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société industrielle

Le "style" de l’ensemble de la période correspond à l’image que j’ai esquissée. L’immensité des villes dans lesquelles l’individu est perdu, les bâtiments aussi hauts que des montagnes, les bombardements sonores constants des radios, les gros titres qui changent trois fois par jour et qui ne laissent à personne le choix de décider de ce qui est important, les spectacles dans lesquels une centaine de filles montrent leur capacité, avec une précision d’horloger, leur capacité à supprimer l’individu pour agir comme une machine puissante bien que fade, le rythme des battements du jazz – ces détails et bien d’autres sont les expressions d’une constellation à laquelle l’individu est confronté dans des dimensions incontrôlables en comparaison desquelles il est une petite particule. Tout ce qu’il peut faire, c’est se mettre au pas comme un soldat qui défile ou un ouvrier sur une chaîne sans fin. Il peut agir ; mais l’esprit d’indépendance, sa signification ont disparu.

Auteur: Fromm Erich

Info: Dans "La peur de la liberté", pages 128-129

[ insignifiance individuelle ] [ maillon de la chaîne ] [ description pessimiste ] [ infobésité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

portrait de Napoléon

Son cou était un peu court, ses épaules larges, et le développement de sa poitrine annonçait une constitution robuste, moins forte cependant que son moral. Il avait les bras bien attachés, la jambe bien faite et le pied petit. Sa main, dont il tirait un peu de vanité, était ferme et potelée, avec des doigts effilés. Il avait le front haut et large, les yeux gris et investigateurs, le nez droit et bien conformé, d'assez belles dents, l'arc de la bouche parfaitement dessiné et le menton légèrement proéminent. Son teint était sans couleur, mais d'une pâleur transparente, sous laquelle on voyait circuler la vie. Ses cheveux châtains, très fins, qu'il avait porté longs et recouvrant ses oreilles jusqu'à l'époque de son expédition en Egypte, étaient alors coupés court et laissaient à découvert son front, siège de hautes pensées. Le galbe de son visage et l'ensemble de ses traits étaient d'une régularité irréprochable.


Auteur: Méneval Claude François de

Info:

[ description ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

littérature

En tant que sismographe, Michel Houellebecq enregistre toutes les secousses en rapport avec la tectonique des plaques civilisationnelles.

Il a diagnostiqué l'effondrement spirituel des générations produites par des parents soixante-huitards, l'écœurement d'une sexualité indexée sur la seule performance, la marchandisation des corps et des âmes, des carrières et des pensées, la contamination de l'art contemporain par le snobisme et le marché, la tyrannie de l'argent en régime libéral, la fin de la France depuis l'abandon de sa souveraineté lors du Traité de Maastricht.

Mais aussi la veulerie du tourisme sexuel en Asie, le caractère inéluctable de l'engagement de nos civilisations occidentales vers le projet transhumaniste, l'effondrement de la religion judéo-chrétienne et des valeurs qui l'accompagnaient, et, avec Soumission, le processus de collaboration des élites avec les idéologies liberticides d’un Islam fondamentaliste.

Depuis 1994, Michel Houellebecq dépèce minutieusement le Veau d'or, c'est en cela qu'il est le grand romancier du nihilisme occidental.

Auteur: Onfray Michel

Info: Dans "Miroir du nihilisme"

[ résumé ] [ éloge ] [ description d'une époque ] [ écrivain-sur-écrivain ]

 

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connaître

[...] la connaissance s’opère par une certaine participation de l’intelligence connaissante à la forme intelligible de l’être connu ; mais c’est à condition d’ajouter, avec Aristote : "d’une certaine manière", ce que Guénon omet toujours de mentionner [...]. [...] L’identité par la connaissance, dont parle Guénon à ce propos, doit être bien comprise. Elle n’est pas "purement théorique" comme il le pense (en y voyant la preuve de l’incomplétude de la métaphysique occidentale) ; au contraire, elle est tout à fait réelle : quand elle reçoit en elle la forme intelligible dégagée de l’être connu, l’intelligence devient très réellement cette forme. Mais cette intelligence, ou cette âme intellective, n’est pas l’être humain lui-même, elle n’est que ce par quoi l’homme connaît : "c’est l’homme qui connaît, par son âme". L’identification dont parle Aristote ne réfère donc pas directement à la réalisation spirituelle ou métaphysique ; elle est au contraire comme naturelle et constitue le processus même de la connaissance humaine.

Auteur: Borella Jean

Info: "Esotérisme guénonien et mystère chrétien", éditions l’Age d’Homme, Lausanne, 1997, page 43

[ informer ] [ description ]

 
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admiration

Je respecte le sapin rouge comme l’habitant d’un pays sombre. Il vit sur les versants humides et dans les vallées de l’ombre. Avec l’humidité, il pousse comme une flèche : c’est un bois léger, spongieux, idéal pour protéger les maisons contre le froid. C’est un respect purement formel que le mien, envers un arbre que je ne comprendrai jamais vraiment. Son indifférence aux saisons me laisse perplexe, parce qu’une plante toujours verte est comme un visage impassible. Je me méfie de sa forme irréprochable, qui le rend pareil à tous les autres. Les grandes étendues de sapins rouges me rappellent les forêts nordiques, les lacs et les fjords, la neige. Mais un jour de juillet, j’ai escaladé un rocher et ai vu quelque chose que je ne suis pas près d’oublier : la cime d’un sapin – rien d’autre que les derniers rameaux au soleil – couverte de fleurs bleues, un spectacle que seuls les oiseaux pouvaient admirer.

Auteur: Cognetti Paolo

Info: Dans "Le garçon sauvage", pages 117-118

[ description ] [ surprise ] [ vivant ]

 

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structure incorporée du langage

En général, les symptômes de la névrose obsessionnelle revêtent deux formes et suivent deux tendances opposées. Ce sont ou bien des interdictions, des mesures de précaution, des pénitences, des symptômes de nature négative donc, ou bien au contraire des satisfactions substitutives, très souvent cachées sous un déguisement symbolique. [...] La formation du symptôme triomphe lorsque l’interdiction parvient à être amalgamée à la satisfaction, en sorte que l’injonction ou l’interdiction originellement défensives prennent aussi le sens d’une satisfaction ; et pour atteindre ce but, il n’est pas rare que des modes de liaison fort artificiels soient utilisés. Ce tour de force montre la tendance du moi à la synthèse, tendance que nous lui avons déjà reconnue.

[...] ils [les symptômes obsessionnels] sont le théâtre d’un combat opiniâtre contre le refoulé, combat qui tourne de plus en plus au désavantage des forces refoulantes, et la seconde que moi et surmoi prennent ici une part spécialement importante à la formation du symptôme.

Auteur: Freud Sigmund

Info: "Inhibition, symptôme et angoisse", traduit de l’allemand par Michel Tort, Presses Universitaires de France, 1973, page 33

[ description ] [ psychanalyse ]

 

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ambiance

Je ne me souviens pas clairement quand tout a commencé, mais c'était il y a des mois. La tension générale était horrible. A une période de bouleversements politiques et sociaux vint s'ajouter la crainte, bizarre et obscure, d'un abominable danger physique, répandu partout, menaçant tout - comme on ne peut en imaginer que dans les plus atroces fantasmes nocturnes. Je me souviens que les gens marchaient, le visage blême et préoccupé, et chuchotaient des mises en garde et des prophéties que nul n'osait consciemment répéter, ou s'avouer à lui-même avoir entendues. Un monstrueux sentiment de culpabilité s'étendait sur tout le pays, et des abysses entre les étoiles soufflaient des vents glacés qui faisaient frissonner les hommes dans des lieux sombres et solitaires. L'enchaînement des saisons connut des altérations démoniaques : la chaleur de l'automne persista d'effrayante façon, et chacun sentit que la Terre et peut-être l'univers avaient échappé au contrôle des dieux, ou des forces, inconnus, pour passer sous celui d'autres dieux, d'autres forces, qui restaient ignorés.

Auteur: Lovecraft Howard Phillips

Info: "Nyarlathothep"

[ description ] [ conscience collective ] [ attente ] [ angoisse ] [ pressentiment ]

 

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peuple

Deuxième surprise pour le visiteur, il observe cette attitude américaine heureuse et positive face à la vie. Sur les photographies, on remarque ce sourire des êtres, symbole d’une des principales forces des Américains. Il s’annonce aimable, conscient de sa valeur, optimiste et sans envie, alors que l’Européen estime les contacts avec les Américains innocents et agréables.

En revanche, l’Européen montre de l’esprit critique, une conscience forte de lui, une absence de générosité et d’entraide, il exige beaucoup de ses divertissements et ses lectures, par rapport aux Américains. Mais au bout du compte, il se révèle assez pessimiste.

L’agrément de la vie, le confort, tiennent une place importante aux États-Unis. On leur sacrifie de la fatigue, du souci et de la tranquillité. L’Américain vit davantage pour un but précis et pour l’avenir que l’Européen. La vie pour lui se présente comme un devenir, non comme un état. En ce sens, il est radicalement dissemblable du Russe et de l’Asiatique plus encore que de l’Européen.

Auteur: Einstein Albert

Info: "Comment je vois le monde", traduction de l’allemand par Maurice Solovine et Régis Hanrion, Flammarion, 2017, pages 170

[ description ] [ dissemblances ]

 

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portrait

Leverdier avait à peu près son âge. C’était un de ces nègres blonds, lavés au safran des étoiles et frottés d’un pastel sang, qui plaisent aux femmes beaucoup plus qu’aux hommes, ordinairement mieux armés contre les surprises de la face humaine. Le trait dominant de sa vibratile physionomie était les yeux, comme chez Marchenoir. Mais, au contraire de ces clairs miroirs d’extase, allumables seulement au foyer de quelque émotion profonde, les siens étaient perpétuellement dardants et perscrutateurs, comme ceux d’un pygargue en chasse ou d’un loup-cervier. Nul éclair de férocité, pourtant. De toute cette figure transsudait, au contraire, une bonté joyeuse et active, dont l’expression valait un miracle, et l’intensité même de son regard était un simple effet de la merveilleuse attention de son cœur. À peine une vague ironie relevait-elle, parfois, la commissure et remontait plisser le coin de l’œil droit. Visiblement, la palette de cette âme était au grand complet, à l’exception d’une seule couleur, le noir, dont un déluge de ténèbres n’aurait pu réparer l’absence.

Auteur: Bloy Léon

Info: Dans "Le Désespéré", Livre de poche, 1962, pages 196-197

[ description ]

 

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métropole

Les gens se massaient comme des insectes sur les trottoirs considérablement élargis, se pressant aux entrées des passages souterrains et aux bouches de métro. Sur la voie centrale de la rue, réservée aux seules voitures officielles, des voitures de police circulaient ou stationnaient, s’écartant parfois pour laisser passer une ambulance ou des voitures de pompiers. De chaque côté de la voie centrale, de gros autobus bourdonnants – ils n’avaient pas de moteur, mais un volant qui était lancé à fond à chaque terminus – charriaient leurs deux cents passagers, glissant d’arrêt en arrêt à deux blocs d’intervalle, se laissant alors doubler par les taxis à piles. Depuis la pose du dôme, tous les moteurs à combustion étaient interdits par la loi. Le système de ventilation pouvait tout juste évacuer l’oxyde carbonique et les anthropotoxines produits par l’homme, et, les jours de grande chaleur, l’humidité produite par la transpiration humaine excédait la capacité des systèmes de conditionnement. Il tombait alors, sous le dôme, une sorte de bruine.
Comment faisons-nous pour le supporter ?

Auteur: Brunner John

Info: Dans "Tous à Zanzibar", trad. Didier Merle, Librairie Générale Française, 1995, page 84

[ description ] [ pollution ] [ entassement ]

 

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