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être humain

Il y a chez nous tous, je crois, un instant qui nous donne une connaissance de ce que nous allons vivre. Je n'ai aucun doute là-dessus. Les devins d'autrefois voyaient l'avenir, parce que la clairvoyance n'était pas chez eux, comme chez nous, obscurcie par le refus de l'homme de connaître à l'avance son propre sort. Je répète ma conviction: la vision du destin qui nous attend est enclose en chacun de nous. Nous en jouirions - mais peut-on jouir d'une prescience qui débouche tôt ou tard sur la mort? - Si nous n'avions élevé entre elle et nous le mur de notre aveuglement.

Auteur: Merle Robert

Info: Madrapour, Folio no 972

[ mystique ] [ aveugle ]

 

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oppression

L'usinier qui édifiait une fortune colossale sur le travail de ses ouvriers, qui, eux, manquaient de tout, était un monsieur honnête. Le député, le ministre dont les mains étaient toujours ouvertes aux pots-de-vin, étaient dévoués au bien public. L'officier qui expérimentait le fusil nouveau modèle sur des enfants de sept ans avait bien fait son devoir, et, en plein parlement, le président du Conseil lui adressait ses félicitations. Tout ce que je vis me révolta, et mon esprit s'attacha à la critique de l'organisation sociale. Cette critique a été trop souvent faite pour que je la recommence. Il me suffira de dire que je devins l'ennemi d'une société que je jugeais criminelle.

Auteur: Henry Émile

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[ révolte ] [ pessimisme ] [ anarchie ]

 

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extraterrrestre

L'homme ressemblait à tout autre homme, et j'ai remarqué qu'il était relativement plus petit que moi et considérablement plus jeune. [...] Alors pour la première fois j'ai vraiment réalisé que j'étais en présence d'un homme de l'espace — un humain d'un autre monde ! La beauté de son apparence dépassait tout ce que j'avais pu voir. Et l'aspect avenant de son visage me libéra de toute pensée personnelle. Je me sentais comme un petit enfant en présence de quelqu'un doté d'une grande intelligence et de beaucoup d'amour, et je devins très humble par rapport à moi-même... de lui émanait le sentiment d'une compréhension et d'une gentillesse infinies, avec une humilité absolue.

Auteur: Adamski George

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[ rencontre amicale ] [ canular ]

 
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création

Pour Eschburg, la photographie était bien plus qu'un métier. Il n'utilisait que de la pellicule noir et blanc, traitait par la suite ses épreuves au thiocarbamide et à l'hydroxyde de sodium. Il multiplia les essais, jusqu'à ce que les images prissent enfin cette tonalité douce et chaude qui apaisait le tumulte de toutes les autres couleurs dans son esprit. Le photographe lui disait qu'il fallait qu'il fît œuvre révolutionnaire, que la vocation de l'art était de provoquer et de détruire, que telle était la voie de la vérité. Mais Eschburg ne voulait pas être un artiste. Il entendait se créer un monde à lui, un autre univers, fluide, fugace et chaleureux. Et, au bout de quelques mois, il parvint à ce que les objets, les êtres et les paysages lui devinssent supportables en photographie.

Auteur: von Schirach Ferdinand

Info: Tabou

[ personnalité ] [ singularité ]

 

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charlatans

En matière de travaux historiques, on traita de réactionnaires poussiéreux les savants véritables, qui mettaient au jour une laborieuse documentation ; tous les honneurs allèrent, au contraire, aux écrivains hâtifs qui utilisaient ces documents pour les transformer en synthèses rapides et hasardeuses.

En science naturelle, la même accusation fut portée contre les classifications de la chimie et de la biologie : on n’estima plus que les devins.

Sans s’en rendre compte, l’humanité n’avait fait que tuer les artistes et les savants véritables en les accusant de réaction. En honorant, au contraire, les sorciers et les faiseurs de tours, elle ne fit que retomber sans s’en douter, dans le fétichisme le plus grossier ; elle manqua du même coup l’idée qu’elle voulait combattre et la science qu’elle voulait soutenir, et cette décadence déplorable la livra sans défense au groupement artificiel et sans issue du Léviathan à cet être monstrueux et sans cerveau dont on attendait toute direction.

Auteur: Pawlowski Gaston de

Info: Voyage au pays de la quatrième dimension, Flatland éditeur, 2023, page 116

[ spectacularisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

philatélistes

[…] tous les bureaux de poste que j’ai vus à travers l’Allemagne, pas seulement Siegmaringen, les plus grandes villes, des plus petits hameaux étaient toujours bourrés de clients, et aux guichets des "collections"… des queues et des queues, collectionner des timbres d’Hitler, tous les prix !... d’un pfennig jusqu’à 50 marks… moi je serais Nasser, moi par exemple, ou Franco ou Salazar, je voudrais voir si mes pommes sont cuites, je voudrais vraiment être renseigné, ce qu’on pense de moi… je demanderais pas à mes polices !... non !... j’irais voir moi-même à la Poste, les queues aux guichets pour mes timbres… votre peuple collectionne ?... c’est que c’est joué !... ce qu’il doit y avoir de collections "d’Adolf Hitler" en Allemagne ! ils s’y sont mis, on peut le dire, des années d’avance ! dès les premières conneries, Dunkerque, ils collectionnaient ! devins, magiciens ? balancelles !... le timbre qu’est sérieux qui dit tout ! la vérité dix ans d’avance !

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info: D'un château l'autre

[ teutons ] [ compulsifs ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

Afrique

Les griots connaissent l'histoire des rois et des royaumes, c'est pourquoi ils sont les meilleurs conseillers des rois. Tout grand roi veut avoir un chantre pour perpétuer sa mémoire, car c'est le griot qui sauve la mémoire des rois, les hommes ont la mémoire courte.
Les royaumes ont leur destin tracé comme les hommes; les devins le savent qui scrutent l'avenir; ils ont, eux, la science de l'avenir; nous autres griots nous sommes les dépositaires de la science du passé, mais qui connaît l'histoire d'un pays peut lire dans son avenir.
D'autres peuples se servent de l'écriture pour fixer le passé; mais cette invention a tué la mémoire chez eux; ils ne sentent plus le passé car l'écriture n'a pas la chaleur de la voix humaine. Chez eux tout le monde croit connaître alors que le savoir doit être un secret * ; les prophètes n'ont pas écrit et leur parole n'en a été que plus vivante. Quelle piètre connaissance que la connaissance qui est figée dans les livres muets.

Auteur: Djibril Tamsir Niane

Info: Soundjata, ou, L'épopée mandingue, * Formule qui vient souvent dans la bouche des griots traditionalistes. Qui explique la parcimonie avec laquelle ces détenteurs des traditions historiques dispensent leur savoir. Selon eux les Blancs ont rendu la science vulgaire; quand un Blanc sait quelque chose tout le monde le sait. Il faudrait que nous arrivions à faire changer cet état d'esprit si nous voulons un jours savoir tout ce que les griots ne veulent pas livrer.

[ oralité ] [ tradition ]

 

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fusion

Il est merveilleux, dans une infinie solitude sur le rivage marin, sous un ciel brouillé, de porter son regard sur un désert d’eau sans limites. Encore faut-il être allé là-bas, devoir en revenir, vouloir passer de l’autre côté, ne pas le pouvoir, être dépourvu de tout ce qui fait vivre, et percevoir néanmoins la voix de cette vie dans le grondement des flots, le souffle de l’air, le passage des nuages, le cri solitaire des oiseaux. Il faut pour cela une exigence du cœur et cette déception que, pour m’exprimer ainsi, la nature vous inflige. Mais tout cela est impossible devant le tableau, et ce que je devais trouver dans le tableau lui-même, je ne le trouvai qu’entre moi et le tableau, à savoir une exigence adressée par mon cœur au tableau et une déception que m’infligeait le tableau. Je devins ainsi moi-même le capucin, le tableau devint la dune, mais l’étendue où devaient se porter mes regards mélancoliques, la mer, était totalement absente.

(A propos du Moine au bord de la mer, une oeuvre du peintre allemand Caspar David Friedrich.)

Auteur: Kleist Heinrich von

Info:

[ émotion ] [ art pictural ]

 
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envahisseurs

L'invasion d'Akkad par une peuplade lointaine

A leur approche, l'humanité se cachait dans des cavernes. Une ville devant eux n'était pas une ville. Les champs devant eux

n'étaient pas des champs. Ils étaient six (sept) rois, tous frères, resplendissants, et six cents étaient leurs soldats...

Tiamat les avait allaités.

Leur mère, Bêlet-Ili, les avait rendus beaux. (...)

Ils approchent d'Akkad et Narâm-Sîn réagit

Je convoquai un éclaireur et lui donnai des instructions.

Je lui donnai un stylet et une aiguille.

"Frappe-les du stylet ! Pique-les de l'aiguille !

Si le sang coule, ce sont des hommes comme nous.

Si le sang ne coule pas, ils sont de mauvais esprits, envoyés de la Mort, démons, démons malveillants, créatures d'Enlil."

L'éclaireur fit son rapport :

"Je les ai frappés du stylet ; je les ai piqués de l'aiguille et le sang a coulé."

Alors je convoquai les devins et leur donnai des instructions ;

je choisis sept agneaux, un agneau par roi barbare.

J'élevai de purs autels de roseaux, j'invoquai les grands dieux...


Auteur: Anonyme Sumer ancien

Info: In Legends of the Kings of Akkade de Joan Goodnick Westenholz, pp. 287 et 310-317.

 

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auto-analyse

Oui ! Et telle fut ma destinée, dès ma plus tendre enfance. Tout le monde lisait sur mon visage les signes des plus mauvais penchants ; ces signes n’existaient point, mais on les pressentait, et ils ne parurent jamais, j’étais modeste, on m’accusa d’astuce et je devins sournois. Je ressentais profondément le bien et le mal ; personne ne me prodiguait la moindre caresse ; tous m’outrageaient ; je devins vindicatif. J’étais morose, les autres enfants étaient gais et babillards ; je me sentais au-dessus d’eux, on me mit plus bas, je devins envieux. J’étais disposé à aimer tout le monde ; personne ne me comprit ; j’appris la haine. Ma jeunesse flétrie s’écoula au milieu d’une lutte entre la société et moi. Craignant de voir tourner en ridicule mes meilleurs sentiments, je les enfouis au fond de moi-même et ils s’évanouirent. J’aimais la vérité, on ne me crut pas : je me mis à mentir. Connaissant à fond le monde et le mobile de la société, je devins habile dans la science de la vie et je m’aperçus que d’autres, sans la moindre habileté, étaient heureux et recevaient des honneurs et des avantages que je briguais infatigablement. Alors le désespoir naquit dans mon cœur, mais non pas ce désespoir que guérit la balle d’un pistolet ; non ! mais un désespoir froid et sans force, qui se cache sous un sourire aimable et bienveillant. Je devins un paralytique moral. Une moitié de mon âme languit, se dessécha, et mourut. Je la coupai et la rejetai. L’autre partie s’agita et se mit à vivre dans chacune de ses parties, et personne ne remarqua cela, parce que personne ne savait l’absence de la moitié perdue. Mais vous venez de réveiller en moi son souvenir et je vous lirai son épitaphe. Au plus grand nombre, les épitaphes paraissent ridicules, mais à moi, non ; je pense toujours à celui qui repose sous elle. Du reste je ne vous prie point de partager mon opinion ; si ma sortie vous paraît ridicule, riez-en ! Je vous préviens que cela ne m’affligera pas le moins du monde.

Auteur: Lermontov Mikhail Yuryevich

Info: Un héros de notre temps

[ confession ]

 

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Ajouté à la BD par miguel