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manipulation des masses

La mise en scène de la "démocratie technique", consistant à réunir des experts et des contre-experts sous les yeux d’un public considéré comme ignare, à éduquer, ne dupe plus grand-monde. Mais au moins cela donne-t-il du travail aux sociologues et aux agences de communication. 

Au sein du "comité d’expertise et de suivi de la démarche d’information et de consultation" de l’Andra siège Michel Callon "directeur de recherche, professeur de sociologie à l’école des Mines", nous dit le site de l’agence. Complétons ce CV minimaliste.

Callon s’est fait connaître comme théoricien de la "démocratie technique" avec un livre paru en 2001. Agir dans un Monde Incertain, Essai sur la démocratie technique, co-écrit avec Lascoumes et Barthes, expose les concepts qui, en quelques années, ont colonisé les institutions scientifiques et politiques. Ce livre enjolive le risque en "incertitude", les conflits politiques en "controverses socio-techniques", et propose une nouvelle façon de résoudre ceux-ci par des "forums hybrides" - pseudo espaces ouverts dans lesquels se réunissent experts, politiques et "profanes" pour mettre en œuvre une "démocratie dialogique" et trouver un compromis sur les sciences et les technologies.

Mode d'emploi : n'entrez pas dans la confrontation directe, tâchez d' "organiser, maîtriser les débordements sans vouloir pour autant les empêcher." Multipliez les débats publics. Admirez le résultat avec ce cas concret : "Le nucléaire qui en sortira sera socialement, politiquement et même techniquement complètement différent du nucléaire qui aurait été décidé en dehors des forums hybrides. Parler "du" nucléaire en général n'a aucun sens. Jouer au jeu de ceux qui sont pour et de ceux qui sont contre est encore plus inepte." Ce miracle qui transforme votre problème-nucléaire en solution-nucléaire s'appelle une forfaiture.

Il n'y a pas plus de "démocratie technique" que de "science citoyenne" ou de roue carrée : la démocratie est la participation de tous aux choix politiques, quand la technique est l'affaire des spécialistes. Ayant vendu les sciences humaines à "l’innovation", Callon et ses semblables ne recommandent jamais d’introduire le politique dans le technique, ni de rappeler aux scientifiques leur responsabilité sociale. Leur solution au contraire consiste à imposer la logique technicienne au corps social, à encourager chacun à faire valoir son expertise. Ce ne sont pas les technologies qui doivent être soumises à la décision démocratique, mais les individus politiques que l’on contraint à endosser l’éthos technocrate. La "démocratie technique", c'est la négation du politique. Et un aveu : la technologie étant la poursuite de la politique par d’autres moyens, seul un simulacre de démocratie peut tenter de maintenir l’illusion d’une participation de tous aux choix collectifs.

Agir dans un monde incertain est devenu la bible des décideurs. La chimère politique de la "démocratie technique", bricolée par des experts pour vendre leurs services à une démocratie "en crise", a créé un fromage pour des chercheurs en sciences sociales, sociologues des "usages" et de l’acceptabilité, et autres fourgueurs de "procédures de dialogue avec le peuple" clés en main. Cette chimère a contaminé le monde social et la nuée d’associations citoyennistes prêtes à se jeter sur n’importe quel dispositif leur donnant de l’importance et des financements. Et qui collaborent sans ciller aux manipulations de la "citoyenneté technique", de l’"expertise profane", de la "co-construction" de nécrotechnologies "citoyennes"

Magali Bicaïs a passé plusieurs années dans un laboratoire R&D (Recherche et développement) de France Telecom. Selon elle, "l’acceptabilité sociale est associée aux nouvelles technologies, car elles transforment nos manières de vivre. On parle d’acceptabilité sociale quand on travaille sur une technologie susceptible d’avoir des conséquences sur l’organisation sociale elle-même. Avec les techniques d’acceptabilité, on a franchi un nouveau pas : il s’agit d’anticiper ce qui peut être toléré. La question n’est plus celle des besoins ni des envies, mais de savoir ce que les consommateurs, ou les citoyens, ne vont pas supporter". (revue Z, n°1, printemps 2009).

Les sociologues des usages (chargés de l’acceptabilité des nouvelles technologies) employés par France Telecom R&D ont eux-mêmes donné leur recette : "Faire participer, c’est faire accepter", disent-ils. Participer, c'est accepter, par un effet mécanique de connivence et de coopération qui aboutit toujours au plus petit dénominateur commun. Vous faire participer aux pseudo-débats de la CNDP, c’est vous faire accepter l’enfouissement des déchets nucléaires.

En outre, en participant à ces mascarades, vous aidez décideurs et communicants à peaufiner leurs argumentaires pour mieux étouffer la contestation. Voyez vous-mêmes : "Un défi majeur pour les porteurs de projet est de pourvoir identifier les opposants pour trouver un interlocuteur privilégié avec qui négocier. (…) C’est à travers une grille d’analyse des systèmes d’acteurs que les décideurs peuvent caractériser les opposants et leur mode d’intervention afin de définir une réponse adaptée à chacune de leurs interrogations, voire de les impliquer dans le projet in fine." ("De l’acceptabilité à l’adhésion", projet universitaire réalisé pour la Fabrique de la Cité)

Auteur: PMO Pièces et main-d'oeuvre

Info: https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/electronucle_aire-.pdf

[ technocritique ] [ repolitisation ] [ participative ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

adaptabilité numérique

" C’était assez embêtant pour nous " : l’éternel dilemme de Google avec Gemini

Un haut responsable de Gemini nous raconte la manière dont Google aborde le dilemme entre une IA puissante et une IA rapide.

 Êtes-vous prêt à attendre longtemps pour qu’une intelligence artificielle vous réponde de manière détaillée et complète ? C’est une question qui taraude les équipes chargées du développement de Gemini chez Google.

Pendant la Google I/O 2025, nous avons pu nous entretenir avec Dave Citron, Senior Director du Product Management de l’application Gemini. " C’est encore un travail en cours ", confie-t-il sur cette problématique du bon équilibre entre IA puissante et IA rapide.

Comme souvent, tout dépend de l’usage

Ainsi, des modèles parmi les plus puissants, " comme Gemini 2.5 ", peuvent mettre plusieurs secondes à répondre selon le responsable. Mais « si vous êtes dans le mode Gemini Live, vous ne voulez vraiment jamais ce genre de décalage parce que ça casse vraiment l’illusion de parler à un système similaire à l’humain ». Sur Android XR, par exemple, tout l’objectif est d’avoir un assistant oral rapide et pertinent.

Dans cette optique, Dave Citron et ses équipes « dépensent beaucoup d’énergie pour déterminer le bon compromis pour chaque modalité et format de produit ». Gemini existe donc sous plein de nuances différentes.

On peut discuter avec l’IA par texte ou à l’oral, exploiter la caméra d’un appareil pour lui permettre de voir le monde qui l’entoure, s’appuyer sur la version Flash (rapide) ou la version Pro (plus sophistiquée) et même sur un mode Deep Research qui pousse la barre encore plus loin en termes de recherche approfondie et exhaustive — et donc prend plus de temps.

Les versions Flash et Pro de Gemini // Source : Frandroid

Par le passé, Google a déjà montré une certaine tendance à aller un peu dans tous les sens au point de donner des situations un peu confusantes pour le grand public. D’aucuns se souviendront peut-être du grand n’importe quoi autour de Meet et Duo à l’époque. Dès lors, quand on voit toutes les ramifications de Gemini, on peut craindre une trajectoire similaire. Rappelons d’ailleurs qu’on a déjà eu droit à une petite touche de confusion quand Gemini est venu remplacer Google Bard.

Or, Dave Citron semble lucide et précise que l’un des grands challenges de ses équipes est de bien « communiquer ces nuances [de Gemini] à l’utilisateur qui pourrait s’attendre à toujours parler au modèle le plus puissant ». Et cette bonne communication passe forcément par une interface claire.

Des ajustements d’interface

Coïncidence ? Pendant la Google I/O 2025, l’interface web de Gemini ainsi que celle de l’application mobile a justement évolué. Jusqu’alors, le menu déroulant où l’on peut opter pour Gemini Flash ou Gemini Pro proposait également les modes Veo, Canva et Deep Research qui répondent pourtant à des usages plus spécifiques.

Ces trois options sont désormais accessibles directement dans le champ de saisie de texte, ce qui a le mérite d’être plus clair pour l’utilisateur qu’une liste à rallonge :

- menu en haut = version préférée du modèle de langage ;

- menu en bas = différentes options disponibles.

Les nouveaux boutons pour Deep Research, Canvas et Veo sur Gemini // Source : Frandroid

C’est typiquement le genre de petits ajustements que continuera de faire Google pour clarifier les choses. Pour l’entreprise, l’interface de Gemini a un rôle important à jouer dans l’acceptation des réponses longues quand le jeu en vaut la chandelle.

Nous procédons à des ajustements constants sur la base des retours des utilisateurs, afin de rendre l’utilisation de plus en plus naturelle.

Dave Citron donne l’exemple du mode Deep Research qui farfouille le web pour scanner un maximum de sources et vous livrer des rapports d’un haut niveau d’expertise sur le sujet de votre choix.

Un rapport produit par Gemini avec le mode Deep Research // Source : Frandroid

Pour créer le rapport en question, Gemini Deep Research a besoin de temps, comptez souvent 5 bonnes minutes. On n’est pas ici dans la simple petite question pratique ou dans le cadre d’un échange rapide.

Ainsi, pendant que l’IA travaille, vous pouvez consulter le fil de son raisonnement si vous êtes curieux et continuer de discuter avec Gemini si vous le souhaitez. Un message vous dit cependant que vous pouvez aller faire autre chose en attendant. Tout cela sert à vous faire accepter en quelque sorte le temps d’attente.

Gemini Deep Research détaille son raisonnement // Source : Frandroid

Cette réflexion autour de l’attente d’une réponse complète n’a pas toujours été aussi évidente.

Google a toujours voulu l’absence de latence, des réponses instantanées. C’était assez embêtant pour nous la première année de l’IA générative.

Or, aujourd’hui, Dave Citron pense que les réponses atteignent un tel degré de sophistication que le public peut se rendre compte que « parfois le compromis vaut la peine ».

YouTube en exemple à suivre ?

Face à Dave Citron, nous soulignons le fait qu’aujourd’hui, il n’existe pas un mode automatique proposant de lui-même la version la plus adéquate à la demande de l’utilisateur si ce dernier n’est pas sûr de ce dont il a besoin.

" C’est clairement la direction vers laquelle nous voulons aller ", répond le responsable. " Une très grande majorité de personnes dans le monde n’a encore jamais utilisé de l’IA. Ils n’ont aucune idée de ce qu’est [Gemini] 2.5 Pro comparé à 2.5 Flash. Dans le même temps, nous voyons également un pourcentage d’utilisateurs pour qui c’est absolument important ". Autrement dit, il faut satisfaire tous les profils et trouver le bon équilibre pour retranscrire tout cela dans l’interface.

Et étonnamment, il évoque YouTube en modèle à suivre.

L’un des modèles vers lesquels je pense qu’il est bon d’évoluer est la sélection de la définition sur YouTube. Vous savez, sur YouTube, très peu de gens se soucient ou savent qu’ils peuvent changer de définition et nous avons fait un très bon travail au fil des ans en comprenant la bande passante de l’utilisateur et le format d’appareils sur lequel il se trouve et en choisissant une définition qui lui donne une très haute qualité et une très bonne latence. Mais si vous y tenez vraiment et si vous utilisez YouTube Premium, vous pouvez sélectionner la définition 8K. Et c’est en quelque sorte la perspective à laquelle nous aspirons à plus long terme.

Attendez-vous donc à voir encore beaucoup d’évolutions dans l’interface de Gemini au fil du temps.



 



 

Auteur: Internet

Info: https://www.frandroid.com/, 29 mai 2025 - . Notre journaliste Omar Belkaab était présent à Mountain View pour couvrir la Google I/O 2025 dans le cadre d’un voyage de presse organisé par Google.

[ en chemin ] [ kaizen ]

 

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Ajouté à la BD par miguel