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achat

"Le produit le plus demandé aujourd’hui", dit Riesman, "n’est plus une matière première, ni une machine, mais une personnalité". C’est en effet une véritable contrainte d’accomplissement personnel qui hante le consommateur actuel, dans le contexte de mobilité obligée qu’institue le schème modèle/série (qui n’est d’ailleurs qu’un aspect d’une structure beaucoup plus large de la mobilité et de l’aspiration sociale). Dans notre cas, cette contrainte est aussi un paradoxe : dans l’acte de consommation personnalisée, il est clair que le sujet dans son exigence même d’être sujet, ne fait que se produire comme objet de la demande économique. Son projet, filtré et morcelé d’avance par le système socio-économique, est déçu dans le mouvement même qui tend à l’accomplir.

Auteur: Baudrillard Jean

Info: " Le système des objets ", éditions Gallimard, 1968, page 213

[ démarcation ] [ petite différence narcissique ] [ jeu structurel ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

hétérosexuel inquiet

À Auckland, Stan a réservé dans un immeuble de rapport de Symonds Street. Il a payé dix shillings d’avance, et il doit dormir dans un grand lit à côté d’un autre homme. L’idée de devoir partager un lit avec un inconnu dans un logement bon marché ne l’avait jamais effleuré, et ça le rend nerveux de se retrouver dans cette situation. L’autre homme paraissait jeune, mais grand avec des épaules lourdes. Il portait des vêtements bizarres. Stan éteignit la lumière avant de retirer sa chemise et son pantalon, et il grimpa prudemment dans le lit, en s’accrochant au bord.

L’homme lui dit qu’il s’appelait Johnny McBride et ajouta : "Te bile pas. Je préfère les filles."

Auteur: Kidman Fiona

Info: Albert Black

[ peur de l'homosexuel ]

 
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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

pôle fluvial

… Les Gnadenthalois, comme les autres habitants de la Volga, ont depuis leur enfance le "sens du grand fleuve" : où qu’ils se trouvent – dans une forêt ou dans la steppe –, leur organisme peut sans se tromper indiquer de quel côté est le fleuve, et trouver les yeux fermés le chemin de la Volga. Les scientifiques ne sont pas parvenus à déterminer si ce sens est contenu dans un organe ou dans une zone du cerveau en particulier (plusieurs tentatives ont été faites par des expéditions des universités de Kazan, Saratov et Saint-Pétersbourg). Cette boussole intérieure agit très simplement : il suffit d’écouter à l’intérieur de soi et d’avancer dans la direction indiquée, comme on suivrait l’appel de la voix aimée…

Auteur: Iakhina Gouzel

Info: Les enfants de la Volga

[ instinct ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

écrivain-sur-écrivain

Un franc-tireur comme Bernanos doit à ses côtés conformistes d’être devenu célèbre. Le public de droite s’est reconnu dans son nationalisme et son catholicisme même si celui-ci n’était pas exactement le sien, il allait à la messe et tout est là. Puis la gauche, longtemps réticente, a découvert la valeur du juge de Franco et de Pétain. Et tous ont admiré l’artiste : le fauve pittoresque dont les rugissements chatouillent les oreilles en même temps qu’ils les déchirent. S’il n’avait pas été catholique, chauvin, antifranquiste et littérateur, Bernanos ne serait probablement qu’un écrivain comme les autres. Et quand il s’est avisé d’attaquer trop tôt la société industrielle, son style a perdu soudain de sa force. Une censure inconsciente efface les mots qui ne sont pas écrits d’avance.

Auteur: Charbonneau Bernard

Info: Dans "Je fus", R&N Éditions, 2021, page 199

[ jugement des contemporains ] [ multiples facettes ] [ sélection discriminante ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

sentimentalisme intellectuel

Dire fascisme, progrès, science, justice : cela ne conduit à nulle idée, ne provoque nulle réflexion, mais fait éclater en nous une fanfare d’images, un feu d’artifice de lieux communs visuels, qui s’enchaînent exactement, et me fournissent un contenu pratique, une vérité commune d’autant plus aisée à consommer que les images toutes prêtes qui m’ont été livrées sont déjà digérées d’avance. Or, ne nous y trompons pas, ceci est le mode normal de pensée de l’homme actuel. Nous arrivons au stade purement émotionnel de la pensée. Pour commencer à réagir intellectuellement, l’homme a besoin d’une incitation imagée. [...] Le caractère émotif de ce que l’homme moderne appelle sa pensée [...] a d’ailleurs pour conséquence une extrême violence des convictions alliée à une extrême incohérence des arguments.

Auteur: Ellul Jacques

Info: Dans "La parole humiliée", éditions de la Table Ronde, Paris, 2014, page 330

[ réflexe ] [ stéréotypique ] [ prêt-à-penser ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

père-fils

En tout cas, nous étions si différents et, dans cette différence, si dangereux l’un pour l’autre que, si l’on avait voulu calculer d’avance comment moi, l’enfant se développant lentement, et toi, l’homme fait, se comporteraient l’un envers l’autre, on aurait pu supposer que tu m’écraserais tout simplement, qu’il ne resterait rien de moi. Or ce n’est pas arrivé, le vivant ne se laisse pas calculer d’avance, mais peut-être qu’il est arrivé pire. Mais cela dit je continue de te prier de ne pas oublier que jamais de la vie je ne croirai, et de loin, à une faute de ta part. Tu as eu sur moi l’action que tu devais nécessairement avoir, seulement tu dois cesser de tenir pour une particulière méchanceté de ma part le fait qu’à cette action j’ai succombé.

Auteur: Kafka Franz

Info: Lettre au père, traduit de l’allemand par Bernard Lortholary, éditions Gallimard, 2023, page 14

[ influence ] [ constat rétrospectif ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

confrontation

Dans une lutte entre deux adversaires de force sensiblement égale, ce qui fait la différence entre le ciel et la terre ne peut provenir que de leur énergie morale, de leur combativité et de leur soif insatiable de se dépasser. Quand l’énergie est à son paroxysme, le corps de l’adversaire paraît tout petit. La durée du shikiri, ce rituel de préparation au combat, semble étrangement courte. Si, pendant ces préparatifs, on a conscience en fixant l’autre, de vouloir le dominer ou que l’on se sent troublé par son regard, l’état spirituel ne peut pas être qualifié de satisfaisant. Quant on se trouve au summum de sa force spirituelle, on ne fait que contempler l’adversaire en enveloppant du regard l’ensemble de son corps. À celui qui parvient à l’absorber en soi globalement, dans tout son être, comme faisant partie de soi-même, la victoire est acquise d’avance à cet instant précis.

Auteur: Kazumi Yoshinaga

Info: Mémoires d'un lutteur de sumô

[ duel ] [ lutte ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

réflexion

[…] lorsque nous dressons un plan, participons à une recherche, organisons une entreprise, nous comptons toujours avec des circonstances données. Nous les faisons entrer en ligne de compte dans un calcul qui vise des buts déterminés. Nous escomptons d’avance des résultats définis. Ce calcul caractérise toute pensée planifiante et toute recherche. Une pareille pensée ou recherche demeure un calcul, là même où elle n’opère pas sur des nombres et n’utilise ni simples machines à calculer ni calculatrices électroniques. La pensée qui compte calcule. Elle soumet au calcul des possibilités toujours nouvelles, de plus en plus riches en perspectives et en même temps plus économiques. La pensée qui calcule ne nous laisse aucun répit et nous pousse d’une chance à la suivante. La pensée qui calcule ne s’arrête jamais, ne rentre pas en elle-même. Elle n’est pas une pensée méditante, une pensée à la poursuite du sens qui domine dans tout ce qui est.

Auteur: Heidegger Martin

Info: Questions III et IV. Paris : Éditions Gallimard, "Tel". p. 136

[ prédation ] [ définition ] [ réfléchir ] [ risques-bénéfices ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

dialogue

Remarquez […] comme il ferait ennuyeux sur terre sans les imbéciles… Voyez ! nous sommes là deux hommes intelligents. Nous savons d’avance qu’on peut discuter de tout à perte de vue, et nous ne discutons pas ; nous connaissons presque toutes les pensées les plus cachées de chacun de nous. Un mot suffit pour nous révéler toute une histoire : à travers une triple écorce, nous découvrons le germe de chacun de nos sentiments. Nous rions de ce qui est triste, et ce qui est risible nous paraît désolant. Et, en général, pour dire vrai, nous sommes assez indifférents à tout ce qui ne nous concerne pas personnellement. Ainsi il ne peut y avoir entre nous d’échange de pensées et de sentiments : nous savons l’un sur l’autre tout ce que nous voulons savoir et nous ne voulons rien apprendre d’autre. Il ne nous reste plus qu’un moyen : nous communiquer des nouvelles. Dites-moi quelque nouvelle.

Auteur: Lermontov Mikhail Yuryevich

Info: Un héros de notre temps

[ potin ] [ ressource ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

femmes-entre-elles

– Mais avec Loïc, ça va ?
– Oui… Enfin c’est calme, mais ça va. Rien à signaler. Un peu trop "rien", d’ailleurs.
– Tu insinues quoi ? Vous ne parlez plus ? Tu t’emmerdes ? Ou bien… non ! ne me dis pas que notre petit couple de beaux gosses ne s’éclate plus ensemble ? Pas de feu d’artifice, ces derniers temps ?
– Pas vraiment, non. C’est plutôt pétard mouillé que spectacle pyrotechnique, pour tout te dire.
– Ah merde. Mais pourquoi ?
– Ben, c’est moi, je crois. En fait, je n’ai plus envie.
– Ah, c’est embêtant, en effet. Mais plus envie de lui ?
– Ah non ! Plus envie tout court. Franchement ? La perspective du sexe me fatigue d’avance. Tu me mettrais dans une chambre avec Brad Pitt et George Clooney, eh bien je crois que je demanderais à l’un de me masser les pieds pendant que l’autre me sert un déca avant de me border pour un gros somme.

Auteur: Boudet Caroline

Info: Juste un peu de temps

[ sexualité ] [ libido ]

 

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