Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 910
Temps de recherche: 0.0547s

immersion

Etre dans la nature ainsi qu'un arbre humain,

Etendre ses désirs comme un profond feuillage,

Et sentir, par la nuit paisible  et par l'orage,

La sève universelle affluer dans ses mains.

vivre,.avoir les rayons du soleil sur la face,

boire le sel ardent des embruns et des pleurs, 

Et goûter chaudement la joie et la douleur 

Qui font une bouée humaine dans l'espace.

sentir dans son coeur vif l'air, le feu et le sang

Tourbillonner ainsi que le vent sur la terre :

- S'élever au réel et pencher au mystère,

Etre le jour qui monte et l'ombre qui descend.

Comme du pourpre soir aux couleurs de cerise

Laisser du coeur vermeil couler la flamme et l'eau,

Et comme l'aube claire appuyée au coteau

Avoir l'âme qui rêve, au bord du monde assise...

Auteur: Noailles Anna de

Info:

[ appartenance ] [ poème ]

 
Commentaires: 1
Ajouté à la BD par GAIOTTINO

esprit

Le mot psyché signifie deux choses en grec, lui dit sa tante. Deux choses très différentes mais intéressantes. Papillon et âme. Mais si on prend le temps d'y réfléchir attentivement, papillon et âme ne sont pas si différents, après tout, tu ne trouves pas ? Le papillon débute dans la vie sous la forme d'un vilain vermisseau insignifiant et terre à terre, puis un jour la chenille fabrique un cocon, au bout d'un certain temps le cocon s'ouvre et il en sort un papillon, la plus belle créature du monde. Il en va de même pour l'âme, Archie. Elle se débat dans les profondeurs de l'obscurité et de l'ignorance, elle traverse dans la douleur des épreuves et des malheurs, et petit à petit elle est purifiée par ces souffrances, aguerrie par les difficultés qu'elle rencontre et un beau jour, si cette âme est digne de ce nom, elle sort de son cocon et prend essor dans les airs comme un magnifique papillon.

Auteur: Auster Paul

Info: 4 3 2 1

[ analogie ]

 

Commentaires: 0

douleur

Artaud a cette phrase terrible, atroce, insoutenable, qu’on peut en effet mettre sur le compte du délire, de la psychose, etc. – la "passion d’Artaud", a dit cliniquement Lacan l’une des très rares fois où il a daigné s’exprimer là-dessus, lui qui avait diagnostiqué en 1937 ou 38, je ne sais plus, qu’Artaud "n’écrirait plus une ligne"* –, ce passage se trouve dans les cahiers d’Ivry, ceux sortis en fac-similé – justement –, et je crois bien n’avoir jamais rien lu de si bouleversant. C’est une phrase où un abîme éthique est en jeu : "Je ne veux pas être bien, parce que je me / reposerais / et que je serais / soulagé dans le mal / Je veux être mal dans / le mal / et mal tant qu’il y aura du mal / Je ne veux pas être bien / Tant qu’il y / aura un atome / un soupçon de mal / je veux souffrir / toujours".

Auteur: Belhaj Kacem Mehdi

Info: Artaud et la théorie du complot. *Une anerie lacanienne de plus. Mg

[ souffrance ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

tradition chinoise

Qu Yuan (343-277 av.JC) poète et ministre de roi Huai Chu,  fut banni par son prince. Il exprima alors sa douleur dans un poème célèbre le Li Sao, Tristesse de l'éloignement. quand il apprit ensuite que sa patrie avait été anéantie par le royaume de Qin. Il se donna alors la mort en se jetant dans la rivière Miluo, une pierre attachée au cou, le cinquième jour du cinquième mois lunaire. Les riverains de la rivière montèrent sur leur barques pour essayer de repêcher son corps, et jetèrent des zongzi dans l'eau en guise d'offrandes. C'est donc sa mort que sont associés la fête du Double Cinq et son cérémonial.

La fête du Double Cinq, ou fête de Duanwu, est célébré le cinquième jour du cinquième mois de l'année. On organise à cette occasion des jeux nautiques, à bord de barques dragons, et l'on mange des gâteaux de riz glutineux enroulés dans des feuilles de bambou, les zongzi.

Auteur: Chi Li

Info: Tu es une rivière. Note 87 et 20

[ suicide ] [ origine ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

agonie

Une bête mourait dans une étable. J'allumai une lampe qui éclaira faiblement les murs lavés au grésil. Je pris la bête dans mes bras et me couchai près d'elle. Les yeux grands ouverts elle tremblait, ne luttant plus contre la mort et s'abandonnait avec une sorte de ravissement au sommeil inconnu qui ne l'effrayait pas. Depuis deux jours, elle n'avait rien mangé, n'en souffrant pas. La fièvre la nourrissait. Une colique sanglante maculait son arrière-train. Elle bêla, ferma les yeux: pas un cri de douleur, un cri d'appel. Je la berçais. Elle vomit dans mes mains, je la savais condamnée. Son cœur battait à coups rapides: le bruit même de la vie. Qu'avait-elle connu de la vie, cette brebis née en décembre ! Je chantai doucement, pour elle. Elle ne bougea plus. Avait-elle passé ? La vie reprit dans son corps chaud, mais faiblement, comme soutenue par ma présence; il me semblait mourir moi-même.
Elle mourut à six heures du soir, ses yeux grands ouverts.

Auteur: Augiéras François

Info: Le Voyage des morts

[ animal ]

 

Commentaires: 0

détails

Quand nous accable le malheur

L'espace d'une seconde nous sauvent

les infimes aventures

De l'attention ou de la mémoire :

La saveur d'un fruit, la saveur de l'eau,

ce visage qu'un rêve nous ramène,

les premiers jasmins de novembre,

le désir infini de la boussole,

un livre que nous croyions perdu, le battement d'un hexamètre,

la clé brève qui nous ouvre la maison,

l’odeur d'une bibliothèque ou du santal,

l'ancien nom d'une rue,

les couleurs d'une carte,

une étymologie imprévue,

le poli d'un ongle limé,

la date que nous cherchions,

compter les douze coups obscurs,

une brusque douleur physique.

Huit millions sont les divinités du Shinto

qui, secrètes, voyagent sur la terre.

Ces modestes divinité nous frôlent,

nous frôlent et puis nous laissent.


Auteur: Borges Jorge Luis

Info: La proximité de la mer : Une anthologie de 99 poèmes

[ poème ] [ vétilles ] [ souvenirs ] [ imaginaire ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

traite des noirs

Un jour, j'ai visité le fort aux esclaves de Cape Coast, au Ghana. L'architecture m'a laissé une impression durable. Le bâtiment comptait trois niveaux. Les niveaux supérieurs abritaient le palais du gouverneur et la chapelle. Il y avait suffisamment de place pour une salle de bal et des réceptions de mariage. Les niveaux inférieurs de la même forteresse étaient l'endroit où les esclaves captifs attendaient d'être embarqués vers l'Amérique. Le palais et l'église étaient bâtis sur les tombes des esclaves. Ainsi, tandis qu'ils esclavageaient, les riches chantaient leur gratitude au Tout-Puissant, puis, tandis qu'ils gémissaient de la joie de l'amour charnel au lit, les esclaves gémissaient en attendant la délivrance. Les cris de plaisir en haut contrastaient avec les cris de douleur en bas, mais les deux n'étaient pas sans rapport. La splendeur d'en haut était bâtie sur la misère d'en bas. Aujourd'hui, le palais mondial est bâti sur une prison mondiale. La splendeur dans la misère - voilà la base de l'instabilité mondiale.

Auteur: Ngugi wa Thiongo

Info: Pour une Afrique libre

[ domination ] [ impérialisme ] [ colonialisme ] [ extrêmes ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Bandini

existence

Des déchets du non-être, elle naît, vacille, naît à nouveau et se maintient, se gonfle et se propage. Au milieu de l'inanimé elle vit, contre la marée grise de l'entropie elle lutte, persiste de façon incroyable, se rassemble en des complexités toujours plus riches jusqu'à atteindre le développement d'une vague en expansion. [...] A sa suite dans ce monde incarné, arrive son jumeau sombre, son Adversaire, l'ombre qui la dévore sans cesse de l'intérieur. Persécutée sans pitié, attaquée dans toutes ses parties vitales, la vague vivante écume vers le haut, ses milliards de crêtes éphémères s'épanouissent dans la clarté au-dessus d'une douleur et d'une mort qui les revendique. Par dessus les innombrables émotions, la substance mortelle s'efforce, va plus loin. Entraînée par la mort, elle s'enfuit de plus en plus vite devant son Ennemi avant de courir, de sauter et de bondir dans la lumière éblouissante. [...] Mais elle porte son Ennemi en elle, car la Mort est la force de son jaillissement.

Auteur: Tiptree James Jr.

Info: She Waits for All Men Born 1976

[ bouillonnement ] [ combat ]

 

Commentaires: 0

éloge

Mario Ramos est mort. Il était somptueusement scrupuleux dans son travail pour les enfants. Il y a à peine huit jours nous parlions tous les deux. De sa difficulté d'être dans la justesse et dans l'honnêteté pour faire ses livres. C'était un souci pour lui. Une préoccupation forte. Je me demandais s'il s'était jamais vu sourire. Ça se voyait qu'il ne pouvait pas être autre que lui-même, le faiseur de miracles de papier et de couleur. Ses livres sont communicatifs. Ça passe de lui aux enfants. Bien sûr en traversant ses mondes, ses douleurs, ses bonheurs. Accostant en fin de contes sur des continents dont il était le seul guide, dans sa main la main de milliers d'enfants. Il avait peur de ne pas être à la hauteur des enfants. C'est la seule fois où on s'est vus. Et là, pour cette peur, c'est mon ami de mon village. Il y en a tant qui se baissent vers les enfants. Lui connaissait ce secret: s'élever jusqu'à eux.

Auteur: Ponti Claude

Info:

[ funèbre ]

 

Commentaires: 0

au-delà

Cependant mon père fut atteint d’une maladie qui le conduisit en peu de jours au tombeau. Il expira dans mes bras. J’appris à connaître la mort sur les lèvres de celui qui m’avait donné la vie. Cette impression fut grande ; elle dure encore. C’est la première fois que l’immortalité de l’âme s’est présentée clairement à mes yeux. Je ne puis croire que ce corps inanimé était en moi l’auteur de la pensée ; je sentis qu’elle devait venir d’une autre source, et, dans une sainte douleur, qui approchait de la joie, j’espérai me joindre un jour à l’esprit de mon père.

Un autre phénomène me confirma dans cette haute idée. Les traits paternels avaient pris au cercueil quelque chose de sublime. Pourquoi cet étonnant mystère ne serait-il pas l’indice de notre immortalité ? Pourquoi la mort, qui sait tout, n’aurait-elle pas gravé sur le front de sa victime les secrets d’un autre univers ? Pourquoi n’y aurait-il pas dans la tombe quelque grande vision de l’éternité ?

Auteur: Chateaubriand François-René de

Info: René (1805)

[ cadavre ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson