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cinéma

Je ne supportais pas ces longs intervalles entre les prises. Les films coûtaient beaucoup d’argent parce que la plupart du temps les gens ne faisaient qu’attendre, attendre et attendre encore. Jusqu’à ce que ceci ou cela soit prêt, que l’éclairage soit prêt, que la caméra soit prête, que la coiffeuse ait fini de pisser, que le consultant ait été consulté, rien ne se passait. C’était du branlage délibéré, un salaire pour ceci, un salaire pour cela, un seul type qui avait le droit d’enfoncer une prise dans le mur, l’ingénieur du son qui en avait plein le cul de l’assistant réalisateur, et puis les acteurs qui ne se sentaient pas bien parce que c’était comme ça que les acteurs devaient se sentir, et ainsi de suite. Gaspillage, gaspillage et gaspillage.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Hollywood", trad. Michel Lederer, Le livre de poche, page 229

[ tournage ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

paupérisation

Le monde du turf a changé. Voilà quarante ans, même les perdants se fendaient la gueule. Les bars ne désemplissaient pas. C’est désormais un autre public, une autre ville, une autre société. On ne jette plus l’argent par les fenêtres, on ne plaisante plus avec l’argent, on ne croit plus aux rentrées d’argent. L’univers tout entier agonise. Dans ses vêtements usés. La bouche amère, la peau flétrie. Il faut que l’argent rapporte. Vous voulez de l’argent ? Cinq dollars de l’heure. L’argent occupe toutes les conversations. Argent des chômeurs et des travailleurs clandestins. Argent des voleurs à la tire, des cambrioleurs, argent des déshérités. Le fond de l’air est gris. Et les queues s’allongent indéfiniment. On a appris aux pauvres à piétiner sur place. Et les pauvres en perdent le goût de vivre.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Le capitaine est parti déjeuner et les marins se sont emparés du bateau", trad. Gérard Guégan page 212

[ ambiance ] [ gravité ] [ évolution ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

exploitation

En régime capitaliste, dans le cadre de la propriété privée, tout homme s’applique à créer pour l’autre un besoin nouveau pour le contraindre à un nouveau sacrifice, le placer dans une nouvelle dépendance et le pousser à un nouveau mode de jouissance et, par suite, de ruine économique. Chacun cherche à créer une force essentielle étrangère dominant les autres hommes pour y trouver la satisfaction de son propre besoin égoïste […]. Tout produit nouveau renforce encore la tromperie réciproque et le pillage mutuel. L’homme devient d’autant plus pauvre en tant qu’homme, il a d’autant plus besoin d’argent pour se rendre maître de l’être hostile, et la puissance de son argent tombe exactement en raison inverse du volume de la production, c’est-à-dire que son indigence augmente à mesure que croît la puissance de l’argent.

Auteur: Marx Karl

Info: Dans "Les manuscrits économiques et philosophiques", pages 100-101

[ vampirisme ] [ marché de l'offre et de la demande ] [ inflation-déflation ] [ marchandisation déshumanisante ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

apprentissage

Je dois ce que je suis devenu au père Gilbert. Je l’aime beaucoup, bienfaiteur. C’est un homme gai qui, lorsque j’étais petit, me considérait comme un petit animal familier. Il aimait tirer mes oreilles et, pendant ma longue éducation, il s’est beaucoup amusé de mes émerveillements. Il me présente à tous les blancs qui viennent à la mission comme son chef d’œuvre. Je suis son boy, un boy qui sait lire et écrire, servir la messe, dresser le couvert, balayer sa chambre, faire son lit… Je ne gagne pas d’argent. De temps en temps, le prêtre me fait cadeau d’une vieille chemise ou d’un vieux pantalon. Le père Gilbert m’a connu nu comme un ver, il m’a appris à lire et à écrire… Rien ne vaut cette richesse, bien que je sache maintenant ce que c’est que d’être mal habillé.

Auteur: Oyono Ferdinand

Info: Une vie de boy

[ encadrement ] [ témoignage ] [ reconnaissance ] [ enfance ]

 

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avarice

Encore ce putain de paternel nom de dieu mais pourquoi il se mettait à penser à lui tout à coup ? ces gestes pour économiser du fric, qui incluaient de pas ajouter de l’eau froide dans de la chaude parce qu’il avait payé pour la chauffer. Ça le rendait complètement dingue. Tu passais une demi-heure à attendre que cette saloperie de flotte refroidisse. Et ça économisait même pas d’argent ! C’était simplement que le vieux avait horreur de donner quoi que ce soit, surtout à ces salauds de capitalistes. Tu paies pour avoir de l’eau chaude, il disait, donc t’as de l’eau chaude, alors t’avise pas de la transformer en eau froide. Leur donne pas cette satisfaction, à ces gros salopards.

Enfin il disait pas ça parce qu’il jurait pas. Bon il jurait mais pas devant les mômes, sauf quand il perdait son sang-froid.

Auteur: Kelman James

Info: Si tard, il était si tard

[ pingre ]

 

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création

Plus il y a d’argent pour la star, moins il y en a pour le film. C’est un cercle vicieux. Ça fait une merde de plus sur les écrans, mais Gégé peut s’acheter un nouveau vignoble, et Mado garder sa maison. Vous comprenez ? Non ? Je vous avais prévenus, ça sert à rien l’école. Si y a besoin d’expliquer, c’est que tu peux pas comprendre.

Je résume : les mecs de la télé sont tellement trouillards qu’ils préfèrent payer une fortune des noms qu’ils connaissent, plutôt que plonger dans l’inconnu. Alors qu’ils y plongent. Qu’ils le fassent en tenant la main de quelqu’un de connu ou pas, rien ne leur garantit qu’il y aura de l’eau au fond de la piscine. C’est ça, le cinéma : plonger les yeux fermés dans une piscine vide, et essayer de la remplir pendant le temps de la chute.

Auteur: Pourriol Olivier

Info: Une fille et un flingue

[ risquer ] [ oser ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

déclin social

Jusqu’alors, je n’avais jamais imaginé un jour devenir pauvre. Pourtant, c’était bel et bien le cas. Je découvrais que personne n’est vraiment à l’abri, que tout le monde peut se trouver à court d’argent. En plus, nous n’avions pas d’autres pauvres sur qui compter pour nous filer un coup de main comme c’est souvent le cas chez les pauvres. Nous étions de nouveaux pauvres. Deux nouveaux pauvres, inconnus, assis dans un bus, avec une valise et un sac sur les genoux. Pendant que je pensais à tout cela, ma mère continuait de parler.

- Dans la vie,il faut aller de l’avant. Tu comprends, Tomy ? De l’avant. Tomy, tu m’écoutes ? Il faut regarder loin qu’elle disait même si, elle, pour le coup, ne voyait pas plus loin que la nuque du type chauve assis juste devant.




Auteur: Caillabet Carlos

Info: Hôtel Lebac

[ ex-riche ] [ blues ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

musique

Un dimanche matin, à la fin du siècle dernier, je me trouvais dans un marché au sud de Los Angeles, quand les membres d’un gang ont débarqué, me raconte-t-elle. Tout le monde retenait son souffle. Un petit garçon de cinq ans jouait du violon parmi les étals, pour gagner un peu d’argent de poche. Les gros durs se sont arrêtés devant lui, et l’ont écouté quelques minutes. Puis ils ont glissé quelques piécettes dans son étui. Ce petit garçon était mon fils, Max. Vous imaginez l’impact que cet instant a eu sur moi. C’est comme si on avait ouvert sous mes yeux le livre de Dieu. Comme si ces jeunes hommes me disaient qu’ils préféreraient faire ce que mon fils faisait plutôt que ce qu’ils étaient en train de faire. Sauf que personne ne leur avait donné cette chance. La réflexion qui germait en moi s’est soudainement cristallisée.

Auteur: Martin Margaret

Info: In : Un orchestre pour sauver le monde de Vincent Agrech

[ rédemption ] [ oecuménisme ] [ déclic ] [ amorce ]

 

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méta-moteurs

Cicéron distingue " Faire une chose par libido. Et non par raison. " Dans le même sens, Salluste dit : " La fureur fait partie de la libido ". On veut nous faire comprendre que le terme Libido désigne le Désir dans un sens général, sans connotation sexuelle. À tel point que " Libido est scire ". signifie simplement " Je veux " ou " Il me plaît ". Saint Augustin dit : " Il y a un désir de vengeance qui s’appelle colère, un désir d’argent qui s’appelle avarice, un désir de l’emporter de toute manière qui s’appelle entêtement, un désir de se vanter qui s’appelle jactance ". Il y a donc des tendances nombreuses et diverses dont certaines ont des noms à elles propres, d’autres non. Qui par exemple pourrait trouver une expression pour la tendance à dominer, qui pourtant, on peut le prouver, joue le plus grand rôle dans l’esprit des tyrans et dans les guerres civiles.

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Métamorphoses de l'âme et ses symboles, note de bas de page, 235.

[ pulsions ] [ égoïstes ] [ ego ] [ exister ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

géopolitique

La Russie a rejeté l’Occident et a anxieusement cherché sa propre voie, que ça soit du temps de la Russie kiévienne, de la Russie moscovite, de l’empire des Romanov, ou de l’Union Soviétique. Les USA incarnent aujourd’hui clairement tout ce que la Russie a obstinément refusé siècle après siècle. Cet individualisme, ce matérialisme au jour le jour (subjectif), cet égoïsme et cette hypocrisie sont une fausse liberté. Le sens de l’histoire de la Russie consiste à saisir ce complexe social et à le surmonter. Le libéralisme était inacceptable pour les monarchistes, pour les bolcheviks, pour les soviétiques, pour les intellectuels du "siècle d’argent" (voir A. Etkinda), et pour les traditionalistes orthodoxes à divers degrés. Les USA représentent le libéralisme dans sa forme définitive. Si le rejet du libéralisme au cours des siècles est l’essence de l’identité russe, cela signifie que la Russie s’identifie aujourd’hui à l’anti-américanisme. Par conséquent, nous détestons l’Amérique.

Auteur: Douguine Alexandre

Info: Le prophète de l'eurasisme, p. 340

[ anti-américanisme ] [ états-unis ]

 

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