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hégémonie

[…] l’actuelle prépondérance de l’Occident présente d’ailleurs une correspondance fort significative avec la fin d’un cycle, puisque l’Occident est précisément le point où le soleil se couche, c’est-à-dire où il arrive à l’extrémité de sa course diurne, et où, suivant le symbolisme chinois, "le fruit mûr tombe au pied de l’arbre". Quant aux moyens par lesquels l’Occident est arrivé à établir cette domination, dont la "modernisation" d’une partie plus ou moins considérable des Orientaux n’est que la dernière et la plus fâcheuse conséquence, il suffira de se reporter à ce que nous en avons dit dans d’autres ouvrages pour se convaincre qu’ils ne reposent en définitive que sur la force matérielle, ce qui revient à dire, en d’autres termes, que la domination occidentale elle-même n’est encore qu’une expression du "règne de la quantité".

Auteur: Guénon René

Info: Dans "Le règne de la quantité", page 13

[ temporaire ] [ temps cyclique ] [ nord-sud ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

cosmique

Permettez-moi une petite remarque. Il y a un plus grand contraste entre la lune et le ciel nocturne, qu'entre le soleil et le ciel diurne. Et ce contraste conduit plus naturellement au chagrin, qui toujours sépare et isole, qu'il ne conduit à la joie, qui toujours assemble et mélange. Et regarder le soleil en face est une folie - il vous aveuglerait. A tout enfant, on apprend qu'il ne faut pas regarder le soleil. Le soleil est la source de vie, la grande puissance créatrice. On ne peut pas affronter dieu sans être instantanément annihilé ; on ne peut pas regarder directement Méduse, mais on peut regarder son reflet ineffectif. La lune n'a pas de lumière propre ; ce que nous en percevons est le reflet du soleil. Et certains pensent que les artistes reflètent les pouvoirs créateurs d'une impulsion originelle trop grande pour être nommée.

Auteur: Ruefle Mary

Info: In "Madness, rack, and honey", éd. Wave Books, p. 14-15 - ma traduction

[ poésie ] [ transmission ] [ dualité ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

question

Qu’en est-il de cette absence de rêves ? Est-elle le signe d’un fonctionnement de plus ou de moins ? Au lieu d’y voir une carence réelle, il faut plutôt y reconnaître l’exemple typique d’un refoulement impeccable qui porte sur toute la fonction de l’imaginaire. […]

Non seulement le rêve se trouve exclu de la vie psychique, mais il a, du même coup, cessé d’intéresser, tant en lui-même qu’en ses équivalents diurnes. Désormais, il n’y a ni rêves, ni fantasmes, ni affects, comme si tout devait se réduire à un réel extérieur au sujet. […]

Que le rêve n’existe plus renvoie dès lors à un persistant oubli que le manque d’intérêt renforce et qui, à son tour, renforce le manque d’intérêt. C’est ainsi que prend forme une tendance à remplacer l’imaginaire privé par l’imaginaire public et que les normes socioculturelles viennent occuper la place laissée vide par une subjectivité qui se retire.

Auteur: Sami-Ali Mahmoud

Info:

[ psychanalyse ] [ aliénation ] [ imaginaire ] [ songe ] [ sommeil ]

 

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chair-esprit

Orion se tenait de ce côté de la Terre, du côté des repères des hommes et du temps que nous déclinons en minutes, en heures et en jours. De l'autre, s'étendait le pays des Elfes, avec sa façon si particulière de ne pas le compter. Il appela sa mère à deux reprises et tendit l'oreille, puis recommença... mais pas un cri ni un murmure ne s'échappa du pays enchanté. Mesurant alors l'ampleur de ce gouffre qui la séparait de lui, il se rendit compte qu'il était bien trop vaste, bien trop sombre, infranchissable, à l'image de ces fossés incommensurables qui semblent nous séparer d'un jour passé, ou qui se dressent entre la vie diurne et les rêves, entre les gens qui labourent la terre et les héros des chansons, entre les vivants et ceux qu'ils pleurent. Et la barrière aérienne scintillait, comme si un élément aussi fragile était capable de séparer les années perdues de cette heure fugitive que nous appelons Instant...

Auteur: Lord Dunsany Edward John Moreton

Info: La fille du roi des elfes

[ réalité ] [ onirisme ]

 

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école

Philippe a découvert cette année l’effervescence très particulière qui règne dans un établissement secondaire, ce mélange de solidarité et de rivalité qui fait tout le sel des relations entre enseignants et membres de l’administration, et surtout – surtout – ce lien étrange qui relie les élèves et leurs professeurs, tissu complexe de confiance, de provocation, de décontraction, de colère et de douceur. Bien sûr, il y a retrouvé des traits d’enfance. Cette façon agaçante dont, dans chaque milieu clos, les uns ont tendance à espionner les autres. Cette propension au ragot. Ce sentiment d’enfermement qui le pousse, chaque fois qu’il entre dans une classe, à ouvrir en grand les fenêtres, été comme hiver. Néanmoins, le premier adjectif qui lui vient à l’esprit quand il doit qualifier son métier, c’est chaleureux. L’impression, chaque fois qu’il franchit les grilles, d’être accompagné par des milliers de regards curieux, ironiques mais bienveillants, et de former, avec tous ceux qui passent là leur temps diurne, une chorale de cœurs dissonants et pourtant irrémédiablement unis.

Auteur: Blondel Jean-Philippe

Info: Un si petit monde

[ bouillonnement ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

cadences biotiques

Les rythmes circadiens sont impliqués lors de certains des symptômes de la dépression, comme le réveil précoce et la variation diurne de l'humeur. L'importance possible du système circadien dans sa pathogenèse est suggérée par la capacité qu'ont les altérations expérimentales du rythme du sommeil et de l'éveil à modifier l'état clinique. La fréquence de chaque rythme biologique peut varier de quelques millisecondes à plusieurs mois ou années. La plupart des perturbations rythmiques identifiées dans les symptômes de la maladie maniaco-dépressive surviennent en cours de la journée - c'est-à-dire qu'il s'agit de rythmes circadiens - plus apparentes dans le cycle quotidien repos-activité. Les récurrences épisodiques de la maladie, par contre, sont généralement infradiennes*, oscillant autour de périodes de plusieurs mois ou années. La manie et la dépression épisodiques peuvent également refléter des perturbations des rythmes ultradiens, ceux qui oscillent plus d'une fois par jour, courants au niveau cellulaire et dans la sécrétion d'hormones, ainsi que dans des fonctions autonomes telles que la circulation, la pression sanguine, la respiration, le rythme cardiaque et les cycles du sommeil.

Auteur: Redfield Jamison Kay

Info: Touched with Fire: Manic-Depressive Illness and the Artistic Temperament. *infradien, cycle avec une période de plus de 24 heures

[ polyrythmes ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

rêves

De nombreuses études chez l'animal montrent que les neurones de l'hippocampe et du cortex s'activent sans relâche au cours du sommeil. Leurs décharges neuronales "rejouent", à grande vitesse, les mêmes séquences d'activité que celles évoquées durant la journée précédente. Un rat court dans un labyrinthe, puis s'endort : les cellules de l'hippocampe qui codent pour les lieux de l'espace se réactivent immédiatement, avec une telle précision que l'on parvient à décoder quels endroits l'animal est en train d'explorer mentalement. Souvent, les décharges oniriques se déroulent plus vite que la réalité, parfois même en ordre inverse. Cette compression temporelle pourrait permettre au cerveau de traiter des informations dispersées dans le temps comme un seul épisode : accélérée, une séquence temporelle se transforme en une carte spatiale de neurones activés ou inhibés, qui permet la détection de régularités cachées, inaccessibles aux mécanisme normaux de l'apprentissage diurne. Quel qu'en soit le mécanisme ultime, il est clair que le sommeil est une période d'intense activité inconsciente qui consolide la mémoire et parfois, dans l'obscurité de la nuit, jette soudain la lumière sur des problèmes demeurés insolubles.

Auteur: Dehaene Stanislas

Info: Le code de la conscience

[ songes ] [ sciences ]

 

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nature

Il avait passé deux ou trois heures précieuses à marauder dans les bruyères encore humides, guettant le premier chant d'un couple d'engoulevents. Ils arrivaient d'Afrique au mois de mai, oiseaux au plumage brun roux, presque impossibles à repérer dans leur repaires diurnes parmi le ajoncs. Ils n'en sortaient qu'à la nuit tombante, silhouette fugaces se détachant sur les derniers feux du soleil dans leur chasse aux insectes. Leur vol heurté, fait de glissades et d'écarts imprévisibles, s'accompagnait de cet étrange chant ronronnant que produisait leur larynx inférieur. Si on se tenait parfaitement immobile parmi les buissons, comme le faisait Faraday, et qu'on tapait dans ses mains, les oiseaux fondaient sur vous en un formidable looping, curieux de voir de plus près cet animal étranger sur leur territoire. Ainsi avait-il pratiqué ce jeu pendant près d'une heure, oubliant un instant la rage qu'avait fait naître en lui la mort de Vanessa et, quand la lumière s'était fondue dans le noir du ciel, il avait pris le chemin du retour, s'arrêtant dans son pub favori pour saluer la mémoire de Vanessa de trois pintes de Romsey.

Auteur: Hurley Graham

Info: Coups sur coups

[ observation ] [ thérapie ]

 

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pensée-de-femme

"Il y a plus de quarante ans, les Françaises obtenaient enfin le droit à disposer de leur corps." Le droit à disposer. La proposition claque comme un coup de fouet. Disposer de son corps, par-delà les transformations silencieuses, la pression atmosphérique, la lune, les cycles de la nature, les noyades hormonales, etc. Par-delà les régimes ininterrompus, l’alcanisation, l’oxydation, la constipation, l’ovulation, l’armature des balconnets, les onze centimètres de talon, les pantalons cigarette, les canons ornementaux. Par-delà la carapace diurne, de jour être une guerrière intraitable, un fauve prêt à tous les combats, et quand vient le soir et que les femmes sont dociles, la volte-face nocturne du devoir de douceur. Le droit de passage des hommes et des enfants. L’impératif de jouissance comme degré zéro de l’estime de soi. La femme-réceptacle, la femme-matrice, la jeunesse, l’avenir de l’homme. Des femmes intrépides ont bagarré dur pour qu’elle soit en droit de disposer de son corps. Cette femme lasse et courageuse a soulevé des montagnes d’humanité pour elle. Et pourtant, elle se sent en permanence indisposée – ce qualificatif fangeux que sa mère utilisait pour la dispenser des séances de piscine. Son corps est une zone franche dont les autres jouissent, les hommes qui se rincent l’oeil, les femmes qui la jalousent, tous ceux auprès de qui il faut faire bonne figure, c’est-à-dire tout le monde. Son corps exposé en vitrine dit combien elle vaut. Mais elle ne dispose de rien.

Auteur: Benaroya Ines

Info: Bon genre

 

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divertissement télévisé

Pour Reed Hastings, patron de Netflix, la télévision et son modèle linéaire sont obsolètes. Le temps passé à attendre d’un épisode à l’autre est un temps perdu. Un temps qui dévie le spectateur de la plateforme, qui le libère de ses programmes et l’autorise à penser ailleurs, à penser tout court. Lui, Reed Hastings, croit au contraire qu’il faut retenir le spectateur, saisir son regard, l’arrimer sans cesse à la plateforme – l’aliéner. Il reste en cela fidèle à la religion du capitalisme attentionnel, qui a fait de nos cerveaux “l’or gris” des temps modernes, une ressource dont il est possible de tirer profit via la revente de nos data ou le conditionnement à la publicité.

La force de Netflix est d’avoir adapté cette nécessité économique en offre culturelle, en reproduisant avec son "binge watching" l’exact business model de la dématérialisation. Notre attention est un vaste marché, qui se convertit pour son service en gain de popularité, en abonnements et cotation boursière. Nous avons, planquée là, entre les heures de travail et celles consacrées à la famille, une quantité de temps disponible que cherchent à capter le patron de Netflix et ses coreligionnaires de Twitter ou Facebook.

En marge d’une conférence de presse organisée en 2017 au siège de la plateforme, Reed Hastings avait résumé l’affaire par cette formule habile : “Notre seul concurrent dans cette industrie, c’est le sommeil.” Il faut relire cette phrase pour en mesurer toute la monstruosité. Une entreprise californienne s’estime en concurrence avec notre sommeil. Notre temps diurne ne suffit plus : elle veut pénétrer nos nuits et nos inconscients.

Auteur: Blondeau Romain

Info: "Netflix, l’aliénation en série", Seuil, 2022

[ streaming ] [ vidéo à la demande ] [ abondance ] [ overdose ] [ dévitalisation ] [ captage de l'attention ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson