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intellos courtisans

Si Orwell insiste tant sur la décence ordinaire ("common decency") des petites gens, c'est aussi pour dénoncer, par contraste, l'indécence extraordinaire des élites politiques et intellectuelles. Il en veut tout particulièrement à une catégorie de personnes qui auraient dû, plus que toutes les autres, faire preuve d'un peu plus de décence dans ses prises de positions publiques : les intellectuels. Tout au long de son œuvre, Orwell n'a eu de cesse de critiquer les intellectuels toujours prêts à braver la morale élémentaire pour légitimer des régimes notoirement tyranniques : "La plupart des intellectuels, pour ne pas dire tous, se sont ralliés à une forme de totalitarisme ou à une autre". Le constat est brutal, mais juste, et nous n'avons pas encore mesuré toute l'indignité intellectuelle et morale qu'il souligne. 

Certes, Orwell considère que la richesse prodigieuse de l'aristocratie terrienne et le goût du pouvoir de la classe dirigeante sont en eux-mêmes également indécents, mais, par-dessus-tout, il ne peut supporter la trahison des intellectuels. Souvent issus des classes moyennes, voire du peuple, ils semblaient pourtant être les mieux placés pour préserver à tout le moins une once de moralité dans un monde voué à l'exploitation des masses : 

"Lorsqu'on voit des hommes hautement instruits se montrer indifférents à l'oppression et à la persécution, on se demande ce qui est le plus méprisable, leur cynisme ou leur aveuglement." (Essais, articles et Lettres vol IV).

Auteur: Bégout Bruce

Info: De la décence ordinaire

[ universitaires compromis ] [ arrivisme sociétal ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

idéologies

Le parallélisme entre ces trois "anti" [antisémitisme, antiprotestantisme, anticléricalisme] est tel que, lorsqu’on prend la peine de les analyser, on est surpris de découvrir, chez tous les trois, les mêmes éléments, les mêmes facteurs ou les mêmes griefs, qu’il est aisé de classer sous les mêmes chefs ou les mêmes rubriques. […]

Essayons de les classer. Ce sont :


  1. Les antipathies religieuses ou irréligieuses, les passions sectaires, l’intolérance des croyances d’autrui, la prétention d’user de l’autorité de la loi et de la puissance publique contre ceux qui ne pensent point comme nous ;

  2. Les antipathies de races ou les préjugés nationaux ; un nationalisme jaloux, qui accuse les divers groupes confessionnels de dénaturer l’esprit français, de compromettre l’unité nationale ou l’unité morale du pays ;

  3. Les rivalités et les rancunes économiques ; la concurrence vitale et la lutte pour la richesse ; le désir d’évincer des concurrents gênants ; l’accusation réciproque de tenir trop de place dans le pays et d’accaparer une trop grande part de la fortune nationale ;

  4. Les antipathies et les rancunes politiques ; la passion du pouvoir et l’ambition d’en écarter des adversaires détestés ; l’accusation réciproque de tendre au monopole des emplois publics et de préparer l’asservissement du pays et de l’Etat.


[…] chez la plupart de leurs adeptes, l’antisémitisme, l’antiprotestantisme, l’anticléricalisme se couvrent, également, de mobiles désintéressés et de passions nobles. Par là s’expliquent leur vogue auprès de tant d’esprits simples et leur ascendant sur tant d’âmes droites.

Auteur: Leroy-Beaulieu Anatole

Info: " Les doctrines de haine ", éditions Payot et Rivages, Paris, 2022, page 79

[ ressemblances ] [ points communs ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

État-nation

Par économie-monde j'entends l'économie d'une portion seulement de notre planète, dans la mesure où elle forme un tout économique.
(...)
Il y a eu des économies-monde depuis toujours, du moins depuis très longtemps. De même qu'il y a eu des sociétés, des civilisations, des Etats, et même des empires.
(...)
Une économie nationale, c'est un espace politique transformé par l'Etat, en raison des nécessités et des innovations de la vie matérielle, en un espace économique cohérent, unifié, dont les activités peuvent se porter ensemble dans une même direction.
(...)
Une économie-monde peut se définir comme une triple réalité : elle occupe un espace géographique donné ; [...] une économie-monde accepte toujours un pôle, un centre [...] ; toute économie-monde se partage en zones successives. Le coeur, c'est à dire la région qui s'étend autour du centre [...] Puis viennent des zones intermédiaires autour du pivot central. Enfin, très larges, des marges, qui, dans la division du travail qui caractérise l'économie-monde, se trouvent subordonnées et dépendantes, plus que participantes.
(...)
La splendeur, la richesse, le bonheur de vivre se rassemblent au centre de l'économie-monde, en son coeur. C'est là que le soleil de l'histoire fait briller les plus vives couleurs, là que se manifestent les hauts prix, les hauts salaires, la banque, les marchandises "royales", les industries profitables, les agricultures capitalistes ; là que se situent le point de départ et le point d'arrivée des longs trafics, l'afflux des métaux précieux, des monnaies fortes et des titres de crédit.

Auteur: Braudel Fernand

Info: La dynamique du capitalisme, 1985

[ centralisation ] [ pouvoir ]

 

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technique

Il se trouve que très souvent, en particulier à cause de l'apport de la couleur, les photogrammes sont devenus beaucoup trop riches d'informations inutiles ; le cerveau a une capacité limitée de traitement de l'information. Quand tu montres à l'oeil une image à grand angle de prise de vue, à haute définition et très polychrome, tu satures très vite cette capacité de traitement. Cela se constate très fréquemment quand on compare une photo en couleurs et une photo en noir et blanc ; les photos d'Isis (*) sont à cet égard très révélatrices ; on parle de l'abstraction des films en noir et blanc, le regardeur s'y trouve moins assommé, le cerveau garde plus de disponibilité pour traiter les valeurs, les images et les sons. (...) Donc, il est important de pouvoir raréfier l'information apportée par les images, en jouant sur un ou plusieurs des paramètres constitutifs du photogramme : par exemple diminuer l'échelle des valeurs (Vie privée de Louis Malle), désaturer les couleurs (Une journée particulière de Ettore Scola), supprimer quasiment la couleur (Le Miroir, de Tarkovsky), noyer les détails fins dans le grain (News from Home de Chantal Akerman), ou même les supprimer (Numéro Deux de Jean-Luc Godard et Anne-Marie Miéville) ; il est à l'inverse possible d'augmenter les contrastes et la saturation des couleurs, au point de supprimer toute modulation intermédiaire et d'accentuer la délinéation au détriment des demi-teintes. En somme, la raréfaction c'est vider le photogramme des informations saturantes, au profit de l'audition des sons et de la perception du temps (les films de Jean-Marie Straub et Danièle Huillet).

Auteur: Beauviala Jean-Pierre

Info: Entretien paru dans les "Cahiers du cinéma", n°288, mai 1978 - cité dans "Passage du cinéma", éd. Ansedonia, p. 756 - (*) peut-être Beauviala parle-t-il du photographe Israëlis Bidermanas (1911-1980), connu sous le nom d'artiste "Izis"

[ cinéma ] [ problème ] [ éventail de solutions ] [ perception ] [ exemples cinématographiques ] [ noir-et-blanc ] [ image-son ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

obséquiosité

— Veux-tu me rendre un service ?

— Oui… Oui…

Je craignis qu’il ne me sollicitât d’une chose insignifiante ou bien trop importante. J’aime à rendre des services, de petits services, bien entendu, pour montrer ma bonté.

— Prête-moi cinquante francs.

Nos regards se rencontrèrent. Mille pensées me vinrent à l’esprit. Certainement, il en fut de même chez Billard. Entre nous, il n’y avait plus de barrière. Il lisait dans mon âme aussi facilement que je lisais dans la sienne.

La seconde d’hésitation qui, dans une telle circonstance, frappe chaque homme, disparut et, d’une voix qu’il m’était permis de rendre solennelle, je dis :

— Je vous les prêterai.

J’étais heureux, plus d’inspirer de la reconnaissance que de prêter. La conversation allait reprendre. Maintenant, je ne gênais plus. Je pouvais rester jusqu’à minuit, revenir demain et après-demain et toujours. S’il m’avait emprunté cinquante francs, c’était qu’il avait confiance en moi.

L’argent de ma pension était dans ma poche. Pourtant, je ne donnais pas à Billard ce qu’il m’avait demandé. Je faisais semblant de ne plus y songer. Je sentais que plus j’attendrais, plus on ferait l’aimable.

À présent, je jouais un rôle. À chacun de mes mouvements, on m’épiait, espérant que je sortirais mon portefeuille. Depuis des années, je n’avais eu une pareille importance. Un sourire accueillait chacune de mes paroles. On m’observait ; on craignait que je n’oubliasse.

Il faudrait être un saint pour résister à la tentation de prolonger cette joie.

Ah, comme j’excuse les gens riches !

Auteur: Bove Emmanuel Bobovnikoff Dugast Vallois

Info: Mes amis

[ pouvoir ] [ rapports de force ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

perroquets sociaux

Non, Winston Churchill n’a pas tenu ces propos sur les arts et la Seconde guerre mondiale "Alors pourquoi nous battons-nous ?" lorsqu'on lui demanda de couper dans le budget des arts pendant la Seconde Guerre mondiale. Beaucoup, dont de célèbres personnalités, ont partagés une citation attribuée à Churchill à l’annonce de certaines mesures suite à la pandémie Covid. Le politique britannique n’a pas tenu ces propos, même s’il exprima des sentiments proches. Churchill appréciait l’art (il peignait et il a reçu le prix Nobel de littérature) et était fameux connu pour son sens de la formule ("du sang de la sueur et des larmes"). Cependant il n’a pas déclaré que son pays se battait pour sauver les arts. 

Ainsi cette citation a beaucoup circulé sur le web : "Lorsqu'on demanda à Winston Churchill de couper dans le budget des arts pour l’effort de guerre, il aurait répondu : - Alors pourquoi nous battons-nous ? ". 

Cette citation est fausse, a expliqué Richard Langworth, historien et membre du Churchill Projet de l’université d’Hillsdale, aux USA. David Freeman, de l’International Churchill Society, a pareillement nié l'authenticité de la citation auprès de nos confrères américains de Politifact.

Cependant, comme le souligne Richard Langworth, Winston Churchill avait exprimé des sentiments similaires en avril 1938 à la Royal Academy. "Les arts sont essentiels à toute vie nationale complète. L’État se doit de les soutenir et de les encourager. Le pays possède, avec la Royal Academy, une institution de richesse et de pouvoir qui a pour but d’encourager les arts de la peinture et de la sculpture."

Auteur: Internet

Info: Refondu à partir d'un article de Mathilde Cousin sur "20 minutes.fr" le 17/10/20

[ vérification des sources ] [ argument d'autorité ] [ faussaires ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

fable

Un jour, un jeune homme vint voir un sage et lui demanda : "Maître, que dois-je faire pour devenir sage ?" Le sage ne répondit pas. Le jeune homme, après avoir répété sa question plusieurs fois, avec un résultat similaire, le quitta enfin, pour revenir le lendemain avec la même question. Une fois de plus, aucune réponse ne fut donnée et le jeune revint le troisième jour, répétant encore sa question : " Maître, que dois-je faire pour devenir sage ?" Finalement, le sage se retourna et descendit vers une rivière voisine. Il entra dans l'eau et demanda que le jeune le suive. Arrivé à une profondeur suffisante, le sage prit le jeune homme par les épaules et le maintint sous l'eau, malgré les efforts de ce dernier pour se libérer. Enfin, il le relâcha et lorsque le jeune homme eut repris son souffle, le sage l'interrogea : "Mon fils, quand tu étais sous l'eau, que désirais-tu le plus ?" "Le jeune répondit sans hésiter : "De l'air, de l'air ! Je voulais de l'air !" "N'aurais-tu pas préféré avoir des richesses, du plaisir, du pouvoir ou de l'amour, mon fils ? N'as-tu pas pensé à tout cela ?" demanda le sage. "Non, sire ! Je voulais de l'air et je ne pensais qu'à l'air", répondit-il instantanément. "Alors, dit le sage, pour devenir sage, tu dois désirer la sagesse avec autant d'intensité que l'air que tu recherchais tant. Il faut lutter pour l'obtenir, à l'exclusion de tout autre but dans la vie. Elle doit être ta seule et unique aspiration, de jour comme de nuit. Si tu cherches la sagesse avec cette ferveur, mon fils, tu deviendras forcément sage".

Auteur: Heindel Max Carl Louis von Grasshoff

Info: La cosmo-conception rosicrucienne, ou, le christianisme mystique : un traité élémentaire sur l'évolution passée de l'homme, sa constitution actuelle et son développement futur

[ disciple ] [ leçon ] [ gourou ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

alchimie

Ainsi, le cœur ou l’essence de la Terre, tu, peut être représenté par la cendre, c’est-à-dire "ce d’où l’on vient et où l’on retourne". En langage chimique contemporain, on dit de la cendre que c’est du potassium […]. Son nombre atomique est 39 et son symbole chimique est R. Retenons que le cœur de la Terre peut donc être figuré par K39.
"Le cœur du métal", métal yin et métal yang, peut être représenté par le fer et le cuivre. Le fer est blanc, nombre atomique Fe56 et le cuivre est jaune, nombre atomique Cu 63 (lune d’argent 56 et soleil de cuivre 63).
"Le cœur de l’eau" de l’eau originelle, c’est-à-dire de la mer, est le sel, shu, son nombre atomique est Na 23.
"Le cœur du Bois" (Les arbres sont les poumons de la terre) est représenté par l’oxygène, mu, nombre atomique O16.
Si l’on fusionnait ces cinq éléments, l’addition de leur nombre atomique donnerait "Au 197", c’est-à-dire de l’or. Soit en résumé :
K 39 + Fe 56 + Cu 63 + Na 23 + O 16 = Au 197.
[…]
Voici donc comment Laozi faisait de l’or : il faisait frapper par la foudre les cœurs des cinq éléments rassemblés et noués ensemble dans quelque jarre de jade enterrée en un lieu opportun. Mais pourquoi Laozi faisait de l’or, lui qui prône si bien la sagesse du détachement ? […] L’or n’est pas ce qui fait le bonheur, mais le bonheur n’interdit aucunement d’avoir de l’or tout en respectant "les trois véritables trésors" : la bienveillance, la frugalité et le discernement. Tel est le secret du véritable pouvoir, le Dé du Dao Dé Jing.

Auteur: Massat Guy

Info: Dans "Tao te King" traduit par Guy Massat et Arthur Rivas, préface à la seconde partie, pages 100-102

[ symbolique ] [ richesse ] [ détachement ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

pouvoir

Bernays cherche une justification ( à prétention ) scientifique de la finalité politique du travail accompli par le conseiller en relation publique... Il la trouve dans l'adhésion de quelques théoriciens des sciences sociales de l'époque qui lui confirment que : la masse est incapable de juger correctement des affaires publiques et que les individus qui la composent sont inaptes à exercer le rôle de citoyen en puissance qu'une démocratie exige de chacun d'eux, bref, que le public, au fond, constitue pour la gouvernance de la société un obstacle à contourner et une menace à écarter.
Bernays rejoint un important courant antidémocratique présent dans la pensée politique américaine et selon lequel "la grande bête ( le peuple ) doit être domptée". Ce courant assurait que le "véritable pouvoir, celui que procure la richesse de la nation" doit demeurer entre les mains des "êtres les plus capables" et que la première et principale responsabilité du gouvernement est de "maintenir la minorité fortunée à l'abri de la majorité".
(...)
Il est crucial de rappeler combien ce qui est proposé ici contredit l'idéal démocratique moderne, celui que les Lumières nous ont légué, de rappeler à quel point Bernays, comme l'industrie qu'il a façonnée, doit faire preuve d'une étonnante aptitude à la duplicité mentale pour simultanément proclamer son souci de la vérité et de la libre discussion et accepter que la vérité sera énoncée par un client au début d'une campagne, laquelle devra mettre tout en oeuvre - y compris, s'il le faut absolument, la vérité elle-même - pour susciter une adhésion à une thèse ou des comportement chez des gens dont on a postulé par avance qu'ils sont incapables de comprendre réellement ce qui est en jeu et auxquels on ne sent donc en droit de servir ce que Platon appelait de "pieux mensonges".

Auteur: Baillargeon Normand

Info: Préface de Propaganda : Comment manipuler l'opinion en démocratie Edward L. Bernays

[ cénacle ] [ élitiste ] [ conservation ] [ mépris ] [ publicité ]

 

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plèbe

Je ne pouvais pas supporter cette foule aigrie, toujours agitée, toujours maussade et inquiète, qui allait et venait devant moi sur le trottoir. A quoi bon cette tristesse éternelle, cette anxiété, cette perplexité perpétuelles, cette méchanceté constante et morose (car ils sont méchants, trois fois méchants) ? A qui la faute s’ils sont malheureux et s’ils ne savent pas vivre, alors qu’ils ont devant eux soixante ans de vie ? Pourquoi Zartnitzyne s’est-il laissé mourir de faim, alors qu’il pouvait vivre encore soixante ans ? Et chacun exhibe ses guenilles, ses mains de travailleur, tout le monde se fâche, tout le monde crie : "Nous peinons comme des bêtes de somme, nous travaillons, nous avons une faim de loup, nous sommes pauvres ! Les autres n’ont pas à peiner, à travailler, et ilss ont riches !" (éternel refrain). A côté de ceux-là on trouve toujours quelque pauvre diable "de la noblesse" qui court, qui s’agite du matin au soir, comme par exemple, Ivan Fomitch Sourikov, qui habite au-dessus de nous. Il court des journées entières, toujours avec les manches trouées, des boutons qui ne tiennent pas ; il fait des commissions pour toutes sortes de gens ! Essayez de lui parler ! Il vous dira qu’il est "pauvre, indigent, nécessiteux ; sa femme est morte, il n’avait pas de quoi lui acheter des médicaments ; leur enfant a péri de froid l’hiver passé ; leur fille aînée se fait entretenir..." Il ne fait que gémir, se plaindre ! Oh ! Je n’éprouvais aucune pitié pour ces imbéciles ni alors ni maintenant, je le proclame avec orgueil ! Pourquoi n’est-il pas un Rothschild ? A qui la faute s’il n’a pas des millions comme Rothschild, s’il n'a pas toute une montagne d’impériales et de Napoléon d’or, une montagne aussi grande que celle qu’on voit au carnaval devant les baraques des forains ? Du moment qu’il vit, tout est en son pouvoir ! A qui la faute s’il ne le comprend pas ?

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: "L'idiot", traduit par Nicolas Poltavtzev Presses de la renaissance, Paris, 1974, page 321

[ volontarisme ] [ complaisance ] [ impitoyable ] [ richesse ] [ envie ]

 
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