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instrument du pouvoir

Quand l'économie toute-puissante est devenue folle, et les temps spectaculaires ne sont rien d'autre, elle a supprimé les dernières traces de l'autonomie scientifique, inséparablement sur le plan méthodologique et sur le plan des conditions pratiques de l'activité des "chercheurs". On ne demande plus à la science de comprendre le monde, ou d'y améliorer quelque chose. On lui demande de justifier instantanément tout ce qui se fait. Aussi stupide sur ce terrain que sur tous les autres, qu'elle exploite avec la plus ruineuse irréflexion, la domination spectaculaire a fait abattre l'arbre gigantesque de la connaissance scientifique à seule fin de s'y faire tailler une matraque.

Auteur: Debord Guy

Info: Commentaires sur la société du spectacle, 1988

[ justification idéologique ] [ faire-valoir ] [ discours dominant ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

écoute

Je parle je parle, dit Marco, mais l'auditeur ne retient que les mots qu'il attend. L'exposé du choses auquel tu prêtes une oreille bienveillante est une chose ; la description du monde qui fera le tour des groupes de débardeurs et de gondoliers dans la rue devant ma maison le jour de mon retour en est une autre ; et  autre encore, celle que je pourrais dicter plus tard dans ma vie, après avoir été fait prisonnier par des pirates génois et mis aux fers dans la même cellule qu'un écrivain de récits d'aventures. Ce n'est pas la voix qui commande l'histoire : c'est l'oreille.

Auteur: Calvino Italo

Info: Les villes invisibles

[ discours dominants ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

totalitarisme

Que chaque individu puisse se prendre pour un petit maître qui instrumentalise les signifiants, et voilà la bêtise la plus ordinaire propagée par le discours dominant, qui s’étend un peu plus chaque jour.

Que cette bêtise se pare de vertu au nom du Bien - du Bien de l’Autre, s’entend ! - et vous avez la montée en puissance des réformateurs du langage, la Novlangue par laquelle tout libéralisme-libertarisme finit toujours par virer en fascisme.

Sois toi-même!
Réalise ton potentiel!
Ne te limite pas à une seule option, essaie toutes les possibilités!
Tout est possible!
Tu peux le faire!
Juste fais-le!
Jouis!
Le Discours Capitaliste te souhaite une bonne journée!

Auteur: Dubuis Santini Christian

Info: Page Facebook, 16 novembre 2018

[ langue de bois ] [ consumérisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

sociologie politique

Tout groupe dominé produit, de par sa condition, un “texte caché” aux yeux des dominants, qui représente une critique du pouvoir. Les dominants, pour leur part, élaborent également un texte caché comprenant les pratiques et les dessous de leur pouvoir qui ne peuvent être révélés publiquement. La comparaison du texte caché des faibles et des puissants, et de ces deux textes cachés avec le texte public des relations de pouvoir permettra de renouveler les approches de la résistance à la domination.
(...)
Ce n’est que lorsque ce texte caché est déclamé ouvertement que les dominés peuvent reconnaître pleinement dans quelle mesure leurs revendications, leurs rêves et leurs colères sont partagés par d’autres dominés avec lesquels ils n’ont jusqu’alors pas eu de contact direct.

Auteur: Scott James C.

Info: La Domination et les arts de la résistance : Fragments du discours subalterne

[ non-dits ] [ inégalités ] [ révolte potentielle ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

désidôlatrie

"Je ne dis même pas: la politique, c'est l'inconscient, mais tout simplement: l'inconscient, c'est la politique."

La précision syntaxique de Lacan est toujours au service de la logique du sens: "la politique, c'est l'inconscient" mettrait l'inconscient en place de "grand Autre" qui en tant que doté de quelque subtile substance existerait, dominerait et régulerait l'activité politique réelle, où l’engagement politique prendrait ses vraies racines non pas dans l'idéologie ou l'intérêt personnel, mais dans de sombres motivations libidinales inconscientes... or Lacan, soulignant l’asymétrie de la proposition, enfonce le clou: "l’inconscient c’est la politique" signifie dès lors que c’est le grand Autre lui-même qui perd son caractère dominant, il n'est plus l'Inconscient majuscule, substantiel et unique, mais se transforme par ce renversement même en un champ langagier inconsistant et fragile, surdéterminé par les luttes et enjeux politiques.

Voilà qui permet d’approcher en quoi la psychanalyse est une clinique du discours ET un discours, sans lequel elle ne saurait opérer en tant que psychanalyse.

Auteur: Dubuis Santini Christian

Info: Publication facebook du 03.09.20

[ discours du maître ]

 

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dualité

Tous ceux dont la profession consiste à s’intéresser au discours de l’autre (…) se trouvent à un carrefour politique et micropolitique fondamental. Ou bien ils vont faire le jeu de cette reproduction de modèles qui ne permettent pas de créer de sorties pour les processus de singularisation, ou bien au contraire ils vont travailler pour le fonctionnement de ces processus dans la mesure de leurs possibilités et des agencements qu’ils réussiront à faire fonctionner. Cela veut dire qu’il n’y a aucune objectivité scientifique dans ce champ, ni même une supposée neutralité dans la relation, comme la supposée neutralité analytique. (…) Les gens qui dans les systèmes thérapeutiques ou dans l’université, se considèrent comme de simples dépositaires ou canaux de transmission d’un savoir scientifique, ont déjà pris pour cette seule raison, une position réactionnaire. Quelle que soit leur innocence ou leur bonne volonté, ils occupent une position de renforcement des systèmes de production de la subjectivité dominante. Il ne s’agit pas d’un destin de leur profession.


Auteur: Rolnik Suely

Info: Micropolítica, 1982. Ecrit avec Felix Guattari

[ formatif-normatif ] [ règles oeillères ] [ citation s'appliquant à ce logiciel ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

consumérisme

Quand on essaye de prendre un peu de recul sur la mélodie du monde tel qu'elle nous est offerte par les discours dominants, il faut d'abord passer par-dessus le rideau de fumée des deux notions piliers du soft power actuel : générosité et respect de la personne humaine. On peut alors voir que la réalité brute et dure est vicieusement calibrée-orientée via un triptyque. Dans l'ordre A) Fric et pouvoir B) Sexe et apparences C) Violence et émotion. Selon ce programme cadre : nos pulsions primaires orientées vers la consommation.
Recette éprouvée d'un pouvoir qui ne dit jamais son nom et déforme la réalité par les images. Il suffit d'allumer la TV, de consulter les films, musiques et livres à succès pour constater que nous sommes tous partie, consciemment ou pas, d'un culte planétaire orienté à dessein vers l'abrutissement consommateur. Cela se formule de mille manières : politiquement correct, vérité officielle, bon sens, raisonnable... Ou, comme disait joliment Zinoniev, par la "démocratie totalitaire" ou je ne sais plus qui d'autre : "la fabrication du consentement".

Auteur: MG

Info: 13 mars 2014

[ manipulation ] [ triade ] [ suffrage universel ] [ audimat ]

 

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langage

— Je vous lis régulièrement, et je m’interroge sur ce que vous appelez "idéologie" ou "discours dominant", pouvez-vous me donner un exemple concret comme quoi, selon vous, moi (je veux dire la plupart d’entre nous...) je serais "pris dans un discours" pour reprendre votre formule...

— Rien de plus simple. Mais tout d’abord laissez-moi vous préciser que la formule n’est pas de moi mais de Lacan. C’est lui qui a inventé ce qu’on appelle la "théorie des discours"... Mais ne nous égarons pas. Un exemple simple: le mot "partage". C’est incroyable ce qu’un mot comme ça en arrive à signifier dans le discours dominant. Il en perd sa propre étymologie, jusqu’à son histoire et son sens. "Partager", sur les réseaux dits sociaux, cela signifie appuyer sur un bouton électronique pour relayer un lien hypertexte. Ça ne coûte rien! Peut-il y avoir partage s’il n’y a pas de perte? Si ça ne coûte pas? Partager (je vous laisse le soin de vérifier l’histoire de ce mot, son origine...) c’est tout le contraire de ça. Partager ce n’est pas jeter un os à un chien, partager c’est lorsqu’on n’a qu’une pomme de terre pour repas, on en donne la moitié à un autre. C’est ça le partage. Je pourrais aussi vous parler de république, qui étymologiquement, res publica, veut dire "la chose publique"...

Auteur: Dubuis Santini Christian

Info:

[ relatif ] [ époque ]

 

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paradoxe

Notre position de sujet (dont chacun est seul responsable), est toujours compromise a priori par le fait que nul ne peut échapper au discours dominant de son époque.

Dans la logique du Château tu es toujours déjà coupable a priori car il n'existe aucun pardon possible pour les innocents.

On peut retrouver la même structure de pensée chez Spinoza pour qui avoir conscience que rien ne peut jamais échapper à la nécessité est la seule façon de se libérer de la nécessité.

Pareil pour l'idéologie chez Althusser où dire "je suis dans l'idéologie" est la seule façon d'éviter le cercle vicieux de l'idéologie.

Mais le premier exemple d'entre tous, le plus célèbre, reste le paradoxe du menteur crétois, où dire : "ce que je suis en train de dire est un mensonge" permet d'articuler la différence entre sujet de l'énonciation et sujet de l'énoncé (distingués par Lacan) car en disant "je mens" je reconnais l'inauthenticité de mon être, sa non-coïncidence à lui-même, la division constitutive de mon sujet, donc l'inconsistance de ma position subjective d'énonciation, et en ce sens, je dis la vérité.

L’être ne se produit que par l’échec de l’étant à se dire.

Le parlêtre que nous sommes est donc cette créature qui dit la vérité en mentant, qui ment en disant la vérité.

Quand je dis je mens, je mens.

Auteur: Dubuis Santini Christian

Info:

[ aporie ontologique ]

 

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stimulation

C'est une chose que j'avais souvent remarquée. Contrairement aux théories pédagogiques dominantes, les enfants ne se plaignaient pas qu'on leur enseignât trop de choses. Ça, c’était le discours des docteurs Folamour de l'Inspection générale de l'Êducation nationale et des associations de parents d'élèves. Les élèves, eux, se désespéraient plutôt de voir leurs professeurs leur servir année après année un brouet pédagogique dilué, accompagné d'un savoir émietté. Le rabâchage les accablait. C'était pour tuer le temps qu’ils s'envoyaient des messages sur leur téiéphone portable pendant les cours. Je ne perdais pas mon calme, je leur parlais des nuages.

C'était suffisant pour que la classe écoute. Victoire et Fatoumata, Pierre, Chloé et Cameron, Thomas et Matiss, Antoine-Alexandre et Quoc-han. La terminale L1, ma classe préférée au cours de l'année scolaire 2013-2014. Les garçons et les filles qui la composaient m'avaient souvent donné l'occasion de vérifier ma théorie sur les élèves : tout ce qui était nouveau les attirait, tout ce qui était rebouilli les écœurait. Leur esprit critique devait être stimulé. Aimais-je encore mon métier ? Peut-être pas tous les jours, mais j'aimais mes élèves. Et je n'affectionnais pas cet enseignement qui semblait conçu pour les faire bâiller. Tout cela ne devait probablement rien au hasard. Le capitalisme total avait tout intérêt à ce que l'école devienne une fabrique de crétins. Une vérité que la plupart de mes collègues ne voulaient pas entendre.

Auteur: Lapaque Sébastien

Info: Ce monde est tellement beau

[ exigence ] [ apprentissage ] [ dépaysement éducateur ]

 
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