Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 63
Temps de recherche: 0.0423s

humanisme

Pierre Clastres appartenait à la génération formée par l'anthropologue suisse Alfred Métraux. Clastres, spécialiste des Indiens Guarani et Guayaki du Paraguay, dont il étudiait notamment l'institution politique de la chefferie, menait une enquête de terrain auprès des Indiens Chulupi qui vivent dans le Chaco paraguayen. Au cours de leurs conversations, les Indiens lui rapportèrent un événement arrivé une trentaine d'années auparavant le long du fleuve Pilcomayo qui marque la frontière avec l'Argentine. Un soir, alors que les soldats argentins campaient de l'autre côté du fleuve, l'un d'entre eux le traversa à la nage et s'approcha d'eux. Les Indiens étaient très méfiants car les Argentins les avaient souvent attaqués. Mais le soldat était venu, au péril de sa vie, les prévenir que le lendemain à l'aube les autres allaient passer le fleuve pour massacrer toute la tribu. Par prudence les Indiens quittèrent le campement et le lendemain, en effet, les guetteurs restés à l'arrière virent débarquer les troupes. "Le soldat ne nous avait pas menti, dirent-ils à Pierre Clastres, il nous a sauvé. On ne l'a jamais revu"... Ce soldat était Alfred Métraux, qui menait une enquête sur les Indiens Mataco et Toba dans le Chaco argentin. Il campait à proximité des Argentins et avait entendu leurs propos. Il portait des vêtements assez semblables aux leurs, ainsi les Chulupi l'avaient pris pour un homme de troupe. Sans craindre les piranhas qui pullulaient dans le fleuve ni les flèches des Indiens de l'autre rive, il avait jugé de son devoir de les avertir. Beaucoup plus tard, quelques semaines avant sa mort, Alfred Métraux avait raconté ça à Pierre Clastres qui s'en est souvenu lorsque les Chulupi lui ont rapporté l'événement. Alfred Métraux se suicida un 11 avril et son corps ne fut retrouvé que le 20. Il succomba à l'absorption de barbituriques et enregistra sur un carnet les étapes de son intoxication. Dans sa lettre d'adieu il protestait vivement contre l'indifférence de la société envers les personnes âgées, d'une cruauté sans équivalent dans les sociétés qu'il avait étudiées sur la planète. Idée qu'il présenta comme raison de son geste.

Auteur: Internet

Info:

[ anecdote ] [ insolite ] [ dernières paroles ] [ héroïsme ]

 

Commentaires: 0

onirisme

Promenade dans les bois. Chemin dégagé et rocailleux.

Bon, me voilà face à un truc insolite.

Ce n'est pas apparent.

Mais je le sais.

Certes, si elle était vraiment inconnue, je ne pourrai la voir, cette chose... La distinguer. Puisqu'elle ne ferait pas partie des objets déjà intégrés dans une case pré établie...

Néanmoins JE LE SAIS.

Elle est devant mes yeux.

La décrire ? Comment créer une nouvelle case ?

Une pierre, grossier parallélépipède grisâtre d'environ 15 centimètres sur le petit côté...

Avec des bords trop bien définis, telles les bordures d'un dessin de Hergé.

Et maintenant voilà que ce machin est autre, mais sans que j'aie pu m'apercevoir du changement. Effet d'une transmutation visuelle magique, fondu-enchaîné parfait dans sa lenteur, mais produit instantanément ?

La chose bouge un peu. Elle a modifié sa couleur, du gris incertain nous sommes passé à ce que je nommerai : bleu terne.

Un bleu épais qui semble scintiller de l'intérieur.

Je suis à genoux devant elle.

L'objet s'est élargi, de telle sorte qu'il fait désormais penser à une demi-étoile de mer,  avec des contours imprécis, vaporeux...

Et. Et...

Et le revoilà caillou. Pardonnez les pauvres analogies pour tenter de définir ce truc mais je n'en puis trouver de meilleures.

Maintenant je me transforme. Comme si la pierre restait parfaite, immobilisée dans un espace absolument figé.

... Et mézigue, observateur, votre serviteur envoyé spécial... qui rapetisse...

Ma vision passe désormais par les oreilles.

...

Au pied d'une falaise bleue. De grands nuages tanguent, volutes vertes au-dela de l'horizon.

Feuillus qui bordent le chemin ?

Je peux bouger.

Mais la falaise reste intangible. Je passe au travers.

Sens tactiles floutés par on ne sait quoi.

...

Pas d'exotisme ici.

De paradoxe... Rien. 

Tout est évidence.

Simple

Le bizarre est derrière. 

Curieuses les sensations d'une vie ? Insolites... Singulières. Surprenantes. Normales ? 

Of course not

J'ai quitté notre monde ésotérique, inexplicable... désorientant.

Pour entrer dans le réel.

Auteur: Mg

Info: 5 fév. 2013

[ dernières paroles ] [ poème ]

 

Commentaires: 0

extrême expérience

J'aurais voulu lire le cahier dans son intégralité. Le tenir entre mes mains et tourner chacune de ses pages, apprécier chacun de ses mots, relier entre elles toutes les phrases afin d'avoir une vision d'ensemble, seule susceptible de livrer la logique et le secret de ce qu'elle avait écrit et donc vécu. Quel document ! me disais-je. Je ne doutais pas de sa valeur littéraire. Je voulais y croire. C’était le journal, non de la vie, mais de la vie face à la mort. C'était le journal de la vie se regardant mourir. De la vie se donnant la mort. C'était, écrit noir sur blanc, le face à face le plus ultime qui soit. C'était fou. Ce texte était unique. Il témoignait d'une expérience vécue à nulle autre comparable. D'une expérience individuelle des limites. Du passage intime de la vie à trépas, mais infiniment au ralenti. À la vitesse d'une image par seconde. D’un seul battement de cœur par heure. La vitesse de l'escargot ! Aucun écrivain ne s'était approché si près de l'abîme. Ni Sade ni Rimbaud ni Lautréamont ni même Arthaud. Les derniers jours d’un condamné à mort de Hugo ne parlaient pas de ça. Il n'y avait que Hervé Guibert, peut-être, oui. Dans son livre Cytomégalovirus. Et son film La pudeur ou l’Impudeur, qui ne cachait rien de la maladie, dévoilait tout du malade, jusqu'à l'effroi nu. Mais la mort était venue à Guibert de l'extérieur. Elle lui avait été transmise. Ce n'était pas lui qui, en conscience, s'était inoculé le virus du sida. Il ne s'était pas suicidé. Il n'avait pas volontairement, mis fin à son existence. Au contraire. Ce qu'il avait fait, c'était raconter son combat contre la maladie et sa défaite. Lui était une victime alors que cette femme était son propre bourreau et, en ce sens, ce journal m'apparaissait d'autant plus vertigineux. Il était un absolu. Il était le noir au-delà du noir. L'inconcevable même. Une sainte et sa haine. Je ne sais pas comment dire.

Je ne savais qu'une chose : cette femme me faisait peur. Elle me faisait peur. La férocité de son suicide me terrifiait. Et d'en avoir raconté l'atrocité me sidérait. Cela dépassait mon entendement. Pour moi, quelque chose ne collait pas. Deux choses ne collaient pas.

1. Qui se suicide en mettant un temps fou ?

2. Et qui, se suicidant en y mettant un temps fou, en témoigne par écrit, se regardant méticuleusement mourir à petit feu, comme une hallucination morbide ou une volupté innommable ?

Pourtant, quelque chose m'attirait chez cette femme. Je me sentais proche de sa monstruosité. Inexplicablement proche. A la façon de deux aimants aux pôles inversés : il se repoussent et s'attirent à la fois. Ce sentiment m'effarait, au point que c'est de moi que j'avais peut-être peur. 

Auteur: Bouillier Grégoire

Info: Le coeur ne cède pas, pp. 28 29

[ dernières paroles ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel