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passion

Je me dis toujours que le fondamentalisme, l'intégrisme, le fanatisme religieux seraient graves, et même très graves, si Dieu existait, si Dieu, tout à coup, prenait le parti de ses dévots enragés. Mais jusqu'à présent, on ne peut pas dire qu'il se soit engagé aux côtés des uns ou des autres. Il me semble que ce sont là des mouvements ascendants puis descendants, dans la mesure où ils sont privés, forcément, de tout appui surnaturel et frappés dès le départ de nullité.

Auteur: Eco Umberto

Info: N'espérez pas vous débarrasser des livres

[ dévotion ]

 

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classes sociales

Gradation. Le peuple honore les personnes de grande naissance, les demi-habiles les méprisent disant que la naissance n'est pas un avantage de la personne mais du hasard. Les habiles les honorent, non par la pensée du peuple mais par la pensée de derrière. Les dévots qui ont plus de zèle que de science les méprisent malgré cette considération qui les fait honorer par les habiles, parce qu'ils en jugent par une nouvelle lumière que la piété leur donne, mais les chrétiens parfaits les honorent par une autre lumière supérieure.

Auteur: Pascal Blaise

Info: Pensées, 337-90

[ jugements ] [ raison ] [ justification ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

expliquer

C'est la compréhension qui fait naître le besoin d'explication, et à celui qui cherche à expliquer ou même qui y parvient il n'est pas besoin de répéter qu'il doit avant tout comprendre car, s'il l'ignorait, il n'éprouverait même pas le besoin d'expliquer. Pour comprendre, nous n'avons besoin que de nous-mêmes, c'est pour expliquer que la science est nécessaire. Que peut m'importer la "compréhension d'autrui", de M. X. ou Y. ? J'ai la mienne, et elle m'intéressera toujours plus que la sienne. Par contre, ce qui me paraîtrait vraiment nouveau, ce que je ne pourrai jamais trouver tout seul, c'est l'éventuelle explication commune à ces deux compréhensions.

Auteur: Revel Jean-François

Info: La cabale des dévots, Robert Laffont, Bouquins 1997 <p.411>

 

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vacheries

Mais c'est évidemment plus près de nous que le ridicule a été atteint de la manière la plus infaillible·; et le comble de l'insensé mal cadencé, dans ce domaine, a été réalisé par un René Char (il y a du plaisir à pisser à la raie d'un mort si prétentieux). Sa "pluie giboyeuse", et tant d'autres crétineries citées opiniâtrement par de pâles philosophes (ce qui suffit à renvoyer la plupart d'entre eux à la niche de leur mauvais goût sacerdotal), condensent certainement la définition aberrante de ce que les dévots appellent poésie, qui n'est plus que néant arrogant, et dont, écrivant des vers, je me débarrasse si naturellement et avec allégresse (je me débarrasse aussi d'Éluard le stalinien gélatineux, de Prévert l'anticlérical à la clope, pour ne rien dire du supercon Aragon comme l'appelait Céline, ou de Saint-John Perse l'incontinent).

Auteur: Muray Philippe

Info: Minimum respect, p. 34

[ Gaule ] [ littérature ] [ écrivains ]

 
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arnaque

Certes, il y a eu dans l'histoire du bouddhisme un grand nombre de maîtres particulièrement sévères, il y a même eu des "saints fous" (mahasiddha) qui maltraitaient positivement leurs disciples. La chose est bien connue et narrée dans des livres, notamment dans le récit autobiographique de Milarepa. Cependant, l'argument de la tradition bouddhique ou tibétaine ne paraît pas très solide, quand on observe ce qui se passe dans les centres de cet acabit. En effet, j'ai remarqué que les rares fois où un Tibétain, lama ou non, était présent dans la salle, les "manifestations de folle sagesse" cessaient immédiatement. Il est certain qu'un tel comportement ne serait jamais accepté des Tibétains. On peut à juste titre en conclure que les "maîtres de folle sagesse" (et ils sont plus nombreux qu'on ne l'imagine) se paient littéralement la tête des Occidentaux. Quoi qu'il en soit, ces "sessions débutants" opèrent un nouveau formatage. Les débutants n'apprennent ni le bouddhisme, nia méditation : ils apprennent une nouvelle manière de parler, et de parler d'une chose essentielle : Sogyal Rinpoché.

Auteur: Dapsance Marion

Info: Les dévots du bouddhisme, p. 169

[ religion ] [ amidisme ] [ tantrisme ] [ tromperie ]

 

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destin

Mais pas seulement cela : quelque chose d’autre encore, quelque chose de plus acharné, de plus puissant que le fantôme d’un roi décapité, plus puissant même que celui d’une jeune morte, la huguenote à qui l’on avait refusé de reposer en terre chrétienne, pour laquelle il avait fait élever à l’écart, dans le vallon détrempé, le mausolée solitaire, dont, contre sa volonté, on l’avait séparé dans la mort, conquise un soir d’opéra, séduite, amenée là de son plat pays nordique, enlevée à sa ville de canaux, de diamantaires, d’armateurs, de drapiers, confinée dans un château perdu, bâti dans un pays perdu, à des centaines de kilomètres de toute mer, installée contre leur gré au milieu de demi-sauvages, d’une famille de paysans affublés de titres, de particules dédorées, engrossée par un étalon, puis abandonnée, solitaire, entourée de ces rustres hostiles et dévots, délaissée non pas au profit d’une rivale, une simple femme, mais de quelque chose contre quoi aucune femme ne pouvait lutter, ni même aucun homme, quelque chose qui pendant des années allait broyer aussi bien les enfants que les êtres faits, mettre sens dessus dessous une ville d’abord, puis un royaume, puis un continent tout entier…

Auteur: Simon Claude

Info: Les Géorgiques p 169

[ non-vie ] [ guerre ] [ déreliction ] [ déracinement ]

 

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Ajouté à la BD par Plouin

gourou

L'individu réfractaire fait l'objet d'une labellisation comme"intellectuel" (ce fut ici mon cas) et est souvent ignoré et évité par la suite. À la sortie, certains, à qui j'aurais souhaité parler, m'évitèrent en effet soigneusement. Les regards suspicieux qu'ils me jetèrent, la bienveillance excessive, un brin apitoyée, des instructrices à mon égard et le retournement inattendu de l'Italienne (qui prenait maintenant des adresses auprès des instructrices) me laissèrent, à vrai dire, avec une certaine amertume. Je résolus de ne plus chercher, à l'avenir, à aller au bout de la discussion. Je compris que "le grand maître" était définitivement au centre de tous les discours, de toutes les activités, de toutes les attentions. Le bouddhisme, la méditation, c'est lui, et rien d'autre. Je comprenais maintenant comment certaines personnes, et notamment certaines femmes, pouvaient se laisser entraîner dans la voie de la subordination absolue à son égard. L'idée que la "folle sagesse" entraîne un changement d'état d'esprit et de comportement est en réalité tout à fait juste. C'est pourquoi certains y adhèrent. Mais dans quel sens change-t-on, et en vue de quoi ? Le problème est que le résultat obtenu n'est pas le résultat recherché. On cherche la libération de toutes les aliénations psychologiques, mentales, culturelles, sociales (libération que l'on appelle "l'Éveil") : on se retrouve à devoir adhérer à un dogme d'infaillibilité "lamaïque" et à se soumettre aux caprices d'un homme d'affaires qui s'amuse à faire prendre des vessies pour des lanternes à ses disciples.

Auteur: Dapsance Marion

Info: Les dévots du bouddhisme, p. 168

[ tromperie ] [ arnaque ]

 

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gourou

Il (Sogyal Rinpoché ) manque d'autre part d'humilité et de respect pour ses étudiants, les manipule et ne se met pas du tout à leur place. Il en abuse même (présence, argent, dignité, sans même prendre en compte les rumeurs le concernant...). C'est le rejeton d'une riche famille dont on ne savait que faire après le remariage de sa mère, et qui en conséquence a été reconnu par Jamyang Khyentsé Chökyi Lodrö, son oncle. Sur le plan de son savoir, il n'a pas vraiment suivi d'éducation monastique (collège catholique puis université de Delhi) et a appris ce qu'il sait aux côtés de Dudjom. Il est moins à l'aise (ne répond pas directement aux questions) et en sait beaucoup moins que les lamas venus cet été. Sa "folle sagesse" est un alibi mais un syllogisme : le génie côtoie la folie, mais ce n'est pas parce qu'on fait le fou que l'on est génial. Sa force : un livre vendu à deux millions d'exemplaires mais qu'apparemment il n'a pas écrit. Sa réussite : après plus de trente ans, moins de 500 retraitants dont une bonne partie de paumés.
6° Rigpa International est devenu une secte. Quand on examine les caractéristiques des sectes, la plupart d'entre elles s'appliquent à Rigpa. Ce sont des faits, pas de simples impressions. Quant au fruit de Rigpa, c'est trois fois rien : quelques monastères que l'on aiderait, Mylène et ses petites filles tibétaines, Dzogchen Beara et ses sept places... payantes.
7° Je peux continuer à fréquenter Rigpa, dans la mesure où cela peut donner accès à des maîtres authentiques, par exemple peut-être l'été prochain à Lerab Ling. Mais en restant sur mes gardes, notamment au niveau du fric : plus de bénévolat, plus de dons, plus de sponsoring, seulement du donnant-donnant : il y a des enseignements ou prestations qui m'intéressent, donc je viens et ne paie que pour ça, c'est tout.

Auteur: Dapsance Marion

Info: Les dévots du bouddhisme, p. 262

[ tromperie ] [ arnaque ] [ vacherie ]

 

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christianisme-protestantisme

En 1504, il [Erasme] avait publié pour la première fois un traité destiné à éclairer ceux qui, "faisant consister la religion en cérémonies et en observances judaïques de choses matérielles, négligeaient la véritable piété". C’était l’Enchiridion Militis Christiani, livre hardi qui contenait en substance tout le programme des réformes souhaitées par Érasme. […] Dans l’été de 1518, Érasme chargeait Froben de le publier à nouveau et composait pour cette réédition une longue préface dédiée à un abbé alsacien, Paul Volz. C’était un manifeste. Avec prudence, à son ordinaire, mais avec décision, Érasme y conduisait une opération fort adroite. Il couvrait Luther, tout à la fois, de son autorité et de sa modération. Il se gardait de nommer le fougueux Augustin ; mais dans un passage semé d’allusions, il s’instituait l’avocat d’une liberté de critique qu’il revendiquait et pour lui et, visiblement, pour Luther. "De même, voilà quelqu’un qui nous avertit : mieux vaut se fier à de bonnes actions qu’aux grâces octroyées par le pape. Veut-il dire qu’il condamne absolument ces grâces ? Non, mais qu’il leur préfère les voies que l’enseignement du Christ indique comme plus certaines." Traduction assez libre des opinions de Luther ; mais la manœuvre était pleine d’adresse. "Cet homme est de mes hommes, semblait dire l’humaniste en désignant le moine. C’est une tête chaude, sans doute ; mais écoutez : je vais vous présenter, à ma mode, ses griefs et ses objections ; quand il parlera par ma bouche, vous direz tout d’une voix : il a raison. Au reste, ses critiques, préface d’un programme complet de réforme et de rénovation. Ce programme, dès 1504, je l’ai présenté à la chrétienté. Je le lui présente à nouveau, en 1518, dans cette édition revue et corrigée de l’Enchiridion." Tactique habile, intelligente et souple. Elle montre jusqu’à l’évidence qu’en 1518, Érasme connaissait encore bien mal Luther.

Qui l’aurait pu d’ailleurs avertir de son erreur ? Un seul homme, Luther, en rendant publics des griefs qu’il n’avait confiés qu’à des amis choisis, dans des lettres privées. Mais cette révélation brutale, encore qu’elle fût fort dans son tempérament, Luther pour cent raisons ne pouvait la faire. C’eût été la rupture. Or Luther ne pouvait pas rompre avec Érasme. Seul, il n’aurait peut-être pas hésité à le faire. Il n’était pas, il n’était plus seul. Des hommes l’entouraient, des amis, des partisans, dévots à lui mais dévots à Érasme, incapables de jeter l’anathème sur l’un pour demeurer fidèles à l’autre. Des hommes l’entouraient, qui pesaient sur lui, l’amenaient doucement à faire le geste nécessaire, celui qu’il accomplit le 28 mars 1519 lorsqu’il rédigea, à l’adresse d’Érasme, une lettre, la première, pleine d’humilité et de soumission extérieure, très orgueilleuse au fond et très brutale : une mise en demeure ; avec ou contre moi ?

Mais Érasme non plus n’était pas libre. Pas libre de dire, sinon de voir, que Luther n’était pas un de ses tenants ; pas libre de dénoncer les fautes qu’il lui voyait commettre : énormes cependant, de son point de vue à lui. C’est que tout de suite, avec leur flair grossier, ses ennemis, entre lui et Luther, avaient noué un lien direct. Luther, un suivant ; qui sait, un prête-nom d’Érasme ? L’humaniste avait dû comprendre que dès lors, toute condamnation de Luther serait sa condamnation à lui ; un coup mortel porté à la cause même de la réforme humaniste, à sa cause... A tout prix, il fallait empêcher les moines haineux de rejeter Luther comme hérétique. A tout prix, il fallait protéger Luther, intercéder pour lui auprès des princes, des prélats, des grands esprits ; faire l’opinion et la rendre intangible. A tout prix enfin, il fallait peser sur Luther, obtenir de lui qu’il usât de prudence sans se laisser pousser à l’irréparable. Besogne énorme. Érasme s’y attela virilement, habilement. Ainsi s’établit entre deux hommes munis de viatiques empruntés, l’un à cette antiquité païenne dont Érasme se nourrissait avec délices et qui l’aidait sans doute à comprendre Jésus ; l’autre, à la doctrine paulinienne et à la tradition augustinienne — ainsi s’établit entre Luther, uniquement et passionnément chrétien, et Érasme, adepte infiniment intelligent d’une philosophie du Christ toute saturée de sagesse humaine, une sorte de compromis qui permettait l’action. Ainsi, dans l’opinion des lettrés, naquit ce préjugé si fort qu’il vit toujours : Luther ? le fils spirituel et l’émule d’Érasme — le réalisateur de ses velléités réformatrices.

Une équivoque. Une première équivoque.

Auteur: Febvre Lucien

Info: Un destin : Martin Luther, PUF, 1968, pages 85-86

[ affiliation ] [ malentendu ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson