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écriture

Quand vous commencez à écrire une histoire, vous êtes comme un voyageur qui a vu de très loin un château. Dans l'espoir de l'atteindre, vous suivez un petit chemin qui descend au flanc d'une colline vers une vallée couverte de forêt. Le chemin se rétrécit et devient un sentier qui s'efface par endroits, et vous ne savez plus très bien où vous êtes rendus; vous avez l'impression de tourner en rond.
De temps en temps, vous traversez une clairière inondée de soleil, ou vous franchissez une rivière à la nage. Au sortir de la forêt, vous escaladez une petite montagne. Parvenu au sommet, vous apercevez le château, mais c'est sur la colline suivante qu'il se trouve, et il est moins beau que vous ne l'aviez cru: il fait penser à manoir ou à une grande villa.
Sans perdre courage, vous descendez encore une fois dans une vallée, vous traversez une forêt obscure en suivant un sentier presque invisible, puis vous grimpez au sommet de la colline et, à bout de force, vous arrivez enfin devant le château.
En réalité ce n'est pas un château, ni un manoir, ni même une villa: c'est plutôt une vieille maison délabrée et, curieusement, elle ressemble beaucoup à celle où vous avez passé votre enfance.

Auteur: Poulin Jacques

Info: Le vieux chagrin

[ miroir ] [ littérature ]

 

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obscurité

Quelques fines lueurs de clair de lune s'infiltraient dans les bois. Les comptonies voyageuses décrivaient un arc au-dessus de l'ancien sentier d'élagage, recouvrant les tiges de mûriers sauvages comme les lames d'une scie dans leur fourreau. Effluves de vinaigriers. Les branches de bouleaux et de peupliers luisaient légèrement. Une étroite trouée dans la canopée leur permettait d'avancer mieux que n'importe quel éclairage terrestre. Edgar se protégeait le visage des mains tandis que les ronces déchiraient ses vêtements. De temps à autre, il s'arrêtait pour appeler les chiens en frappant dans ses mains. Ils déboulaient, frottaient leurs museaux et leurs babines contre sa paume et disparaissaient à nouveau, sûrs d'eux dans la nuit. Il les suivait du regard, ombres parmi les ombres avant de se remettre en route. Il était environné de lucioles. Les voix qui les appelaient s'étaient perdues dans l'écorce de troncs d'arbres qui se balançaient dans la brise nocturne comme des coques de navire. Sans savoir pourquoi, il était certain qu'ils n'avaient pas tourné en rond. Le sens du vent, probablement, ou les rayons de lune qui se projetaient à l'ouest. Lorsqu'un bosquet de bouleaux surgit devant lui, là où il s'attendait à une brèche, il comprit qu'il était arrivé au bout du chemin ou qu'il s'en était éloigné.

Auteur: Wroblewski David

Info: L'Histoire d'Edgar Sawtelle

[ forêt ]

 

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injustice

- Vous évoquez le suicide de Fabrice Hrycak, éducateur à l’aae qui est survenu après un conflit du travail où il n’a, pour le moins, pas été soutenu après avoir vécu une situation très violente avec un jeune. Pourriez-vous nous expliquer ce qui s’est passé ? 

- Fabrice était un éducateur chevronné qui travaillait sur l’une des structures les plus dégradées de l’aae. Il avait voulu reprendre un jeune qui s’était montré particulièrement violent la veille avec l’une de ses collègues. Lors de l’échange, le jeune s’est rebellé, l’a frappé en lui cassant plusieurs côtes, et, en se dégageant, Fabrice lui a porté un coup de tête (sans gravité puisque le médecin n’a pas jugé qu’il pouvait donner lieu à interruption de travail). Fabrice a fait l’objet d’une mesure de licenciement immédiate sans que la violence du jeune ait été reconnue ou traitée. La direction a agi comme si Fabrice avait été entièrement responsable de la situation de violence, alors qu’en réalité c’était l’inverse ! Une grève a fait reculer la direction mais cette dernière est restée extrêmement ambiguë. Fabrice, en mettant fin à ses jours devant la porte de l’association, a signifié clairement que la souffrance qu’il pouvait vivre sur son lieu de travail l’avait conduit à commettre ce geste.

Auteur: Toulouse Philippe

Info: In : Entretien avec P T, lanceur d’alerte. Propos recueillis par Jean-Marie Vauchez dans VST - Vie sociale et traitements 2015/3 (N° 127), pp 53 à 57

[ . ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

disparu en mer

Pouvoir se recueillir sur une tombe, y emmener les enfants et leur parler de leur père devant la dalle qui porte son nom, laisser vagabonder ses pensées en enlevant les mauvaises herbes ou peut-être se laisser aller une conversation chuchotée avec le mort sous terre, c'est une grâce qui n'est pas accordée à une veuve de marin . Elle reçoit un bout de papier officiel qui lui notifie que le bateau où son mari était embarqué ou qu'il commandait et possédait lui-même a sombré "corps et biens" - comme on dit avec cette sobriété qui, impersonnelle et implacable, met tous les êtres sur le même plan -, tel et tel jour, à tel et tel endroit, le plus souvent en pleine mer où il n'y a aucune chance de sauvetage. Avec les poissons pour seuls témoins. Il ne reste plus qu'à remiser ce papier au fond d'un tiroir. Voilà à quoi se résume l'enterrement d'un noyé.

Certes, elle peut se recueillir devant la commode. C'est la seule pierre tombale où elle puisse se rendre. Elle détient au moins ce certificat et, avec lui, une certitude, un point final, et aussi un commencement.

Car la vie n'est pas comme les livres. Il n'y a jamais de point final. 

Auteur: Jensen Carsten

Info: Nous, les noyés

 

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Ajouté à la BD par miguel

introspection

Chaque personne doit, à un certain niveau, se prendre comme point de référence pour la normalité, et assumer que l'espace de son propre esprit n'est pas, ne peut pas, lui être entièrement opaque. C'est peut-être ce que nous entendons par santé mentale: que, quelles que soient nos excentricités auto-admises, nous ne sommes pas les méchants de nos propres histoires. En fait, c'est bien le contraire: nous jouons, et jouons seulement, le héros, et dans le tourbillon des histoires des autres, dans la mesure où ces histoires ne nous concernent pas du tout, nous ne sommes jamais moins qu'héroïques. Qui, à l'époque de la télévision, ne s'est pas tenu devant un miroir et a imaginé sa vie comme un spectacle peut-être déjà observé par les multitudes? Qui n'a pas, avec cette idée à l'esprit, apporté quelque chose de performant dans sa vie quotidienne? Nous avons la capacité de faire le bien et le mal, et le plus souvent nous choisissons le bien. Quand nous ne le faisons pas, ni nous ni notre auditoire imaginaire ne sont troublés, parce que nous sommes capables de nous articuler à nous-mêmes, et parce que nous avons par nos autres décisions, mérité leur sympathie. Ils sont prêts à croire le meilleur de nous, et pas sans raison.

Auteur: Teju Cole

Info: Open city

[ équilibre ] [ refuge ] [ moi ] [ ego ]

 

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vertes années

C’est vrai, je n’ai jamais repensé à mon enfance. À présent cependant, elle se trouve soudain à nouveau devant moi, et je suis à nouveau un enfant. Mon père est là à nouveau, son pas lourd résonne, comme jadis, revenant à la maison, il apporte la sécurité, la tranquillité et la protection avec lui. Ma mère est là à nouveau ; elle s’empresse laborieusement à travers les chambres, sans cesse en activité, sans cesse à se soucier de ses enfants et de sa maison. Et dans la cuisine les domestiques travaillent, ils nettoient et rangent et cuisinent les merveilleux gâteaux de fête. L’odeur du gâteau remplit à nouveau la maison, cette odeur, dans laquelle toute l’enfance est celée. Je roule à nouveau, comme jadis, dans les rues hivernales, je me plonge profondément dans les sièges mous de la voiture, autour de moi règnent le tourbillon des flocons de neige, le tintement des grelots et le bruit de l’agitation de la rue. À ma droite et à ma gauche cependant se trouvent mes parents qui m’entourent de leur amour et de leur protection. Tout cela est là à nouveau, mais ce ne sont pas que des souvenirs isolés ou des images, au contraire ils forment un tout, une seule sensation, une seule odeur…

Auteur: Flinker Robert

Info: Le Voyageur

[ souvenir ] [ ambiance ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

évasion

Tous les cinq rangs, marchait un soldat soviétique armé d'une mitraillette. Le sort voulait que l'un d'entre eux se tint à un mètre de moi. Dès que j'ai tourné la tête pour mieux l'observer et apprécier mes chances, immédiatement il a saisi mon regard et m'a foudroyé du sien. Au même instant, quatre rangs devant moi, se produisit un léger mouvement. Mon cœur se mit à battre plus fort. Retenant mon souffle, j'observais ce qui se passait. L'homme qui marchait à l'extérieur du rang s'est glissé hors de l'alignement et a sauté dans la foule dans le dos du gardien.Celui-ci à continué à marcher sans s'être aperçu de rien. Le gardien qui marchait à côté de moi n'a rien remarqué non plus parce qu'il observait attentivement "ses prisonniers". La foule* a immédiatement absorbé l'audacieux et la place vide fut aussitôt comblée par son voisin de droite. Tous les autres prisonniers se sont décalés d'une place et comme les rangs n'étaient pas très réguliers, , cette disparition fut ainsi camouflée.

Toute l'affaire n'avait duré qu'un bref instant. J'ai senti qu'un changement indéfinissable s'était produit dans l'attitude des prisonniers : un de leurs camarades venait de réussir à faire quelque chose de tout à fait différent et de bien plus sensé qu'eux tous jusqu'alors.

Auteur: Karski Jan Kozielewski

Info: Mon témoignage devant le monde - Souvenirs 1939 - 1943. Chapitre II - Prisonnier en Russie - Défaite de l'armée polonaise. *foule polonaise

[ espérance ] [ modèle ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

ironie

Mes lettres de demande d'emploi, pour sincères qu'elles étaient, masquaient l'entière vérité. Les visages auraient blêmi devant l'intégralité des faits dans leur brutalité. "Monsieur" songeai-je, "Auriez-vous un emploi disponible pour un cambrioleur saisonnier, arnaqueur, faussaire, et voleur de voitures? justifiant également d'une certaine expérience en tant que voleur à main armée, maquereau, tricheur professionnel, et autres petites choses. J'ai fumé la marie-jeanne à douze ans (dans les années quarante) et je me piquais à l'héroïne à seize. Je n'ai aucune expérience du LSD et de la méthédrine. Ils sont venus au goût du jour depuis mon emprisonnement. J'ai enculé de jeunes et jolis garçons ainsi que des homosexuels féminins (mais uniquement lorsque j'étais enfermé, privé de femmes). Dans le jargon des geôles, des prisons et des bas-fonds (certains bas-fonds très sélects), je suis un enfoiré capable de baiser sa mère. Pas vraiment en fait, puisque je ne me souviens pas de ma mère. Dans le monde qui est le mien, ce terme, dans l'emploi que j'en faisais, était la revendication orgueilleuse et vantarde d'être un démon en marche, aux réactions imprévisibles, scandaleuses et outrancières, un véritable virtuose du crime. Naturellement, le fait d'être un enfoiré dans ce monde-là fait de moi une raclure de poubelle dans le vôtre. Disposez-vous d'un emploi pour moi?"

Auteur: Bunker Edward

Info: Aucune bête aussi féroce

[ tromperie ] [ apparence ] [ recherche d'emploi ]

 

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écriture

Les contes sont des personnes assises sur le seuil de la maison de mon esprit. Il fait froid dehors et elles attendent. Je les regarde par la fenêtre. Les contes ont les mains froides, elles sont gelées. Une courte histoire bien construite surgit et agite les bras. Son nez est rouge elle a deux dents en or. Et il y a cette vieille anecdote féminine mi-allongée, recroquevillée dans un manteau. De nombreuses histoires viennent se poser quelques instants sur le pas de la porte avant de s'en aller. Il fait trop froid pour elles à l'extérieur. La rue devant la demeure de mon esprit est emplie de contes. Ils murmurent et crient, ils meurent de froid et de faim. Je suis un homme démuni - mes mains tremblent. Je devrais m'asseoir sur un banc comme un tailleur et savoir tisser quelque habit chaud à partir des fils de la pensée. Ces contes devraient être couverts et protégés. Ils sont en train de geler sur le perron de la maison de mon esprit. Je suis un homme sans défense... mes mains tremblent. Je sais être dans l'obscurité mais je ne trouve pas la poignée de la porte. Je regarde par la fenêtre. Beaucoup d'histoires meurent dans la rue devant la demeure de mon esprit. 

Auteur: Anderson Sherwood

Info: Triumph Of The Egg And Other Stories. Trad Mg

[ inspiration ] [ introspection ] [ imagination ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

thérapie

La lecture c'est l'oxygène de mes jours et de mes nuits, l'échappatoire de ma vie, la liberté, c'est vital - "Il fait oublier le vide, l'isolement". Une relation passionné et passionnante.
C'est retrouver parfois l'image de mon imaginaire, de mes pensées, de mes rêves. Et puis, elle me donne d'autres rêves, d'autres pensées, de voir des personnes, des paysages, de réflexions. Le livre est toujours là, il suffit de tendre la main, il y en a toujours un. Lire, relire, une histoire sans fin. C'est la mémoire du temps. C'est aussi faire connaissance avec les auteurs.
Je ne peux pas passer devant un libraire sans y rentrer et en sortir avec un livre à la main. Toujours à la recherche du prochain, récent ou ancien qui ira rejoindre une étagère de la bibliothèque.
Pour certains Internet me permet de relire des anciens livres de mon enfance, de ma jeunesse qui ont disparu des rayons des libraires et des bibliothèques; pourtant il y en a de merveilleux.
Je tiens à mes livres, même s'ils sont en format de poche et usés. J'aime les voir. Je lis les titres sur la tranche et les sensations de la lecture me reviennent, je revois ce qu'ils ont changé en moi. Cela m'aide à vivre. J'en ai besoin. Point.

Auteur: Lachaud Denis

Info: Comme personne

[ refuge ] [ passion ]

 

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