christianisme
Il est une race nouvelle d’hommes nés d’hier, sans patrie ni traditions, ligués contre toutes les institutions religieuses et civiles, poursuivis par la justice, universellement notés d’infamie, mais se faisant gloire de l’exécration commune : ce sont les chrétiens […].
Auteur:
Celtus dit Celse
Années: 0120 ?
Epoque – Courant religieux: Empire romain
Sexe: H
Profession et précisions: martyr chrétien, philosophe
Continent – Pays: Europe - Italie
Info:
Discours vrai contre les chrétiens
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révolte
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historique
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déconstruction
Voilà, me disais-je, c’est mon pays. Le mot "patrie", je ne l’ai jamais prononcé : au nom de la patrie, les peuples commettent toutes sortes d’infamie. J’abolirais le mot "patrie", comme tant d’autres mots et expressions : "mon", "tais-toi", "obéir", "la loi est la même pour tous", "nationalisme", "racisme", "guerre" et presque aussi le mot "amour", privé de toute substance.
Auteur:
Bruck Edith
Années: 1931 -
Epoque – Courant religieux: Récent et libéralisme économique
Sexe: F
Profession et précisions: écrivaine, déportée
Continent – Pays: Europe - Italie - Hongrie
Info:
Le Pain perdu, p138
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linguistique
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lecture
Je lisais cette nuit-là, et mon doigt suivait les lignes et les mots ; mes pensées étaient ailleurs. Et autour de moi tombait une pluie noire, oblique et acérée. Et le feu de ma lampe éclairait les cendres froides de l’âtre. Et ma bouche était pleine d’un goût de souillure et de scandale ; car le monde me semblait obscur et mes lumières étaient éteintes. Et trois fois je m’écriai :
- Je voudrais tant d’eau bourbeuse pour étancher ma soif d’infamie.
Auteur:
Schwob Marcel
Années: 1867 - 1905
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Le livre de Monelle
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déconcentration
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langage symbolique
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condamné à mort
J’imagine qu’il devait éprouver un supplice analogue à ce qu’éprouve le criminel qu’on mène au supplice à la potence : il y a encore toute une longue, longue rue à parcourir, et au pas encore, devant des milliers de spectateurs, puis il y aura le tournant dans une autre rue, et au bout de cette rue seulement la sinistre place ! Il me semble qu’au début du trajet le condamné, dans sa charrette d’infamie, doit précisément sentir qu’il a encore une vie infinie devant lui. Mais voici cependant que les maisons défilent, la charrette ignominieuse avance toujours, oh, ce n’est rien, jusqu’au tournant de l’autre rue il y a encore si loin, et il regarde encore d’un air alerte à droite et à gauche, et ces milliers de curieux impassibles dont le regard est rivé à lui, et il lui semble toujours être un homme comme eux. Mais voici déjà qu’on tourne dans l’autre rue, oh ! ce n’est rien, rien, il reste encore toute une rue. Et quel que soit le nombre de maisons qu’il laisse derrière lui, il pense toujours : "il reste encore beaucoup de maisons". Et ainsi jusqu’au bout, jusqu’à la place même.
Auteur:
Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch
Années: 1821 - 1881
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - Russie
Info:
Dans "Les Frères Karamazov", volume 2, traduction d'Elisabeth Guertik, le Cercle du bibliophile, pages 500-501
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dernières pensées
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intensité
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perception du monde
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