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faire l'impasse

Cette nuit-là, alors que nous étions couchés ensemble, je n'arrivais pas à extirper l'expérience de Delft de ma tête.

" Penses-tu qu'il existe d'autres versions de nous-mêmes ? demandai-je à Francine.

- Je suppose qu'il doit bien y en avoir. " Elle admettait cela comme s'il s'agissait de quelque chose d'abstrait et de métaphysique, dont la simple évocation relevait du pinaillage. Les gens qui déclaraient croire en la théorie des mondes multiples ne semblaient jamais vouloir vraiment prendre la chose au sérieux et encore moins à titre personnel.

" Et ça ne te dérange pas ?

- Non, dit-elle allégrement. Comme je n'ai aucun moyen de changer la situation, ça servirait à quoi d'en être troublée ?

- C'est très pragmatique ", dis-je. Francine tendit le bras et me donna une tape sur l'épaule. " C'était un compliment! protestai-je. Je t'envie d'avoir réussi à accepter ça si facilement.

- Ça n'est pas le cas, crois-moi, admit-elle. J'ai simplement décidé de ne pas me tracasser avec ça, ce qui n'est pas tout à fait la même chose. "

Auteur: Egan Greg

Info: Océanique

[ question insoluble ] [ écarter l'idée ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

bienveillance

L'amour ne cherche pas ce qui est sien ; car il préfère donner, de manière que le don apparaisse comme la propriété du bénéficiaire.

Lorsque je dis : "Grâce à mon aide, cet homme a acquis son indépendance", s'il en est véritablement ainsi, ai-je alors fait pour lui le maximum ?

Voyons un peu !

Que dis-je par là ?

Je dis : "Il a acquis son indépendance, et ce, grâce à mon aide" ; oui, mais ainsi il n'est nullement indépendant, il n'est nullement devenu son propre maître, il doit ce qu'il est à mon aide, et ne l'ignore point.

Aider un homme de cette manière s'appelle tout bonnement le tromper.

Pourtant dans le monde c'est de cette manière (impossible !) qu'on accorde le plus grand bienfait ; pourtant c'est précisément cette manière d'agir qui est universellement appréciée dans le monde.

Naturellement : car la véritable manière de procéder se rend invisible, n'est donc point vue et épargne ainsi au monde — aussi bien qu'à l'intéressé — toute dépendance.

Auteur: Kierkegaard Søren Aabye

Info:

[ satisfaction narcissique ] [ paradoxe ] [ hypocrisie ] [ fausses bonnes intentions ] [ altruisme secret ] [ bonté cachée ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

être humain

Se lamenter sur un cadavre est aussi inconséquent que de verser des larmes sur une fleur qu'on vient de couper. L'horreur, ce n'est pas la mort mais la vie que mènent les gens avant de rendre leur dernier soupir. Ils n'ont aucune considération pour elle et ne cessent de lui pisser, de lui chier dessus. Des copulateurs sans conscience. Ils ne s'obsèdent que sur la baise, le cinoche, le fric, la famille, tout ce qui tourne autour du sexe. Sous leur crâne, on ne trouve que du coton. Ils gobent tout, Dieu comme la patrie, sans jamais se poser la moindre question. Mieux, ils ont vite oublié ce que penser voulait dire, préférant abandonner à d'autres le soin de le faire. Du coton, vous dis-je, plein le cerveau ! Ils respirent la laideur, parlent et se déplacent de manière tout aussi hideuse. Faites-leur donc entendre de la bonne musique, eh bien ils se gratteront l'oreille. La majeure partie des morts l'étaient déjà de leur vivant. Le jour venu, ils n'ont pas senti la différence.
Vous voyez, sans les chevaux je perds mon sens de l'humour.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Le capitaine est parti déjeuner et les marins se sont emparés du bateau, pp 17,18

[ détestable ] [ haine ] [ abrutissement ]

 
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agonie

- Il ne faut pas pleurer, mon amour. Il faut se résigner à l'inévitable. - Chut, dis-je. Repose-toi, tu vas aller mieux. - Il suffit que j'étende la main, dit-il, pour sentir le froid de la mort. Veux-tu me prendre dans tes bras quand le moment sera venu ? Je suis en paix. Ne pleure pas. - Si je pleure, dis-je, ce n'est pas sur toi, c'est sur moi, mon bien-aimé, comment pourrai-je supporter l'existence sans toi qui est mon amour et ma vie? - Tu n'es pas seule, dit-il. Je vis dans mes enfants. Il se tut. Puis je l'entendis murmurer mon nom et je me penchai vers lui. - Nous avons été heureux ensemble, n'est-ce pas ? - Toujours, mon amour, toujours. - Tout se précipite, dit-il. Etends-toi un peu à côté de moi. Je mis mon visage contre le sien : son souffle caressait ma joue, doux et léger comme un pétale de rose ; puis il soupira, comme de fatigue, et tourna vers moi son visage ; et c'est ainsi que s'enfuit son âme si tendre et que la lumière s'éteignit dans ses yeux.

Auteur: Markandaya Kamala Purnaiya Taylor

Info: Le Riz et la mousson, p. 243

[ couple ] [ au revoir ] [ mort ] [ séparation ]

 

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duper

Durant les vacances de l'été 1894, qu'il passa à Belle-Île avec moi et Willy, je voyais parfois Paul Masson s'installer sur un rocher et sortir de sa poche un paquet de fiches vierges qu'il entreprenait de remplir. Que fais-tu donc ? Lui demandai-je. - Je travaille. Je travaille de mon métier. Je suis attaché au catalogue de la Nationale. Je relève des titres.... J'étais assez crédule, et je m'ébahis d'admiration : - Oh !... Tu peux faire ça de mémoire ? Il pointa vers moi sa petite barbiche d'horloger : - De mémoire ? Où serait le mérite ? Je fais mieux. J'ai constaté que la Nationale est pauvre en ouvrages latins et italiens du XVe siècle. De même en manuscrits allemands. De même en autographes intimes de souverains, et bien d'autres petites lacunes... En attendant que la chance et l'érudition les comblent, j'inscris les titres d'oeuvres extrêmement intéressantes - qui auraient dû être écrites... Qu'au moins les titres sauvent le prestige du catalogue, du Khatalogue... - Mais, dis-je avec naïveté, puisque les livres n'existent pas ? - Ah ! dit-il avec un geste frivole, je ne peux pas tout faire.

Auteur: Colette Sidonie Gabrielle

Info: Mes apprentissages, dialogue avec Masson qui travaille alors à la Bibliothèque Nationale

[ mystification ] [ ambigüité ] [ blagues ]

 

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cité imaginaire

En bas, il n’y a que des habitats troglodytes, des galeries enterrées et quelques burons arc-boutés dans le lit du Fleuvent. En bas, il y a surtout ce qui tient les nobles en l’air, ce qui permet ballon et barcarolle, faribole et vie de palais…

— Quoi donc ?

— Les réflecteurs, mignonne ! Alticcio a cette particularité d’être située au débouché d’un canyon très encaissé, presque une fente, une incision dans la montagne. En amont de ce canyon, tu as une vallée très large qui se rétrécit progressivement en entonnoir. Si bien que le vent qui s’engouffre amont dans le goulet – pffffeee, il ressort aval avec une vitesse et une pression énormes – sccchhhha ! Les piles des tours ne tiendraient pas sous l’abrasion si les pionniers n’avaient eu l’idée et le culot d’installer, que dis-je, de cribler le lit du fleuve de grands panneaux en métal inclinés, sur lesquels vient buter le courant. Tu me suis, poupée ? Grâce à ces réflecteurs, le vent horizontal ricoche vers le haut. La cité est en quelque sorte portée, soutenue du sol par un matelas d’air ascendant qui permet aux Tourangeaux de planer paisiblement en altitude.

Auteur: Damasio Alain

Info: La Horde du Contrevent

[ volante ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

bien

La vertu apparaît sous un double aspect, l'un intellectuel, l'autre moral ; la vertu intellectuelle provient en majeure partie de l'instruction, dont elle a besoin pour se manifester et se développer ; aussi exige-t-elle de la pratique et du temps, tandis que la vertu morale est fille des bonnes habitudes ; de là vient que, par un léger changement, du terme mœurs sort le terme moral.

Cette constatation montre clairement qu’aucune des vertus morales ne naît naturellement en nous [...].

Ce n’est donc ni par un effet de la nature, ni contrairement à la nature que les vertus naissent en nous ; nous sommes naturellement prédisposés à les acquérir, à condition de les perfectionner par l’habitude. De plus, pour tout ce qui est donné par la nature, nous n’obtenons d’elle que des dispositions, des possibilités ; c’est à nous ensuite à les faire passer à l’acte. [...] Aussi faut-il exercer nos activités d’une manière déterminée ; car les différences de conduite engendrent des habitudes différentes. La façon dont on est élevé dès l’enfance n’a pas, dans ces conditions, une mince importance. Que dis-je ? Cette importance est extrême, elle est tout à fait essentielle.

Auteur: Aristote

Info: "Ethique de Nicomaque", traduit par Jean Voilquin, Flammarion, 1965, pages 45-46

[ définition ] [ exercice ] [ civilisation ] [ éducation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

pouvoir sémantique

Edward Bernays, dis-je, a compris comment mener les foules. Comment les faire aller là où il veut, ou, plus exactement, là où ses clients (ceux qui le rémunèrent grassement à cette fin) le souhaitent. Dès 1917, c’est lui qui parvient à retourner l’opinion publique américaine pour lui faire accepter l’entrée en guerre des États-Unis. En 1924, il est payé pour faire élire Coolidge à la présidence. En 1932, il fait voter pour Hoover. Entre-temps, il publie un essai, sobrement intitulé Propagande, dans lequel il explique les principes et mécanismes qu’il a mis au point et qui permettent, au fond, de tout vendre au plus grand nombre : du parfum, du savon, des cigarettes, des voitures, des présidents, la guerre, la paix, le bonheur, la démocratie, la tyrannie – absolument tout. L’un de ses plus fervents lecteurs s’appelle Joseph Goebbels, qui saura remarquablement mettre en pratique ses théories afin d’éduquer le peuple allemand.

Cependant, Edward Bernays a aussi très vite et très bien compris que "propagande" était un vilain mot. Il lui substitue donc les termes plus policés de "relations publiques" et invente dans la foulée le métier qui va avec : "conseiller en relations publiques".

Auteur: Malte Marcus

Info: Qui se souviendra de Phily-Jo ?

[ manipulation ] [ dissimulation ] [ historique ]

 
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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

duel

La plate-forme sur laquelle nous devions nous battre formait presque un triangle régulier. De l'un des angles en saillie nous mesurâmes six pas et nous décidâmes que celui qui devrait subir le premier feu se placerait à l'angle même, le dos tourné au gouffre, et changerait de place avec son adversaire s'il n'était pas tué.

J'étais décidé à laisser tous les avantages à Groutchnitski ; je voulais l'éprouver. Dans son âme pouvait s'allumer une étincelle de générosité et alors tout s'arrangerait pour le mieux. Mais l'amour-propre et sa faiblesse de caractère devaient triompher de lui. Je voulais me mettre complètement dans le droit de ne pas l'épargner si le sort me favorisait. Qui n'aurait pas pris de telles précautions avec sa conscience ?

- Tirez au sort, docteur, dit le capitaine.

Le docteur prit dans sa poche une pièce d'argent et la jeta en l'air.

- Pile ! cria Groutschnitski brusquement comme un homme qui est réveillé tout à coup par la main d'un ami qui l'avertit d'un danger.

- Face ! dis-je.

La pièce tourna sur elle-même et tomba à terre ; tous se précipitèrent sur elle.

Auteur: Lermontov Mikhail Yuryevich

Info: Un héros de notre temps

[ hasard ] [ roulette russe ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

positiver

- C'est si simple. Plus on vieillit, plus on apprend. Si tu restais âgé de vingt-deux ans, tu serais toujours aussi ignorant que tu l'étais alors. Vieillir, ce n'est pas seulement se détériorer, tu sais ! C'est croître. Ce n'est pas seulement aller vers la mort, ce qui peut être perçu comme négatif, c'est également comprendre que l'on va mourir, ce qui est positif car alors on vit mieux.
- Oui, dis-je, mais si c'est tellement bien de vieillir, pourquoi les gens disent-ils toujours : "Oh, si je pouvais retrouver ma jeunesse ! On n'entend jamais les gens dire : "Comme j'aimerais avoir soixante-cinq ans !"
- Tu sais ce que cela reflète ? Des vies insatisfaites. Des vies mal remplies. Des vies qui n'ont pas trouvé leur sens. Quand on a trouvé un sens à sa vie, on n'a pas envie de revenir en arriève. On veut aller de l'avant. On veut en voir plus, en faire plus. On a hâte d'avoir soixante-cinq ans.
Ecoute bien. Il faut que tu saches quelque chose. Il faut que tous les jeunes le sachent. Quand on passe son temps à se battre contre la vieillesse, on finit toujours par être malheureux, parce qu'elle arrive de toute façon.

Auteur: Albom Mitch

Info: La dernière leçon : Comment un vieil homme face à la mort m'a appris le goût de vivre

[ décrépitude ]

 

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