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vision tronquée

A en entendre certains, la nature serait une autre Notre-Dame en feu… Mais, bon Dieu, de quoi parle-t-on ? Je crois que la nature n’est divinisable que parce qu’elle suinte l’irrationnel. Elle est incontrôlable, terrifiante, et nous dépasse. Tarkovski le montre dans ses films : elle reprend toujours le dessus. C’est une force qui nous englobe et que, si nous voulons survivre, nous devons perpétuellement maîtriser. Est-ce bien de cette nature qu’on nous parle aujourd’hui ? De cette nature dévoreuse et inaliénable, ce signe irréfragable de la puissance divine ? Je ne crois pas. Et je ne crois pas que ces gens qui nous la baillent si belle et innocente en perçoivent l’indéniable sacralité. Je ne crois pas qu’un homme qui ne croit pas à la sacralité de l’homme puisse concevoir la sacralité de la nature. Parce que la nature n’est sacrée, comme Notre-Dame n’est sacrée, que parce que l’Homme est sacré.

Auteur: Serey Paul

Info: https://linactuelle.fr/index.php/2019/04/24/litterature-modernite-paul-serey/

[ naïveté ] [ anthropomorphisme écologique ]

 

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anti-natalisme

On raconte que le christianisme est populationniste, mais j’ai des flopées de textes sous la main où la chose, au contraire, est décrite comme une fatalité plutôt encombrante. Saint Jérôme. Saint Thomas. Saint Ambroise. Les évaluations dubitatives de saint Augustin, qui ne trouve en fin de compte, comme justification à l’espèce à se reproduire, que la nécessité où elle est de remplir le plan de Dieu en faisant le nombre d’enfants connu de Lui seul au terme duquel surviendra la fin du monde. Perspective qui se trouve déjà dans l’Apocalypse au chapitre où est rompu le Cinquième Sceau et où les âmes des martyrs qui demandent quand arrivera le Jour du Jugement s’entendent répondre de patienter parce que le chiffre de ceux qui sont comme eux destinés à être mis à mort n’est toujours pas atteint. […] En son essence aucune religion véritable ne peut être d’abord nataliste (l’Eglise catholique ne s’y est résignée que poussée a contrario par les hérésies gnostiques frénétiquement opposées à toute procréation et qui divinisaient du même coup l’ "union" sexuelle). Ce sont les Tyrannies qui sont natalistes, et avec acharnement, parce que l’idéologie c’est le culte de l’Avenir et que l’avenir c’est l’enfant, pas l’annulation de tout dans la fin du monde et son jugement. 

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 2 : Mutins de Panurge", éd. Les Belles lettres, Paris, 1998, page 277

[ textes bibliques ]

 

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panthéisme

J’ai avancé que l’âme n’était pas plus que le corps,

J’ai aussi dit que le corps n’était pas plus que l’âme,

Et que rien, pas même Dieu, ne comptait plus pour soi que soi-même,

Et que quiconque faisait à pied deux cent mètres sans un gramme de sympathie se rendait à son propre enterrement vêtu de son linceul,

Et que vous ou moi, démunis d’un seul centime, n’aurions aucun mal à nous procurer la crème du monde,

Et que le plus bref coup d’œil, la vue d’une modeste graine dans sa gousse mettrait en déroute le savoir de tous les temps,

Et que dans aucune profession, aucun emploi il n’était interdit à n’importe quel garçon de devenir un héros,

Et que le moyeu de la route de l’Univers pouvait fort bien s’accommoder de l’objet le plus friable,

Et je dis et j’affirme à homme comme femme, Gardez votre sang-froid, votre calme en face des millions d’univers.



 Et à l’humanité je dis, N’ayez pas la curiosité de Dieu,

Ainsi moi, curieux comme je suis de tout, je ne le suis pas de Dieu

(Nulle syntaxe ne saurait exprimer à quel point je suis en paix avec Dieu, avec la mort).



Dieu, je le vois et je l’entends partout, dans chaque objet, et malgré cela je n’y comprends rien,

D’ailleurs je ne comprends pas très bien ce qu’il pourrait y avoir de plus merveilleux que moi-même.



Désirer voir Dieu plus nettement que maintenant, et pourquoi ?

N’en vois-je pas des fragments à chacune des vingt-quatre heures, à chacune des secondes,

Ne le vois-je pas sur le visage des hommes et des femmes, ou mon visage à moi dans la glace,



Jusque dans la rue où je trouve des lettres de Dieu, signées du nom de Dieu !

Et je n’y touche pas, et pourquoi ? Parce que je sais que partout où j’irai,

Il y a en aura une infinité d’autres, semblables, tous aussi ponctuelles.

Auteur: Whitman Walt

Info: Dans "Feuilles d'herbe", Chanson de moi-même, traduction Jacques Darras, éditions Gallimard, 2002, pages 138-139

[ divinisation immanente ] [ émerveillement ]

 

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