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subconscient

Même lorsque nos sens réagissent à des phénomènes réels, à des sensations visuelles ou auditives, ils ont été transposés du domaine de la réalité dans celui de l'esprit et ils deviennent des réalités psychiques, dont la nature ultime n'est pas connaissable (car la psyché ne peut pas connaître sa propre substance)
- il y a dans chaque expérience un nombre indéfini de facteurs inconnus
- chaque réalité concrète demeure toujours inconnue à certains égards, car nous ne connaissons pas la nature ultime de la matière.
- des événements restent en dessous du seuil de conscience : ils se sont produits, mais nous les avons enregistrés à notre insu, sublibidinalement. Nous pouvons prendre conscience de ces événements, dans un moment d'intuition ou par un processus de réflexion approfondie.
Bien qu'à l'origine, nous n'ayons pas apprécié leur importance émotionnelle et vitale, elle sourd plus tard de notre inconscient comme une pensée seconde et peut se manifester par exemple sous la forme d'un rêve.

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Essai d'exploration de l'inconscient

[ onirique ]

 

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homme-animal

Jaak Panksepp, qui a malheureusement disparu un an après ce colloque, était un chercheur d'une importqance capitale pour les neurosciences affectives, un domaine qu'il a d'ailleurs fondé. Il estimait qu'il existe un continuum entre les émotions humaines et les émotions animales, et il a été le premier  à mettre au point une branche des neurosciences qui couvre la totalité du spectre. Il a fallu qu'il se batte contre la résistance de l'institution, notamment contre la puissante école behavioriste de B.F. Skinner, pour qui les émotion humaines sont hors sujet et les émotions animales suspectes. Victime de critiques moqueuses parce qu'il voulair orienter les neuroscience sur les affects, il n'a jamais obtenu beaucoup de fonds pour ses travaux. En dépit de ce manque d'argent, il a fait plus que quiconque pour que les émotions des animaux deviennent un sujet de recherche respectable, et il est devenu célèbre pour ses travaux sur la joie, le jeu et le rire chez les rats à  partir de vocalisations ultra soniques.

Auteur: Waal Frans de

Info: La dernière étreinte, p. 322

[ émoi ] [ aveuglement conservatiste ] [ insensibilité ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

colonialisme

Ma mère était leur cousine germaine, je veux dire la cousine germaine du père, pas de son fils nègre qui n’a jamais été son fils même s’il le traitait comme son fils et que le nègre le traitait comme son père, le cousin de ma mère l’a ramené de la guerre en Angola, il avait cinq ou six ans, moi je n’étais pas encore née, je suis arrivée plus tard et je me rappelle que mon beau-père m’a répondu, quand je lui ai demandé pour quelle raison le cousin était revenu avec un enfant peut-être plus heureux là-bas dans la cambrousse où il l’avait trouvé, que pour ainsi dire tous les soldats rapportaient des souvenirs, un masque, une statuette en bois, une oreille dans un bocal de formol, un gamin, un moignon, des silences au milieu des conversations pendant lesquels ils partaient très loin tout en restant là et au loin j’avais comme dans l’idée qu’on entendait presque des tirs et des cris...


Auteur: Lobo Antunes António

Info: Jusqu'à ce que les pierres deviennent plus douces que l'eau, incipit

[ famille ] [ ascendants ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

seconde guerre mondiale

Et ce qui se produit aujourd’hui [en 1933] en Allemagne, c’est la même chose. Et les gens à l’étranger croient que l’Allemagne pense à la guerre. Peut-être avez-vous vu cette caricature anglaise dans Punch, un homme avec une lance à la main et des cornes sur la tête, une sorte de Teuton avec une torche et des yeux enflammés, et il fonce, il a déjà brisé l’une de ses chaînes. Mais il y a méprise ; c’est une immense fête de l’amour qui se joue dans les esprits, pas celle de la guerre. Et bien sûr quand les gens sont dans une telle ambiance, ils deviennent fous aussi, mais psychologiquement c’est d’importance secondaire. Pour les pays autour, la différence est évidemment colossale, mais si les voisins de l’Allemagne ne deviennent pas fous, cela ne conduira pas forcément à la guerre. Car tout ça a un caractère hochzitlich [nuptial], ce sont les réjouissances des noces de toute une nation. D’où ce déploiement extravagant de sentimentalisme et ces torrents émotionnels.

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Dans "Analyse des visions", conférence du 10 mai 1933

[ minimisation ] [ collectif ] [ signes avant-coureurs ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

psychose

Ça a commencé doucement, progressivement, presque sans que je le remarque. C’était comme par une belle journée ensoleillée, quand le brouillard s’installe petit à petit. D’abord comme un voile mince devant le soleil, puis de plus en plus dense, mais le soleil brille toujours, et ce n’est que quand il ne brille plus, quand tout est froid et que les oiseaux ne chantent plus, que vous remarquez ce qui se passe. Mais à ce moment là, le brouillard est tombé, le soleil a disparu, les points de repère se fondent dans le paysage et vous n’avez plus assez de temps pour retrouver votre chemin avant que le brouillard ne soit si épais que tous les chemins deviennent invisibles. Alors vous avez peur. Car vous ne savez pas ce qui se passe, ni pourquoi, ni combien de temps ça va durer ; vous comprenez que vous êtes seul et sur le point de vous perdre, et vous avez peur de ne jamais retrouver le chemin pour rentrer chez vous.

Auteur: Lauveng Arnhild

Info: Demain j'étais folle : Un voyage en schizophrénie

[ témoignage ]

 

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grégaire

Et pourtant, en son for intérieur, il sentait commencer à poindre une joie profonde et apaisante. Il m'a été montré plus de choses aujourd'hui qu'en trente ans d'existence, se dit-il. j'ai vu le désordre et la joie, la vigueur et la lassitude, l'abnégation et l'amour, la corruption et la désolation. Et j'ai appris deux choses. Les hommes deviennent ce que leur fonction fait d'eux dans la société. Ça ne souffre pas d'exception. Nul ne peut effacer l'empreinte que les relations humaines gravent dans l'âme. Et l'homme ne peut vraiment connaître quiétude, force et lucidité que lorsque cette empreinte se trouve régie par le don de soi. Ce n'est que lorsqu'il aime quelque chose en dehors de lui-même plus que lui-même que sa vie prend vraiment un sens, et que ses actes peuvent revêtir une certaine dignité. Ce n'est que lorsqu'il est prêt à mourir pour quelque chose de plus grand que lui-même, qu'il peut devenir un homme véritable, qu'il peut devenir un héros, qu'il peut découvrir l'immortalité et jouer un rôle dans l'histoire.

Auteur: Prokosch Frederic

Info: Les conspirateurs

[ être humain ] [ désintéressement ]

 

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auto-observation

Dans un admirable texte où Michaux décrit "le dépouillement par l’espace", l’on trouve ces lignes : "Le voyageur était émerveillé. Le participant était brassé. Cependant l’observateur incorruptible assistait. Telles étaient les trois faces de celui qui pourtant ne se sentait plus personne." L’observateur incorruptible est partout présent chez Henri Michaux. Tous les feux d’artifice, tous les désastres, toutes les dérives internes, il les vit avec le souci de les percevoir, d’en prendre consignation. Il sauvegarde à tout prix une faculté vigile qui, dans le pire dérèglement de la perception, parvient encore à enregistrer l'expérience traversée, pour en donner, après coup, dans une réminiscence aiguë, la description complète. L’écriture, la peinture deviennent ainsi chez Michaux des expériences secondes, mais sans lesquelles l’expérience première serait demeurée improductive : expériences où l'ivresse est revécue lucidement (et qui attestent qu'au sein même de l’ivresse une lucidité veillait) ; expériences qui récupèrent une aventure antécédente demeurée jusque-là inexprimée ; relation narrative développée à distance d’une épreuve révolue, mais où s’engage une nouvelle épreuve, une nouvelle aventure : celle de la narration écrite ou peinte. 

Auteur: Starobinski Jean

Info: "H M : témoignage, combat, rituel", Catalogue illustré de l’exposition, Galerie Engelberts, Genève, 1966. En référence au chapitre V. des Grandes épreuves de l’esprit, op. cit., p. 377.

[ triade ] [ témoignage ] [ création ] [ beaux-arts ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

injustice

Parfois, les circonstances jettent des hommes dans des situations si terribles, entraînent ces petites choses si près des brûlants projeteurs de l'Histoire que ces hommes, ou leur ombre réfléchie dans l'esprit de la foule, deviennent d'immenses symboles. Sacco et Vanzetti sont tous les immigrants qui, par leur sueur et leur sang, ont bâti l'industrie de cette nation, et n'ont eu en retour que le plus petit salaire imaginable, serfs sous le joug de l'ordre social imposé par des hommes au col de chemise amidonné. Ce sont tous les Ritals, les métèques, les ploucs d'Europe centrale, chair à usine que la faim pousse dans les moulins de l'industrie américaine après qu'ils sont passés par le douloureux tamis d'Ellis Island. Ils sont le rêve d'un meilleur ordre social, fait par ceux qui ne supportent pas la loi de la jungle. Ce petit tribunal est le lieu où se concentre l'agitation d'une époque faite de traditions, le centre des regards du monde entier. Sacco et Vanzetti projettent leurs ombres immenses sur les murs de la salle d'audience.

Auteur: Dos Passos John

Info: Devant la chaise électrique : Sacco et Vanzetti : histoire de l'américanisation de deux travailleurs étrangers

[ prolétariat ] [ historique ]

 

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campagne française

Des prés bas, rongés de carex, des chemins creux qui exigent le chariot à roues géantes, d'innombrables haies vives qui font de la campagne un épineux damier, des pommiers à cidre encombrés de gui, quelques landes à genêts et, surtout, mille et une mares, asiles de légendes mouillées, de couleuvres d'eau et d'incessantes grenouilles. Un paradis terrestre pour la bécassine, le lapin et la chouette.

Mais pas pour les hommes. De race chétive, très "Gaulois dégénérés", cagneux, souvent tuberculeux, décimés par le cancer, les indigènes conservent la moustache tombante, la coiffe à ruban bleu, le goût des soupes épaisses comme un mortier, une grande soumission envers la cure et le château, une méfiance de corbeaux, une ténacité de chiendent, quelque faiblesse pour l'eau-de-vie de prunelle et surtout pour le poiré. Presque tous sont métayers, sur la même terre, de père en fils. Serfs dans l'âme, ils envoient à la Chambre une demi-douzaine de vicomtes républicains et, aux écoles chrétiennes, cette autre demi-douzaine d'enfants, qui deviennent, en grandissant, des "bicards" et des valets qui ne se paient point.

Auteur: Bazin Hervé

Info: Vipère au poing

 

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Ajouté à la BD par miguel

nativité

C'est une inondation, Noël, et c'est un éboulement. Les guirlandes sont des muscles démesurés qui s'enroulent et gonflent pour étouffer le peu qui restait de la réalité. Les lumières clignotantes rampent vers les immeubles et les escaladent pour les aveugler. Des éboulis de boules hétéroclites deviennent des giboulées de grêlons impitoyables. Les vitrines se couvrent de mille chiures d'étoiles. Des étages sans fin de fausse joie pétillante s'empilent au-dessus des rues. Il n'y a plus d'autre géographie que celle du cataclysme. Qui peut se vanter d'avoir surpris, à l'aube ou en pleine nuit, les malfaiteurs municipaux grimpés dans leurs nacelles pour accrocher toutes ces décorations terrifiques? Lorsqu'on les aperçoit, il est déjà trop tard. Noël vous saute dessus comme une bête féroce. Chaque façade reçoit ses coups de griffe. Des sapins hystériques fument comme des feux d'enfer. Dans les centres-villes meurtris de sonorisations, il ne reste plus qu'à marcher courbé entre des magasins fardés de neige empoisonnée et remplis de post-humains qui se ressemblent tous parce qu'ils sont habités de la même peur qu'ils camouflent en allégresse.

Auteur: Muray Philippe

Info: Après l'Histoire, p 304

[ fêtes de fin d'année ] [ christianisme consumériste ]

 

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Ajouté à la BD par miguel