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banlieues

Pour répondre à une demande croissante, toute une économie souterraine du deal s'est mise en place sur le territoire. Bien que la vente de produits stupéfiants demeure illégale, la loi du marché a abouti à la structuration d'une véritable filière professionnelle. D'après les experts, ce qu'on pourrait appeler " l'interprofession du chichon " emploierait aujourd'hui pas moins de 200 000 personnes, ce qui est considérable et classe ce secteur d'activité parmi les tout premier employeurs français - au même rang que la SNCF (200 000 salariés) mais devant EDF (160 000) ou Intermarché (130 000). L'essentiel de ces emplois clandestins sont localisés dans les quartiers sensibles et les banlieues et, dans ces territoires en difficulté, l'économie du cannabis assure un revenu à dix fois plus de personnes qu'Uber et autres compagnies de VTC (qui aurait créé 20 000 emplois selon une étude du cabinet BCG), qui sont pourtant d'importants pourvoyeurs d'emplois pour les jeunes de ces quartiers.

Auteur: Fourquet Jérôme

Info: L'archipel français

[ économie parallèle ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

fuite

J'ai toujours été un dégonflé, un lâcheur. J'ai quitté les Scouts, la chorale, la fanfare. J'ai abandonné ma feuille de route, tourné le dos à l'église, merdé l'équipe de basket-ball. J'ai abandonné le collège, évité l'armée avec un quadruple raté pour raison d'instabilité mentale, suis retourné à l'école, ai réussi, suis entré dans un programme de doctorat en littérature britannique du dix-neuvième siècle, ai été assis au premier rang, ai pris des notes assidûment, ai acheté une paire de lunettes d'intello en corne avant d'abandonner à la veille de mes examens finaux. Je me suis marié, puis séparé, j'ai divorcé. Arrêté de fumer, de courir, de manger de la viande rouge. J'ai quitté des emplois : creuseur de tombes, pompiste, vendeur d'assurance, projectionniste de films pornographiques dans un théâtre d'art à Boston. A dix-neuf ans j'ai fait l'amour frénétiquement à une fille au visage maigre, sapée robe, que j'avais rencontré au lycée. Elle est tombée enceinte. J'ai quitté la ville.

Auteur: Boyle Tom Coraghessan TC

Info:

[ littérature ]

 

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ignorance

Le moi de l’homme moderne a pris sa forme - nous l’avons indiqué ailleurs - dans l’impasse dialectique de la belle âme qui ne reconnaît pas la raison même de son être dans le désordre qu’elle dénonce dans le monde.

Mais une issue s’offre au sujet pour la résolution de cette impasse où délire son discours.

La communication peut s’établir pour lui valablement dans l’œuvre commune de la science et dans les emplois qu’elle commande dans la civilisation universelle ; cette communication sera effective à l’intérieur de l’énorme objectivation constituée par cette science et elle lui permettra d’oublier sa subjectivité.

Il collaborera efficacement à l’œuvre commune dans son travail quotidien et meublera ses loisirs de tous les agréments d’une culture profuse qui, du roman policier aux mémoires historiques, des conférences éducatives à l’orthopédie des relations de groupe, lui donnera matière à oublier son existence et sa mort, en même temps qu’à méconnaître dans une fausse communication le sens particulier de sa vie.

Auteur: Lacan Jacques

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[ refoulement ] [ système dérivé fonctionnel ] [ refuge ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

cynisme politique

.. après quelques bla-bla d'usage sur les bienfaits du numériques, la discussion (avec une personnalité politique française porteuse de plusieurs mandats nationaux) s'est à peu près passée de la façon suivante :

Moi : Toutes les études montrent un affaissement majeur des compétences cognitives de ces jeunes, depuis le langage jusqu'aux capacités attentionnelles en passant par les savoirs culturels et fondamentaux les plus basiques. ...

Lui : On parle d'économie de la connaissance, mais c'est minoritaire. Plus de 90% des emplois de demain seront peu qualifiés, dans l'aide à la personne, les services, le transport, le ménage. Il ne faut pas pour ces emplois des gens trop éduqués.

Moi : Alors pourquoi les emmener tous à Bac+5 si c'est pour qu'ils finissent vendeurs chez Décathlon ?

Lui : Parce ce qu'un étudiant ça coûte moins cher qu'un chômeur et c'est socialement plus acceptable. On connaît tous le niveau de ces diplômes. C'est pour amuser la galerie. Il ne faut pas être naïf; et puis, plus on les garde longtemps à l'Université et plus on économise sur les retraites.

Auteur: Desmurget Michel

Info: La fabrique du crétin digital

[ Gaule ] [ éducation ] [ curseurs sociaux ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

chômage

Quel impact les robots auront-ils sur le marché de l'emploi ? Loin des prédictions les plus alarmistes - mettre la plupart d'entre nous au chômage, selon l'entrepreneur américain Martin Ford - et les plus optimistes - créer "deux ou trois emplois supplémentaires" net pour chaque nouveau robot installé en usine, estime la Fédération internationale de robotique -, une étude du cabinet américain Forrester, publiée le 24 août, avance une réponse à mi-chemin.
Intitulée "The Future Of Jobs, 2025: Working Side By Side With Robots", elle se borne à l'évolution du marché du travail américain d'ici 2025. Ses conclusions sur la deuxième économie mondiale n'en sont pas moins dignes d'intérêt : "Les robots ne vont pas nous piquer tous nos emplois, mais ils vont transformer notre façon de travailler."
D'après Forrester, l'automatisation entraînera, aux Etats-Unis, la disparition de 16% des emplois (22,7 millions) quand, de l'autre côté de la balance, la création des robots, des logiciels et la maintenance engendreront 9% de nouveaux postes (13,6 millions). Soit, au final, une perte nette d'emploi de 7% (9,1 millions) imputable aux robots d'ici 2025.

Auteur: Internet

Info:

[ progrès ] [ automate ]

 

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nature

Comme le fil qui dépasse et menace de détricoter un pull-over, la disparition du principal herbivore du continent, ajoutée à une population toujours plus nombreuse et matérialiste, fut rapidement suivie par la disparition des prédateurs dont la survie dépendait du bison. Quand les vaches, remplaçantes simplettes, furent implantées dans le Northern Buffalo Range, les prédateurs s'intéressèrent évidemment à ces substituts plus lents et idiots. Les loups furent tués pour leur transgression. Les antilopes, les wapitis, les mouflons et les daims proliférèrent et concurrencèrent le bétail. Ils furent bannis des plaines luxuriantes et poussés sur des habitats étrangers, notamment vers les montagnes. Aujourd'hui, alors que les villes, leurs pelouses verdoyantes et irriguées et leurs jardins s'étalent sur les terrains montagneux des Grandes Plaines, un débat civique fait rage autour du contrôle des daims. Peut-être devrions-nous les traiter comme les bisons, les massacrer, les débiter et envoyer les différents morceaux à Saint-Louis. Evidemment, nous connaîtrions une expansion explosive des buissons dont les daims se nourrissent. Mais nous pourrions alors créer des emplois dans l'industrie chimique et asperger les buissons de désherbant. Et ainsi de suite, et ainsi de suite.

Auteur: O'Brien Dan

Info: Les bisons de Broken Heart

[ déséquilibre ] [ Usa ]

 

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question

Le langage évolue en parallèle au développement de certaines castes spécialisées. Ces jours, comme j'interagis avec des pros du marketing Internet, je suis mis au courant de tout un vocabulaire d'émergence récente, principalement anglophone (FB pixel, re-targeting...) qui accompagne entre autres la mise en oeuvre du déferlement des publicités ciblées sur les reseaux sociaux. Je me surprends à apprécier ces termes comme des êtres vivants : certains resteront très éphémères, d'autres seront plus durables sur le devant de la scène linguistique, plus ou moins présents en fonction des lieux, des groupes sociaux, emplois...

Le langage a cette plasticité, il avance et s'adapte de concert avec les outils de l'homme, certains vocables jouant parfois même le rôle - lors de violentes fluctuations, personnelles ou communautaires - d'incertaines et fugaces bouées sémantiques. L'esprit a parfois besoin du réconfort de tels repères, salvateurs, même secoués au loin sur la crête de l'inexorable vague du temps. 

A l'instar des incroyables constructions que la vie biologique nous présente, je me laisse aller à une pensée optimiste : la malléabilité linguistique pourrait-elle être plus riche que la flexibilité du vivant ?

Auteur: Mg

Info: 18 novembre 2020

[ alphabet adn ] [ mémétique ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

couple

La suite, c'est le quotidien qui vous rattrape — ses calmes plats, ses soubresauts, ses habitudes, son cours ordinaire. Louise avait commencé à travailler à l'hôpital. Le jour, la nuit, les week-ends, elle se tenait en alerte comme un soldat mobilisable à tout moment. On se croisait. Elle partait quand j'arrivais. Rentrait quand je partais. Souvent c'était un jour sur deux. Comme dans un amour alterné. Parfois j'avais l'impression que nous prenions un de ces tourniquets, à l'entrée des grands magasins. Nos vies disparaissaient dans la rotation de nos emplois du temps. Alors on s'écrivait. Pour elle une lettre sur la table. Pour moi un mot collé sur le frigo. Elle s'appliquait, je me contentais de griffonner. Je me cherchais des excuses en répétant que je ne savais pas trouver les mots. Elle ne me croyait pas. Pour elle, chacun de nous est poète. Le seul témoin de ce manège épistolaire s'appelait Apollinaire : le chat qui habitait avec nous. C'est elle qui avait choisi son nom. J'aurais préféré Sonny, pour Sonny Rollins, dont les microsillons tournaient sur ma platine, mais les calligrammes de l'auteur des lettres à Lou l'avaient emporté sur les notes du saxophoniste.


Auteur: Astolfi Christian

Info: De notre monde emporté. Le Bruit du monde, pp 31-32

[ désynchronisé ] [ routine ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

consommation

Quand on va dans un supermarché, on est sidéré par les milliers de trucs qu' on n' achètera jamais. Les magasins bio sont vingt fois plus petits avec vingt fois moins de choix et, pourtant, on y trouve tout ce qu' il faut pour se nourrir. Les rayons de yaourts dans les supermarchés sont les endroits les plus absurdes de la planète. Des centaines de yaourts fabriqués par les géants de l'agro-alimentaire, mettent sur le marché tous les mois de nouveaux fromages blancs. Nouveaux peut-être mais totalement inutiles... On nous dit que les pesticides sont indispensables pour faire pousser notre nourriture. Mais on oublie de préciser qu' un tiers de la production alimentaire mondiale part à la poubelle tous les ans. Un tiers ! Alors à quoi bon argumenter sur la productivité de l' agriculture avec des millions de tonnes de pesticides. Cette économie n'a aucun sens. Elle invente de nouveaux produits, de nouveaux emplois pour produire de l'inutile... Notre économie libérale est devenue aussi absurde que celle de l'ex URSS. Pour satisfaire le dogme du plein-emploi, nous fabriquons nous aussi des tonnes de produits totalement inutiles, qui nous polluent, et dont la production gaspille des matières premières de plus en plus rares.

Auteur: Riss Laurent Sourisseau

Info: Edito de Charlie Hebdo, 26 septrembre 2018

[ impasse ] [ superflu ] [ dilapidation ] [ surproduction ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

psycho-sociologie politique

Les libéraux aiment à voir dans le populisme un réflexe ancien et atavique — un rejet xénophobe de "l'autre", une réaction viscérale contre la raison libérale, la nostalgie d'une unité et d'une simplicité perdues. Il a pourtant aussi quelque chose de très moderne : depuis l'implosion du socialisme, le populisme est le levier politique employé par les oubliés de la réussite pour réfréner, voire ramener sur terre, ceux qui réussissent dans ces sociétés dans l'ensemble extraordinairement prospères et florissantes.

Il est souvent envisagé aussi comme un phénomène essentiellement économique : une réaction contre les pertes d'emplois et la concurrence dues à la mondialisation, de la part de gens qui ont la sensation de ne rien y gagner. C'est parfois le cas mais, comme je l'ai déjà avancé, le populisme est un phénomène sociéto-culturel et identitaire plus que socioéconomique, c'est pourquoi tant de responsables politiques, particulièrement à gauche, ignorent comment y répondre. Et c'est sur les questions culturelles, pas économiques, que le consensus est le plus endommagé dans les démocraties libérales. […]

On pourrait même voir dans le populisme une forme d'idéalisme, un autre versant de la politique "post-matérialiste" habituellement associée plutôt au mouvement écologiste. Une quête de sens et d'identité collective dans un monde moderne profane, individualiste, dominé par l'économie.

Auteur: Goodhart David

Info: Les deux clans. Chapitre 3 : Le populisme européen et la crise de la gauche.

[ ouvriérisme ] [ démagogie ] [ nationalisme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel