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amour

Tout homme de quarante ans, toute femme de trente, s'ils ont aimé ou vécu, voyez leur corps balafré de cicatrices ; les plus douloureuses, les invisibles, se cachent à l'intérieur. Au lieu de tuer son partenaire, l'amant, par maladresse, la femme, par cruauté, presque toujours se bornent à le blesser. Je m'exerce à deviner quel endroit de mon corps si vulnérable fatalement par vous souffrira : quand, comment, pourquoi frapperez-vous ? je l'ignore ; mais je sais que vous frapperez. Ainsi soit-il ! A-t-il vécu celui qui meurt indemne ?

Auteur: Étiemble René

Info: Blason d'un corps Étiemble

[ tourment ] [ douleur ]

 

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acceptation

Ce n'est pas grave de souffrir. Ce n'est pas grave de dormir il faut dormir et manger il faut vivre en attendant l'avion du retour les enfants non accompagnés les innocents sacrifiés. Ce n'est pas grave si l'homme sur la croix le prophète fou le mendiant révolté a hurlé crucifié hurlé le manque d'amour du peuple de son père. Ce n'est pas grave d'oublier les paroles des prophètes les promesses des époux et les serments aux enfants Ce n'est pas grave de souffrir puisque tout le monde le fait....

Auteur: Olmi Véronique

Info: La pluie ne change rien au désir

[ douleur ] [ vivre ]

 

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dépassement

La souffrance est inutile. Mais l’on doit souffrir avant de pouvoir comprendre qu’il en est ainsi. C’est alors seulement, de surcroît, que la vraie signification de la souffrance humaine devient claire. Au dernier moment désespéré - lorsqu’on ne peut plus souffrir! -- quelque chose advient qui tient du miracle. La grande plaie ouverte qui drainait le sang de la vie se referme, l’organisme fleurit comme une rose. […] L’arbre de la vie est maintenu vivant non par les larmes mais par la certitude que la liberté est réelle et éternelle.

Auteur: Miller Henry

Info: La Crucifixion en rose, tome 2 : Plexus

[ douleur ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

thérapie

La difficulté est de trouver l'endroit où l'on souffre. S'étant rassemblé, on se dirige dans cette direction, à tâtons dans sa nuit, cherchant à le circonscrire (les énervés n'ayant pas de concentration sentent le mal partout), puis, à mesure qu'on l'entame, le visant avec plus de soin, car il devient petit, petit, dix fois plus petit qu'une pointe d'épingle ; vous veillez cependant sur lui sans lâcher, avec une attention croissante, lui lançant votre euphorie jusqu'à ce que vous n'ayez plus aucun point de souffrance devant vous. C'est que vous l'avez bien trouvé.

Auteur: Michaux Henri

Info: "Magie", dans "Lointain intérieur" - éd. Poésie/Gallimard - p.12-13

[ douleur ] [ anesthésie ] [ opération de l'esprit ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

camp de concentration

Joseph raconte l'histoire de David. Il avait trois ans quand l'OSE (oeuvre de Secours aux Enfants juifs) l'a fait sortir du camp de Gurs où les conditions de vie étaient atroces. En 1942, les déportations ont commencé et les parents ont remis aux enfants des objets de valeur ou des souvenirs. Le père de David lui a donné sa montre. Il a pris David sur ses genoux, il a pris le pouce de David entre ses doigts et, ensemble, doucement, ils ont remonté le mécanisme de la montre. Son papa a ensuite placé la montre dans la main de David et a refermé ses doigts dessus. Depuis, chaque soir, David la remonte comme son père lui a appris à le faire.

Auteur: Bober Robert

Info: Entretien avec Emmanuelle Huisman-Perrin, La consolation mots pour maux, Revue Autrement, Collection Morales, n°22, avril 1997, p. 45

[ enfance ] [ douleur ] [ souvenir ] [ papa ] [ rituel ] [ émotion ]

 

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manque amoureux

Il y avait des soirs où en traversant la ville pour aller au restaurant, je regrettais tellement Mme de Guermantes, que j'avais peine à respirer: on aurait dit qu'une partie de ma poitrine avait été sectionnée par un anatomiste habile, enlevée, et remplacée par une partie égale de souffrance immatérielle, par un équivalent de nostalgie et d'amour. Et les points de suture ont beau avoir été bien faits, on vit assez malaisément quand le regret d'un être est substitué aux viscères, il a l'air de tenir plus de place qu'eux, on le sent perpétuellement, et puis, quelle ambiguïté d'être obligé de penser une partie de son corps. Seulement il semble qu'on vaille davantage. A la moindre brise on soupire d'oppression, mais aussi de langueur.

Auteur: Proust Marcel

Info: Le côté de Guermantes

[ séparation ] [ douleur ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

peur créative

Beaucoup plus que le paradis, l’enfer se prête à une exploitation par l’imaginaire de l’homme. Autant l’embarras des artistes, des moralistes, des prédicateurs, est manifeste lorsqu’il s’agit d’évoquer les félicités éternelles dont peuvent jouir les purs esprits, autant ils sont prolixes et inventifs pour décrire les souffrances. C’est que, dans le cas du paradis, toute jouissance qui serait trop charnelle est jugée inconvenante et hors de propos, ce qui limite considérablement les possibilités. Les délices des élus donnent bien souvent l’impression d’un ennui mortel, et en dépit des efforts des prédicateurs, la vision béatifique est plutôt soporifique. 

L’avantage de l’enfer est que tous les débordements imaginatifs sont permis, puisque tous les supplices décrits ne sont que des images, toujours inférieures à la réalité, destinées à suggérer une souffrance en elle-même inimaginable.

Auteur: Minois Georges

Info: Que sais-je ? Histoire de l'enfer

[ extrapolation ] [ angoisse moteur ] [ géhenne ] [ douleur ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

armée

Médecine militaire : Au commencement, nous faisions du zèle et des pansements compliqués selon les formules ultramodernes de nos hôpitaux. Mais bientôt la routine de l'infirmerie et le scepticisme de notre bon major - dont j'ai compris depuis la haute sagesse - nous ramenèrent à l'ipéca, au sulfate de soude et au bain de pied à la moutarde, ainsi qu'à l'ouverture des panaris en cinq secs.
- Vous allez-t-il me faire mal, m'sieur le major ?
- Mais non, mon garçon, assieds-toi là et ferme les yeux.
Crouc, un bon coup de bistouri bien appliqué et ça y était. Le soldat se tordait de douleur sur sa chaise, cependant que, pour le consoler, nous lui tenions les habituels propos : "Eh bien ! tu en verras de plus rudes, à la guerre... Tu es un homme, sacrebleu !" et autres fariboles délurées. Le panaris des autres semble toujours insignifiant.

Auteur: Daudet Léon

Info: Souvenirs, Robert Laffont, Bouquins 1992 <p.257>

[ douleur ]

 

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nuit blanche

J'envoie promener le récepteur et ma fatigue, dévale l'escalier et traverse la rue. Presque en face, la porte du 9 est entrebâillée, celle de la chambre aussi, et voilà qu'Ivan et moi reprenons la litanie des phrases sur la fatigue jusqu'à ce que nous soyons trop extenués pour nous plaindre de l'étendue de nos sujets d'épuisement ; nous cessons de parler et luttons contre le sommeil malgré notre immense fatigue ; jusqu'à ce que le service du réveil appelle, le 00, je ne cesse de regarder dans la pénombre Ivan qui a encore droit à un quart d'heure de sommeil, d'espérer avec insistance et d'imaginer avoir entendu une phrase qui, loin d'être due à la fatigue, me serve d'assurance en ce monde; mais le contour de mes yeux contracte, la sécrétion des glandes est trop faible pour produire une larme au coin de chaque œil . Quand c'en est fait de quelqu'un, une phrase suffit-elle à le rassurer ? Il faudrait une assurance qui ne soit pas de ce monde.

Auteur: Bachmann Ingeborg

Info: malina (1971, 288 p.)

[ fasciculation ] [ euphorie nocturne ] [ douleur ]

 
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séparation

Père ! dis-je. Chacun suit son destin, mon petit ; les hommes n’y peuvent rien changer. Tes oncles ont étudié. Moi –mais je te l’ai déjà dit : je te l’ai dit, si tu te souviens quand tu es parti pour Conakry…moi, je n’ai pas eu la chance et moins encore la tienne…mais maintenant que cette chance est devant toi, je veux que tu la saisisses ; tu as su saisir la précédente, saisis celle-ci aussi, saisis-la bien ! Il reste dans notre pays tant de choses à faire…Oui, je veux que tu ailles en France ; je le veux aujourd’hui autant que toi-même : on aura besoin ici sous peu d’hommes comme toi…Puisses-tu ne pas nous quitter pour trop longtemps ! Nous demeurâmes un long bout de temps sous la véranda, sans mot dire et à regarder la nuit ; et puis soudain mon père dit d’une voix cassée : promets-moi qu’un jour tu reviendras ? Je reviendrai ! dis-je. Ces pays lointains…dit-il lentement. Il laissa sa phrase inachevée ; il continuait de regarder la nuit. Je le voyais, à la lueur de la lampe-tempête, regarder comme un point dans la nuit, et il fronçait les sourcils comme s’il était mécontent ou inquiet de ce qu’il y découvrait. Que regardes-tu ? dis-je. Garde-toi de jamais tromper personne, dit-il ; sois droit dans ta pensée et dans tes actes ; et Dieu demeurera avec toi. Puis il eut comme un geste de découragement et il cessa de regarder la nuit.

Auteur: Laye Camara

Info: L'enfant noir

[ voyages ] [ afrique ] [ douleur ] [ espoir ] [ dernières paroles ]

 

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