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frustration

Si les "identifications projectives*" ne trouvent pas un espace où être accueillies et transformées, et se heurtent à une rêverie négative […], elles sont renvoyées en arrière amplifiées : elles restent à l’état d’émotions dinosaures, d’émotions-fusées.

*Selon Mélanie Klein : passage obligé et provisoire de la mise en place de la psyché de l'enfant relativement à l'objet primaire, associé au mécanisme de projection - introjection qu'elle décrit. "Il s'agit de décrire le monde fantasmatique de l'enfant (son imaginaire), sur la valeur structurante de l'image maternelle."
En général l'enfant garde schématiquement en lui ce qui est bon, et projette dans l'image maternelle ce qui est mauvais. Une deuxième étape suivant la projection est l'identification à ce qui a ainsi été projeté, c'est l'identification projective qui aboutit donc, dans le développement normal, à la réintégration de ce qui a été projeté. Pour W. Bion l'idée est que l'identification projective est un mécanisme structurant autorisant la capacité de penser. L'identification projective peut devenir pathologique si elle n'est plus transitoire mais un moyen de déni de la réalité.

Auteur: Ferro Antonino

Info: Facteurs de maladie facteurs de guérison.

[ inconscient ] [ explosion latente ]

 

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sciences

Question : Y a-t-il quoi que ce soit de prévisible dans l'évolution ?
S. J. Gould : Oui, mais ces prédictions sont très générales. Ainsi, compte tenu des conditions qui existaient sur la Terre, j'aurais certainement prédit l'apparition de la vie. La vie est probablement la conséquence fondamentale de processus chimiques et de la physique des systèmes qui s'auto-organisent. Je pourrais également prédire qu'il y aura toujours davantage de proies que de prédateurs, car un écosystème ne peut fonctionner autrement. La symétrie bilatérale était elle aussi prévisible parce que c'est un mode d'organisation efficace. Je vous dirais que si des créatures volantes devaient apparaître, elles auraient probablement des ailes parce qu'il n'y a pas d'autres façon de se mouvoir dans les airs. Ainsi, la vie présente certaines caractéristiques très générales qu'on peut prévoir. Cependant, ce que la plupart des gens veulent savoir lorsqu'ils posent des questions sur l'évolution de la vie, ce ne sont pas des réponses générales et abstraites. Ce qui nous intéresse habituellement, c'est pourquoi l'Humain existe. Pourquoi les Dinosaures ont-ils dominé ? Pourquoi les Mammifères ont-ils pris la relève ? Ces questions ont toutes à voir avec l'imprévu.

Auteur: Gould Stephen Jay

Info: Entretien avec Neil Campbell dans son : Biologie, en début de cinquième partie

[ hasard ] [ évolution ]

 

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évolution

La qualité première d’une discipline scientifique est en effet de savoir se remettre en cause ce que ne peuvent (ou ne savent) pas faire ceux qui défendent des idées fondées sur un a priori de départ, par définition incritiquable. Je pense évidemment aux créationnistes qui, rejetant toute observation objective, cherchent avant tout à faire entrer le monde qui est le nôtre dans le cadre d’idées préconçues définies une fois pour toutes.
En ce début de millénaire, les scientifiques s’accordent pour reconnaître la validité à la fois du gradualisme et du ponctuationnisme : certaines espèces se transforment lentement au gré du temps (géologique) mais d’autres semblent apparaître en un laps de temps très court suivi d’une longue période d’absence de changement. La grande majorité des espèces ayant un jour vécu sur Terre ont aujourd’hui disparu (99% d’entre elles avancent les spécialistes). Certaines ont été emportées, comme les dinosaures du Crétacé, par un événement cataclysmique. D’autres se sont transformées en de nouvelles espèces mieux adaptées à un milieu donné. Dans tous les cas, le hasard est à l’oeuvre puisqu’il entraîne aussi bien mutations soudaines qu’extinctions massives accidentelles. Et, on le sait bien, le hasard est imprévisible. Internet,

Auteur: Internet

Info: http://cepheides.fr/article-de-l-evolution-la-theorie-des-equilibres-ponctues-95949230.html

[ dessein intelligent ] [ ouverture ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

nounours

Je parie que mon père conduit le flic dans ma chambre. A sa demande. Pour une fouille organisée.
Je m'en fous, je suis clean. A part une vieille peluche sur une étagère (un dinosaure à qui il manque un bout de la queue), j'ai la chambre classique d'un mec de dix-sept ans : un lit, un ordi, une console, le tout consciencieusement entouré d'un bordel généralisé. Ça devrait jouer en ma faveur, cette peluche verte aussi grosse qu'un chat, perchée au-dessus de mon bureau. Me donner un soupçon d'innocence, comme si j'avais gardé un pied dans l'enfance. A moins qu'ils me prennent pour un pervers qui l'aurait torturée en lui sectionnant la queue. J'avais dix ans, j'étais curieux : je voulais savoir avec quoi on l'avait rembourrée pour que ce soit aussi mou tout en étant ferme. J'ai pas été déçu. On avait gavé Billy, c'était son nom, de granulés de plastique blanc. Depuis il fuyait, mal rabiboché par mes soins car ma mère avait refusé de le recoudre. Elle m'avait généreusement fourni l'aiguille et le fil, en me précisant que ça me servirait plus tard de ne pas prendre ma femme pour une bonniche et d'exécuter moi-même mes ourlets de pantalons. J'avais rafistolé Billy au plus simple.

Auteur: Abier Gilles

Info: Accrocs, p. 15-16

[ culpabilité ] [ inquiétude ]

 

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maquette

Trois heures, temps universel. Les rues se coupent à angle droit. L’asphalte est muet. Les maisons immobiles. Gisèle dort sous une couette fleurie. Jacky, tout habillé, ronfle sur son divan. Suff est allongé sur le dos dans son lit de fer. Mme Angstroem sue sous son édredon. Maximilian lit une bande dessinée à la lueur d’une lampe de poche. Harry est assis à la table de la cuisine devant une canette de bière. Marguerite mange le dernier praliné. La mère et sa fille enlacées sur le sol ressemblent à des momies. Le collectionneur et sa femme font chambre a part. Les deux orphelines dorment dans le lit de leurs parents. Le troll bande dans son sommeil. Les sept nains ont un dortoir à sept lits. La fumeuse agonise. Tudal écrit une longue lettre. Le terroriste campe au salon, un briquet serré dans la main. Sonia et Carlos astiquent leurs armes de poing. La vieille n’a pas changé ses draps depuis des lustres. La famille empaillée ne bouge pas d’un pouce. Mme Pristil écoute son mari jurer dans le noir. Paul entend son beau-père jurer dans la chambre de sa mère. Le squelette grince des dents sur le sommier à lattes. Le petit garçon dort avec son dinosaure en peluche. Son père porte un protège-moustache en roupillant. Sur le parking, les camionneurs au fond de leurs cabines dorment profondément.

Auteur: Biermann Mika

Info: Mikki et le village miniature

[ écriture ] [ modélisation ] [ simultanéïté ]

 

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clivage générationnel

Cet après-midi, Paris est traversé par une horde de rolleriens bigarrés mais heureux de se dégourdir les roulettes. On les regarde passer, c'est sympathique. Tout à coup sort du lot un personnage tout à fait étonnant : un homme d'un certain âge, costume-cravate, légion d'honneur, bien de sa personne, décide de couper la foule roulante pour rejoindre le trottoir d'en face. Il se lance en agitant frénétiquement ses poings et en criant :"J'ai été opéré de la hanche, j'ai une prothèse et le premier qui me rentre dedans, je lui casse la gueule !" Heureusement il arrive sur le trottoir sain et sauf. On le regarde, stupéfaits, et le monsieur de rajouter haut et fort : "De toute façon, maintenant, il n'y en a plus que pour les rollers et les pédés !" Éclat de rire général. Le monsieur de plus en plus turgescent se tourne vers nous : "Moi messieurs dames j'ai fait de la résistance, j'ai bien failli me faire descendre par les allemands alors..." Alors quoi ? On a continué de pouffer de rire. Que voulez-vous faire d'autre ? Étonnant le degré d'intolérance et d'homophobie de certains vieux dinosaures.

[Commentaire de P M sur son texte] Ça c'est la nouvelle image d'Epinal où y a un vieux con du monde ancien qui doit passer à la trappe mais qui sert encore à quelque chose, qui sert à ce qu'on ne s'interroge pas sur ce défilé assez effrayant, si on le regarde bien, de jeunes gens angéliques, que j'appelle d'ailleurs les sections sucrées.

Auteur: Muray Philippe

Info: https://www.youtube.com/watch?v=ddV0D70VZKg

[ ancien ordre ] [ nouvel ordre ] [ torpeur béatique ] [ décalage ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

motiver

La sensibilité aux incitations
Le pouvoir colonial français établi à Hanoi a voté une loi : chaque rat tué et rapporté donnait droit à une rétribution. Un bon moyen de limiter la prolifération des nuisibles, croyait-il. Résultat : tout le monde s'est lancé dans l'élevage de rats.
...
Lorsque les manuscrits de la Mer Morte ont été découverts à partir de 1947, les archéologues ont promis une récompense pour la découverte de tout nouveau parchemin. Résultat : les parchemins ont été déchirés pour augmenter leur nombre.
...
La même chose s'est produite au XIXe siècle en Chine lorsqu'on promit une récompense pour la mise au jour d'ossements de dinosaures. Les paysans ont exhumé des restes entiers et les ont réduits en pièces pour multiplier les sommes perçues.
...
Le conseil d'administration d'une entreprise a promis une prime aux managers s'ils atteignaient leurs objectifs. Que s'est-il passé ? Les managers ont dépensé davantage d'énergie à se fixer les objectifs les plus faciles à atteindre qu'à s'efforcer de faire prospérer l'entreprise.
...
Ce sont quelques exemples de la sensibilité aux incitations. (...)
...
Voilà des systèmes incitatifs efficaces font coïncider intention et incitation.
Exemple : dans la Rome antique, le constructeur d'un pont devait se tenir debout sous la voûte au moment de l'inauguration de l'édifice. Une bonne incitation à construire un ouvrage suffisamment stable.
...
En revanche, les systèmes incitatifs les moins efficaces ratent leur intention ou la pervertissent.
Ainsi, le contenu d'un livre est d'autant plus connu que l'ouvrage fait l'objet d'une censure.
Ou les banquiers qui perçoivent une rétribution à chaque crédit octroyé contribuent à la détérioration de la qualité du portefeuille de crédits de leur établissement.

Auteur: Dobelli Rolf

Info: Arrêtez de vous tromper : 52 erreurs de jugement qu'il vaut mieux laisser aux autres...

[ exemples ] [ inattendu ] [ surprise ] [ avidité ]

 

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ésotérisme

Opposer scientifiques et créationnistes est révélateur de la simplification extrême des raisonnements humains.
Le principe du tiers exclus, fut initié dans notre culture, comme beaucoup d'autres trucs, par les anciens grecs, en particulier Aristote :
"Il n'est pas possible qu'il y ait aucun intermédiaire entre les énoncés contradictoires : il faut nécessairement ou affirmer ou nier un seul prédicat, quel qu'il soit."
Tout ça, avec le recul, fait peine à entendre. Comment, alors que les développements divers des recherches scientifiques montrent toujours mieux les infinies et intriquées complexités de nous et du Monde, comment, cette logique formelle, bipolaire, ultra simplificatrice, peut elle sous tendre TOUS nos raisonnements et encore avoir autant de crédit en dehors de l'arithmétique de base.
Il y a là un manque de finesse impressionnant.
Heureusement que la civilisation chinoise a su montrer une autre voie avec un taoïsme qui intègre la possibilité d'un "entre deux".
Reprenons le dilemne sciences/créationnisme au prisme des connaissances de ce début du 21e siècle - et ce mystère des changements évolutionnaires rapides. En bref les espèces observées dans le continuum terrestres historique restent sans modifications majeures durant de longues plages temporelles, que les experts nomment "stases". Du coup l'apparition d'une nouvelle espèce se produit très rapidement, sans qu'aucun fossile n'ait jamais présenté de "stade intermédiaire" convaincant entre l'ancienne et la nouvelle espèce, comme le voudrait le Darwinisme.
La sciences veut expliquer, fixer, et pouvoir reproduire les phénomènes "une fois pour toute"...
A l'aune de nos variées expériences de vie ce positionnement n'est pas sans être bizarroïde... rigide ?
Ne pensez vous pas par ailleurs qu'il serait extrêmement aisé pour un (ou des) intervenants extérieurs, "au delà de notre compréhension", d'orienter certaines choses de la vie sur terre, simplement en influant sur quelque infime détail au moment clef ? Un peu comme modifier une simple virgule peut vous faire planter, ou pas, tout un système informatique. La virgule étant peut être ici une modification quasi imperceptible pour notre plus puissant microscope.
Ou alors, vu de l'autre bout le la lorgnette, et beaucoup moins discrètement, une influence qui aurait dévié légèrement la trajectoire d'une météorite afin qu'elle vienne perturber le climat terrestre pour en faire disparaitre les dinosaures ?
Pour résumer, les hommes constatent une logique qui sous tend notre réalité, une marche vers la complexité, des constantes cosmologiques impressionnantes, et tout et tout... Mais s'imaginer que tout est absolument "impersonnel" et qu'aucun coup de pouce n'a jamais lieu nulle part semble bien aventuré. Sciences et Dieu(x) sont tout à fait compatibles. L'humain, de par sa volonté de logique et de cohérence "on ou off", qui veut absolument séparer le "magique" du rationnel, est peut-être bien dans une dynamique d'aveuglement.

Auteur: Mg

Info: 23 déc. 2018

[ projectionniste ] [ coup de pouce ] [ paliers ] [ métaphysique ] [ dessein intelligent ] [ rationalisme ]

 
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évolution

La biologie des derniers oiseaux à dents révélée
Une collaboration internationale dirigée par des chercheurs de l'Institut de génomique fonctionnelle de Lyon, montre par imagerie synchrotron que les dents des derniers oiseaux à dents ont des caractéristiques proches de celles des dinosaures théropodes. Cette étude publiée dans la revue BMC Evolutionary Biology, confirme la parenté étroite entre oiseaux et dinosaures.
Les dents sont une véritable boîte noire qui enregistre au quotidien de nombreux traits de vie de l'animal qui les porte. Ainsi les dents de tous les vertébrés (Homme compris) renferment des informations clés sur le mode de vie, le régime alimentaire, ou encore les rythmes de croissance. Pour cette raison, les dents fossiles sont très prisées des paléontologues et l'étude de celles qui appartenaient à des animaux disparus sans laisser de descendance, permet de lever le voile sur des pans encore méconnus de l'histoire de la vie.
Les oiseaux actuels sont dépourvus de dents, mais leurs plus proches parents qui se sont éteints il y a environ 66 millions d'années, avaient des dents pointues et acérées qu'ils utilisaient pour saisir leurs proies, principalement des poissons. Ces oiseaux, qui se nomment Hesperornis et Ichthyornis, vivaient en Amérique du Nord au Crétacé supérieur aux côtés des derniers dinosaures. Les restes fossiles de ces oiseaux à dents sont extrêmement rares. C'est donc une opportunité exceptionnelle qui s'est présentée à Maïtena Dumont de pouvoir étudier, au sein d'une collaboration internationale pilotée par Antoine Louchart et Laurent Viriot à l'Institut de Génomique Fonctionnelle de Lyon, des dents isolées en utilisant une technique d'imagerie 3D de qualité exceptionnelle produite par l'ESRF (European Synchroton Radiation Facility) de Grenoble. La microtomographie à rayons-X Synchrotron permet de générer des volumes virtuels dont la forme et la structure interne sont fidèles dans les moindres détails à celles des dents fossiles. On peut ainsi se déplacer au sein de la dent virtuelle avec une résolution inférieure au micron, et ceci sans abimer le fossile d'origine.
Les résultats obtenus montrent que le remplacement de ces dents au cours de la vie et leur mode d'attachement et d'implantation dans les mâchoires, sont semblables à ce qu'on connaît chez les dinosaures théropodes, parmi lesquels se situent les ancêtres des oiseaux. La croissance des dents de ces oiseaux était rapide, plus rapide que chez certains reptiles ou certains mammifères actuels, ce qui peut être mis en relation avec des contraintes liées aux modes de prédation et d'alimentation. Enfin, les dents des deux oiseaux étudiés montrent une couche d'émail simplifiée et amincie, une tendance évolutive qui a vraisemblablement précédé la perte totale des dents.
Dans une étude précédente, Antoine Louchart et Laurent Viriot avaient souligné que la perte des dents chez les oiseaux actuels était un phénomène irréversible et que la fonction exercée par les dents autrefois est aujourd'hui remplie par leur bec corné et leur gésier musculeux. Seule la paléontologie est capable, grâce aux fossiles, de retracer les relations évolutives entre des animaux aujourd'hui disparus.

Auteur: Internet

Info: oct 2016, http://www.techno-science.net/?onglet=news&news=15561

[ denture ] [ dentition ]

 

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paliers évolutionnaires

Des chercheurs découvrent une extinction de masse jusqu’alors inconnue de l’histoire de la Terre

Une extinction de masse désigne un événement ayant entraîné la disparition d’au moins 75 % des espèces présentes sur Terre. Les paléobiologistes affirment que notre planète a déjà connu cinq principaux épisodes de ce type ; certains estiment que nous sommes en train de vivre la sixième extinction. Mais la liste ne s’arrête pas là : des chercheurs de Virginia Tech ont découvert que la Terre aurait subi une extinction de masse il y a environ 550 millions d’années. Ce serait ainsi la toute première extinction que notre planète ait connu.

À ce jour, l’extinction de l’Ordovicien-Silurien, survenue il y a environ 440 millions d’années, est considérée comme la première extinction massive de notre planète. Celle-ci s’est vraisemblablement produite à la suite d’une grande glaciation, à laquelle auraient succombé près de 85% des espèces, faute de réussir à s’adapter à ces nouvelles conditions. Mais des preuves suggèrent aujourd’hui qu’un autre événement d’extinction l’aurait précédée : une diminution de la disponibilité mondiale d’oxygène aurait entraîné la perte d’une majorité d’animaux présents vers la fin de l’Édiacarien, il y a environ 550 millions d’années.

La première extinction de l’histoire de la Terre

Le déclin soudain de la diversité fossile il y a 550 millions d’années est connu depuis longtemps, mais les scientifiques n’avaient pas pu en déterminer la cause avec certitude. Il était possible que les espèces en présence soient entrées en compétition pour la survie, s’éliminant les unes les autres, ou simplement que les conditions environnementales de l’époque n’étaient pas propices à la préservation des fossiles édiacariens. Une nouvelle étude publiée dans Proceedings of the National Academy of Sciences permet aujourd’hui d’affirmer que ce déclin résulte bel et bien d’une extinction de masse.

Notre planète compte cinq extinctions de masse connues, les "Big Five", selon Shuhai Xiao, professeur de géobiologie à Virginia Tech : l’extinction de l’Ordovicien-Silurien (il y a 440 millions d’années), l’extinction du Dévonien tardif (il y a 370 millions d’années), l’extinction du Permien-Trias (il y a 250 millions d’années), l’extinction du Trias-Jurassique (il y a 200 millions d’années) et enfin, l’extinction du Crétacé-Paléogène (il y a 65 millions d’années), qui a anéanti environ 75 % des plantes et des animaux, y compris les dinosaures non aviens.

Toutes sont liées à des changements environnementaux majeurs et à grande échelle. Un changement climatique ou un événement de désoxygénation peuvent entraîner une extinction massive d’animaux, ainsi qu’une perturbation et une réorganisation profondes des écosystèmes. Ce premier événement d’extinction survenu lors de l’Édiacarien n’échappe pas à la règle : lui aussi a été induit par une modification significative de l’environnement.

Près de 80 % des animaux vivant sur Terre auraient disparu lors de cette première extinction massive. "Cela comprenait la perte de nombreux types d’animaux différents, mais ceux dont les plans corporels et les comportements indiquent qu’ils dépendaient d’importantes quantités d’oxygène semblent avoir été particulièrement touchés", explique Scott Evans, chercheur postdoctoral au Département des géosciences de Virginia Tech et premier auteur de l’étude décrivant l’événement.

Un "coup de pouce" à l’évolution ?

Les fossiles à corps mou du biote d’Ediacara – du nom des collines situées au sud de l’Australie où ont été découverts ces fossiles en 1946 – font partie des plus anciens organismes pluricellulaires complexes connus. Les empreintes fossiles datant de la période édiacarienne – soit d’environ -635 à -539 millions d’années – montrent que les animaux qui ont péri lors de cette extinction de masse avaient une apparence très étrange, en forme de feuille, de plume ou de tube.

Selon Evans, les organismes de l’époque semblaient expérimenter différentes façons de construire leurs grands corps multicellulaires. Par conséquent, les fossiles mis au jour datant d’avant l’extinction, ne correspondent pas toujours aux classifications actuelles des animaux. "Cette extinction a peut-être contribué à ouvrir la voie à l’évolution des animaux tels que nous les connaissons", conclut le chercheur. À savoir que la plupart des plans d’organisation animaux existant aujourd’hui sont apparus au cours du Cambrien (soit la période qui succède à l’Édiacarien).

Evans et ses collègues ont scrupuleusement examiné et catalogué l’ensemble des fossiles de la période édiacarienne décrits dans la littérature. Ils ont ainsi identifié 70 genres d’animaux, dont seuls 14 existaient encore quelque 10 millions d’années plus tard. L’équipe n’a toutefois trouvé aucun signe suggérant que ces animaux étaient en concurrence avec les premiers animaux du Cambrien, ni rien qui pouvait expliquer la non-préservation des fossiles.

En revanche, les animaux qui ont survécu arboraient tous un plan d’organisation favorisant la survie en cas d’anoxie : une surface corporelle relativement élevée par rapport à leur volume. Des preuves géochimiques confirment par ailleurs une faible disponibilité d’oxygène dans les océans il y a 550 millions d’années.

Une anoxie dont la cause reste à éclaircir

Qu’est-ce qui a causé cette baisse de la disponibilité globale de l’oxygène ? "La réponse courte à la façon dont cela s’est produit est que nous ne savons pas vraiment", a déclaré Evans. En réalité, plusieurs événements, individuels ou combinés, pourraient être à l’origine du phénomène explique le scientifique : éruptions volcaniques, mouvements de plaques tectoniques, impact d’astéroïde, etc. Des changements dans les niveaux de nutriments des océans pourraient être une autre cause possible. 

 Dans tous les cas, cette extinction a largement influencé l’évolution de la vie sur Terre et cette étude nous donne un aperçu de l’impact à long terme du manque d’oxygène sur la vie aquatique. Il se trouve que dans une autre étude, les scientifiques de Virginia Tech ont récemment découvert que les lacs d’eaux douces du monde perdaient actuellement rapidement de l’oxygène.

Ce phénomène est lié non seulement au réchauffement des eaux induit par le changement climatique, mais aussi à l’excès de ruissellement de substances polluantes (phosphore, azote) lié aux pratiques agricoles : "le réchauffement des eaux diminue la capacité de l’eau douce à retenir l’oxygène, tandis que la dégradation des nutriments dans le ruissellement par les microbes d’eau douce engloutit l’oxygène", expliquent les chercheurs.

En d’autres termes, la découverte de cette nouvelle extinction donne un aperçu des dangers de la crise climatique actuelle pour la vie animale.

Auteur: Internet

Info: https://www.science-et-vie.com, 7 déc 2022  Fleur Brosseau

[ stases ] [ Gaïa ]

 

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