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vie intense

En me souvenant de nos semaines d’Oermingen, je cherchais à m’expliquer mon étrange goût de la guerre. Scaferlati pour troupes, qui est tout jeunesse et inconscience, ne traduit qu’imparfaitement le fond de mes sentiments. Je hais, j’abomine la guerre, c’est certain, car je hais la douleur, la cruauté, la violence, la contrainte, la chair blessée. Mais ce qui m’exalta dans l’état de combattant, lorsque j’avais dû l’accepter, c’était la conscience d’être au-delà des conventions, des mesquineries, des soucis, des calculs de la vie. C’était l’orgueil d’une pureté vraie. C’était le sacrifice de tout, imposé d’abord sans doute par les événements, puis consenti, et qui ne laissait place que pour une frénésie de vivre, pour cet enivrement un peu fou auquel nous nous abandonnions sur les routes et dans les vergers de la Sarre.

Auteur: Betz Maurice

Info:

[ combattant ] [ soldat ]

 
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femmes-par-homme

Quand Yakichi était jeune, il faisait fièrement part à ses amis de sa trouvaille : la santé des femmes, disait-il, était faite de plusieurs maladies. L’une de ses connaissances, par exemple, avait épousé une femme affligée de mystérieuses douleurs d’estomac. Peu de temps après leur mariage, les douleurs disparurent. Mais lorsque leur mariage perdit de son charme, elle devint sujette à de fréquentes migraines qui ennuyèrent beaucoup son mari et le firent se tourner vers d’autres femmes en guise de consolation. Quand sa femme le découvrit, ses migraines disparurent. Toutefois, les douleurs d’estomac reparurent et, au bout d’un an, elle mourut d’un cancer. On ne peut jamais, lorsqu’une femme est malade, faire la part de la vérité et du mensonge. Quand on penche pour le mensonge, elle a un enfant ou meurt subitement.

Auteur: Mishima Yukio

Info: Une soif d'amour

[ somatisation ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

simulation

Au cours de mes huit années passées comme surveillant, j’ai appris à manier le fouet avec une dextérité et une précision remarquables, devenant capable de le faire claquer à un cheveu du dos, de l’oreille ou du nez d’un esclave, sans jamais les toucher. Si l’on repérait Epps au loin ou si l’on avait des raisons de croire qu’il rôdait dans les parages, je me mettais à fouetter vigoureusement et, comme convenu, les esclaves se tordaient et hurlaient de douleur alors qu’en réalité aucun n’avait la moindre éraflure. Quand Epps arrivait, Patsey en profitait pour se plaindre tout haut des coups de fouet incessants de Platt, tandis que l’Oncle Abram, avec son air honnête, affirmait carrément que je venais de les corriger plus sévèrement encore que le général Jackson n’avait battu l’ennemi à La Nouvelle-Orléans.

Auteur: Northup Solomon

Info: Esclave pendant 12 ans

[ comédie ] [ servitude ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

yoga

Retournons au même exemple du débutant face à la difficulté mécanique, mais qui cette fois sera désireux d’étudier en même temps ses capacités psychiques.
Il organise donc la posture et sent l’inconfort avant de parvenir à l’installation complète. Là, au lieu de forcer, il reste sur ses positions, il attend, comme un animal qui flaire l’adversaire. Cet arrêt, même très court, voire virtuel, permet deux résultats immédiats : sur le plan physique, les contractions musculaires antagonistes ou inutiles vont se dénouer d’elles-mêmes ; sur le plan psychique, le seuil de la douleur va s’élever : à ce stade, l’inconfort diminue. Alors l’apprenti pousse la posture légèrement plus loin, il va frôler la douleur, mais s’arrêter juste avant, et là, il va durer, s’installer pour tenir le plus longtemps possible, comme on fait le siège d’une citadelle ennemie.

Auteur: Ruchpaul Eva

Info: Dans "Précis de Hatha-Yoga, stade fondamental", page 75

[ état d'esprit ] [ apprivoiser ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

femmes-par-hommes

Karl n’y connaît rien aux femmes, du moins rien qui soit vrai ou utile. Il sait de quoi elles ont l’air et comment elles parlent, il en sait un peu sur leurs corps et les services qu’elles rendent, mais il ne sait plus rien d’autre. Il ne suffit pas d’être sorti d’elles pour connaître les femmes, pas plus qu’il ne suffit d’entrer dans leur corps. Un homme qui entre dans une femme peut ne jamais la connaître, car pour cela il faut beaucoup de temps et un désir qui ne s’éteigne pas avec le jour.
Chaque femme est une somme de parcelles innombrables, une pour chaque homme passé, pour chaque homme aimé, pour chaque douleur, pour chaque enfant. Certaines parcelles sommeillent jusqu’à ce qu’un effleurement les fasse tressaillir, d’autres brûlent d’un feu autonome, même si rien ne vient le nourrir.

Auteur: Camarneiro Nuno

Info: Les hommes n'appartiennent pas au ciel

[ mystère ]

 

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amour

Alors, comme si sa destinée se fût accomplie à cet instant, une soudaine et corrélative révélation s’était faite, en cet élu de la Douleur, de sa propre puissance affective, jusqu’alors inconnue de lui-même, enveloppée et flottante dans l’amnios… Une surprenante avidité de tendresse humaine fut l’accompagnement immédiat des surnaturelles appétences de ce vierge cœur.

Du premier coup, sans avoir passé par le cloaque des intermédiaires impressions cupidiques, il se trouva prêt pour la grande tribulation passionnelle. Tout ce que la misère et les défiances d’un rétractile orgueil avaient, jusque-là, comprimé, fit explosion : l’ignorance, les niaises pudeurs, les crédulités jobardes, les lyriques éruptions, les attendrissements dangereux, le besoin subit de se fendre l’âme du haut en bas, au milieu du hennissement sexuel, enfin, tout le déballage coquebin d’un chérubinisme attardé et grandiloque. Éternelle dilapidation des mêmes trésors pour aboutir à l’empyreume fatal de la passion satisfaite !

Auteur: Bloy Léon

Info: Dans "Le Désespéré", Livre de poche, 1962, page 60

[ coup de foudre ] [ étapes obligatoires ] [ volupté ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

achèvement

Je suis en paix avec moi-même.

Je sais, maintenant, à force d’y avoir pensé dans le silence, l’œil fixé à l’horizon sur le poteau de Satory – notre crucifix à nous ! – je sais que les fureurs des foules sont crimes d’honnêtes gens, et je ne suis plus inquiet pour ma mémoire, enfumée et encaillottée de sang.

Elle sera lavée par le temps, et mon nom restera affiché dans l’atelier des guerres sociales comme celui d’un ouvrier qui ne fut pas fainéant.

Mes rancunes sont mortes – j’ai eu mon jour.

Bien d’autres enfants ont été battus comme moi, bien d’autres bacheliers ont eu faim, qui sont arrivés au cimetière sans avoir leur jeunesse vengée.

Toi, tu as rassemblé tes misères et tes peines, et tu as amené ton peloton de recrues à cette révolte qui fut la grande fédération des douleurs.

De quoi te plains-tu ? 

Auteur: Vallès jules

Info: Dans "L'Insurgé", Librairie générale française, 1986, pages 341-342

[ parcours d'existence ] [ satisfaction ] [ sens ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

au-delà

Cependant mon père fut atteint d’une maladie qui le conduisit en peu de jours au tombeau. Il expira dans mes bras. J’appris à connaître la mort sur les lèvres de celui qui m’avait donné la vie. Cette impression fut grande ; elle dure encore. C’est la première fois que l’immortalité de l’âme s’est présentée clairement à mes yeux. Je ne puis croire que ce corps inanimé était en moi l’auteur de la pensée ; je sentis qu’elle devait venir d’une autre source, et, dans une sainte douleur, qui approchait de la joie, j’espérai me joindre un jour à l’esprit de mon père.

Un autre phénomène me confirma dans cette haute idée. Les traits paternels avaient pris au cercueil quelque chose de sublime. Pourquoi cet étonnant mystère ne serait-il pas l’indice de notre immortalité ? Pourquoi la mort, qui sait tout, n’aurait-elle pas gravé sur le front de sa victime les secrets d’un autre univers ? Pourquoi n’y aurait-il pas dans la tombe quelque grande vision de l’éternité ?

Auteur: Chateaubriand François-René de

Info: René (1805)

[ cadavre ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

réveil

Ta femme pénètre dans la chambre et tu te redresses dans le lit pour la saluer, et ce mouvement soudain révèle une gueule de bois spectaculaire et des douleurs considérables. Ton corps vibre et ton sang donne l’impression de couler à contre-courant et tu l’entends qui bouillonne et tu essaies de décrire intérieurement le son qu’il fait : un jouet à moteur submergé dans l’eau. Les hélices d’un avion qui vrombissent dans le ciel. L’avion est caché dans les nuages. Il est à une vingtaine de kilomètres de là.Ta femme plie et déplie les draps. Elle te demande comment tu te sens et tu prononces le mot super. Elle te dit que tu avais l’air saoul la veille, que tu chantais, et tu lui dis que tu n’étais pas saoul, mais joyeux. Elle t’a entendu tomber dans la salle de bains, ajoute-t-elle, et tu prétends avoir glissé sur une chaussette. Ce n’était pas une chaussette à toi mais à elle et tu aurais pu perdre connaissance. Te tuer. Ta femme ne trouve rien à répondre, elle soupire…

Auteur: deWitt Patrick

Info: Ablutions

[ couple ] [ ivresse ] [ cuite ]

 

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révélateur

Positano guérit de tout, vous ouvre l’esprit sur les douleurs passées, vous éclaire sur les présentes, et vous préserve souvent de tomber dans l’erreur. C’est curieux, mais parfois j’ai l’impression que cette conque protégée à l’arrière par les bastions des montagnes oblige, comme un " miroir de vérité ", à se regarder bien en face, avec devant soi cette grande mer presque toujours limpide et calme, qui, elle aussi, pousse à la révision de ce que nous sommes. C’est pour ça que les couples de vingt ans arrivent là en croyant être heureux et en quelques semaines se séparent, ou qu’au contraire des gens restés seuls depuis des années et des années trouvent ici un compagnon. Des hommes persuadés d’être des mâles à cent pour cent se découvrent amoureux d’un garçon. Oui, pour les problèmes moraux c’est la même chose, ici, on ne peut échapper à l’impulsion de la vérité. Lorenzo appelle Positano le tombeau de l’amour et il a raison, mais bien souvent la vérité ne peut éclore qu’en passant à travers la mort absolue de ce que l’on était auparavant, ou croyait être.

Auteur: Sapienza Goliarda

Info: Rendez-vous à Positano

[ identité ]

 

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