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ascétisme

Car l'ascèse ici tout particulièrement est ascèse d'éveil, de vigilance, refus des "passions" c'est-à-dire des idolâtries qui ferment le regard de l'homme aux "raisons" spirituelles pour instaurer entre l'homme et le monde un rapport d'entre dévoration.

Auteur: Bloch Ernest

Info: Le Principe Espérance, Gallimard, 1982

[ ouverture ]

 

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impressions olfactives

Costals sentait son odeur épicée, cette odeur d'une autre race, qui l'avait accueilli, envoûté, sur le quai d'Alexandrie, la première fois qu'il débarquait en Afrique. Il aurait voulu mordre au plus cru de cette odeur comme un chien ivre au plus dru de la racine d'un jet d'eau.

Auteur: Montherlant Henry de

Info: Les lépreuses

[ odorat ] [ désir ] [ dévoration ] [ remémoration ] [ réminiscence ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

amour

Son parfum, je le humais comme une bouffée d'opium qui pénétrait en moi jusqu'aux viscères, pour y réveiller l'animal tapi dans sa tanière de sang qui s'ébrouait, allumait les braises de ses yeux nyctalopes, sortait ses griffes, affutait ses dents pour mieux mordre, déchirer, graver son empreinte en pleine peau, le désir n'exultant que dans la dévoration, le gout du sang, et le baiser n'étant, peut-être que la forme adoucie, mais à peine de la morsure.

Auteur: Chems Palace de Ali Bécheur

Info:

[ passion ]

 

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nourriture

Roulaient sur la table des saucissons énormes dont la peau à la lumière des bougies miroitait de reflets café au lait ou grenat ; de larges pièces de lard semblables à des tranches d'écorce noire saupoudrées de neige ; des jambonneaux recouvertes de chapelure pareils à des petits messieurs si dodus si gourmands qu'ils s'étaient métamorphosés en nourriture ; coupés en deux, ils exhibaient leur intérieur charnu et rose, leurs veines de gelée couleur de miel, semblant attendre une dernière volupté de la dévoration ; de longues saucisses noirâtres, tourmentées et bosselées comme des racines de pin.

Auteur: Verger Frédéric

Info: Les rêveuses, p. 146

[ charcuterie ]

 

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bisous

Il ne faut pas non plus se jeter sur l’enfant pour l’embrasser. Les parents ne le savent pas, mais avant trois ans, l’enfant ne ressent pas ces embrassades comme quelque chose de bon, en ce sens qu’il ne sait pas jusqu’où on va aller. (D’autant plus qu’il aime très fort, et qu’aimer lorsqu’on est petit se manifeste par mettre ce qu’on aime en bouche. La dévoration, signe d’amour, est bien près du cannibalisme auquel un tabou fait place avec le sevrage.) Les parents croient qu’en l’embrassant, ils prouvent leur amour et que l’enfant, en les embrassant, leur prouve le sien. Ce n’est pas vrai ou plutôt, c’est un rituel qu’on lui impose, qu’il subit, qui ne prouve rien.

Auteur: Dolto Françoise

Info: Dans "Lorsque l'enfant paraît", tome 1, éditions du Seuil, 1977, pages 34-35

[ baisers ] [ agression sensuelle ] [ signification ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

dépression

[...] le dépressif a l’impression d’être déshérité d’un suprême bien innommable, de quelque chose d’irreprésentable, que seule peut-être une dévoration pourrait figurer, une invocation pourrait indiquer, mais qu’aucun mot ne saurait signifier. Aussi, aucun objet érotique ne saura-t-il remplacer pour lui l’irremplaçable aperception d’un lieu ou d’un pré-objet emprisonnant la libido et coupant les liens du désir. De se savoir déshérité de sa Chose, le dépressif fugue à la poursuite d’aventures et d’amours toujours décevants, ou bien s’enferme, inconsolable et aphasique, en tête à tête avec la Chose innommée. L’ "identification primaire" avec le "père de la préhistoire personnelle" serait le moyen, le trait d’union qui lui permettrait de faire le deuil de la Chose. L’identification primaire amorce la compensation de la Chose, en même temps que l’arrimage du sujet à une autre dimension, celle de l’adhésion imaginaire, qui n’est pas sans rappeler le lien de la foi, lequel précisément s’écroule chez le dépressif.

Auteur: Kristeva Julia

Info: Dans "Soleil noir", éditions Gallimard, 1987, page 23

[ manque ] [ indicible ] [ asymbolie ] [ nom-du-père ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

patriarcat-matriarcat

L’échange symbolique étant fondé sur la prohibition de l’inceste, toute abolition (censure, refoulement, déstructuration) de ce niveau de l’échange symbolique signifie un procès de régression incestueuse. [...] le pervers fétichiste se définit par le fait qu’il n’est jamais sorti du désir de la mère, qui a fait de lui le substitut de ce qui lui manquait. Phallus vivant de la mère, tout le travail du sujet pervers consiste à s’installer dans ce mirage de lui-même et à y trouver l’accomplissement de son désir – en fait l’accomplissement du désir de la mère (alors que la répression génitale traditionnelle signifie l’accomplissement de la parole du Père). On voit qu’est proprement créée une situation incestueuse : le sujet ne se partage plus (il ne se départit plus de son identité phallique) et il ne partage plus (il ne se dessaisit plus de quoi que ce soit de lui-même dans une relation d’échange symbolique). L’identification au phallus de la mère le définit pleinement. Même processus que dans l’inceste : ça ne sort pas de la famille.

Il en va très généralement ainsi du corps aujourd’hui : si la loi du Père, la morale puritaine y est (relativement) déjouée, c’est selon une économie libidinale caractérisée par la déstructuration du symbolique et la levée de la barrière de l’inceste. Massmédiatiquement diffusé, ce modèle général d’accomplissement du désir ne va pas sans une qualité d’obsession et d’angoisse bien différente de la névrose puritaine à base hystérique. Il ne s’agit plus de l’angoisse liée à l’interdit œdipien, mais de celle liée au fait de n’être, au "sein" même de la satisfaction et de la jouissance phallique multipliée, au "sein" de cette société gratifiante, tolérante, lénifiante, permissive, de n’être que la marionnette vivante du désir de la mère. Angoisse plus profonde que celle de la frustration génitale, puisqu’elle est celle de l’abolition du symbolique et de l’échange, celle de la position incestueuse où le manque même du sujet vient à lui manquer – angoisse qui se traduit aujourd’hui partout dans la phobie et l’obsession de la manipulation. [...]

C’est que cette manipulation renvoie à celle, originelle, du sujet par la mère comme de son propre phallus. A cette plénitude fusionnelle et manipulatoire, à cette dépossession, il n’est plus possible de s’opposer comme à la loi transcendante du Père. Toute révolution future doit tenir compte de cette condition fondamentale, et retrouver – entre la loi du Père et le désir de la mère, entre le "cycle" répression/transgression et le cycle régression/manipulation – la forme d’articulation du symbolique.

Auteur: Baudrillard Jean

Info: Dans "L'échange symbolique et la mort", éditions Gallimard, 1976, pages 185 à 187

[ réification ] [ surmoi maternel ] [ dévoration ]

 

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