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pensée-de-femme

Les femmes imaginent mal le soulagement, le défoulement qu'elles éprouveraient en contractant le goût de la... rigolade. Le mot déjà leur fait peur, il n'est pas "féminin". Les dîners d'anciens combattants, les parties de chasse, les sorties entre hommes n'ont souvent pas d'autre utilité. Mais les femmes se sentiraient coupables de se réunir simplement pour s'amuser, pour dire des bêtises, pour se retrouver. Elles emmèneraient leurs enfants, leur tricot, ou tout simplement leurs complexes ou leurs horaires et tout serait perdu.

Car un phénomène marque profondément l'existence des femmes : l'infiltration maligne des travaux domestiques dans tous les actes de leur vie. Une femme a toujours un paquet de linge sale à déposer en partant au cinéma, le pain à ne pas oublier en rentrant du travail et, si elle a un amant qui habite en face du Bon Marché, je la crois capable "d'en profiter" pour acheter à son mari le thé de Chine qu'il aime et qu'on ne trouve que là.

La pesanteur, parfois incompréhensible pour les hommes, des travaux féminins, c'est çà, c'est ce constant souci de faire ce qu'on attend de vous. Jeter son bonnet par dessus les moulins, peut-être... mais la liste des courses à faire, jamais !

Auteur: Groult Benoîte

Info: Ainsi soit-elle

[ culpabilisation ] [ chape domestique ] [ devoir ] [ responsabilité ] [ femmes-par-femme ]

 

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cité imaginaire

La ville de Sophronia se compose de deux demi-villes. Dans l'une d'elles se trouvent les grandes montagnes russes avec leurs bosses vertigineuses, le manège avec ses cordes, la roue des cages pivotantes, la fosse de la mort avec ses motards à l'envers, le dôme du cirque et sa grappe de trapèzes suspendue au milieu. L'autre moitié de la ville est faite de pierre, de marbre et de ciment, avec la banque, les usines, les immeubles, l'abattoir, l'école et tout le reste. L'une des demi-villes est fixe, l'autre temporaire et lorsque le temps de son séjour est terminé, on la décroche et on l'emmène, pour la transplanter sur les terrains vagues d'une autre demi-ville.

Ainsi, chaque année vient le jour où les ouvriers enlèvent les frontons de marbre, abattent les murs de pierre, les pylônes de béton, démontent le ministère, le monument, les docks, la raffinerie de pétrole, l'hôpital, les chargent sur des remorques, pour suivre de place en place l'itinéraire habituel. Ici demeure la demi-Sofronia des poulies et des manèges, avec ce regard suspendu au vaisseau spatial du grand huit, la tête en bas, et qui commence à compter combien de mois, combien de jours il faudra attendre avant que la caravane ne revienne et que la vie toute entière ne recommence.

Auteur: Calvino Italo

Info: Villes invisibles

[ moitié foraine ]

 

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masturbation

Quand j'étais jeune, on m'a raconté qu'après ma mort, à mon arrivée au Ciel, les anges me conduiraient à un immense musée rempli de tableaux que je n'aurais jamais vus de mon vivant, des tableaux créés par tous les spermatozoïdes artistiques que j'aurais gaspillés dans ma vie. Puis les anges me feraient entrer dans une grande bibliothèque remplie de livres que je n'aurais jamais lus, écrits par tous les spermatozoïdes littéraires que j'aurais gaspillés dans ma vie. Ensuite, les anges m'emmèneraient dans une vaste maison de prières où se presseraient des centaines de milliers de juifs en train de prier et d'étudier, juifs qui seraient venus au monde si je ne les avais pas tués, gaspillés, épongés avec une chaussette sale au cours de ma répugnante et inutile existence. (Une éjaculation contient environ cinquante millions de spermatozoïdes. A peu près neuf Holocaustes à chaque branlette. Lorsqu'on m'a dit ça, je venais d'atteindre la puberté - ou la puberté venait de m'atteindre -, de sorte que je commettais en moyenne trois ou quatre génocides par jour). On m'a prévenu qu'après ma mort, une fois arrivé au Ciel, on me ferait bouillir vivant dans une marmite géante qui contiendrait tout le sperme que j'aurais gaspillé en vain pendant ma vie. On m'a signalé que les âmes de tous les spermatozoïdes que j'aurais gaspillés me poursuivraient à travers le firmament jusqu'à la fin des temps.

Auteur: Auslander Shalom

Info: La lamentation du prépuce, p. 13-14

[ religion ]

 

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désespoir

Au père de Won,
Tu disais toujours " Mon amour, vivons ensemble jusqu'à ce que nos cheveux deviennent gris et que nous mourrions le même jour". Comment as-tu pu mourir sans moi ? Qui allons-nous écouter moi et notre petit garçon et comment allons-nous vivre ? Comment as-tu pu partir sans moi ?
Comment m'as-tu donné ton coeur ? Comment t'ai-je donné le mien ? A chaque fois que nous étions couchés ensemble, tu me disais toujours : " Mon amour, crois-tu que les autres s'aiment et se chérissent comme nous ? Sont-ils vraiment comme nous ?" Comment as-tu pu laisser tout ça derrière toi et partir sans moi ?
Je ne peux pas vivre sans toi. Je veux te rejoindre. Je t'en supplie, emmène-moi jusqu'à toi. Je ne peux oublier mes sentiments pour toi en ce monde et mon chagrin est infini. En quoi vais-je croire maintenant ? Comment puis-je vivre alors que l'enfant te réclame ?
Je t'en supplie, lis cette lettre et réponds moi en détails dans mes rêves. C'est parce que je veux t'entendre me répondre en détails dans mes rêves que je t'écris cette lettre et que je te la donne. Lis-la attentivement et parle-moi.
Quand j'accoucherai de l'enfant qui est en moi, qui appellera-t-il Père ? Y a-t-il une personne qui puisse ne serait-ce que se figurer ce que je ressens ? Il n'y a pas de pire tragédie sur cette terre.
Tu es juste ailleurs, en un autre lieu et tu ne ressens pas de chagrin aussi profond que le mien. J'écris mal car il y a ni frontière ni fin à mon chagrin. Je t'en supplie, lis cette lettre attentivement et viens à moi en rêves, montre-toi et raconte-moi tout en détail. Je crois que je peux te voir dans mes rêves. Viens à moi en secret et montre-toi. Ce que je veux te dire n'a pas de fin et je m'arrête ici.

Auteur: Internet

Info: En 1998, des d'archéologues découvraient le cercueil de Eung-Tae Lee, mâle membre de la dynastie des Goseong Yi du XVIème siècle en Corée du Sud, écrite par sa veuve, enceinte de Won, leur futur enfant. Et avec les restes du mari cette lettre, datée du 1er juin 1586

[ déclaration d'amour ] [ deuil ]

 

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dernières paroles

Fresnes, le 21 février 1944
Ma Chérie,
Ma dernière lettre et mon dernier souvenir pour toi ; je vais être fusillé à 3 heures. Il est 11 1/2. D'abord, je voudrais que tu ne pleures pas et que tu sois très courageuse comme je le suis moi-même. Je n'ai pas peur de mourir. Je trouve quand même que c'est un peu trop tôt. Comme cadeau d'anniversaire, c'est réussi, n'est-ce pas ? Tu sais depuis samedi ce qui m'attend par les journaux. Ta photo est devant moi, ce matin comme toujours. Je l'emmène avec moi pour ce long voyage d'où personne n'est, je crois, jamais revenu. Console-toi très vite, nous nous sommes trop peu connus. J'ai fait mon devoir envers tous. Je ne regrette rien. Tout ce que je voudrais, c'est que, quelquefois, vous tous, mes amis pensiez à moi. Maintenant, j'embrasse tes parents, Fanny, toi-même, ma chérie, ainsi que tous mes amis. Quand mes parents reviendront, tu rendras mes affaires, enfin arranger tout quand tous seront de retour.Ils ont été très forts pour mon cadeau d'anniversaire, ne trouves-tu pas ?
Je n'écris pas grand-chose. Je n'ai pas grand-chose à écrire. Ça vaut mieux. Parlons des amis.
Je souhaite tout le bonheur possible à Roger, Denise et Jean, Claude leur fils, Robert Balin : je les embrasse ainsi que leurs parents. J'embrasse tous les amis du quartier, je n'énumère pas leur[s] nom[s]. Embrasse mes cousins Pérel, les amis Berkowitz, sans oublier surtout Merlo et leurs enfants, Sznaper, Debut, (Alice, Mireille, Joseph Finkelstein, Fuks, Deltour, Tondelier, Postaniec, enfin tous sans exception. J'oublie Anna, ses parents, Ben, Joseph, etc. Je n'arrête pas de manger en ce moment. Que veux-tu que je te dise, ma chérie ; il faut bien mourir un jour. Je t'ai beaucoup aimée, mais il ne faut pas pour cela oublier que ta vie continue, à toi. D'ici quelque temps, j'espère que tu te seras fait une raison et que la vie reprendr[a] ses droits.
Enfin, ADIEU À TOUS. La vie sera meilleure pour vous. Je vous embrasse tous, ta famille et toi, Ginette.
Je demande pardon à tous ceux que j'oublie des amis.
Ma Ginette, je partirai avec ton nom sur mes lèvres. VIVE LA FRANCE : Léon Goldberg.
J'écris mal à cause du froid.

Auteur: Goldberg Léon

Info: à sa fiancée

[ exécution ]

 

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adjoints exploités

Plus l’art se fait conceptuel, moins les artistes y mettent la main, plus le rôle de leurs aides s'accroît. Mais sans la reconnaissance ni la rétribution. Le magazine "Mouvement" a recueilli le témoignage de quelques-uns de ces "assistants d'artistes", jeunes, motivés, ultraflexibles et mégadociles, agents idéaux d’une scène de l’art transformée en industrie globalisée.

Bien sûr, "Michel-Ange n’a pas peint la chapelle Sixtine en solo": les grands artistes ont toujours été entourés de petites mains. Mais avec le pop art puis le développement de l’art conceptuel, le rôle de ces dernières n’a cessé de croître: "De nombreux artistes ont carrément cessé de toucher à leurs œuvres", tandis qu’avec "les moyens colossaux" mobilisés pour certaines expositions, ils n’ont jamais été aussi entourés. C’est la constatation introductive de Julie Ackermann dans une excellente enquête* qu’elle signe pour Mouvement, "magazine culturel indisciplinaire" français.

L’article nous emmène à la rencontre de quelques "assistants d’artiste" qui, en termes pudiques et sous strict couvert d’anonymat, racontent la face cachée d’une scène artistique transformée en industrie globalisée: jeunes, enthousiastes, aussi flexibles que mal payés, ils en sont en quelque sorte les agents uberisés. Très réticents à se plaindre et insistant sur "la chance" qui leur est donnée d’entrer de plein pied dans un milieu aussi fermé, ils finissent pourtant par dire leur frustration. Comme Marco: "Quand je vois qu’une œuvre est vendue 800'000 euros et que je suis payé 800 euros pour l’avoir conçue de bout en bout, je me dis que ce n’est pas normal."

C’est l’élément le plus frappant de ces témoignages: on comprend à quel point, quoique sous-payé, le rôle d’assistant d’artiste dépasse celui du simple exécutant. Martin a travaillé pour un "plasticien français", qui traversait un moment "particulièrement fragile" - manque de chance- précisément à la veille d’une grande exposition: le jeune assistant lui a carrément sauvé la mise, en lui fournissait des propositions (dessins, prototypes) sur lesquels l’artiste "intervenait ensuite pour se les réapproprier."

Cela s’appelle – au moins – de la co-création. Quand cette participation artistique ne se double pas d’un rôle de "soutien affectif" et de secrétariat à domicile. Pourtant, les doubles d’artistes restent dans l’ombre: leur nom n’est mentionné nulle part. "Lors du vernissage, j’ai été complètement mise à l’écart", raconte Hélène, qui s'était carrément substituée à une artiste aux abonnés absents pour la préparation d’une grande expo.

Ce mensonge par omission est pourtant considéré comme normal dans le milieu: il y est admis que l’artiste est "une marque", au service de laquelle travaillent une multitude de gens. Comme dans la mode, en somme. Sauf que: dans la mode, le rôle des stylistes est reconnu, aux côtés de celui du directeur artistique. Alors que "dans l’art contemporain, le mythe de l’artiste solitaire est particulièrement tenace", souligne Julie Ackermann. Et l'inégalité des rétributions aussi.

La journaliste conclut: "Motivé, ultraflexible, précaire, autonome mais pluridépendant, l’assistant d’artiste […] est l’agent dont rêve le néolibéralisme."

Auteur: Lietti Anna

Info: A propos de : Les doubles de l’artiste, par Julie Ackermann, publié dans Mouvement, mai-juin 2019

[ beaux-arts ] [ ubérisation ] [ star labellisée ] [ hiérarchie ]

 

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bruit organisé

La musique était comme une pénétration. Absorption est peut-être un mot moins lourd. Pénétration ou absorption de toute chose en elle-même. Je ne sais pas si vous avez déjà pris du LSD, mais lorsque vous le faites, les portes de la perception, comme Aldous Huxley, Jim Morrison et leurs adeptes nous le rappellent sans cesse, s'ouvrent en grand. C'est en fait le genre de phrase, à moins que vous ne soyez William Blake, qui n'a de sens que lorsqu'il y a du LSD qui nage en vous. Dans la lumière froide de la tasse de café et du sandwich à la banane qui sont à côté de moi maintenant, cela semble être un non-sens, mais j'aimerais que vous sachiez ce que cela signifie. Le LSD révèle la nature des choses, leur quiddité, leur essence. L'aspect aqueux de l'eau vous est soudainement révélé, l'aspect moquette des moquettes, l'aspect bois du bois, l'aspect jaune du jaune, l'aspect ongles des ongles, le tout du tout, le rien du tout, le tout du rien. Pour moi, la musique donne accès à toutes ces essences, mais à une fraction du coût social ou financier d'une drogue et sans avoir besoin de crier "Wow !" tout le temps, ce qui est l'effet secondaire le plus pénible et le moins agréable du LSD.

...La musique, dans la précision de sa forme et la tyrannie mathématique de ses lois, s'évade dans une éternité d'abstraction et un sublime absurde qui est partout et nulle part à la fois. Le grognement d'un boyau frotté à la colophane, le souffle de salive d'un tube de cuivre, le grincement d'un doigt en sueur sur une frette de guitare, toute cette physicalité, toute cette "fabrication du son" maladroite, tout ce grain de performance humaine... se transcende au moment où elle se produit, au moment où la musique est réellement là, lorsqu'elle fait le voyage entre l'instrument qui sonne, le haut-parleur hi-fi vibrant, et qu'elle envoie tout ça vers le tympan humain, l'oreille interne et au cerveau, et que l'esprit se met à vibrer à des fréquences qu'il a lui-même créées.

Le néant de la musique peut être modelé par l'humeur de l'auditeur dans les formes les plus précises ou être laissé libre comme la pensée ; la musique peut suivre le modèle académique et théorique de sa propre modalité ou adhérer à un programme narratif ou dialectique imposé par un ami, un érudit ou le compositeur lui-même. La musique est tout et rien. Elle est inutile et aucune limite ne peut être fixée à son utilisation. La musique m'emmène dans des lieux de joie sensuelle et insensée illimitée, accédant à des points d'extase qu'aucune amante angélique ne pourrait jamais localiser, ou me plongeant dans des enfers de douleur pleurnicharde qu'aucun tortionnaire ne pourrait jamais concevoir. La musique me permet d'écrire ce genre de bêtises d'adolescent sans gêne. La musique, c'est vraiment les couilles du chien. Rien d'autre ne s'en approche.

Auteur: Fry Stephen

Info: Moab Is My Washpot

[ miroir ] [ interprétation ] [ panorama ] [ cognition auditive ]

 

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cognition

Les couleurs et les sons

Leonard Bernstein a affirmé : " Un compositeur de symphonie a devant lui toutes les notes de l'arc en ciel". Plus qu’une transdisciplinarité, l’association de la musique et de la couleur est un énomène qui a toujours existé. Les expériences multisensorielles dans l’art sont nombreuses. Voyons ici comment mettre à profit ce lien son/couleur dans l’apprentissage des enfants, notamment en ce qui concerne la lecture et l’écriture.

Chromesthésie

Derrière ce nom compliqué, se cache la capacité à percevoir différemment le son et à le ressentir "visuellement". Cette particularité ne concerne que peu de personnes et fait référence de manière plus large à l’expérience singulière de la synesthésie, terme signifiant en grec ensemble et sens. Autrement dit, certains individus goûtent une couleur, voient un son ou bien sentent un mot. 

Entre autres synesthètes célèbres, l’on trouve Vincent Van Gogh, Duke Ellington, Jean Sibelius ou encore Wagner avec son œuvre d’art totale le Gesamtkunstwerk. Goethe quant à lui a déclaré que "la couleur et le son ont la même source […] mais coulent dans des conditions différentes". Ainsi, textures, formes et couleurs apparaissent dans le champ de perception du synesthète lors de la stimulation par la musique ou les notes. En 1842 Franz Liszt aurait à ce sujet interloqué les musiciens de l’orchestre de Weimar lors d’une répétition en leur demandant de jouer "un peu plus bleu […] et "moins rose".

Faciliter l'apprentissage par les sons et les couleurs

Ce phénomène neurologique étrange et individuel nous emmène au potentiel pédagogique contenu dans l’association des sons et des couleurs. Comment faciliter les apprentissages des enfants si ce n’est par l’aspect multisensoriel et ludique des vibrations et de la couleur ? Lorsque par exemple à travers la lecture les enfants ne reconnaissent pas toutes les voyelles dans un texte, les couleurs auxquelles ils sont très réceptifs les aident. En effet, plus ils rencontrent les graphies d’un son coloré, plus ils s’en imprègnent facilement.  D’autre part, ils parviennent à déchiffrer les sons non appris grâce aux couleurs. Les enfants allophones apprennent de plus les couleurs comme premiers mots. 

Le principe pédagogique pour s’approprier la correspondance entre les graphèmes et la couleur est le suivant : le son est inclus dans le nom de la couleur : jAUne, rOUge nOIr, marrON etc. Créer un arc-en-ciel de sons complexes représente un outil efficace pour les plus petits ou les enfants en difficulté car il repose sur un moyen mnémotechnique simple. Ce dernier contribue à faciliter le décodage et l’encodage des associations graphèmes phonèmes. Le son audible par l’oreille associé à une couleur perceptible par l’œil ancre mentalement la phonétique.

Il est aussi possible de trouver une correspondance entre timbres des instruments de musique et couleurs ; ainsi les enfants peuvent manipuler et moduler les sons et jouer à reconnaître les couleurs de leur choix.  Lorsque les sens sont associés et que les gestes se joignent à la parole et à l’écoute des sons, cela concourt à l’apprentissage tant de la lecture que de l’écriture. Composer et lire des syllabes en couleurs constitue un véritable tremplin sensoriel pour développer les capacités de l’enfant.

Auteur: Alcais Claire

Info: https://icm-association.fr/le-blog/collectivites-locales/les-couleurs-et-les-sons. 19 avril 2022

[ éducation ] [ pédagogie ] [ ondes ] [ double perception ] [ septénaires ]

 

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holisme

L'histoire est en train de se terminer parce que la culture dominante conduit l'espèce humaine dans une impasse, et alors que la chaostrophie inévitable approche, les gens cherchent métaphores et réponses. Chaque fois qu'une culture éprouve des difficultés, elle se retourne vers le passé à la recherche du dernier moment sain qu'elle ait jamais connu. Et le dernier moment était dans les plaines d'Afrique, il y a 15 000 ans, bercé dans le berceau de la déesse du Grand Champignon à cornes, avant l'histoire, avant les armées alignées, avant l'esclavage et la propriété, avant la guerre., les alphabets phonétiques et le monothéisme, avant, avant, avant et avant. Et c'est là que l'avenir nous emmène parce que la foi secrète du XXe siècle n'est pas le modernisme, la foi secrète du XXe siècle est la nostalgie de l'archaïque, la nostalgie du paléolithique, et cela nous amène vers les piercings corporels, l'expressionnisme abstrait, le surréalisme, le jazz, le rock-n-roll, la théorie des catastrophes. L'esprit du XXe siècle est nostalgique du paradis qui existait autrefois sur les plaines parsemées de champignons d'Afrique où se produisait la symbiose plante-homme qui nous fit sortir du corps animal pour passer dans la créature utilisatrice d'outils, créatrice de culture, exploratrice d'imaginaires que nous sommes. Et en quoi cela importe-t-il ? C'est important parce que cela montre que la voie de sortie est derrière nous et que l'avenir est une fuite en avant dans le passé. Voilà ce que signifie l'expérience psychédélique. C'est une porte de sortie de l'histoire et un retour dans le câblage sous le tableau de bord de l'éternité. Et je vous dis cela parce que si notre communauté comprend ce qui la limite, elle sera mieux à même de se profiler pour s'envoler dans l'hyperespace parce que nous avons besoin d'un nouveau mythe, d'une nouvelle histoire vraie, qui nous dit où nous allons dans l'univers, et cette histoire vraie est que l'ego est une pathologie, ainsi lorsque la psilocybine fait régulièrement partie de l'expérience humaine l'ego est annihilé et la suppression de l'ego signifie la défaite des dominateurs, des matérialistes et des marchands. Les psychédéliques nous ramènent à notre propre valeur intérieure, à l'importance du sentiment de l'expérience immédiate - ce que personne ne peut vous vendre ou vous acheter, donc la culture dominante ne s'intéresse pas à la présence ressentie de l'expérience immédiate, mais à ce qui maintient la communauté ensemble. Et lorsque nous brisons les mythes stupides de la science et les obsessions infantiles du marketing, ce que nous découvrons à travers l'expérience psychédélique, c'est que dans le corps, DANS LE CORPS, il y a des Niagaras de beauté, de beauté inconnues, de dimensions étrangères qui font partie du moi, la part la plus riche de la vie. Je pense qu'aller dans sa tombe sans avoir eu une expérience psychédélique c'est comme mourir sans avoir jamais eu de relations sexuelles. Ça veut dire que tu n'as jamais compris de quoi il s'agissait. Le mystère est dans le corps et la façon dont il s'intègre dans la nature. Ce que la Renaissance Archaïque signifie, c'est le chamanisme, l'extase, la sexualité orgiaque et la défaite des trois ennemis du peuple. Et ces trois ennemis du peuple sont l'hégémonie, la monogamie et la monotonie ! Et si vous les mettez en fuite, vous verrez les dominateurs transpirer les gars, parce que cela signifie qu'il faudra tout reconnecter, et tout reconnecter veut dire mettre de côté l'idée de la séparation et de l’auto-définition via des machins-fétiches. Pour tout connecter, il faut puiser dans l'esprit de Gaïa, et cet esprit gaïen est ce que nous appelons l'expérience psychédélique. C'est une expérimentation du fait vivant, de l'entéléchie de la planète. Sans cette expérience, nous errons dans un désert de fausses idéologies. Avec cette expérience, la boussole du moi peut être réglée, et c'est l'idée ; trouver comment réinitialiser la boussole du moi via la communauté, par la danse extatique, par le psychédélique, la sexualité, l'intelligence, l'INTELLIGENCE. C'est ce dont nous avons besoin avant de nous échapper vers l'hyperespace.

Auteur: McKenna Terence

Info:

[ solution ] [ unicité ] [ fuite en arrière ]

 

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syndrome cognitif

Dans un de ses cours consacrés aux mécanismes cérébraux impliqués dans la lecture, Stanislas Dehaene, professeur au Collège de France, citait cet extrait de Feu pâle, de Vladimir Nabokov : "Nous sommes absurdement accoutumés au miracle de quelques signes écrits capables de contenir une imagerie immortelle, des tours de pensée, des mondes nouveaux avec des personnes vivantes qui parlent, pleurent, rient. (…) Et si un jour nous allions nous réveiller, tous autant que nous sommes, et nous trouver dans l’impossibilité absolue de lire ?"

Comme c'est en général la règle dans les études de cas, on n'aura que ses initiales. Institutrice américaine de quarante ans, M. P. a eu la douleur de faire de l'hypothèse de Nabokov sa réalité. Racontée le 7 janvier dans la revue Neurology, son histoire commence un jeudi d'octobre 2012, en classe, devant ses jeunes élèves de maternelle. Comme tous les matins, l'enseignante doit faire l'appel. Mais à sa grande surprise, la liste de présence dont elle se sert tous les jours est couverte de signes mystérieux auxquels elle ne comprend goutte. Ainsi qu'elle se le rappelle, la feuille "aurait pu aussi bien être couverte de hiéroglyphes". Les notes qu'elle a préparées pour faire sa classe s'avèrent elles aussi incompréhensibles... M. P. rentre chez elle ce jeudi et, au cours des 48 heures qui suivent, elle éprouve de nouvelles difficultés : elle a du mal à trouver ses mots et sa réflexion est ralentie. Le samedi, sa mère l'emmène aux urgences.

C'est un accident vasculaire cérébral (AVC) qui a causé tout cela. M. P. ne s'est rendue compte de rien mais, dans son cerveau, une petite zone située dans la région occipito-temporale gauche s'est déconnectée et elle restera hors service toute sa vie. On la connaît sous le nom d'aire de la forme visuelle des mots (AFVM) et c'est elle qui est responsable de l'identification visuelle de l'écrit. Cette désactivation n'interrompt pas l'accès au reste des aires cérébrales impliquées dans le langage. M. P. comprend ce qu'on lui dit, parle normalement mais elle ne peut plus lire. En revanche, elle sait toujours écrire ! Les neuroscientifiques parlent d'alexie (incapacité à lire) sans agraphie (incapacité à écrire) ou bien d'alexie pure. Les cas sont très rares et le premier que la littérature scientifique recense est un cas français, décrit en 1892 par le neurologue Jules Dejerine.

M. P. croit d'abord que la zone lésée s'est juste remise à zéro et qu'avec les outils qu'elle connaît bien, elle va pouvoir réapprendre à lire. Et elle ne veut pas laisser sa passion pour les mots écrits s'envoler sans se battre. Mais la porte est fermée et pour de bon : M. P. ne peut pas faire du "b-a ba", tout simplement parce qu'elle ne "voit" ni les "b", ni les "a". Le message que ses yeux lui envoient à la vue des lettres arrive bien à son cerveau mais il ne passe pas la douane des mots. Toutefois, M. P. est tenace. Elle s'aperçoit qu'un autre sens que la vue peut venir à sa rescousse et c'est probablement ce qui fait la beauté de son cas, si l'on met de côté l'ironie cruelle qu'il y a à voir une spécialiste de l'apprentissage de la lecture frappée d'alexie.

Sa roue de secours, M. P. va la trouver dans... le geste. Ses yeux ne lui sont pas d'une grande aide mais sa main a encore la mémoire des lettres tracées. En voyant un mot, l'enseignante ne reconnaît pas la première de ses lettres. Alors, elle se met à dessiner avec le doigt toutes les lettres de l'alphabet, jusqu'à ce qu'elle arrive à celle dont elle voit la forme sans savoir le nom. L'exemple donné dans l'étude est celui du mot "mother" (mère en anglais). M. P. utilise son astuce pour les trois premières lettres, "m", "o" et "t", puis elle complète le mot d'elle-même. Les auteurs de l'article précisent d'ailleurs que, dans son travail de rééducation, M. P. a de vagues réminiscences à la vue de certains mots, des "émotions qui semblent appropriées". Ainsi, à la vue du mot "dessert", elle s'exclame : "Oh, j'aime ça !" En revanche, en voyant le mot "asperge", elle explique ne pas vouloir le déchiffrer car quelque chose en lui la dérange.

Malgré tous ses efforts, malgré la "béquille" qu'elle a trouvée pour déchiffrer, très laborieusement, quelques mots, M. P. ne relira plus jamais de manière automatique et fluide. Elle a dû abandonner son métier et travaille désormais à l'accueil d'un centre sportif. Lire une histoire aux enfants, comme elle le faisait dans sa classe, est la chose qui lui manque le plus, plus encore que dévorer un ouvrage pour elle-même. Et elle a l'intention d'écrire les mémoires d'une institutrice qui ne sait plus lire.

Auteur: Barthélémy Pierre

Info: 9 janvier 2014, sur son blog. Le cas décrit ici est très similaire à celui d'Howard Engel

[ altération mentale ]

 
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