commérage
Toutes les dévotes se dédommagent des péchés qu'elles ne font pas par le plaisir de savoir les péchés des autres; c'est toujours autant de pris...
Auteur:
Marivaux Pierre Carlet de Chamblain de
Années: 1688 - 1763
Epoque – Courant religieux: préindustriel
Sexe: H
Profession et précisions: dramaturge
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Le paysan parvenu
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thérapie
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mémoire collective
Ce qu'il y a de terrible dans l'Histoire, ou, plus exactement, ce qui la dénature, c'est qu'elle se fait d'après les écrits d'une classe moyenne de médiocre inspiration et, qui pis est, grossièrement moralisatrice. Ce ne sont que princesses vertueuses et dévotes, que princes limités à leur étroite vie d'impassible commandement. Leurs appétits, que l'on va chercher jusque dans le roulement des astres et non dans le simple témoignage humain, se réduisent à un paragraphe exemplaire ou odieux sur la page qu'on écrit. Le sectarisme, le mécanisme politique, la sensibilité déformante de l'historien contemporain, tout cela tend à produire des monstres et à combler ainsi l'attente d'une foule de gens morbides et ignorants.
Auteur:
Bessa Luís Agustina
Années: 1922 - 2019
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: F
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - Portugal
Info:
In "Le confortable désespoir des femmes", éd. Métailié, p. 233-234 - trad. F. Debecker-Bardin
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nivellement par le bas
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préjugés
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poncifs
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dévotes
C’est à elles, en effet, qu’il faut faire remonter la moisissure qui envahit les églises et les chapelles du pays. Elles sont en effet arrivées à diriger les prêtres et non à être dirigées par eux. Et cela se conçoit : elles seules donnent de l’argent, remplissent les églises et occupent les prêtres. Les hommes assidus aux offices sont rares et par le phénomène que j’expliquais au commencement, ils sont d’une mentalité spéciale, ce sont de vieux enfants de chœur. Ils ont le même état de cervelle, les mêmes goûts que les femmes.
Ils ont poussé de toutes leurs forces aux dévotionnettes, aux saint Antoine de Padoue, aux Expedit, aux prières vocales communes des chapelets. Voyez-les le dimanche à la messe. Il n’en est pas trois qui sachent quelle est la messe du jour, qui la suivent. Ils lisent des prières en français, pendant que le prêtre officie, tout comme les femmes. C’est une chose incroyable que le clergé n’ait pas réagi contre ces pratiques et n’ait pas enseigné à ces gens les premiers éléments de la liturgie. Mais non, il s’est laissé, lui-même, influencer par cette clientèle, il a abondé dans son sens ; de là, ces prônes vraiment creux et puérils, nigauderies, ces ponts-neufs, dans un style assisté, ces sermons fades, aux périodes prévues, ces appels perpétuels au Sacré-Cœur ; cette rage de chanter au lieu des hymnes de l’Eglise, de bas cantiques.
Ils se sont efféminés, dévirilisés avec leur clientèle qui a déteint sur eux. A force de ne fréquenter que ces gens-là, les prêtres qui étaient peut-être intelligents à leurs débuts, sont devenus nigauds. Ils ont fait du catholicisme on ne sait quoi, ils ont dénaturé la religion, en la sucrant. Ce n’est plus un sentiment d’âme, une substance nutritive et cordiale, c’est de la confiture de cerise.
Auteur:
Huysmans Joris-Karl
Années: 1848 - 1907
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain et critique d'art
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Dans "Les rêveries d'un croyant grincheux", pages 26-27
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décadence
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mièvre
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édulcorée
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bigotes
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