupidité et la peur, la jalousie et la haine des gens les uns pour les autres.

Auteur: Russ Joanna

Info: Souls 1982

[ accablement ] [ abattement ] [ tristesse ]

 

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rapports humains

La grande idée de Vincente Minnelli sur le rêve, c'est que le rêve concerne avant tout ceux qui ne rêvent pas. Le rêve de ceux qui rêvent concerne ceux qui ne rêvent pas. Parce que dès qu'il y a rêve de l'autre, il y a danger. A savoir que le rêve des gens est toujours un rêve dévorant qui risque de nous engloutir. Que les autres rêvent, c'est très dangereux. Le rêve est une terrible volonté de puissance. Chacun de nous est plus ou moins victime du rêve des autres. Même quand c'est la plus gracieuse jeune fille, c'est une terrible dévorante, par ses rêves. Méfiez-vous du rêve de l'autre, parce que si vous êtes pris dans le rêve de l'autre, vous êtes foutu.

Auteur: Deleuze Gilles

Info: Qu'est-ce qu'un acte de création, 1987

[ ambitions ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

mère-enfant

Le désir de la mère n’est pas quelque chose qu’on peut supporter comme ça, que cela vous soit indifférent. Ça entraîne toujours des dégâts. Un grand crocodile dans la bouche duquel vous êtes — c’est ça, la mère. On ne sait pas ce qui peut lui prendre tout d’un coup, de refermer son clapet. C’est ça, le désir de la mère. Alors, j’ai essayé d’expliquer qu’il y avait quelque chose qui était rassurant. Je vous dis des choses simples, j’improvise, je dois le dire. Il y a un rouleau, en pierre bien sûr, qui est là en puissance au niveau du clapet, et ça retient, ça coince. C’est ce qu’on appelle le phallus. C’est le rouleau! qui vous met à l’abri, si, tout d’un coup, ça se referme.

Auteur: Lacan Jacques

Info: L'envers de la psychanalyse, 1969-1970, Seuil, page 129

[ dévorante ] [ signe du désir ] [ sauvé ] [ monstre maternel ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

charité chrétienne

L’affaire dont Bloy s’occupe est un cas particulier noyé dans la masse événementielle et dont plus personne ne se souvient, et c’est là tout l’intérêt de son livre : partant du cas de quiconque qui est homme, et donc seul dans sa pauvreté face à l’iniquité de la communauté des autres hommes mués en dévorante meute de fraternité, l’écrivain apparaît comme témoin existentiel d’un symbolisme nouveau : car il est à la fois, d’une part, la volonté même d’ouvrir la pauvreté humaine, la figure persécutée, à la conscience de la miséricorde qui la protège, à la pensée du Paraclet dont l’imminence l’appelle et la présence la défend; d’autre part, la volonté de regrouper devant le regard de la Vérité, dont l’Amour rejeté est le seul Juge terminal, l’aigreur mortifère des homicides adversaires de leurs frères.

Auteur: Caron Maxence

Info:

[ interprétation ] [ résumé ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

science-fiction

La théorie d'El Levir (...) s'appuyait sur cette conviction : qu'un texte unique, même court, pouvait receler une potentialité vertigineuse de sens ; que les effets de rythme, dans le plan d'immanence sonore, pouvaient se démultiplier presque à l'infini, aussi bien par vibration moléculaire, de proche en proche, que par effet sonar, avec des sons pulsés dans le vide, sans écho audible, qui apportaient une respiration à même le bruissement ; enfin que le jeu des lettres et des mots, la proximité des signifiants (...), les anagrammes ou les palindromes (une passion dévorante du scribe), pouvaient, si l'on en tenait compte "comme de spectres circulant dans l'ombre blanche de la page", ouvrir au Livre la diversité du vivant. Un Livre unique, oui, d'une seule couleur, pourquoi pas ? - disons bleu - mais d'un bleu hurleur, changeant comme un ciel rougit, se violace puis vire soudain au noir. Un Livre bleu polychrome.

Auteur: Damasio Alain

Info: El Levir

[ littérature ] [ pouvoir ]

 

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puberté

Romain et Anaïs étaient devenus de longs adolescents dégingandés et mutiques, fuyant mes baisers et se soustrayant à mes étreintes comme à mes questions, s'enfermant dans leurs chambres dès que je rentrais du travail, je les regardais interdite, me demandant où avaient bien pu passer mes enfants et leurs yeux dévorants, suspendus au moindre de mes gestes à la moindre de mes paroles, me couvrant de leurs lèvres me répétant qu'ils m'aimaient à longueur de journée. J'avais beau les regarder et tenter d'établir une continuité entre mes tout-petits lovés contre moi sur la plage, dans le lit ou le canapé et ces étrangers qui vivaient dans ma maison et n'attendaient plus de moi que des repas chaud, du linge propre, de l'argent de poche et des autorisations de sortie les plus larges possibles je n'y parvenais pas, c'était une chose déchirante et secrète, un sentiment d'une perte impossible à partager, un deuil sans objet qui laissait en moi une nostalgie glacée, un froid polaire, un désert.

Auteur: Adam Olivier

Info: Le coeur régulier

[ métamorphose ]

 

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étape développementale

[...] la castration orale signifie la privation imposée au bébé de ce qui est pour lui le cannibalisme vis-à-vis de sa mère : c’est-à-dire le sevrage, et aussi l’empêchement de consommer ce qui serait poison mortifère pour son corps, soit l’interdit de manger ce qui n’est pas alimentaire, ce qui serait dangereux pour la santé ou la vie. Cette castration (sevrage), lorsqu’elle est judicieusement donnée, aboutit au désir et à la possibilité de parler, et donc à la découverte de nouveaux moyens de communication, dans des plaisirs différents, avec des objets dont l’incorporation n’est pas ou plus possible. [...]

Le sevrage, cette castration du bébé, implique de la mère qu’elle aussi accepte la rupture du corps à corps où l’enfant était, passé du sein interne aux seins lactifères et au portage totalement dépendant de sa présence physique à elle. Cette castration orale de la mère implique qu’elle-même soit capable de communication avec son enfant autrement qu’en lui donnant de l’alimentation, en lui prenant ses excréments et en le dévorant de baisers et de caresses : par paroles et par gestes, qui sont langage.

Auteur: Dolto Françoise

Info: "L'image inconsciente du corps", éditions du Seuil, 1983, page 99

[ concept psychanalytique ] [ définition ] [ mère-enfant ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

cunnilingus

Je me réveillai au son du premier coup de tonnerre ; dans un éclair de lumière blanche, aux côtés d'un homme qui embrassait et suçait mes tétons, une main fourrée entre mes cuisses. Écartant les replis de ma chair pour me pénétrer.

Alors que je gisais là, figée, incrédule, n'osant ni bouger ni respirer, l'homme cessa d'embrasser mes seins et descendit le long de mon ventre nu pour commencer à me lécher doucement, ses mains puissantes soulevant mes fesses pour me livrer à sa bouche. Un mélange féroce de souvenirs s'écoula en moi comme de l'acide : un grand bijou insectoïde dévorant une femme ; des rais de lumière se brisant sur du lichen jaunâtre, clip, clip, le vieux couteau laissant ses indentations dans le ciel de lit en bois. Sentir une langue en moi m'amena au bord de la frénésie ; je ne pouvais le supporter, non, pas cette nuit-là, il y avait si longtemps ; et pourtant, cela se reproduisit une fois de plus, je ne m'en étais pas sortie, non, et...

Ai-je hurlé lorsqu'un autre éclair déchira les ténèbres, me permettant de voir de qui il s'agissait?

Auteur: Joolz Denby Julianne Mumford

Info: Billie Morgan

[ gêne ]

 

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