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moi-même

J'ai stoppé ma marche. Arrêté au milieu de la piste j'ai observé le paysage autour de moi et ai compris que les yeux qui faisaient cela l'avaient vécu un million de fois auparavant. La façon dont je scrutais cet horizon était la façon dont l'horizon avait été scruté par mes ancêtres, il y a cinquante mille ans, alors qu'ils parcouraient les savanes, une lance à la main. Ils m'avaient créé. Je l'avais appris d'eux. Tout ce que mon corps faisait, la façon dont je pliais mes doigts et mes coudes, la façon dont je tournais la tête à l'entente d'un son. Je l'avais appris d'eux. Et eux le savaient comme les singes avant eux et les singes l'avaient appris des poissons et nous étions tous passés par là ensemble. Tout menait à moi et tout ce que j'étais menait au-delà de moi, il y avait cette grande chaîne et j'en étais un maillon. Le passé et le futur n'étaient rien, ils se rejoignaient et se séparaient à nouveau, et tout montait, descendait et tourbillonnait autour de tout le reste.

Auteur: Kingsnorth Paul

Info:

[ point de singularité ] [ ego ] [ contemplation ] [ chaînon ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

psychanalyse

Au début, l'expérience que nous acquérons - de façon généralement douloureuse - ressemble à de petites étincelles de lumière dans l'océan de la conscience générale. Lentement, des liens apparaissent, des ressemblances entre ces expériences se font et, graduellement, ces étincelles séparées se regroupent et forment une sorte d'île que nous appelons le complexe du moi. Celui-ci n'est pas, bien entendu, identique au champ de la conscience, lequel est davantage que la fonction ou l'activité qui maintient la relation entre le moi et les autres contenus psychiques. Tout ce qui n'est pas relié au moi est, pour un individu donné, inconscient. La conscience est capable de s'étendre à l'infini, tandis que le complexe du moi est plus ou moins lié aux lois de l'espace et du temps. Afin d'illustrer cela de manière simpliste, on pourrait comparer le moi à un standardiste téléphonique et la conscience à un réseau de câbles téléphoniques couvrant le monde. Le standardiste ne peut bien entendu se connecter qu'à un ou deux câbles à la fois, et le complexe du moi se trouve exactement dans la même position.

Auteur: Hannah Barbara

Info: Réalite du monde intérieur

[ ego ] [ inconscient collectif ]

 

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moi

L'ampleur de ce qu'on est soi-même capable de ne pas voir est surprenante, surtout lorsqu'on s'entête dans un aveuglement d'autant plus implacable qu'il est volontaire. Personne ne vous attache les mains, ne vous pousse à l'intérieur d'une cellule, ne ferme ensuite du dehors la clef et le verrou, personne ne vous met de force un bandeau sur les yeux et ne vous le noue si serré derrière la tête que vous ne puissiez pas vous en débarrasser sans que vous ayez pour autant les mains attachées. On tisse soi-même son bandeau, on tresse sa propre corde, on tend délibérément les mains pour que le nœud soit bien serré, on construit soi-même les murs de la cellule en la fermant de l'intérieur et en s'assurant que le cadenas est bien en place. On fait les pas nécessaires, l'un après l'autre, et si quelqu'un attire votre attention pour vous avertir du danger, il ne parvient qu'à renforcer votre entêtement plus encore du désastre. Parfois on est soulagé de savoir qu'on n'a pas encore touché le fond, d'autres fois qu'il n'y a pas de retour en arrière possible. Le doute devient une trahison inavouable qu'au fond de soi on ne reconnaît même pas.

Auteur: Muñoz Molina Antonio

Info: Dans la grande nuit des temps, p 190

[ illusion ] [ construction défensive ] [ ego ] [ biais de confirmation ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

autosatisfaction

Emilio se déshabilla et se mit sous la douche. Il aimait sentir l'eau sur son corps. Il aimait son corps. Il soulevait encore de la fonte un jour sur deux à la caserne. Il sortit de la baignoire, s'admira dans le miroir en pied vissé au dos de la porte de la salle de bains. Ses muscles et sa bite étaient toujours plus impressionnants dans la glace, même si, Dieu sait, il n'avait pas besoin de ça pour être impressionnant. Il avait gardé le physique qui lui avait valu le titre de Monsieur New-York, vingt-deux ans plus tôt, aussi bien que pouvait le faire un homme de quarante-huit ans. Quatre-vingt de tour de taille, cent-dix-neuf de tour de poitrine, le biceps à quarante-cinq en contraction et la queue à vingt-deux cinq, fluctuant entre vingt et vingt-cinq. Il connaissait des gars tout en muscles qui avaient des zobs comme son petit orteil. Ça manquait pas. Lui, non. Il était monté comme un âne. Il se massa le sexe pour le faire durcir, raidit ses muscles, fit jouer ses biceps, regarda ses cuisses onduler sur l'ordre de son cerveau. Il fit rouler ses pectoraux sous la peau et son érection s'intensifia : au moins vingt-cinq centimètres.

Auteur: Price Richard

Info: Les seigneurs

[ ego ] [ image ]

 

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identité

Subitement, comme si quelque destin magicien venait de m'opérer d'une cécité ancienne avec des résultats immédiats, je lève la tête, de mon existence anonyme, vers la claire connaissance de la façon dont j'existe. Et je vois que tout ce que j'ai fait, pensé ou été, n'est qu'une sorte de leurre et de folie. Je suis effaré de tout ce que j'ai réussi à ne pas voir. Je suis dérouté par tout ce que j'ai été et qu'en fait, je le vois bien, je ne suis pas (...)



Tout ce que j'ai fait, pensé ou été, n'est qu'une somme de soumissions, ou bien à un être factice que j'ai cru être moi, parce que j'agissais en partant de lui vers le dehors, ou bien au poids de circonstances que je crus être l'air même que je respirais. Je suis, en cet instant de claire vision, un être soudain solitaire, qui se découvre exilé là où il s'était toujours cru citoyen. Jusqu'au plus intime de ce que j'ai pensé, je n'ai pas été moi (...)



Je sais que je n'ai été qu'erreur et égarement, que je n'ai pas vécu, que je n'ai existé que dans la mesure où j'ai empli le temps avec de la conscience, de la pensée.

Auteur: Pessoa Fernando (Alv. de Campos)

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[ illusoire ] [ mirage ] [ ego mental ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

introspection

Chaque personne doit, à un certain niveau, se prendre comme point de référence pour la normalité, et assumer que l'espace de son propre esprit n'est pas, ne peut pas, lui être entièrement opaque. C'est peut-être ce que nous entendons par santé mentale: que, quelles que soient nos excentricités auto-admises, nous ne sommes pas les méchants de nos propres histoires. En fait, c'est bien le contraire: nous jouons, et jouons seulement, le héros, et dans le tourbillon des histoires des autres, dans la mesure où ces histoires ne nous concernent pas du tout, nous ne sommes jamais moins qu'héroïques. Qui, à l'époque de la télévision, ne s'est pas tenu devant un miroir et a imaginé sa vie comme un spectacle peut-être déjà observé par les multitudes? Qui n'a pas, avec cette idée à l'esprit, apporté quelque chose de performant dans sa vie quotidienne? Nous avons la capacité de faire le bien et le mal, et le plus souvent nous choisissons le bien. Quand nous ne le faisons pas, ni nous ni notre auditoire imaginaire ne sont troublés, parce que nous sommes capables de nous articuler à nous-mêmes, et parce que nous avons par nos autres décisions, mérité leur sympathie. Ils sont prêts à croire le meilleur de nous, et pas sans raison.

Auteur: Teju Cole

Info: Open city

[ équilibre ] [ refuge ] [ moi ] [ ego ]

 

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encéphale

La riche connectivité réciproque entre thalamus et cortex participerait à la genèse d'oscillations dont les divers "modes" signeraient les états de conscience distincts. Dans le mode "relais", les EEG sont désynchronisés comme pendant l'éveil ou le sommeil paradoxal. Dans le mode "oscillant", les EEG sont synchronisés comme pendant le sommeil lent. Le mode relais serait associé à la décharge tonique des neurones thalamiques ; le mode oscillant à des décharges en rafales avec longues périodes d'inhibition et potentiels d'action Ca++** lents. Les neurones cholinergiques du tronc cérébral […] interviendraient dans le passage d'un mode à l'autre et les entrées sensorielles lors de l'éveil "mettraient à l'heure" les rythmes internes avec corrélation temporelles des activités spontanées et évoquées […] La conscience serait une "propriété intrinsèque" résultant de l'expression de ces dispositions dans des conditions de cohérence définie ; elle assumerait la "reconstruction de la réalité extérieure en une réalité neurale intérieure".

Cette activité assurerait la cohérence temporelle à travers l'ensemble du cerveau ainsi que la simulation de la réalité. L'organisation radiale ou "verticale" des relations thalamocorticales interviendrait dans la "liaison" temporelle des composants fragmentés de la réalité externe et de la vie interne du sujet en une seule construction, le "soi". Selon Rodolfo Llinas, la subjectivité, ou le soi, serait engendrée par le dialogue entre le thalamus et le cortex.

Auteur: Changeux Jean-Pierre

Info: Du vrai, du beau, du bien, p. 213. *électroencéphalogramme **Calcium

[ organe régulateur ] [ neuroscience ] [ ego ] [ homme-machine ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

orient-occident

Dans cet ouvrage [De l'un à l'autre], mon propos n'a pas été d'inventer une "nouvelle façon de faire", en amalgamant, comme on le fait beaucoup en ce moment, deux domaines, pour n'en faire qu'un seul. On secoue ensemble yoga et psychanalyse, et ça fait un cocktail formidable! Non. Il m'importait de signifier, grâce à des exemples bien vivants, et en faisant retour au texte fondateur des Yoga-Sûtra, à quel point le yoga est un travail-non pas l'engourdissement de l'esprit vers un état décérébré, tel qu'il est souvent considéré, mais un processus d'élucidation, de discrimination, une graduation vers un discernement toujours plus acéré, une mise en mouvement de l'être. C'est cette clarté de l'esprit qui est visée, et qui apporte, à travers les détachements qui allègent, la joie dont parlent les textes. Cet effort procède non pas d'un aimable divertissement, mais d'un engagement soutenu, d'un " désir décidé", comme le disait Lacan de l'analyse elle-même, d'une épreuve. Revenir aux textes anciens m'a donc permis de montrer que des concepts tels que celui de l'"analyse ou celui du"raisonnement" ne sont pas exclus de la discipline du yoga et que, bien au contraire, ils en constituent, littéralement, les étapes nécessaires. Car, on le verra plus loin, ces deux dimensions, l'analyse et le raisonnement, appartiennent textuellement à la définition même du samâdhi, l'état de yoga, tel qu'il a été décrit par Patanjali.

Auteur: Berthelet-Lorelle Christiane

Info: Dans "De l'un à l'autre"

[ mise à distance de l'ego ] [ chair-esprit ] [ corps ]

 
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narcissisme

Je m’aime moi-même sans doute, et de toute la rage collante où la bulle vitale bout sur elle-même et se gonfle en une palpitation à la fois vorace et précaire, non sans fomenter en son sein le point vif d’où son unité rejaillira, disséminée de son éclatement même. Autrement dit, je suis lié à mon corps par l’énergie propre que Freud a mis au principe de l’énergie psychique, l’Éros qui fait les corps vivants se conjoindre pour se reproduire, qu’il appelle libido.

Mais ce que j’aime en tant qu’il y a un moi où je m’attache d’une concupiscence mentale, n’est pas ce corps dont le battement et la pulsation échappent trop évidemment à mon contrôle, mais une image qui me trompe en me montrant mon corps dans sa Gestalt, sa forme. […] Je m’aime moi-même en tant que je me méconnais essentiellement, je n’aime qu’un autre, un autre avec un petit a initial, d’où l’usage de mes élèves de l’appeler "le petit autre".

Rien d’étonnant à ce que ce ne soit rien que moi-même que j’aime dans mon semblable. Non seulement dans le dévouement névrotique, […] mais aussi bien dans la forme extensive et utilisée de l’altruisme, qu’il soit éducatif ou familial, philanthropique, totalitaire ou libéral, à quoi l’on souhaiterait souvent voir répondre comme la vibration de la croupe magnifique de la bête infortunée, l’homme ne fait rien passer que son amour-propre. 

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans "Le triomphe de la religion", éd. du Seuil, Paris, 2005, pages 46-47

[ miroir ] [ ego ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

inconscient

Chacun de ces moments où nous avons été profondément conscients, chaque moment au cours duquel nos perceptions furent claires, intenses et authentiques, est marqué pour toujour du sceau indélébile du détail des formes et sensations dont l'expérience fut reçue. Et le retour de toute forme ou sensation similaire peut superposer ce souvenir sur le présent et amener ainsi le passé à revenir et revivre. Alors, si à l'instant de cette résurrection, au lieu d'oblitérer le présent nous pouvions continuer à en être conscient, si nous pouvions retenir le sens entier de notre identité et en même temps revivre pleinement ce moment  que nous avions cru effacé pour toujours, alors, et  alors seulement, nous sommes enfin  en pleine possession du temps perdu et atteignons en nous-même l'essence la plus profonde de notre être, très éloignée de cette personnalité superficielle que nous considérons en général comme étant nous-même. L'entièreté de notre temps est stocké dans la série des souvenirs authentiques qui se sont accumulé aux cours de nos expériences et notre vraie vie est seulement possible lorsque nous cessons d'en être séparé. C'est seulement alors que notre essence propre, qui reste elle inchangée, inchangeable, et par conséquent indépendante des loi du temps, peut revenir à la surface. Cette part de notre être, bibliothèque du passé et qui vit encore, cette part de nous qui  par conséquent est intemporelle, est du coup une réalité entièrement étanche et imperméable à tout changement.

Auteur: Leon Derrick Lewis

Info: *Introduction to Proust: his life, circle and his work. Published by Kegan Paul, Trench, Trubner 1940.

[ mémoire sélective ] [ réminiscence ] [ moi ] [ ego ]

 

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Ajouté à la BD par miguel