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béotien

Au fond, voulez-vous savoir la faute de Goethe et de Diderot ? Tous deux sont des esprits scientifiques, qui, dans le grand mouvement naturaliste de notre époque, ont employé les premiers les méthodes d'observation et d'expérimentation. Dès lors, il est tout simple que M. Barbey d'Aurevilly, qui ne croit pas à la nature, mais qui croit au diable, les assomme l'un et l'autre de la terrible injure de bourgeois. Des bourgeois, ô douleur ! voilà des hommes morts !
(...)
Eh ! Monsieur, bourgeois vous-même, puisque bourgeois est une injure !
Oui, bourgeois, et, qui plus est, bourgeois de province ! Mais vous retardez de cinquante ans ! Mais vous n'êtes qu'un tardigrade ! A Pézenas, entendez-vous ! On ne s'habille plus comme vous vous habillez ; on chercherait vos pantalons et vos redingotes dans les derniers villages des Landes, qu'on ne les trouverait pas. Et il n'y a aujourd'hui que les coqs de Brive-la-Gaillarde qui, en débarquant à Paris, osent risquer vos effets de cuisse. Bourgeois ! bourgeois !
(...)
Vous, monsieur, vous avez les manies, les tics, les religions de cette horrible classe bourgeoise qui ne peut rien faire simplement et qui s'endimanche, quand elle mange un melon. Bourgeois ! Bourgeois ! (...) En vérité, je vous le dis, vous avez l'ahurissement d'un bourgeois, les ignorances d'un bourgeois, l'obstination et le rabâchage d'un bourgeois. Bourgeois ! Bourgeois !

Auteur: Zola Émile

Info: Face aux romantiques, Le Figaro, 29 novembre 1880, pp 63, 66, 67

[ épicier ] [ philistin ]

 

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portrait

Un jour de juillet dernier, dans ce journal [Libération], à la veille de la Love Parade de Berlin, apparut ainsi la photo d’un personnage trentenaire dont la physionomie abondamment piercée se montrait en couleurs. Pourquoi nous parlait-on de cet inconnu ? Parce que c’était un raver et qu’il allait précisément se rendre, cette année encore, à la Love Parade de Berlin. Il s’agissait donc d’un héros de notre temps, et chacun sait qu’il vaut mieux survivre avec son temps que mourir dans les ténèbres. Au fil de l’article, dans lequel il était question de "danseurs fluo-délire" et de boutiques de "boisson tchaï", on apprenait que cet homme de Nulle-Part-Land, végétarien comme il se doit, ne buvait que des choses saines car il comptait bien danser toute sa vie, qu’il était généralement habillé d’une "mégatunique psychédélique ornée d’une spirale de sphères orange, jaunes, violettes" afin de se mettre des couleurs plein la tête, qu’il était membre d’une association de ravers préventifs, Techno plus, prônant la rave propre, sans drogues, qu’il avait découvert Trotski, Marx et Proudhon au rayon Histoire de la Fnac, et qu’il avait ensuite "poussé la révolte jusqu’à se manifester au cri de "Libérez Marie-Jeanne, enfermez Jean-Marie"". Un bon petit diable, en somme, un mouton à cinq pattes comme on s’exprime dans la néo-presse quand on veut faire l’éloge de ceux que possède au plus haut point le frisson sacré de l’enthousiasme fraternel. 

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 2 : Mutins de Panurge", éd. Les Belles lettres, Paris, 1998, page 128

[ caricature ] [ cliché ambulant ] [ homo festivus ] [ fêtard sans frontières ] [ ironie ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

interdépendance

Dans son célèbre ouvrage intitulé What is Life ? Erwin Schrödinger pose la question suivante : "Quelle est la source de l'ordre en biologie ?" Il en arrive à l'idée qu'il dépend de la mécanique quantique et d'un microcode transporté dans une sorte de cristal apériodique - qui s'est avéré être l'ADN et l'ARN - il avait donc brillamment raison. Mais si vous demandez s'il est parvenu à l'essence de ce qui rend quelque chose vivant, il ne l'a bien sûr pas fait. Bien qu'aujourd'hui nous connaissions des bribes de la machinerie des cellules, nous ne savons pas ce qui en fait des êtres vivants. Cependant, je suis peut-être tombé sur une définition de ce que signifie être vivant.

Pendant près d'un an et demi, j'ai tenu un carnet de notes sur ce que j'appelle les agents autonomes. Un agent autonome est quelque chose qui peut agir en son propre nom dans un environnement. En fait, tous les organismes vivant librement sont des agents autonomes. Normalement, lorsque nous pensons à une bactérie qui progresse dans un gradient de glucose, nous disons que la bactérie va chercher de la nourriture. En d'autres termes, nous parlons de la bactérie de manière téléologique, comme si elle agissait pour son propre compte dans son milieu. Il est stupéfiant que l'univers ait donné naissance à des choses qui puissent agir de cette manière. Comment diable cela a-t-il pu se produire ?

Auteur: Kauffman Stuart Alan

Info: " The Adjacent Possible : A Talk with Stuart Kauffman " sur edge.org, 11 mars 2003.

[ biologie systémique ] [ étonnement ] [ gaïa ] [ tâtonnement syntropique ] [ néguentropie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

femmes-par-homme

Tout le monde ne peut pas avoir la chance de rester avec une femme difficile.

De la chance oui, parce que les femmes difficiles sont comme l’eau propre d’une cascade, elles sont fortes, vives, sincères. Les femmes difficiles ne se contentent pas, elles peuvent être aussi cruelles que le diable et aussi douces que le plus beau des anges.

Elles s’échappent souvent, elles hurlent souvent, elles sont difficiles à cerner….Toujours.
Elles sont difficiles parce qu’elles sont intelligentes et astucieuses, incontrôlables, si elles pensent que vous savez c’est la fin. Si elles pensent que vous ne savez pas ce qu’elles pensent, c’est la fin. (C’est compliqué..).

Elles ont les yeux presque toujours tristes, presque toujours heureux, presque toujours les deux.
Elles savent aimer, mais aimer puissamment, aimer fort, vous ne pouvez pas les arrêter quand elles aiment, comme on ne peut pas arrêter une tempête quand elle arrive.

Avoir à ses côtés ce genre de femme, cela signifie vendre son âme au diable, cela signifie étreindre la folie, parce qu’elles peuvent vous rendre fou.

Puis vous regardez en arrière et vous pensez ce serait peut-être mieux sans elle, tout serait bien plus calme, plus serein.

Il y a des personnes qui abandonnent ce genre de femmes, qui s’en vont, mais je peux vous assurer qu’il n’y en a pas qui puissent les oublier parce qu’elles sont très belles, compliquées et particulières.
Je dirais qu’irremplaçables est le mot-clé

Auteur: Drissi Ramzi

Info: Sur le groupe FB "Lectures Du jour" 16 janv, 2020

[ éloge ] [ complexes ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

songe

Rêve. Un homme jeune (du type maigre, aigu, de certains intellectuels agiles et tranchants) me contraint à tirer à l'arc, en pleine ville, sur quelqu'un (dont je ne sais plus du tout qui c'était, ni même si je l'ai su alors, probablement aussi un homme jeune). J'examine avec effroi la pointe de la flèche, assez aiguë pour tuer. Comme, volontairement sans doute, j'ai échoué, il m'impose de réitérer l'épreuve, j'essaie d'échapper à son emprise; il faut tirer dans une sorte de galerie ou de passage souterrain où circule beaucoup de monde. Je lui fais remarquer qu'une des flèches est courbe : essayant de me dérober comme je peux. Lui, précise que si passe, au moment où je tirerai, une troupe de jeunes Israélites à vélo, cela sera sans importance, puisque ce sont, de toute manière, des Romains. Je proteste, indigné par cette vieille théorie censée légitimer l'antisémitisme, je l'insulte, notre conflit devient très violent. Je finis par crier que je ne tirerai pas, ou sur lui. J'essaie de le fuir (le lieu est alors la place Saint-François, à Lausanne). A un moment donné, il me dit, toujours extrêmement agressif et pressant : "Aime-t-elle les timbres?"; sur quoi il va en acheter. Elle, c'est ma fille. Je comprends qu'il veut la tuer en empoisonnant la colle des timbres. Je me récrie. Enfin, je romps avec lui.
Cet homme était, littéralement, le diable. L'atmosphère du rêve était de violence, de méchanceté extrême, de conflit brutal.

Auteur: Jaccottet Philippe

Info: Autres journées Journal, sept 1981

[ peur ]

 

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existence

Ce n'est pas de la maîtrise, ma petite, c'est une lutte à mort, quotidienne. La vie est une guerre. Non, la vie, c'est comme avancer dans un pays inconnu. Il faut que tu sois sans arrêt sur tes gardes et à l'affût... Et chaque jour qui passe, les choses empirent, parce que tu pénètres de plus en plus dans le pays des méchants, de plus en plus seul, de plus en plus cerné. Et toi, tu essaies de te battre ici ou là, à l'intérieur de la forêt, comme Rambo, l'armoire à glace des films. Regarde ma maison, je viens de la repeindre. Je l'ai peinte moi-même, avec un rouleau, et les portes avec de la laque. Eh bien ça, c'est lutter comme un brave au milieu de la forêt. Parce que ce qui te vient tout de suite à l'esprit, c'est de tout envoyer au diable. Que le plafond s'écroule et que la cuisine se remplisse de merde. Des fois, il te faut beaucoup de courage rien que pour remonter la fermeture Eclair de tes chaussures. Pourquoi nettoyer, pourquoi se laver? Pourquoi faire l'horrible effort de vivre... pour aller passer dix heures au Hawaï? Et demain je n'y serai plus, je serai dans un autre club, encore plus minable. Puis dans la rue. Ensuite, avec de la chance, une institution de charité. Mais je suis là, tu vois. En train de peindre la maison. Parce que, malgré tout, nous ne sommes pas des animaux.

Auteur: Montero Rosa

Info: Le Territoire des Barbares

[ combat ] [ pensée-de-femme ]

 

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exorcisme

Aussitôt que Jésus fut hors de la barque, il vint au-devant de lui un homme, sortant des sépulcres et possédé d’un esprit impur. Cet homme avait sa demeure dans les sépulcres, et personne ne pouvait plus le lier, même avec une chaîne. Car souvent il avait eu les fers aux pieds et avait été lié de chaînes, mais il avait rompu les chaînes et brisé les fers, et personne n’avait la force de le dompter. Il était sans cesse, nuit et jour, dans les sépulcres et sur les montagnes, criant, et se meurtrissant avec des pierres. Ayant vu Jésus de loin, il accourut, se prosterna devant lui, et s’écria d’une voix forte : Qu’y a-t-il entre moi et toi, Jésus, Fils du Dieu Très-Haut ? Je t’en conjure au nom de Dieu, ne me tourmente pas. Car Jésus lui disait : Sors de cet homme, esprit impur. Et il lui demanda : Quel est ton nom ? Légion est mon nom, lui répondit-il, car nous sommes plusieurs. Et il le priait instamment de ne pas les envoyer hors du pays.

Il y avait là vers la montagne, un grand troupeau de pourceaux qui paissaient. Et les démons le prièrent, disant : Envoie-nous dans ces pourceaux, afin que nous entrions en eux. Il le leur permit. Et les esprits impurs sortirent, entrèrent dans les pourceaux, et le troupeau se précipita des pentes escarpées dans la mer ; il y en avait environ deux mille, et ils se noyèrent dans la mer.

Auteur: La Bible

Info: La Sainte Bible, traduction Louis Segond, Évangile de Marc, 5, 2-13

[ diable ] [ principe diabolique ] [ folie ]

 

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cyclique

Le soleil va entrer dans le signe du Taureau. C'est le moment où sont nés Rome, Hitler et Henry de Montherlant. C'est le mois où mourut le chevalier Bayard, c'est le mois où l'homme inventa le phonographe. L'homme, sujet de toutes nos études et de toutes nos préoccupations, l'homme, l'enfant chéri de cette chronique. Que fait-il en avril ? Il plante la griffe d'asperge, il récolte l'oseille, il protège l'espalier avec des paillassons. Mais encore ? Il les change de place, il les enlève, il les remet mieux. Il s'évertue, il se démène, il sème la lupuline, il fume les vieux houblons. En un mot, il fait le diable à quatre. La poule pond des oeufs de Pâques. Le lièvre en fait autant. Du moins en Alsace et en Allemagne. La femme se livre aux nettoyages de printemps. Elle passe ses ongles à la "super-base", qui supprimera leurs peaux, à l'huile séchante, qui complétera le travail, et à la "laque fixante" qui protégera le vernis; enfin à la "crème abricot" qui stimule la croissance des griffes. Le printemps est là. L'agneau bondit près de sa mère et le poulain pur-sang près de la jument persane. Les épinards sont magnifiques ; et l'homme s'apprête, par les jeûnes du Carême, à célébrer la fête de Pâques dans les humbles dispositions qui conviennent au peu qu'il est : il mange la morue de brandade, il s'excite à s'améliorer. Bientôt, pourtant, il retombe dans l'ornière. Qu'il y croupisse ! Nous n'attendions pas mieux de cet animal mou."

Auteur: Vialatte Alexandre

Info: Chronique des grands micmacs, p.169-170. L'HOMME D'AVRIL

[ printanier ]

 

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non-conformisme

j’habitais cette pension de famille à Philadelphie, j’avais 22 piges

crevais la dalle et perdais les pédales dans un monde en guerre qui prospérait

et puis une nuit où j’étais assis à ma fenêtre j’ai vu dans une chambre de l’autre côté

de la rue à l’intérieur d’une autre pension de famille de Philadelphie

une jeune femme qui s’agrippait à un jeune homme pour l’embrasser avec

joie et passion.

c’est à ce moment-là que j’ai pris conscience du recoin

dépravé dans lequel je m’étais

acculé :

je voulais être ce jeune homme à cet instant

mais je n’avais aucune envie de faire les nombreux efforts qu’il avait dû consentir pour me hisser

là où il était arrivé.

pire encore, j’ai réalisé que je pouvais avoir tort.

j’ai quitté ma piaule et commencé à déambuler dans les rues.

j’ai continué de marcher en dépit du fait que je n’avais pas

mangé ce

jour-là.

(le jour t’a mangé ! fait la chanson)

j’ai marché, j’ai marché.

j’ai dû marcher 8 kilomètres, après quoi je

suis rentré.

les lumières dans la chambre d’en face étaient

éteintes.

les miennes aussi.

je me suis désapé et me suis mis au lit.

je n’avais pas envie d’être ce qu’ils voulaient que je

sois.

et alors

tout comme eux

j’ai dormi.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Tempête pour les morts et les vivants", au diable vauvert, trad. Romain Monnery, 2019, " seul à une époque où les armées avaient le vent en poupe"

[ impossible ] [ envie ] [ hommes-femmes ]

 
Mis dans la chaine

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célébrité

"Qu’est-ce qu’une star ?" est la question que David Bowie aura posé à travers son œuvre. La star appartient-elle à une autre espèce que les êtres humains ? Est-elle un extraterrestre, une fille des étoiles, un étranger dans un monde étrange, un surhomme nietzschéen ? A-t-elle une fonction messianique, divino-humaine, émancipatrice ? Ou au contraire est-elle un parasite, un vampire se nourrissant des énergies de ceux qui l’aiment ? A-t-elle même fait un pacte faustien avec le diable pour obtenir l’admiration des fans ? On retrouve ce questionnement partout : en particulier dans les chansons de l’album Ziggy Stardust, presque toutes des variations sur la notion d’étoile ("Starman", "Star", "Lady Stardust", "Ziggy Stardust") et jusque dans la chanson "The Stars (Are Out Tonight)" sur The Next Day en 2013, incroyable renversement de perspective où on entend Bowie emprunter la voix d’un "homme ordinaire" décrivant les activités de ces stars parasites et vampires :

"Les stars ne dorment jamais – Les mortes comme les vivantes – Nous, nous vivons plus près de la Terre – Loin des paradis – Mais les stars ne sont jamais loin – Les stars sont de sortie ce soir – Elles nous espionnent derrière leurs lunettes noires – Elles épient notre moindre geste – Elles absorbent notre monde primitif – Les voici en haut des escaliers – Asexuées et non-excitées – Elles te brûlent avec leurs sourires radieux – Elles t’enferment avec leurs beaux yeux – Elles sont fauchées et honteuses ou ivres ou effrayées – On ne nous débarrassera jamais des stars".

Auteur: Thiellement Pacôme

Info: http://www.pacomethiellement.com/corpus_conference.php?

[ modèle identificatoire ] [ fonction spirituelle ] [ influence ]

 

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