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Éternel

Multiplié par les langues humaines - Ich bin der ich bin, Ego sum qui sum, I am that I am -, le nom sentencieux de Dieu, le nom qui, tout en comprenant plusieurs mots, est plus impénétrable et plus résistant que ceux qui tiennent en un seul, a grandi et rebondi à travers les siècles jusqu'à l'année 1602 où Shakespeare écrivit une comédie. Dans cette comédie nous entrevoyons, de façon accessoire, un soldat fanfaron et couard, un milles glorious qui est parvenu à la faveur d'un stratagème à se faire nommer capitaine. La ruse est découverte, l'homme est dégradé publiquement ; alors Shakespeare intervient et met dans sa bouche des paroles qui reflètent, comme dans un miroir tombé, ces autres paroles que la divinité à dites dans la montagne* : Je ne serai plus capitaine, mais je mangerai, je boirai et je dormirai tout comme un capitaine ; cette chose que je suis me fera vivre. En disant ces mots Parolles cesse soudain d'être un personnage secondaire de la farce**, pour devenir un homme, tous les hommes.

Auteur: Borges Jorge Luis

Info: Enquêtes, Histoires des échos d'un nom, Folio, p 215. *En référence à l'Exode, où Moïse demande à Dieu son nom, et à la réponse : Je Suis Qui Je Suis ** In : Tout est bien qui finit bien

[ sapiens ] [ théologie ]

 
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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

couple

Comédie. Nous avons tous peur et en même temps grand besoin de l'"être-deux" pour affronter la vie. L'amour est la reconnaissance du Toi. Un besoin du Toi. D'une manière ou d'une autre, je perds toujours mon guide à mi-chemin sur la montagne. Je ne crois pas que je cherche un homme, mais un dieu. Je commence à éprouver un vide, qui correspond certainement à l'absence d'un dieu. J'ai déifié l'homme. L'un après l'autre, j'ai cherché un guide, un père, un chef, un soutien. J'ai un mari, un protecteur, des amants, un père, des camarades, mais il me manque encore quelque chose. Ça doit être Dieu. Mais je déteste un Dieu abstrait. Je veux un Dieu de chair, un Dieu incarné et fort, avec deux bras et un sexe. Et sans défauts. Ce qui prouve que j'ai mélangé mes amours humaines et divines, alors qu'elles ne veulent pas se mélanger; aussi, plus vite séparerai-je Dieu de l'homme, mieux se porteront les hommes que j'aime. J'ai aimé le génie, qui est ce qui se rapproche le plus de la divinité.

Auteur: Nin Anaïs

Info: Journal de l'amour

[ hommes-par-femme ] [ quête d'absolu ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

zen

En ce temps-là, Maitreya, le Sage révéré, se dirigea vers le mont Kailasha, demeure du dieu Shiva. Arrivé là, il demande au dieu : "Seigneur, je t'en prie, initie-moi au secret de la Vérité suprême (parama tattva)." Mahadeva, le Seigneur majestueux, lui dit : "Le corps est réputé être un temple ; l'Atman individuel (jivatman) est Shiva, et lui seul. On doit se débarrasser des fleurs fanées données en offrande par notre nescience* (ajnana) et adorer la Divinité avec cette pensée : 'Soham, je suis Lui'. La connaissance consiste à ne voir aucune différence entre toute chose et soi-même ; la méditation consiste à abstraire son mental des objets des sens ; les ablutions consistent à laver le mental de ses impuretés, et la purification consiste à tenir sous le jour les organes sensoriels. On doit boire ce nectar qu'est Brahman, mendier de la nourriture juste pour sous sustenter son corps et, se vouant exclusivement à l'Unique, vivre dans la solitude de l'unicité, libre de toute dualité.
C'est ce que doit observer le sage, qui parviendra ainsi à la libération.

Auteur: Buttex Martine

Info: Les 108 upanishads, Maitreya-Upanishad, II, 1-4, p. 846, *état de celui qui ne sait pas, qui n’a pas de savoir

[ contemplation ]

 

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cimetière des innocents

En 1590, pendant le siège de Paris par le roi de Navarre, la faim a poussé les Parisiens à ramasser les ossements du cimetière pour en faire de la farine. On a gravé des images, des compositions de la scène. On a gardé des souvenirs. Les enfants qui jouent aux osselets, qui s’amusent avec des têtes. Les chères têtes blondes, justement ! Les Innocents, précisément ! Comment plus longtemps aurait-on pu laisser les enfants voisiner avec la mort révulsante ? Tout cela était trop choquant et la Révolution viendra comme réponse à cette révulsion. Revanche des dames patronnesses. Respectueuses de la mort en train de devenir sacrée. En même temps que l’enfance innocente, c’est-à-dire délivrée du péché, du sale dogme de l’absurdité ontologique. En même temps que la sexualité en train de sortir de son bourbier, le fumier prostitutionnel. La mort, le sexe et l’enfance en train de se diviniser, de se mirer dans leur divinité naissante, et voilà frappés les trois coups du 19e siècle dans les neuf mille mètres carrés de terre visqueuse, asphyxiante, croulante des fermentations des grands dormants.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Le 19e siècle à travers les âges", page 27

[ cohabitation morts-vivants ] [ tabou ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

régénération

Le conscient se laisse repeupler en s’ouvrant aux contenus numineux de l’inconscient qui convergent "vers l’archétype de la totalité transcendante, le Soi"*. Et s’ils apparaissent avec autant de puissance, c’est parce que "l’émotion est la source principale de toute prise de conscience"*. Elle est le feu alchimique qui "consume tout ce qui est superflu"*, la principale source de la "transformation d‘obscurité en lumière et d’inertie en mouvement"* La libido ne peut réinvestir le conscient, que le traumatisme a transformé en champ de bataille déserté, sans aller puiser des formes et des représentations symboliques sources de vie aux sources de l’inconscient. L’apparition numineuse, marquée du sceau flamboyant de l’amour, permettrait à la libido de retourner progressivement vers le conscient où son retour se fera dans la gloire. L’énergie psychique est une divinité pour le conscient et lorsqu’elle le féconde à nouveau après le traumatisme, elle l’emplit d’amour, lui indique que la vie reflue, que l’énergie psychique a cheminé de l’inconscient au conscient sous l’égide du Soi. La réorganisation psychique s’achemine plus fermement vers les plus hauts paliers d’organisation.

Auteur: Arcé Alexandra

Info: Expérience de Mort Imminente, pp 64 et 65. *Extraits de JUNG C. G., Métamorphose de l’âme et ses symboles, opus cité

[ mystique ] [ psy ] [ émoi ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

guerre

Ainsi que des moissonneurs, qui, face les uns aux autres, vont, en suivant leur ligne, à travers le champ, soit de froment ou d'orge, d'un heureux de ce monde, et font tomber dru les javelles, ainsi Troyens et Achéens, se ruant les uns sur les autres, cherchent à se massacrer, sans qu'aucun des deux partis songe à la hideuse déroute. La mêlée tient les deux fronts en équilibre. Ils chargent comme des loups, et Lutte, qu'accompagnent les sanglots, a plaisir à les contempler. Seule des divinités, elle se tient parmi les combattants. Aucun autre dieu n'est là : ils sont assis, tranquilles, en leur palais, là où chacun a sa demeure bâtie aux plis de l'Olympe. Ils incriminent, tous, le Cronide à la nuée noire : ils voient trop bien son désir d'offrir la gloire aux Troyens. Mais Zeus n'a souci d'eux. Il s'est mis à l'écart, et, assis loin des autres, dans l'orgueil de sa gloire, il contemple à la fois la cité des Troyens, et les nefs achéennes, et l'éclair du bronze — les hommes qui tuent, les hommes qui meurent.

Auteur: Homère

Info: L'Iliade, Chant XI. Analogie avec le film Elysium

[ oligarchie ]

 

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antisémitisme

Au moment même de leur essor culturel, les Juifs du Nord de la France subissent leurs premières persécutions (ceux du Midi en avaient connu dès l'an mille, ponctuellement). La première croisade, ou plus exactement ses éléments incontrôlés (bandes de Pierre L'Ermite), fait des pogroms de Rouen à Cologne, obligeant tout le moins ses victimes, réputées ennemies du Christ, à se convertir ou à payer rançon. Le calme revient, mais il s'écoule à peine un jubilé et voilà qu'en 1146, lors du départ de la seconde croisade, la persécution reprend. Il s'agit toujours des "autonomes" : le moine Raoul, prêcheur non autorisé d'allure érémétique, incite au meurtre, en Rhénanie ; saint Bernard fait entrer dans le rang ce disciple dévoyé et préconise le respect des Juifs. Il cite la phrase de saint Paul et s'inspire de textes de saint Augustin pour aboutir à la position suivante : si le peuple juif est voué à la dispersion et à l'itinérance, c'est la sanction du refus de reconnaître la divinité de Jésus (Historiquement pourtant, la dispersion du peuple juif a précédé de beaucoup l'époque du christ).


Auteur: Barthélemy Dominique

Info: Nouvelle histoire de la France médiévale (3) L'ordre seigneurial, XIe-XIIe siècle, 524 - [Points Histoire H203, p. 177]

[ historique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

pouvoir

Le grand Satan non mentionable au centre de notre culture est le monothéisme. D'un texte barbare de l'âge de bronze, connu sous le nom d'ancien testament, trois religions anti-humaines ont évolué : le judaïsme, le christianisme et l'Islam. Ce sont les religions d'un Dieu du ciel, littéralement patriarcales - Dieu étant le père omnipotent. Elles ont par conséquent aidé à détester les femmes depuis 2.000 ans, ceci dans tous les pays affligés par leur croyance, en bref Dieu, assisté par ses délégués terrestres mâles. Le Dieu du ciel est un dieu jaloux, évidemment. Il a donc besoin de l'obéissance totale de chacun, car il est en place non pour une seule tribu mais pour toute la création. Ceux qui le rejettent doivent donc être convertis ou tués pour leur propre bien. Finalement le totalitarisme est la seule sorte de politique qui peut vraiment servir les objectifs de ce Dieu céleste. N'importe quel mouvement à caractère libéral met en danger son autorité et celle de ses délégués sur terre. Un Dieu, un roi, un pape, un seul maître dans l'usine, un seul père-chef de famille à la maison.

Auteur: Vidal Gore

Info: Conférence de Lowell, Monotheism et son Discontents, Harvard university 20 avril 1992

[ divinité ] [ dictature ] [ femmes-hommes ]

 

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dieu

Il y a un enseignement de vie dans le bouddhisme selon lequel le Bouddha, mot qui signifie "éveillé", n'est pas quelqu'un à qui on rend un culte. Bouddha n'est pas quelqu'un qu'on ambitionne de devenir ; Bouddha n'est pas quelqu'un qui est né il y a plus de deux mille ans et qui était plus intelligent qu'on ne le sera jamais. Bouddha c'est notre nature innée - notre nature-de-bouddha - et cela signifie que si nous grandissons jusqu'à la maturité, nous commençons à entrer en contact avec l'intelligence que nous avons déjà. Ce n'est pas une intelligence qui sera transplantée en nous. Si nous mûrissons complètement, nous ne serons plus emprisonnés dans le sentiment propre à l'enfance qu'il faut constamment nous protéger ou nous mettre à l'abri parce que la vie est trop dure. Si nous devenons adultes - c'est-à-dire tout à fait à l'aise dans notre monde quelle que soit la difficulté de la situation - c'est parce que nous allons permettre à quelque chose qui est déjà en nous d'être cultivé. Nous lui permettons de croître, de se développer, au lieu de tout le temps le protéger et le garder enterré.

Auteur: Chödrön Pema

Info: La Voie commence là où vous êtes, Pages 141-142

[ intérieur ] [ divinité ] [ éducation ] [ conscience ]

 

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litanie

— Ô Vérité, promesse de tous les maux, certitude de l’agonie, annonciatrice de la mort, je vous vénère et je vous loue. Impétueuse, qui construisez l’avenir, mais qui, serrée parmi la foule des causes et des circonstances, ne pouvez avancer d’un pas sans que l’aient autorisé ce qui vous précède et ce qui vous suit, soyez bénie, esclave au front libre ! Puisque nous vous avons évoquée, demeurez encore un instant, ô Vérité sans nul voile, auprès de vos partisans stoïques ! Ne nous quittez pas avant d’avoir entendu de notre bouche ces mots d’amour : "Si cruelle que tu sois dans tes cruels moments, je t’aime, parce que le mal que tu me fais est conforme à la compréhension que j’ai de toi. Nécessité, qui es inéluctable et pleine de preuves, je t’aime parce que tu m’as choisie pour le savoir ; je te remercie de m’avoir jugée digne. Et quand, en ce moment même, par ta présence persistante, s’écroulerait tout ce qui me favorise et me flatte, tout ce qui me préserve et me maintient, je n’interromprais pas mon chant d’amour, et je te dirais : Je t’aime, parce que tu es la Vérité !"

Auteur: Noailles Anna de

Info: Les innocentes, ou La sagesse des femmes

[ divinité ] [ lyrisme ] [ incantation ] [ douloureuse lucidité ]

 

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Ajouté à la BD par SFuchs