Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 86
Temps de recherche: 0.0621s

matérialisme

L'histoire de l'éthique est la triste histoire de merveilleux idéaux que personne ne saurait atteindre. La plupart des chrétiens n'imitent pas le Christ, la plupart des bouddhistes sont incapables de suivre Bouddha, et la plupart des confucéens auraient provoqué une crise de rage chez Confucius.

A l'opposé, la plupart des gens, aujourd'hui, n'ont aucun mal à se hisser à la hauteur de l'idéal capitalistico-consumériste. La nouvelle éthique promet le paradis à condition que les riches restent cupides et passent leur temps à se faire du fric, et que les masses lâchent la bride à leurs envies et à leurs passions, et achètent de plus en plus. C'est la première religion de l'histoire dont les adeptes font vraiment ce qu'on leur demande de faire. Mais comment savons-nous que nous aurons vraiment le paradis en retour ? Nous l'avons vu à la télévision.

Auteur: Yuval Noah Harari

Info: Sapiens : Une brève histoire de l'humanité, p. 409

[ diabolique ] [ antispiritualisme ] [ dogme universel ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

déresponsabilisation hiérarchique

Dans son exposé sur la "banalité du mal", Hannah Arendt avance qu'Eichmann n'était pas un "pervers sadique", or cette considération fait référence à une notion encore pré-théorique, une représentation de sens commun où le sadique est quelqu'un qui inflige et jouit des souffrances qu'il fait subir aux autres.

Or Lacan insiste: la position subjective du pervers est une radicale attitude d'auto-instrumentalisation, le pervers se faisant lui-même le pur objet-instrument de la jouissance de l'Autre avec un grand A, le grand Autre...

Le véritable pervers sadique est donc tout le contraire de la figure passionnée d'un "mal diabolique", c'est plutôt un exécutant dépersonnalisé, un "bureaucrate du mal", sans profondeur psychologique, sans complexe spécifique, sans motivation d'ordre traumatique.

Loin d'un esprit extravagant à la Milton ou du Méphistophélès gœthéen, le bureaucrate qui s'abrite derrière son "devoir", voilà la vraie figure contemporaine du Mal.

Auteur: Dubuis Santini Christian

Info: publication facebook du 18.03.2021

[ dupe ] [ éthique ] [ loin du front ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

femme idéale

Je vous ai déjà dit que les femmes sont légion sur cette terre, hein ? La plupart sont acceptables. Et les baisables ne se comptent pas. Mais il arrive que la nature accouche, par un coup de baguette magique, d’une femme exceptionnelle, d’une femme après quoi rien n’a plus de valeur. Vous savez bien, une anatomie à couper le souffle. Chez elle, tout n’est que mouvement, tout bouge divinement, du vif argent, un serpent caché sous les fleurs. Elle dévoile une cheville, une épaule, un genou, un sein, et vous voici lié à elle comme par un invisible aimant. Mais elle vous nargue de ses yeux rieurs et sublimes. Sa bouche esquisse une moue diabolique. Qu’importe, vous êtes suspendu à ses lèvres qui sont pourtant prêtes à se moquer de votre impuissance. De surcroît, cette femme s’habille à merveille et ses longs cheveux électrisent l’atmosphère. On se damnerait pour moins.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Pulp", trad. Gérard Guégan, éd. Grasset & Fasquelle, 1995, pages 66-67

[ fascination ] [ description ] [ modèle escort girl ]

 
Commentaires: 5
Ajouté à la BD par Coli Masson

homme-femme

Elle l’avait attendu dans un faible délire de torture nerveuse. Comme elle se tenait debout, accablée par le poids de ses pensées, l’expression de son regard perdu qui semblait spirituelle comme celle des anges, mais venait en réalité de sa torture, apparut si poignante à Birkin que la pitié lui tordit le cœur. Il vit sa tête penchée, son visage transporté, sa face plongée dans une sorte d’extase diabolique. Sentant qu’il la regardait, elle releva la tête, chercha ses yeux, tandis que les siens, magnifiques et gris, allumaient pour lui un signal flamboyant. Mais il évita son regard ; elle laissa son visage retomber dans le tourment et la honte, son cœur torturé retourna à son mal. Et lui aussi la honte le torturait, une pitié aiguë pour elle parce qu’il ne désirait pas rencontrer ses yeux, ne désirait pas recevoir la flamme qu’elle lui adressait en signe de reconnaissance.

Auteur: Lawrence David Herbert

Info: Femmes amoureuses, traduit de l’anglais par Maurice Rancès et Georges Limbour, éditions Gallimard, 1949, pages 29-30

[ observation ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

habillement

Valentine avait soigneusement prévu ses effets : choisissant, pour ses débuts au tribunal, un costume relativement conventionnel (mais coûteux) ; passant des laines et des gabardines aux soies, aux satins, aux velours, aux brocarts et aux fourrures ; des hauts cols, des manchettes amidonnées et des plastrons aux chemises ouvertes de style indien ou marocain ; renonçant à la chaste dignité des rayures et de l'écossais pour des cachemires voluptueux, des tissus japonais peints à la main, des dentelles vénitiennes ajourées, du chintz fleuri... ! Oubliant les teintes sombres pour le pourpre, le vert tilleul, le cramoisi, le bleu lavande, l'argent. Il avait préparé une cape doublée de brocart doré, évoquant une toge romaine ; un manteau de loutre aubergine ; son pardessus de "deuil" de style cosaque, avec son splendide col de zibeline. Calculant ses effets avec une habileté diabolique...
Les dames se pressaient pour voir quelle fleur le jeune homme avait choisie pour sa boutonnière, ce jour-là... !

Auteur: Oates Joyce Carol

Info: Les mystères de Winterthurn, p.278

[ vêtements ]

 

Commentaires: 0

morale

Origine du mal. On dit à un soldat pour l'encourager : "Songe que tu es du régiment de Champagne." On devrait dire à chaque individu : "Souviens-toi de ta dignité d'homme." Et en effet, malgré qu'on en ait, on en revient toujours là ; car que veut dire ce mot si fréquemment employé chez toutes les nations, rentrez en vous-même ? Si vous étiez né enfant du diable, si votre origine était criminelle, si votre sang était formé d'une liqueur infernale, ce mot rentrez en vous-même signifierait : consultez, suivez votre nature diabolique, soyez imposteur, voleur, assassin, c'est la loi de votre père. L'homme n'est point né méchant ; il le devient, comme il devient malade. Des médecins se présentent et lui disent : "vous êtes né malade." Il est bien sûr que ces médecins, quelque chose qu'ils disent et qu'ils fassent, ne le guériront pas si sa maladie est inhérente à sa nature ; et ces raisonneurs sont très malades eux-mêmes.

Auteur: Voltaire

Info: Dictionnaire philosophique, Garnier 1967, p.301-302

[ éthique ]

 

Commentaires: 0

ineffable

Le diable est donc le dévoreur car comprendre = compredenhere […] c’est aussi engloutir. La compréhension avale […]. Le désir de comprendre qui paraît si moral et si universellement humain, dissimule une volonté diabolique. […] Au cœur de tout individu est un mystère de vie qui s’éteint lorsqu’il est "saisi". C’est pourquoi les symboles aussi demandent à garder leur mystère ; s’ils sont mystérieux, ce n’est pas seulement parce que la réalité qui les sous-tend ne peut être clairement comprise, c’est parce que le symbole est là pour prévenir les interprétations freudiennes qui sont en effet si mensongères qu’elles ne manquent jamais leur effet. […] C’est pourquoi nous devons, au dernier stade de l’analyse, […] qu’il ne doit vraiment pas y avoir compréhension […]. C’est là que réside le caractère menaçant et dangereux de l’analyse, dans le fait même qu’apparemment l’homme est compris : le diable dévore son âme qui est nue et découverte […].
La véritable compréhension cependant paraît être ce que l’on ne comprend pas, et qui pourtant existe et agit.

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Le divin dans l'homme, page 423

[ conclure ] [ impossible ] [ curiosité prédatrice ] [ rapports humains ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

profession

Plus pauvre encore (que le bucheron), plus sale, plus chétif et plus inquiétant est le charbonnier. Ne maniant pas le fer mais le feu - le plus grand ennemi du bois, il est réellement diabolique. Le charbonnier ne se marie pas et n'a pas de postérité. Il ne quitte la forêt que pour s'enfermer dans une autre forêt, afin d'y continuer son oeuvre de destruction et de crémation. En toutes régions, les villageois ont peur du charbonnier. Dans les textes littéraires, notamment dans les romans courtois, les auteurs mettent quelquefois en scène un preux chevalier perdu au coeur de la forêt et contraint de demander son chemin à un horrible charbonnier. Pour les lecteurs du XIIe et du XIIIe siècle, cette rencontre constitue celle des extrêmes ; c'est le contraste social le plus fort qui puisse être imaginé. Dans ces textes, le charbonnier est toujours décrit de la même façon : petit, noir, velu, les yeux rouges et enfoncés, la bouche tordue et cruelle ; c'est l'archétype de l'homme situé au plus bas de l'échelle sociale : il est à la fois misérable, animal et démoniaque.

Auteur: Pastoureau Michel

Info: Une histoire symbolique du Moyen Âge occidental, p. 99

[ hiérarchie ] [ historique ] [ sociologie ]

 

Commentaires: 0

divertissement

Certain sociologues à vocation critique sont tentés de voir dans cette littérature de série et surtout dans ses formes les plus modernistes l'expression d'un vaste complot de la bourgeoisie, c'est-à-dire une manière particulièrement subtile de fournir un nouvel opium au peuple pour le faire tenir tranquille. Il faut cependant observer que la grande majorité des producteurs de cette littérature sont eux-mêmes d'origine populaire. Il s'agit en général d'anciens boursiers qui ont "réussi" parce qu'ils avaient le "don du baratin" et qui connaissent leur public populaire comme seuls le connaissent ceux qui en sont issus. Si complot il y a, il est parfaitement diabolique puisqu'il faudrait supposer que "les autres" auraient entraîné les plus brillants sujets des classes populaires à devenir, par intérêt ou inconscience, les agents de l'abrutissement de leur propre classe d'origine. En fait, dans leurs mémoire, les auteurs de cette littérature populaire insistent toujours sur leur "sentiment d'appartenance au peuple".
(...) Ce serait surestimer la technique de la plupart de ces professionnels que de les croire capables de doser lucidement les ingrédients qui font leur succès. En fait, les écrivains à guimauve croient à leurs fadaises au moins autant que leurs lecteurs.

Auteur: Hoggart Richard

Info: La culture du pauvre

[ distraction ] [ sociologie ]

 

Commentaires: 0

diabolique

C’est bien là, en effet, le caractère le plus visible de l’époque moderne : besoin d’agitation incessante de changement continuel, de vitesse sans cesse croissante comme celle avec laquelle se déroulent les événements eux-mêmes. C’est la dispersion dans la multiplicité, et dans une multiplicité qui n’est plus unifiée par la conscience d’aucun principe supérieur ; c’est, dans la vie courante comme dans les conceptions scientifiques, l’analyse poussée à l’extrême, le morcellement indéfini, une véritable désagrégation de l’activité humaine dans tous les ordres où elle peut encore s’exercer ; et de là l’inaptitude à la synthèse, l’impossibilité de toute concentration, si frappante aux yeux des Orientaux. Ce sont les conséquences naturelles et inévitables d’une matérialisation de plus en plus accentuée, car la matière est essentiellement multiplicité et division, et c’est pourquoi, disons-le en passant, tout ce qui en procède ne peut engendrer que des luttes et des conflits de toutes sortes, entre les peuples comme entre les individus. Plus on s’enfonce dans la matière, plus les éléments de division et d’opposition s’accentuent et s’amplifient ; inversement, plus on s’élève vers la spiritualité pure, plus on s’approche de l’unité, qui ne peut être pleinement réalisée que par la conscience des principes universels.

Auteur: Guénon René

Info: Dans "La crise du monde moderne" pages 71-72

[ signes ] [ chute ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson