Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 37
Temps de recherche: 0.0458s

définition

- (ET) L’art, ou ce que vous appelez ainsi, ne peut d’aucune manière être consensuel, sinon il s’appelle la mode ou le marketing.
- A quoi sert-il alors ?
- (ET) Il vous fait passer le temps, ce qui est très bien… mais l’art, chez nous, n’existe pas. La notion qui en est la moins éloignée correspondrait à ce que vous appelez l’"artisanat". En fait, ce n’est qu’une attitude, qui représente pour nous l’idée la plus proche du concept d’absolu et de liberté pour un individu.

Auteur: Gaichel Millar

Info: Dans "Pensées d'ailleurs", page 15

[ purisme ] [ total ] [ compromis ] [ beaux-arts ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

action pédagogique

Si je brûle le Pavillon d’or, me disais-je, ce sera un acte hautement éducatif. Grâce à lui, les gens apprendront qu’il est insensé de conclure par analogie à l’indestructibilité de quelque chose ; ils apprendront que le fait d’avoir simplement continué d’exister, d’être resté debout sur la berge du Miroir d’Eau pendant cinq cent cinquante ans, n’implique aucune garantie d’aucune sorte ; le postulat "foudroyant d’évidence", auquel nous amarrons désespérément notre tranquillité, ils apprendront à en être moins sûrs, avec l’inquiétude de penser qu’il peut être jeté à bas demain…

Auteur: Mishima Yukio

Info: Le Pavillon d'or

[ impermanence ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

archétype total

Le Soi* est comparable à un cercle qui n’a pas de circonférence. Il est donc Sunyata, le Vide. Mais il est aussi le centre d’un tel cercle, situé partout et en tout point de ce cercle. Le Soi est ce point d’absolue subjectivité qui peut donner un sens d’immobilité et de placidité, mais comme ce point peut se déplacer en tout lieu, à l’infini, selon notre vouloir, il n’est en réalité en nul point. Le point est cercle et le cercle est point. […]
Si le Soi se meut du zéro à l’infini et de l’infini au zéro, il ne peut être un objet d’étude scientifique. En tant qu’absolue subjectivité, il déjoue tous nos efforts de localisation objective. Évasif, insaisissable, il ne peut être d’aucune manière expérimenté scientifiquement.

Auteur: Suzuki Daisetz Téitaro

Info: Dans "Bouddhisme Zen et psychanalyse", page 30. *Selon Jung le Soi est "sujet de la totalité de la psyché, y compris l’inconscient"

[ défini ] [ concept paradoxal ]

 
Commentaires: 1
Ajouté à la BD par Coli Masson

résumé

Sa carrière, parmi celle des conducteurs spirituels, est unique. Salué dans sa jeunesse comme le sauveur qui devait venir, Krishnamurti a renoncé au rôle qu’on lui offrait, écarté tous les disciples, rejeté tous guides et précepteurs. Il n’a été le fondateur d’aucune foi nouvelle, n’a proposé aucun dogme nouveau, remettant tout en question, cultivant le doute (surtout dans les moments d’exaltation), il s’est libéré par un effort et une persévérance héroïques de l’illusion et de l’enchantement, de l’orgueil, de la vanité, et de toute forme subtile de domination exercée sur autrui. Il est remonté à la source même de la vie pour y puiser son inspiration et sa force. Pour résister aux pièges de ceux qui voulaient l’asservir et l’exploiter, il a dû faire appel à l’éternelle vigilance.

Auteur: Miller Henry

Info:

[ trajectoire ] [ à revers ] [ lucidité ] [ dégoût ] [ fascination ] [ gourou ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

illusion

La force de l’image en rêve à quelque chose de paradoxal : elle repose sur une fascination, mais c’est justement par là qu’elle échappe au visible. Car le visible vit d’inspections, de parcours, de lacunes et non pas d’enfoncement dans la certitude de l’image fixe. L’image de rêve, elle, est toujours complète et absolue parce qu’elle n’est pas une image mais une "idée" d’image. Et une idée ne souffre ni de flou, ni d’incomplétude, ni d’aucune des servitudes du visible. Elle n’est jamais jaunie, ni froissée, ni friable. Elle se donne d’emblée comme une totalité parfaite, faisant ainsi oublier qu’on ne peut pas la détailler. Un exemple classique de cette impossibilité rappelée par Sartre, c’est l’incapacité où l’on se trouverait, face à une image mentale ou onirique du Panthéon, d’en compter les colonnes.

Auteur: Jenny Laurent

Info: Le désir de voir p 126

[ mirage ] [ Tantale ] [ chimère ] [ mémoire imparfaite ] [ visualisation ] [ inconscient ]

 
Commentaires: 1
Ajouté à la BD par Plouin

droit d'entrée

Pour que je puisse toucher des honoraires aux États-Unis, les universités invitantes doivent m’adresser un formulaire IAP66, prélude à l’obtention du visa J1. [...]

L’obtention du visa de travail J1 constitue en réalité le premier vrai contact avec le rêve américain. Le service compétent de l’ambassade ne dispose d’aucun téléphone, à l’exception d’un serveur Audiotel (8,93F/appel + 2,23F/minute), qui donne des informations intéressantes sur la démocratie, mais omet certains détails comme les heures d’ouverture (huit heures trente à onze heures). Après un premier déplacement infructueux et une heure d’attente à l’extérieur sous une pluie glaciale, je suis enfin admis à remplir un questionnaire bizarre. Je n’ai pris part à aucun génocide, ni crime contre l’humanité : je ne fais partie d’aucune organisation terroriste, ni n’envisage d’assassiner le président des États-Unis ; jusque-là, donc, tout va bien.

Auteur: Houellebecq Michel

Info: "Lanzarote", Librio, 2021, pages 66-67

[ démarches administratives ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

linguistique

Une des choses qui m’ont le plus frappé quand j’étais en Amérique, c’est ma rencontre, tout à fait intentionnelle de ma part, avec Chomsky. J’en ai été à proprement parler soufflé. Je le lui ai dit. Ce qui m’a soufflé est l’idée du langage dont je me suis rendu compte qu’elle était la sienne. Je ne peux pas dire qu’elle soit d’aucune façon réfutable, puisque c’est l’idée la plus commune. Qu’il l’ait à mon oreille affirmée m’a fait aussitôt sentir toute la distance où je suis de lui. Cette idée, idée commune donc, et qui me paraît précaire, part de la considération du corps conçu comme pourvu d’organes. Dans cette conception, l’organe est un outil, outil de prise, d’appréhension, et il n’y a aucune objection de principe à ce que l’outil s’appréhende lui-même comme tel. Ainsi, Chomsky peut bien considérer le langage comme déterminé par un fait génétique. En d’autres termes, a-t-il dit devant moi, le langage est lui-même un organe. 

Auteur: Lacan Jacques

Info:

[ transparence ] [ critique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

conseils

Joue le jeu, menace le travail encore plus. Ne sois pas le personnage principal. Cherche la confrontation. Mais n’aie pas d’intention. Évite les arrière-pensées. Ne tais rien. Sois doux et fort. Sois malin, interviens et méprise la victoire. N’observe pas, n’examine pas, mais reste prêt pour les signes, vigilant. Sois ébranlable. Montre tes yeux, entraîne les autres dans ce qui est profond, prends soin de l’espace et considère chacun dans son image. Ne décide qu’enthousiasmé. Échoue avec tranquillité. Surtout aie du temps et fais des détours. Laisse-toi distraire. Mets-toi pour ainsi dire en congé. Ne néglige la voix d’aucun arbre, d’aucune eau. Entre où tu as envie et accorde-toi le soleil. Oublie ta famille, donne des forces aux inconnus, penche-toi sur les détails, pars où il n’y a personne, fous-toi du drame du destin, dédaigne le malheur, apaise le conflit de ton rire. Mets toi dans tes couleurs, sois dans ton droit et que le bruit des feuilles devienne doux. Passe par les villages, je te suis.

Auteur: Handke Peter

Info: Par les villages

[ présence ] [ indépendance ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

divertissement intelligent

Le spectacle est mort, il n’y a plus de télé-au-delà, tout est permis, voilà une grande nouvelle. Et la France, une fois de plus, est exemplaire. Tomber en zappant sur le grésillement sidéral de la Cinq, entre deux naufrages à paillettes sur les autres chaînes, c’est un peu comme d’apercevoir en négatif le frissonnement du Créateur absent au fond du trou de la couche d’ozone.

[…] Le spectacle est mort, tout est permis, et surtout d’empêcher la réalisation du projet gouvernemental de comblement de la crevasse de cette cinquième chaîne par les grelottants programmes du machin franco-allemand qu’on appelle Arte. Une chaîne culturelle, par-dessus le marché ! Culturelle ! Ce concept pour Virgin Mégastore ne doit plus bénéficier d’aucune indulgence. Rien n’a jamais été plus obscène que l’utopie d’une télévision culturelle (ou de qualité), si ce n’est celle d’une littérature télévisable. Dieu sait ce que je pense d’Eurodisneyland, mais cinquante mille inaugurations du Mausolée crétinisant de la Belle au bois dormant ne seront jamais aussi blâmables qu’une soirée-dictée de Pivot en direct des Nations Unies. 

Auteur: Muray Philippe

Info: 1992, Dans "Exorcismes spirituels, tome 2 : Mutins de Panurge", éd. Les Belles lettres, Paris, 1998, pages 433-434

[ pseudo-qualitatif ] [ réquisitoire ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

maître-esclave

[...] le sens du symptôme c’est le réel, le réel en tant qu’il se met en croix pour empêcher que marchent les choses, au sens où elles se rendent compte d’elles-mêmes de façon satisfaisante, satisfaisante au moins pour le maître.

Ce qui ne veut pas dire que l’esclave en souffre d’aucune façon, bien loin de là.

L’esclave... je vous demande pardon de cette parenthèse ...l’esclave, lui dans l’affaire, il est peinard, bien plus qu’on ne croit, hein ?

C’est lui qui jouit... contrairement à ce que dit Hegel qui devrait quand même s’en apercevoir ...puisque c’est bien pour ça qu’il s’est laissé faire par le maître. [...]

C’est évident, mais enfin c’est quand même curieux, c’est vraiment là, c’est le bénef total ! Tout, tout pour être heureux ! Ça ne se retrouvera jamais. Maintenant qu’il y’a plus d’esclaves, nous en sommes réduits à relicher tant que nous pouvons les comédies de Plaute et de Térence, et tout ça pour nous faire une idée de ce qu’ils étaient bien, les esclaves.

Auteur: Lacan Jacques

Info: La Troisième, 1er novembre 1974

[ jouissance ] [ modernité-antiquité ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson