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concept

Le signe représente quelque chose, son objet. Il incarne cet objet, non pas à tous égards, mais en référence à une sorte d'idée, que j'ai parfois appelée le champ (ground) des représentations (representamen). L'"idée" est à comprendre ici dans une sorte de sens platonicien, très familier dans le langage courant ; c'est à dire dans ce sens où l'on dit qu'un homme reprend l'idée d'un autre homme, où l'on dit que lorsqu'un homme se rappelle ce à quoi il pensait à un moment antérieur, il se rappelle la même idée, et où lorsqu'un homme continue à penser quelque chose, disons pendant un dixième de seconde, dans la mesure où la pensée continue à s'accorder avec elle-même pendant ce temps, c'est à dire à avoir un contenu semblable, c'est la même idée, et ce n'est pas à chaque instant de l'intervalle une nouvelle idée.

Auteur: Peirce Charles Sanders

Info: On Signs [R]. MS [R] 798. 1897

[ sémiotique ] [ entité ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

insolite

Prenons un chiffre précis qui est bien connu des générations de parents et de médecins : la température normale du corps humain est de 38,6 Fahrenheit. Des études récentes portant sur des millions de mesures révèlent que ce chiffre est erroné ; la température normale du corps humain est en fait de 38,2 Fahrenheit. Le défaut n'est pas dû aux mesures originales du Dr. Wunderlich - elles ont été calculées en moyenne et sensiblement arrondies au degré le plus proche : 37 Celsius. Cependant, lorsque cette température a été convertie en Fahrenheit, l'arrondissement a été oublié et 98,6 a été considéré comme exact au dixième de degré près. Si l'intervalle initial entre 36,5 et 37,5 Celsius avait été traduit, les températures équivalentes en Fahrenheit auraient varié de 97,7 à 99,5. Apparemment, la discalculia* peut même provoquer des fièvres.

Auteur: Paulos John Allen

Info: A Mathematician Reads the Newspaper. Ranking Health Risks: Experts and Laymen Differ (p. 139). Basic Books. New York, New York, USA. Classement des risques pour la santé : Experts et profanes diffèrent (p. 139). Livres de base. New York, New York, États-Unis. 1995. *Difficulté à apprendre les principes du calcul, causée par un problème cérébral qui rend difficile l'utilisation du système symbolique.

[ anecdote ] [ transposition ] [ source d'erreur ] [ inexactitude ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

diversion

Il y avait des récalcitrants, par exemple l'excellent Lemoine, mathématicien et organisateur des soirées musicales qui portent son nom. C'était un petit vieillard sautillant et instruit, rempli de calembours et de coq-à-l'âne. Ayant apprivoisé une chouette, il répétait volontiers : "rien n'est chouette comme l'idem." Cela n'était rien, mais ne s'était-il pas mis en tête de nous faire connaître son "point de Lemoine" qui se trouve, parait-il, dans le triangle ? A peine avait-il commencé, pour la dixième fois, sa démonstration, que Hecq s'écriait : "Allons bon, il y a un fou grimpé sur le toit de l'hôtel." Tous les yeux se dirigeaient de ce côté et le théorème était interrompu. Ou bien : "Avez-vous senti cette odeur de brûlé ? faisait Hecq, la mine inquiète. Il y a certainement le feu quelque part." Tout le monde cherchait aussitôt l'origine de cette problématique incendie. Jamais le bon Lemoine ne put parvenir à nous expliquer son point.

Auteur: Daudet Léon

Info: Souvenirs, Robert Laffont, Bouquins 1992 <p.252>

[ digressions ]

 

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réchauffement climatique

Je sentais néanmoins depuis des années que la dégradation était trop rapide pour que l’on ait le temps de s’y adapter, mais trop progressive également, trop graduelle pour que les discours d’alerte nous fassent battre le cœur. Un dixième de degré en plus ; le taux de concentration d’un gaz s’élevant de quelques parties par million : trop techniques ces mesures-là, ça ne nous parle pas. Ou bien des arbres qui tombent à chaque seconde, mais hors de notre champ de vision et loin des caméras. Ou bien une espèce animale que les locaux observent de plus en plus rarement, mais qu’on ne sait pas reconnaître, voire dont on apprend l’existence le jour où la mort de son dernier représentant est annoncées dans les médias. Trop loin de nous, tout ça. Tant que le désastre n’est pas sur nos têtes… tant qu’il ne nous frappe pas en personne… Toutefois je savais aussi que la science nous prédisait des accélérations, des événements extrêmes de plus en plus violents et fréquents – et surtout de l’inattendu. Eh bien voilà. Nous y étions, peut-être.

Auteur: Message Vincent

Info: Les années sans soleil

[ inapparent ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

visionnaire

C'est dans ce monde en plein essor que se situe, à une date difficile à mieux préciser, la naissance d'une petite fille dans une famille appartenant à la noblesse locale du Palatinat. Ses parents, Hildebert et Mathilde (Mechtilde en allemand) sont probablement originaires de Bermersheim, dans le comté de Spanheim. Elle est la dixième enfant du ménage, et reçoit au baptême le prénom d'Hildegarde. Naissance sans éclat, dans une famille dont la noblesse ne s'est pas traduite par de grandes actions ; naissance pourtant qui se révélera singulièrement accordée à l'époque riche, effervescente qu'est ce tournant du siècle. L'année suivante, le 15 juillet 1099, les croisés s'empareront de Jérusalem.
Une petite fille comme les autres. Pas tout à fait cependant, car dès sa petite enfance elle étonne parfois son entourage. Une anecdote racontée tardivement (dans les actes de son procès de canonisation) la montre s'écriant devant sa nourrice : " Vois donc le joli petit veau qui est dans cette vache. Il est blanc avec des taches au front, aux pieds et au dos." Lorsque le veau naît quelques temps plus tard, on constate qu'il est exactement conforme à cette description. Hildegarde avait alors cinq ans.

Auteur: Pernoud Régine

Info: Hildegarde de Bingen

[ religion ]

 

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femmes-hommes

L'inoubliable odeur du violeur
Violée de nuit dans un taxi par des hommes armés, Luyanda Ngcombolo n'a pas vu le visage de ses agresseurs. Mais quand la police sud-africaine l'a convoquée un an après les faits pour reconnaître deux suspects qui venaient d'être arrêtés, elle a tenu à se rendre à la séance d'identification.
Une fois à la prison, elle a demandé à pouvoir sentir chacun des hommes alignés. Son étrange requête a été acceptée, rapporte The Star de Johannesburg. Les yeux fermés, "elle s'est dirigée vers le premier des 10 hommes, s'est rapprochée de lui et lui a humé le torse. Après avoir senti le dixième homme, elle est retournée vers le neuvième pour le sentir de nouveau, et elle a ouvert les yeux. C'était l'un des hommes qui l'avaient violée. Elle a refermé les yeux, revenant sur ses pas et flairant chaque homme jusqu'à ce qu'elle s'arrête sur le cinquième. Elle a ouvert les yeux. C'était son second assaillant", écrit le quotidien sud-africain.
Les deux hommes, accusés d'avoir violé plus d'une cinquantaine de femmes, avaient déjà été identifiés par d'autres victimes. Boitumelo Galubetse et son complice Bongani Madlala ont été condamnés à sept cent quatre-vingts ans de prison chacun par la cour de Vereeniging.

Auteur: Maupas Claire

Info: Internet, Courrier international, 26 avril 2013

[ insolite ] [ arôme ]

 

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anarchie

Le dixième siècle est probablement le plus atroce de notre histoire. Avec la décadence de l’autorité carolingienne, les calamités recommençaient : au Sud, les Sarrasins avaient reparu, et un autre fléau était venu : les Normands s’enhardissaient et dévastaient le pays.

L’impuissance des Carolingiens à repousser ces envahisseurs hâta la dissolution générale. Désormais, le peuple cessa de compter sur le roi. Le pouvoir royal devint fictif. L’État est en faillite. Personne ne lui obéit plus. On cherche protection où l’on peut. L’autorité publique s’est évanouie : c’est le chaos social et politique. Plus de Francie ni de France. Cent, mille autorités locales, au hasard des circonstances, prennent le pouvoir. Le gouverneur de province, le gouverneur de canton, le duc, le comte, de moindres personnages, s’établissent dans leurs charges, les lèguent à leurs enfants, se comportent en vrais souverains.

Ce serait une erreur de croire que les populations eussent été hostiles à ce morcellement de la souveraineté. Tout ce qu’elles demandaient, c’étaient des défenseurs. La féodalité naissait de l’anarchie et du besoin d’un gouvernement, comme aux temps de l’humanité primitive. Représentons-nous des hommes dont la vie était menacée tous les jours, qui fuyaient les bandits de toute espèce, dont les maisons étaient brûlées et les terres ravagées. Dès qu’un individu puissant et vigoureux s’offrait pour protéger les personnes et les biens, on était trop heureux de se livrer à lui, jusqu’au servage, préférable à une existence de bête traquée.

De quel prix était la liberté quand la ruine et la mort menaçaient à toute heure et partout ? Ainsi naquit une multitude de monarchies locales fondées sur un consentement donné par la détresse. 

Auteur: Bainville Jacques

Info: Histoire de France, 1924

[ millénarisme ] [ haut moyen-âge ] [ historique ] [ désordres ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

religion

"Ce que je n’arrive pas à comprendre, c’est tout simplement qu’il puisse y avoir de la croyance", dit Yegussa en s’énervant d’une façon incompréhensible aux yeux d’Olo. "Prenons un exemple : "Sautra est un être qui se compose de cinq personnes." Je n’arrive absolument pas à comprendre qu’une proposition invérifiable comme celle-ci ait ses adeptes en Molussie, en Almusie, en Supolie, en Isalie, dans chaque ville, maison après maison, jusque dans les patelins les plus isolés. […] Je ne suis pas étonné que la "croyance" n’ait pas encore été exterminée, je suis étonné qu’elle ait pu naître. […] Voilà donc les chevaliers de la croyance qui arrivent à cheval", imagina Yegussa. "Ils racontent que "Sautra est un être qui se compose de cinq personnes." On se dit que le paysan aurait dû demander : "A quoi cela sert-il ?", le forgeron : "Qu’est-ce que c’est ?", le cordonnier : "Mais pourquoi donc cinq personnes ?" Au lieu de cela, le paysan dit : "Je crois", mais il ne voit rien se composant de cinq personnes, et le forgeron dit : "Je crois", mais il ne voit rien se composant de cinq personnes, puis le boulanger dit : "Je crois", mais il ne voit rien se composant de cinq personnes. (Je parle de "croyance", mais que faisaient-ils réellement quand ils "croyaient" et qu’entendaient-ils quand ils disaient cela ?) […] Et ils n’ont pas seulement dit :  "Je crois", ils ont aussi éduqué leurs enfants dans leur croyance", continua Yegussa, aussi énervé qu’avant. "Et ils ont pris lances et boucliers et sont morts pour défendre l’être se composant de cinq personnes. Aujourd’hui encore, à la dixième génération, ils sont des milliers à n’avoir jamais oublié d’y croire ; des gens comme toi et moi, des ouvriers travaillant dans des gravières ou dans des chantiers navals, dormant comme moi – tout comme toi et moi, dans la même ville, à la même époque. Alors, s’il te plaît, explique-moi, qu’entendent-ils lorsqu’ils parlent de  "croire" et que font-ils quand ils "croient" ?"

"Je ne m’étais jamais rendu compte que je ne le savais plus", admit Olo.  "Je ne le sais vraiment pas."

Auteur: Anders Günther Stern

Info: La catacombe de Molussie, traduit de l’allemand par Annika Ellenberger, Perrine Wilhelm et Christophe David, éditions l’Echappée, Paris, 2021, pages 112-113

[ questions ] [ origine ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

métissages

- Pourquoi nous sommes tous cousins...

- Il existe un calcul très simple qui permet de comprendre pourquoi on peut affirmer avec certitude que nous sommes tous cousins. Nous avons tous deux parents, quatre grands-parents, huit arrières grands-parents, 16 arrière-arrière-grands-parents. Le calcul se continue en multipliant par deux le nombre d’ancêtres à chaque génération. Et on arrive vite à des valeurs vertigineuses.

Il y a 40 générations, vers l’an 800 à l’époque de Charlemagne cela représente mille milliards d’ancêtres, un chiffre astronomique, à une époque où la France comptait moins de 10 millions d’habitants. Seule explication : tous nos ancêtres généalogiques ne sont pas des individus différents. Mon arrière-arrière-grand-mère par mon père est peut être aussi une arrière arrière-grand-mère par ma mère et aussi une de vos arrière arrière-grand-mère. Nous partageons plein d’ancêtres communs. Nous sommes tous cousins !

Et, encore plus fort, non seulement nous avons des ancêtres communs, mais si on remonte dans le passé, on arrive à un moment où nous avons tous exactement les mêmes ancêtres. Un ancêtre qui est dans une généalogie l’est dans toutes les généalogies. Ainsi, en Europe, il y a environ 1000 ans, tous les ancêtres qui vivaient et qui ont eu des descendants jusqu’à nos jours sont les ancêtres de quasiment tous les Européens.

Ce qui permet d’affirmer sans craindre de trop se tromper que si certains de vos grands-parents sont nés en France, Charlemagne qui d’après certains généalogistes a eu des descendants jusqu’à nos jours, et bien, il est également votre ancêtre !

- Et à l’échelle de la planète ?

- Toujours avec le même modèle mathématique très simple, il est possible de calculer de quand date notre premier ancêtre commun. Le premier ancêtre commun aux Européens daterait d’environ 600 ans, et l’ancêtre commun le plus récent de toute l’humanité aurait vécu il y a moins de 5000 ans.

Comment imaginer ce résultat surprenant ? Du fait des migrations qui ont toujours eu lieu sur la planète, parmi tous vos ancêtres certains viennent du Caucase qui eux-mêmes ont certainement un ou plusieurs ancêtres venant de plus à l’Est, qui sont eux-mêmes ancêtres de personnes vivant maintenant en Chine. Et vous avez certainement parmi tous vos ancêtres certains qui viennent du Moyen-Orient ,qui sont aussi commun à des Africains de la corne de l’Afrique, eux-mêmes communs à des Africains sub-sahariens. De proche en proche, vous récupérez des ancêtres venus de toute la planète et mécaniquement tous les ancêtres de ces ancêtres.

Ce qui est vraiment vertigineux est d’imaginer que nous avons tous dans nos ancêtres un cultivateur de riz de Chine, un Sibérien éleveur de rennes, un Africain chasseur d’éléphants.

- Mais alors comment expliquer que nous soyons quand même tous différents ?

- C’est simple : tous ces ancêtres n’ont pas le même poids dans les généalogies. Si vous êtes Gabonais, vos ancêtres africains sont plus fréquents ; Suédois, plus d’ancêtres européens. En plus, chaque ancêtre n’a pas transmis à chaque descendant les mêmes bouts d’ADN. Au hasard, vous en transmettez la moitié à vos enfants. D’ailleurs un ancêtre à la dixième génération a une chance sur deux de ne rien vous avoir transmis.

Voilà pourquoi nous sommes bien tous parents et tous différents ! 


Auteur: Heyer Evelyne

Info: La saga du vivant, France Inter, jeudi 7 janvier 2021, à propos de son livre : 'L’Odyssée des gènes, 7 millions d’années d’histoire de l’humanité révélées par l’ADN' - Evelyne Heyer (Flammarion)

[ frères humains ] [ recoupement ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

cognition

Comment le cerveau déforme la réalité temporelle
En 1973 Benjamin Libet de l’université d’état de Californie à San Francisco, dans une série d’expériences fascinantes, a prouvé que la prise de conscience suite à un stimulus sensoriel, (stimulation électrique sur le cerveau) se produit 500 millisecondes (temps neuronal) après le stimulus.
Lors de certaines opérations du cerveau, il a obtenu l’autorisation des patients de réaliser une expérience, qui consistait à stimuler avec des électrodes la zone du cerveau à l’air libre, (la boite crânienne étant ouverte ) qui correspondait à la zone d’activité d’une piqûre au doigt. Le sujet réveillé déclare après 500 millisecondes sentir la piqûre.
C’est-à-dire que la plupart des expériences conscientes, requièrent une période minimale substantielle d’activation corticale de 350 à 500 millisecondes pour accéder à la conscience.
Ben Libet a profité de certaines opérations du cerveau où celui-ci est ouvert et où le patient est réveillé pour stimuler directement le cerveau et observer les réactions du patient. En fait, il stimulait d’abord un doigt (avec une petite décharge électrique), puis il mesurait le temps pour que le sujet ressente une piqûre au doigt. Ça donnait 25 millisecondes.
Ensuite, il stimulait directement le cerveau sur la zone correspondant à la main. Le sujet ressent bien une piqûre à la main (et non pas au cerveau), mais seulement au bout de 500 millisecondes. De plus, pour que le sujet ressente une piqûre, il fallait envoyer un train de choc, et non pas un choc unique.
Ben Libet a ensuite combiné les deux expériences : il a d’abord stimulé le doigt, puis 200 ms plus tard il stimule le cerveau avec un train de chocs. Le sujet ressent une seule piqûre, 700 ms après la stimulation du doigt. Comme les chocs électriques fait au cerveau sont plus faibles que ceux faits au doigt, et comme le sujet ne ressent qu’une faible piqûre, on sait que la piqûre qu’il a ressenti après 700 ms était la stimulation du cerveau. Celle effectuée sur le doigt est donc passée à la trappe.
Puis Libet recommence (le doigt, puis le cerveau), mais en laissant cette fois un délai de 500 ms entre les deux stimulations. Toujours rien : le sujet ne perçoit qu’une seule piqûre, 1 seconde après la première stimulation (c’est-à-dire 500 ms après la stimulation du cerveau).
Libet recommence une dernière fois, mais en laissant plus de 500 ms entre les deux stimulations. Là, le patient ressent bien 2 piqûres, la première 25 ms après la première stimulation (au doigt), et la deuxième 500 ms après la deuxième stimulation (au cerveau).
Libet a tiré plusieurs conclusions de ces expériences :
1- L’influx nerveux met 25 ms pour parvenir du doigt au cerveau.
2- Il faut 500 ms pour être conscient de quelque chose, puisque c’est le délai entre la stimulation du cerveau et la sensation afférente.
3- Une stimulation au cerveau moins de 500 ms après une première stimulation au doigt nous empêche d’être conscients d’une piqûre dont nous serions normalement conscients au bout de 25 ms.
Évidemment ça pose un problème, puisque le temps d’élaboration d’une sensation consciente est bien de 500 ms (475 ms en fait, puisqu’il faut compter le temps que l’influx nerveux arrive du doigt au cerveau). Comment se fait-il que dans la réalité, nous soyons conscients d’un stimuli après 25 ms seulement ? La solution que propose Libet est incroyable : il suggère ni plus ni moins que la conscience antidate la sensation en retournant en arrière dans le temps de 475 ms.
Cette expérience est la confirmation scientifique, que la conscience volontaire arrive beaucoup trop tard pour être à l’origine de l’action.
Et si le cerveau peut initier nos mouvements volontaires, avant même l’apparition d’une volonté consciente de faire ces mouvements, quel rôle reste-t-il pour la conscience?
Les expériences de Libet soulignent que tout ce qui se produit est d’abord inconscient, avant de devenir conscient.
Cette expérience a été vérifiée par d’autres scientifiques, et notamment Patrick Haggard qui travaille à l’Institut des neurosciences cognitives de l’University Collège de Londres, où Il dirige une équipe d’une dizaine de chercheurs.

Auteur: Internet

Info: http://www.neotrouve.com/?p=4496, 18 octobre 2013. Le livre de Benjamin Libet écrit trois ans avant sa mort en 2007 et traduit pour les éditions Dervy sous le titre L’esprit au-delà des neurones, témoigne d’une vie de recherche qui aura influencé autant les neurosciences que nourri nombre de débats en philosophie. D’ailleurs l’ouvrage, rétrospective des travaux et des découvertes du chercheur, porte un sous-titre programmatique qui atteste de cette double-entrée philosophique et scientifique : Une exploration de la conscience et de la liberté. Les expériences de Libet montrent un décalage de quelques dixièmes de seconde entre l’activité cérébrale et l’accès des sujets d’expérience à leurs propres états subjectifs, états qui correspondent subjectivement à cette activité neuronale. Le décalage temporel constaté n’est donc pas celui qui a lieu entre des états cérébraux et les états mentaux correspondant, mais celui qui a lieu entre les états cérébraux et la conscience d’ordre supérieur qui se porte sur les états mentaux correspondant. Compris de cette façon, un tel décalage ne semble t-il pas logique, conforme à la différence qu’il peut y avoir entre conscience immédiate et conscience réflexive, d’ordre supérieur ?

[ neurosciences ]

 

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