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femmes-hommes

Il était près de midi quand la chaleur de juillet réveilla enfin Amy Robinson et Jan Huebner. Jan s'était endormi comme une masse sur le lit d'Amy et elles se trouvaient allongées côte à côte, comme au temps où elles étaient camarades de chambre, se plaignant tour à tour de la vodka de mauvaise qualité et de l'âge mûr. Jan lui confessa qu'elle était ménopausée depuis quelques mois. "Aussi asséchée que la Pecos, dit-elle. Et tu sais ce qu'il fait ce salopard de Richard, sitôt qu'il voit ça, l'ordure, il me quitte pour trouver des eaux plus arrosées. Il me fait au revoir de la main. Un sourire. Et s'en va tranquillement.
- Arrête, arrête, arrête, dit Amy.
- Tu as raison, je suis grotesque. Jan gémit et se rassit. Son rouge à lèvres Prune de Minuit était assorti aux poches bouffies qui lui cernaient les yeux. Une question importante, est-ce que la Pecos est asséchée ?
- Là, c'est une colle.
- Le Sahara, alors ?
- C'est déjà mieux. Mais à mon avis, ce n'est pas une rivière.
- Pas une rivière ?
- Je ne crois pas.
- Merde alors.

Auteur: O'Brien Tim

Info: juillet, juillet

[ règles ] [ cycles ]

 

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dialogue

- Sans vouloir vous choquer, Tom, la première fois que je l'ai vue, elle était en train de se couvrir de ses propres excréments.
- Je ne suis pas choqué.
- Pourquoi ?
- Je l'ai déjà vue se couvrir de merde. Ça choque la première fois. Eventuellement la deuxième. Ensuite on s'habitue et cela devient une composante du décor.
- Où l'avez-vous vue la première fois ?
- A San Francisco. Elle faisait une tournée de lectures. Elle s'est retrouvée dans un authentique asile de fous. L'endroit le plus sinistre que j'aie jamais vu. J'étais incapable de dire si se tartiner de merde relevait de l'expression de la haine de soi ou d'une façon personnelle de repeindre sa chambre.
- Vous faites de l'humour sur la psychose de votre soeur. Vous êtes vraiment quelqu'un de bizarre !
- C'est la manière sudiste, docteur.
- La manière sudiste ? dit-elle.
- L'immortelle expression chère à ma mère. Nous rions quand la douleur se fait trop forte. Nous rions quand la pitié de l'humaine condition devient trop pitoyable. Nous rions quand il n'y a rien d'autre à faire.
- Quand pleurez-vous ?
- Après avoir ri, docteur. Toujours. Toujours après avoir ri.

Auteur: Conroy Pat

Info: Le Prince des Marées

[ fiente ] [ folie ]

 

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couple

Mon grand-père était apiculteur à Kalamazoo, Michigan, où j'ai grandi mais tout le monde a un grand-père apiculteur, cela ne signifie donc rien. D'ailleurs, mon grand-père me terrifiait. Il terrorisait tous ceux qui se trouvaient à portée de ses hurlements et je m'efforçais de ne pas me trouver en travers de son chemin, aussi n'est-ce pas de lui que je tiens mon amour des abeilles.
(...)
Ma grand-mère était une femme timide au visage mélancolique, épuisée par la vie commune avec un tel homme et qui essayait de se débrouiller avec la maigre allocation qu'il lui accordait pour faire marcher la maison. Elle ne se plaignait jamais, et avait presque le comportement d'une sainte. Elle lui survécut durant de nombreuses années et, une fois son mari mort, retrouva une certaine vitalité. Vers la fin de sa vie, elle rassembla ses petits-enfants autour d'elle.
"Je veux que vous vous rappeliez toujours votre grand-père", dit-elle.
Nous opinâmes du bonnet, l'air solennel. Elle nous fit signe de nous rapprocher.
"Je veux que vous vous rappeliez que c'était un vieux grigou, sale et mauvais comme la gale", reprit-elle d'une voix ferme, puis son regard se perdit au loin et un sourire satisfait éclaira son visage.

Auteur: Hubbell Sue

Info: Une année à la campagne

[ revanche ]

 

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guerre

Combien de morts dans le bombardement de Hambourg lors de la nuit du 24 au 25 juillet 1943 ? Il y avait au-dessus de la ville 791 bombardiers. Les raids se sont succédé jusqu'aux 2 et 3 août. Les avions ont déversé 8 300 tonnes de bombes, 900 000 personnes se sont retrouvées sans abri et il y a eu 40 000 morts et 125 000 blessés.
L'incendie de la ville propage une chaleur de 800 degrés et crée une aspiration d'air qui a la force d'un vent de cyclone. Au moins 20 000 immeubles sont en feu.
Une adolescente de quinze ans raconte que sa mère l'enveloppe dans des draps mouillés, la pousse hors de l'abri en lui criant : "Cours !" Une chaleur intense la saisit. Elle se trouve plusieurs fois face à un mur de flammes. "J'avais l'impression d'être emportée par la tempête", dit-elle.
L'asphalte a fondu.
"Il y a des gens sur la route, certains déjà morts, d'autres encore vivants mais pris dans l'asphalte... Leurs pieds s'y sont collés, puis ils ont pris appui sur leurs mains pour essayer de se dégager. Ils sont là, sur les mains et les genoux, à hurler..."
Si les mots ont un sens, c'est l'ENFER. ENFER.

Auteur: Gallo Max

Info: 1943, le souffle de la victoire

[ atroce ]

 

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femmes-hommes

Le temps n'avait pas entièrement calmé la passion de la jeune femme. Voyant que Wou-song apportait des provisions de toute espèce, Kin-lièn, réfléchissant, se dit au fond du coeur : " Est-ce que par hasard ce vaurien penserait à moi maintenant ? Oui, je n'en doute plus, le voilà qui revient ! mais c'est un homme calme ; il ne voudra pas employer la violence. Oh ! il faut que je l'amène tout doucement à une conversation particulière. " Elle monta dans sa chambre, égalisa le fard sur ses deux joues, ajusta de nouveau les noeuds de son épaisse chevelure et quitta la robe qu'elle portait pour en mettre une autre d'une grande beauté. Alors seulement elle redescendit et saluant son beau-frère : " En vérité, lui dit-elle d'un air souriant, je ne sais ce qui vous amène ici. Que de moments se sont écoulés depuis que je ne vous ai vu et sans que je puisse comprendre la cause d'un pareil éloignement ! Chaque jour je disais à votre frère : " Allez donc à la préfecture ; causez avec le major ; tâchez de le ramener, Mais chaque jour il répondait que cela n'était pas nécessaire. Enfin, je me réjouis de votre retour, mais pourquoi prodiguer de l'argent sans motif ?

Auteur: Luo Guan zhong

Info: Au bord de l'eau, tome 2, chapitres 47 à 92

[ conte ]

 

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déclic

Maintenant, je dois te parler d'une expérience étrange qui portera ses fruits plus avant dans ma vie. ...Nous avions eu une vague de froid plus sèche que jamais. Les gens qui marchaient dans la neige laissaient derrière eux comme une traînée lumineuse et une boule de neige jetée contre un obstacle produisait un éclat de lumière comme un pain de sucre frappé avec un couteau. Et puis, alors que je caressais le dos de Mačak, apparut comme une une nappe de lumière et ma main produisit une série d'étincelles. (...) Mon père me fit remarquer que ce n'était rien d'autre que de l'électricité, du même genre que ce que l'on voit sur les arbres lors d'une tempête. Ma mère était un peu inquiète. Arrête de jouer avec le chat, dit-elle, il pourrait mettre le feu. Je me mis alors à songer. La nature est-elle un chat ? Si oui, qui lui caresse le dos ? Ce ne peut être que Dieu, concluais-je...

Je ne veux pas exagérer l'effet de ce merveilleux spectacle sur mon imaginaire d'enfant. Mais jour après jour, je me suis demandé ce qu'était l'électricité, et je ne trouvais pas de réponse. Quatre-vingts ans se sont écoulés depuis et je pose toujours la même question, sans plus de réponse.

Auteur: Tesla Nikola

Info: Lettre à Pola Fotitch, "Une histoire de jeunesse racontée avec l'âge" (1939). In Tesla Said (1984), Dans John Ratzlaff, éditeur,  283-84. Cité dans Marc J. Seifer, Wizard : The Life and Times of Nikola Tesla (1998), 5.

[ enfance ] [ amorce ] [ quête ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

jeunesse

Révolution au présent.
C'est la "Nuit des lycéens" [sur Canal Jimmy]. Une vingtaine, de Nîmes, de Paris, de partout. Ils livrent leurs doutes, leurs envies. Le papotage est aimablement mené. Jusqu'à l'intervention d'Ophélie. Ophélie et son reportage sur le CLE, collège et lycée expérimental à Caen, son lycée. Un établissement où l'on tente l'autogestion...... Le reportage fini, c'est la ruée. "Tu crois que c'est en faisant des bouquets japonais que tu vas réussir dans la vie? Et puis d'abord combien y a de réussite au bac à ton lycée, hein?" Etc. Ophélie tente d'expliquer que, justement, le bac, ce n'est pas sa vie. Qu'elle s'enfonçait dans l'échec scolaire. Jusqu'à ce lycée, où elle apprend avec plaisir. Rien n'y fait.
"On est là pour travailler, pas pour s'amuser, jappe une brunette. Son bonheur, dit-elle, est d'avoir un prof de maths qui répète: "Vous êtes des cons." "ça me motive pour travailler", assure-t-elle. Ils régurgitent le discours parental. Bosse, et ferme-la. Tu l'ouvriras quand tu seras devenu cadre sup', tu seras exploiteur si tu ne veux pas être exploité.
Le plus beau viendra d'un grand gaillard, faussement pacificateur.
"Ophélie, des lycées comme le tien, je suis d'accord pour qu'il y en ait, mais plus tard, une fois que la société aura changé." L'inverse ne lui viendrait pas à l'idée. (...)

Auteur: Kerloc'h Anne

Info: Charlie Hebdo 28 octobre 1998

[ enseignement ] [ mettre en question ]

 

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jazz

Si elle ne toucha pas le grand public de la même façon qu'a pu le faire Ella Fitzgerald, Billie eut toujours des aficionados dont le cercle s'agrandit encore aujourd'hui. Ceux qui écoutent Billie pour la première fois ne sont pas forcément séduits de prime abord. Sa voix ne frappe pas immédiatement par ses qualités extérieures. Son art est plus complexe, plus difficile à aborder, parce que plus ambigu. Tel le poète Paul Eluard qui "donnait à voir", la densité émotionnelle de Billie donne à ressentir. Ce n'est pas tant sa voix qu'il faut écouter que son coeur.
Ce qu'elle avait à partager était d'un domaine plus sombre e plus secret que ses consoeurs. Ses chansons reflètent ses bonheurs et ses désillusions, sa quête de l'amour, mais à fleur de peau. Et si elles touchent si profondément, c'est parce qu'elles expriment, d'une façon sous-jacente, la force de la sexualité qui lie une femme à un homme, la folie et la fragilité d'une relation amoureuse. Dans chaque chanson, il y a un mélange subtil de différents états d'âme. Billie n'est jamais entièrement joyeuse ou totalement amoureuse ou délaissée. Sa vérité est bien plus complexe. "Il paraît que personne ne chante comme moi le mot faim ou le mot amour, dit-elle. C'est sans doute parce que je sais ce que recouvrent ces mots." Elle a véritablement faim d'amour.

Auteur: Fol Sylvia

Info: Billie Holiday

[ musique ]

 

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origines

Un homme de la maison de Lévi avait pris pour femme une fille de Lévi. Cette femme devint enceinte, et enfanta un fils. Elle vit qu’il était beau, et elle le cacha pendant trois mois. Ne pouvant plus le cacher, elle prit une caisse de jonc, qu’elle enduisit de bitume et de poix ; elle y mit l’enfant, et le déposa parmi les roseaux, sur le bord du fleuve. La sœur de l’enfant se tint à quelque distance, pour savoir ce qui lui arriverait.

La fille de Pharaon descendit au fleuve pour se baigner, et ses comparses se promenèrent le long du fleuve. Elle aperçut la caisse au milieu des roseaux, et elle envoya sa servante pour la prendre. Elle l’ouvrit, et vit l’enfant : c’était un petit garçon qui pleurait. Elle en eut pitié, et elle dit : C’est un enfant des Hébreux ! Alors la sœur de l’enfant dit à la fille de Pharaon : veux-tu que j’aille te chercher une nourrice parmi les femmes des Hébreux, pour allaiter cet enfant ? Va, lui répondit la fille de Pharaon. Et la jeune fille alla chercher la mère de l’enfant. La fille de Pharaon lui dit : Emporte cet enfant, et allaite-le-moi ; je te donnerai ton salaire. La femme prit l’enfant, et l’allaita. Quand il eut grandi, elle l’amena à la fille de Pharaon, et il fut pour elle comme un fils. Elle lui donna le nom de Moïse, car, dit-elle, je l’ai retiré des eaux.

Auteur: La Bible

Info: La Sainte Bible, traduction Louis Segond, Exode, 2, 1-10

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

rencontre

"Dormons.

— Il est encore trop tôt. Nous n’en sommes pas encore au clou de la soirée, le moment où tu me montres une photo de ta légitime en me disant que c’est une femme du tonnerre, que tu ne sais pas ce qui t’a pris, les aurores boréales, peut-être, ou encore l’alcool, mais qu’il ne faut jamais que je t’écrive ou que je téléphone chez toi, merci ma jolie.

— Je ne suis pas marié.

— C’est difficile à comprendre. Un boute-en-train comme toi, dit-elle, le faisant rire pour la première fois.

— Tu es gentille, dit-il.

— Retiens-toi, je te prie. Je risque de prendre la grosse tête.

— Belle ?

— J’ai trente ans, quand même.

— Je ne suis pas marié, moi, mais je suis sûr qu’une fille comme toi…

— Aussi intelligente et talentueuse que toi…

— … a un petit ami.

— Par ici, les hommes ont peur des femmes, surtout de celles qui parlent beaucoup. Ils aiment chasser, pêcher, regarder le hockey à la télévision et dire des cochonneries sur nous au Trapline, dit-elle en l’attirant vers elle.

— J’ai bien peur d’avoir trop bu pour t’être utile ce soir.

— Je ne te fais pas passer un examen, Moses. Détends-toi. Laisse-toi aller."

À son réveil, il la trouva qui lisait au lit "Cent Ans de solitude" en édition de poche. "Surprise, surprise, dit-elle. Je ne suis pas seulement le coup du siècle."

Auteur: Richler Mordecai

Info: Solomon Gursky

[ couple ] [ post coïtum ]

 

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Ajouté à la BD par miguel