Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 31
Temps de recherche: 0.0475s

morale

(La peine) ne sert pas ou ne sert que très secondairement à corriger le coupable ou à intimider ses imitateurs possibles ; à ce double point de vue, son efficacité est justement douteuse et, en tout cas, médiocre. Sa vraie fonction est de maintenir intacte la cohésion sociale en maintenant toute sa vitalité à la conscience commune […] On peut donc dire sans paradoxe que le châtiment est surtout destiné à agir sur les honnêtes gens ; car, puisqu’il sert à guérir les blessures faites aux sentiments collectifs, il ne petit remplir ce rôle que là où ces sentiments existent et dans la mesure où ils sont vivants

Auteur: Durkheim Emile

Info: De la division du travail social

[ cible ] [ communauté ] [ sociologie ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Plouin

altruisme

Compatir aux erreurs des hommes, être indulgent pour leurs faiblesses, former leurs esprits, traiter doucement leurs maladies morales, les éloigner de l'oisiveté en encourageant leurs travaux, s'occuper activement de tout ce qui peut perfectionner le genre humain, secourir avec constance et courage les opprimés contre l'injustice, éclairer le pouvoir sur les abus de ses agents, opposer l'esprit d'ordre et d'union à l'esprit de discorde et de parti, consoler les infortunés, calmer les passions aigries, concilier par la tolérance les opinions opposées, adoucir les forts, soutenir les faibles, et donner à tous le double exemple de l'amour pour une sage liberté et du dévouement aux lois et au gouvernement sous lequel nous vivons, enfin contribuer de tous nos moyens à rendre heureux les hommes que la nature fit égaux et frères, tels sont les devoirs doux et sacrés de la bienveillance.

Auteur: Ségur Louis-Philippe de

Info: Pensées, maximes, réflexions, LI, p.17, Alexis Eymery, 1823

[ bonté ] [ attention ]

 

Commentaires: 0

bien

La vertu apparaît sous un double aspect, l'un intellectuel, l'autre moral ; la vertu intellectuelle provient en majeure partie de l'instruction, dont elle a besoin pour se manifester et se développer ; aussi exige-t-elle de la pratique et du temps, tandis que la vertu morale est fille des bonnes habitudes ; de là vient que, par un léger changement, du terme mœurs sort le terme moral.

Cette constatation montre clairement qu’aucune des vertus morales ne naît naturellement en nous [...].

Ce n’est donc ni par un effet de la nature, ni contrairement à la nature que les vertus naissent en nous ; nous sommes naturellement prédisposés à les acquérir, à condition de les perfectionner par l’habitude. De plus, pour tout ce qui est donné par la nature, nous n’obtenons d’elle que des dispositions, des possibilités ; c’est à nous ensuite à les faire passer à l’acte. [...] Aussi faut-il exercer nos activités d’une manière déterminée ; car les différences de conduite engendrent des habitudes différentes. La façon dont on est élevé dès l’enfance n’a pas, dans ces conditions, une mince importance. Que dis-je ? Cette importance est extrême, elle est tout à fait essentielle.

Auteur: Aristote

Info: "Ethique de Nicomaque", traduit par Jean Voilquin, Flammarion, 1965, pages 45-46

[ définition ] [ exercice ] [ civilisation ] [ éducation ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

relations humaines

Maintenant nous pouvons comprendre la vraie fonction de nos amis : ils ne sont pas nos alliés dans la bataille des intérêts, mais ils le sont dans la bataille des caractères. Ils prennent la vie comme nous. De là vient que nous supportons aisément qu'ils aient d'autres idées que les nôtres. Outre que ces dissentiments intellectuels peuvent avoir une fin, notre ami se rangeant à notre opinion, ou nous à la sienne, ils ne touchent pas au fond des natures. Mais très libres de différer sur les grands sujets, nous avons absolument besoin d'être d'accord avec nos amis dans les petites choses. Car les natures se révèlent dans ces occasions imprévues, nous y pouvons tâter l'étoffe dont chaque homme est fait, et quand il s'agit de ceux que nous aimons, nous avons besoin de sentir que c'est de la soie. Qu'un de nos amis s'oppose à nous dans une question de philosophie ou d'art, cela nous procurera le plaisir de faire de belles armes ensemble. Mais qu'un homme soit dur avec un pauvre, grossier avec une femme, brutal avec un inférieur, quand même il nous aurait donné d'autre part toutes les approbations possibles, il n'est pas de notre race, nous n'avons rien de commun avec lui. Car si les amitiés se développent sur le plan de l'esprit, elles se forment ailleurs.

Auteur: Bonnard Abel

Info: L'amitié, 1928

[ authentique ] [ double moral ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

christianisme

Luther est vigoureusement soutenu dans son action en matière de pédagogie par Philippe Schwarzerd dit Mélanchton (1497-1560). (...) Convaincu de l'importance morale de la formation intellectuelle, il étudie la théologie auprès de Luther, mais intervient dans toutes sortes de disciplines, du grec à l'histoire et à l'astronomie. L'influence du "précepteur de la Germanie" est immense : Mélanchton publie lui-même un grand nombre de manuels pédagogiques, et son enseignement attire de nombreux auditeurs. C'est la fin de l'"éducation par les actes" au profit de l' "éducation par le livre", avec le double objectif, de donner aux enfants les moyens d'assurer leur protection contre le mal (par la lecture de la Bible), et de s'intégrer pleinement à une société qui devient elle-même plus alphabétisée (le modèle sera encore à la base de l'action de Francke à Halle à la fin du XVIIe siècle). L'avance de l'Europe protestante en matière d'alphabétisation, voire de formation scolaire, trouve son origine dans ces prises de position.
Par ailleurs Luther est un intellectuel au sens moderne du terme -il est un clerc et un spécialiste du livre, qui travaille lui-même dans les livres et dans les bibliothèques, mais il se préoccupe aussi de transmettre la doctrine au plus grand nombre possible. (...) Sa réflexion en matière de pédagogie témoigne de l'importance qu'il attache au livre, et un "Propos de table" de 1532 rappelle qu'effectivement il a probablement été l'auteur le plus lu de son époque.

Auteur: Barbier Frédéric

Info: Histoire des bibliothèques: D'Alexandrie aux bibliothèques virtuelles. Chapitre 4. Le temps de l'homme 1439-1545, Des bibliothèques collectives Mélanchthon

[ culture écrite ]

 

Commentaires: 0

philosophie

Il y a une nouvelle déduction du moi, liée directement à l'intuition intellectuelle. Le but final de l'homme est la réalisation d'une communauté d'êtres libres. La catégorie décisive de l'éthique est celle d'un progrès à l'infini, qui conduit les consciences à se réunir dans une unité pure. Ainsi à l'idée luthérienne d'unité des consciences est associée la dynamique de la raison. Ce Système manifeste, par rapport à Kant, un double progrès. D'une part, on dépasse le dualisme de la sensibilité et de la raison, de l'âme et du corps, comme l'avait déjà montré la philosophie exposée dans les Principes : l'homme constitue une unité indissoluble. Loin d'être des obstacles que rencontre l'âme, la nature et le corps sont les instruments de la moralité. D'autre part, on dépasse, ici comme dans L'Initiation à la vie bienheureuse, le formalisme kantien, en insistant sur le fait que chaque conscience est placée devant "son" devoir, devoir qui n'appartient qu'à elle et qui marque sa place dans l'histoire des consciences. Dès lors, j'interprète le mal radical, point essentiel de la doctrine kantienne, comme étant le contraire du progrès et par là une catégorie susceptible de définir l'homme en totalité. On ne dira donc pas que l'homme est mauvais dans la mesure où il est un être sensible, mais dans la mesure où il est un être immobile et inerte. La paresse est le véritable mal radical, inné en l'homme; elle le pousse dans la voie des habitudes où s'enlise la liberté; contre elle, il n'existe qu'une seule défense: l'éducation. Le philosophe est donc l'éducateur du genre humain, le prêtre de la vérité.

Auteur: Fichte Johann Gottlieb

Info: Le Système de l'éthique

[ action ] [ enseignement ] [ voie ]

 

Commentaires: 0

psycho-sociologie

Pour devenir un être civilisé, l’individu intériorise de nombreuses contraintes sous l’effet de l’éducation, des règles morales, de l’exclusion possible du groupe, des lois et des sanctions. Le problème, c’est que ces contraintes intérieures peuvent mettre tellement la pression sur l’individu qu’elles dégénèrent. Angoisses, mélancolie, fatigue, hystérie, manies, dépressions, troubles de la personnalité, TOC… : tels sont les maux de l’esprit qui se contraint trop. D’un côté, cela permet des sociétés moins violentes, pacifiées en apparence, puisque les individus s’autocontrôlent ; la mauvaise nouvelle, c’est que la pression intérieure peut prendre des proportions invivables. Être civilisé, cela se paie en termes de souffrances psychiques. Et plus on se civilise, plus ces souffrances deviennent incontrôlables et dévastatrices. Le docteur Jekyll et son mister Hyde sont un archétype des effets de la société victorienne sur le moi d’un individu parfaitement civilisé. En tant que docteur, Jekyll fait partie de la bonne société et toute son éducation l’a conduit à réprimer son animalité ; sauf que celle-ci refait surface sous la forme d’une bête immonde qui finit par prendre possession de lui. C’est ce qu’on appelle la dé-civilisation subjective. Et les élites sont les premières touchées, puisqu’elles sont les plus éduquées. D’ailleurs, on ne peut pas comprendre leur mépris envers les couches inférieures de la société si on ne prend pas la mesure des efforts psychiques considérables auxquels elles doivent consentir pour apprendre ne serait-ce que es bonnes manières. Ce qui n’est pas le cas des “rustres”. D’où une haine d’autant plus féroce qu’elle se double d’une jalousie et d’une nostalgie. Le colonisateur qui, au nom de la civilisation, s’acharne sur les populations indigènes ne fait qu’appliquer aux autres ce qu’il s’applique psychiquement à lui-même.

Auteur: Bouillier Grégoire

Info: Le coeur ne cède pas

[ surmoi ] [ nantis déshumanisés ]

 
Commentaires: 1
Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

société de surveillance

Depuis la chute de l’URSS, au fur et à mesure que les frontières des nations disparaissaient, les libertés coutumières se sont rétrécies. Or ce sont les libertés de détail qui font le charme de l’existence, pas uniquement les intentions abstraites. "Aimer, boire et chanter", comme on disait dans la Vienne de Strauss, devient difficile. Les administrations politiques, ne protégeant plus leurs nations, se sont attachées à nous protéger de nous-mêmes. Traduction physique : abolition des frontières territoriales, mais digicodes partout. Fin des patrouilles aux marches du pays, mais vigiles à l’entrée des épiceries et soldats déployés devant les églises. Levée des barrières aux limites du territoire, mais barricade de granit autour de la Préfecture de police de Paris.

On trouve affreux que Victor Orban grillage sa frontière, mais on trouve normal de passer sous des portiques de contrôle pour entrer au musée. C’est la transposition dans la sphère privée de la limitation politique qui a été abolie dans l’espace public. L’idéologie a levé les barrières, la réalité les a replacées là où elle le pouvait : dans le domestique, l’intérieur, le familier. Ouverture du global, quadrillage de l’intime ! Les thuriféraires de la planète sympa avaient des intentions nobles. C’est joli, les Smarties. Mais ils ont négligé une double permanence : "Qui se ressemble s’assemble" et "Le plus énergique s’accapare le terrain." Nous nous sommes laissés enfermer dans l’esprit d’ouverture. [...]

Les directives gouvernementales s’abattent sur nous. Elles rétrécissent la piste de danse. Prions pour qu’on n’entende jamais : "N’ouvrez pas ce livre" (le pictogramme doit déjà exister). En France, la censure gagne du terrain. Pour l’instant, elle n’a pas triomphé. Heureusement que les pères la morale des réseaux sociaux n’ont pas le temps de lire. Dans Saint-Exupéry, dans Flaubert, dans Baudelaire, ils trouveraient des choses abominables ! Mais pour cela, il leur faudrait quitter leur miroir, leur écran. La paresse des pères fouettards en djellaba et des excités du touite est une chance pour la littérature.

Auteur: Tesson Sylvain

Info: Entretien, Figarovox, 2 novembre 2020

[ compensation ] [ progrès-régrès ] [ paradoxe ] [ repli ] [ capitalisme ]

 
Commentaires: 4
Ajouté à la BD par Coli Masson

réflexion stéréotypée

[ Günther ] Anders montre que Heidegger a donné du Dasein une vision étroite marquée par une double omission – en bas et en haut en quelque sorte, ce qui correspond à ce qu’Anders appelle la mise hors-jeu du naturalisme (la nature) et du supranaturalisme (la culture). Or, c’est le défaut ontique de l’homme (c’est-à-dire son manque relatif de nature) qui est la condition de possibilité de production d’un supplément ontologique (la culture), laquelle le lance dans l’aventure historique avec des formations telles que la morale, le social, les lois, les institutions du droit. [...]

Il semble donc que Heidegger reste prisonnier du point de vue aristocratique grec, présent dès les présocratiques, seuls encore soucieux de l’Être selon Heidegger (Platon encore un peu – dans Le Sophiste -, Aristote presque plus, et encore moins la philosophie traditionnelle qui a délaissé l’Être pour ne s’intéresser qu’à l’Etant et notamment au premier d’entre eux, Dieu, de même qu’aux étants comme réserve calculable et exploitable d’énergie). Il manque en somme à cette élaboration une critique radicale des fondations de la philosophie qui ont laissé croire que son exercice impliquait la relégation du travail. Par conséquent, on peut dire que lui, Heidegger (et Hannah Arendt à sa suite), n’a fait que prolonger la métaphysique occidentale là même où il pensait s’en affranchir en la refondant (dans les années 1920), en la renversant (dans les années 1930-1945), en la remplaçant par une nouvelle pensée où l’art tient une place déterminante (après 1945). Faute de cette mise en question, il a raté l’analyse du cœur du délire occidental. Il eût fallu pour cela mettre en jeu, à la place de la notion culpabilisante (et crypto-chrétienne) d’inauthenticité, un concept comme celui, par exemple, d’aliénation (qui a une longue histoire depuis La Boétie et son Discours de la servitude volontaire) qui aurait permis d’analyser pourquoi la classe "vile" peut suivre des objectifs qui ne sont nullement les siens, mais ceux des classes nobles. Faute de cela, le malheur du monde paraît incomber à ceux qui en sont les premières victimes.

Auteur: Dufour Dany-Robert

Info: "Le délire occidental", éditions Les liens qui libèrent, 2014, pages 46 à 48

[ critique ] [ échec ] [ limites ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par Coli Masson

humanité

Chez les primates sociaux, la force brute, la ruse, l’intelligence manœuvrière, l’empathie et l’art de nouer des alliances – bref, toute la palette des comportements politiques – sont utilisés communément. Ce qui implique des sociétés régulées par le sexe et/ou par la baffe (voire le meurtre), avec comme limite acceptable aux comportements extrêmes, l’intérêt supérieur du groupe. Des sociétés qui reposent également sur un minimum d’équité où même les plus forts ont intérêt au partage, ne serait-ce que pour maintenir leur position. Ce fait politique (au sens de l’organisation permettant l’exercice du pouvoir) explique pourquoi dans une société aussi violente que celle des chimpanzés, ce sont souvent des vieilles femelles, beaucoup plus faibles physiquement que les jeunes mâles, qui dirigent le groupe. Elles allient une expérience précieuse à la survie de tous à une grande capacité à nouer des alliances, tout en sachant maintenir le dissensus à un niveau acceptable.
Mais s’il n’existe pas de différences comportementales fondamentales entre l’animal et l’homme, nous avons cependant la possibilité de partager des constructions mentales beaucoup plus élaborées. Sans doute sont-elles apparues et finalement sélectionnées par l’évolution pour l’énorme avantage qu’elles représentent (le partage d’un même univers mental sur l’habitus des différentes proies, et sur les actions coordonnées qu’il convient d’appliquer pour aller à leur contact en se servant de l’environnement immédiat).
Cependant, toutes les armes étant à double tranchant, il nous est possible également de créer des univers mentaux éloignés de la réalité, voire totalement déconnectés, comme le démontrent les idéologies mortifères passées ou présentes.
Dans nos sociétés ‘modernes’ immensément complexes et peuplées, il est bien plus facile de tricher (voir d’opter pour un comportement sociopathe), que dans un clan de quelques dizaines d’individus où chacun agit sous le regard de tous. Il semble même, que plus vous êtes riche moins vous êtes moral ! Comme tendraient à le démontrer les expériences du professeur Paul Piff de l’université de Berkeley, qui mettent en évidence une plus grande cupidité et un comportement moins respectueux des règles pour les catégories à hauts revenus.
Et de fait, les classes les plus favorisées (les 0,1% et leurs affidés du 1%) peuvent désormais partager un même univers mental, ainsi que les artefacts qui vont avec (‘marchés’, havres fiscaux, etc). Ce faisant, ils inversent les valeurs ; les bases biologiques de nos comportements comme l’altruisme, la morale ou la simple décence – toutes choses héritées de l’état de nature – ne leur sont plus nécessaires. Pire, ces bases deviennent dans leur univers mental, des faiblesses empêchant une prédation sans limites. Loin des discours de façade, ne sont-ils pas les vrais maîtres du monde ?

Auteur: Boulant Roberto

Info: Blog Jorion, 16 janv. 2017

[ ethnologie ] [ oligarchie ] [ question ] [ éthologie ]

 

Commentaires: 0